La review

WARM UP FEST
Zuul Fx + Pitbulls In The Nursery + Fractal Gates + Foetur + Still Creep
L'Amandier - Vernouillet
25/10/2013


Review rédigée par E.L.P


Nous aurions pu croire que le Mennecy Metal Fest sonnait le glas de la saison 2013 des fest franciliens... eh bien il n’en est rien, car c’était sans compter sur ce rendez-vous désormais bien marqué dans les agendas des amateurs de houblon depuis 3 ans : le Warm Up, organisé par Esprit Rock (auquel nous devons également le Triel Open Air !).
Cette année, pour la biennale, le festival avait pour projet de présenter une affiche lourde, internationale et éclectique avec des groupes français tels qu’Unscarred, The Milton Incident, Lokurah, ZUUL FX et Banane Metallik, de l’ibérique avec les Barcelonais de Northland, et, comble du luxe, les Britanniques de Napalm Death de passage dans l’hexagone !...
Nous sommes aujourd’hui le vendredi 25 Octobre, l’heure approche pour cette nouvelle édition du Warm Up, d’ouvrir ses portes ! Il est 17h30 quand les premiers métalleux chaussent leurs plus beaux cuirs, enfilent leurs plus belles bottes et fixent leurs plus beaux patchs. Une petite poignée d'irréductibles s’avancent dans la salle de l’Amandier, prête à vibrer tout le week-end durant, des Larsen, arpèges, bends et autres blast beats ! Et c’est par une petite allée offrant quelques stands de patchs, CD, vinyles et merch’ de toute sorte que la découverte de la salle de Vernouillet se fait, ouverte, en bout de course avec, d’un côté, la désormais célèbre remorque de Tony (celles et ceux qui connaissent le TX32 sauront de quoi il s’agit...) et de l’autre, l’accès à la scène.



Mais, voici que le premier groupe, auquel incombe la dure tâche d’ouvrir cette affiche en ce gris après-midi, fait son entrée, il s’agit de STILL CREEP ! Malheureusement pour eux, leur set se déroulera à huis clos, devant une poignée d'irréductibles venus pour soutenir l’intégralité de la scène et rendre un juste hommage à la présence des groupes venus aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne, les absents ayant toujours tort, ils manqueront notamment le très ambitieux "Cries Of Suffering" servi par un frontman débordant d’énergie (bien que la formation soit quelque peu abattue par le cruel manque de public...), tout comme "Gone" à la composition somme toute assez efficace et méritant, à l’avenir, d’être travaillée, poussée et exploitée comme il se doit ! La solidarité métalleuse n’étant plus à prouver, les présents iront même jusqu’à entamer pogos et circle pits (en petit comité), rythmés par le son d’inspiration thrash du combo seine-et-marnais. Il faudra cependant remarquer plusieurs petite chose, dont, le manque de rigueur de la batterie, le fait que la voix du frontman, tout charismatique qu’il fut, était loin d’être maîtrisée, (notamment sur les transitions entre chant "clair" et chant saturé), mais également que la logistique mise en place autour de la basse n’y était pas, nous laissant «apprécier» d’odieux grésillements tout le set durant... Essuyer les plâtres n’est jamais chose facile, et la formation n’aura pas eu l’occasion de s’exprimer correctement mais nous aura laissée entrevoir leur univers qui, avec un gain de maturité et de travail, pourra nous revenir tout en force et en vigueur dans les mois à venir !

Setlist : Intro "This Storm", "Cries Of Suffering", "Gone", "Evil’s", "Dissolution".



Passons maintenant, après une courte pause, au groupe suivant, FOETUR, petite formation francilienne venue nous présenter son brutal death parfois empreint de grindcore... Cette présentation ne se fera pas sans peine, le son y sera saturé, dissonant, quoi de plus normal pour du brutal me direz-vous? Eh bien non, car il y a la dissonance volontaire, recherchée et la dissonance relevant plus d’un manque de rigueur, comme sur la batterie par exemple qui enchaînera blasts/skanks beats sans réelle conscience des rythmiques sur lesquelles navigueront le reste de la formation... Le public cependant deux fois plus nombreux commencera, ici, à doucement prendre possession de la salle de l’Amandier mais ne s’y trompera pas et le manque d’énergie de la formation se fera ressentir jusqu’au parterre qui ne sera que moyennement emballé...

Setlist : "Pour Le Salut", "Cesium 137", "Les Zombies", "Tentative", "Dantzig", "Les 2 Minutes", "Soleil Vert", "La Charogne", "Séquestration".



Radical changement d’ambiance après le passage de FOETUR, car les Parisiens de FRACTAL GATES s’emparent des planches pour nous y faire découvrir, chose rare sur la scène française actuelle, du melodic death / black, et du bon !
Certains groupes arrivent encore à étonner, enchanter et se dégager de l’ensemble parfois informel auquel peut occasionnellement ressembler la scène française actuelle, c’est le cas de FRACTAL GATES qui, fort de ses deux albums ("Altered State Of Consciousness" et "Beyond The Self") nous proposera de rentrer quelques instants dans la stratosphère. La mise en orbite commencera avec les très vifs "Dissonance" et "Gates To Nebula" grâce auxquels le ton sera rapidement donné, et les oreilles des amateurs d’Omnium Gatherum, d’Insomnium ou encore Amorphis et Septicflesh seront gâtées ! La voix de Sébastien Pierre (chant) aux accents malgré tout très orientés black résonnera, ce soir, avec beaucoup de force sous les tentures estampillées Esprit Rock, sera portée par un son de basse bien plus harmonieux que les précédents mais dont les réglages laisseront encore un peu à désirer pour obtenir un son fluide à la hauteur du jeu d’Antoine Verdier. Il ne faudra pas non plus oublier l’efficacité des guitares d’Arnaud Hoarau et de Stéphane Peudupin, bien que celle de ce dernier soit bien trop discrète et ne nous laisse pas apprécier la profondeur des effets dont elle est le support comme sur "Altered State Of Consciousness"... Alternant équitablement les titres de leurs 2 superbes albums, le public, déjà plus enclin à se laisser aller aux sons profonds, techniques et parfois atmosphériques et "progressifs" du combo aura droit à pléthore de titres fins et efficaces comme le très réussi "Timeless" (enregistré avec la participation de Sotiris Vayenas -Septicflesh-), "The Eclipse" ainsi que, le dernier, et non des moindres "Beyond The Self" clôturant avec panache un set qui m’oblige à changer un court instant de point de vue narratif pour dire qu’il m’a tout simplement charmé !

Setlist : "Dissonance", "Gates To Nebula", "Reverse Dawn", "Altered State Of Consciousness", "Timeless", "We Are All Leaders", "The Eclipse", "Illusional Dementia", "Beyond The Self".



Une nouvelle transition avec, pour bande son, les indémodables rois de l’indus’ : Oomph! sur lesquels PITBULLS IN THE NURSERY s’installera avec minutie et précision, nous laissant penser qu’une nouvelle belle prestation se prépare !
Les lumières s’éteignent, et voici que la solide carrure de Tersim Backle (chant), nous arrive, encadrée par, d’un côté Matthieu Commun (guitare), de l’autre, Saim Thevenet (guitare) et Francesco Ugarte (basse), et poussé par «Jerry», oeuvrant en arrière plan, à la batterie !... Le spectacle peut commencer et c’est dès les premières mesures qu’il sera possible de s’apercevoir que le pressentiment d’un son propre et maîtrisé était loin d’être une vague vue de l’esprit ! Le son le plus appréciable de la soirée nous laisse profiter avec plaisir de ce combo aux influences aussi vastes que complètes, oscillant entre les grooves méthodiquement abattus par le vibrant ensemble basse / batterie (qui, il est important de le souligner après les quelques écarts du jour, sont tous deux carrés au possible en ce vendredi soir, pour notre plus grand plaisir !) et les lignes mélodiques parfois plus techniques posées par les 2 guitares et sur laquelle la voix n’aura aucun mal à nous transporter dans des univers à la fois sombres et ambiants entre néo metal et violence death...
Un melting-pot de styles bien porté et harmonieusement amené par les membres de la formation qui nous fera ainsi oublier l’absence de Kronos sur l’affiche de la journée. Une belle découverte qu’il apparaît essentiel de recommander aux Fanciliens en quête d’originalité et de son "étudié" !



Regain d’attention observé au sein du public, le voici que se rassemble aussi massivement que faire se peut en cette fin de soirée, car voici venu le tour de la première "tête d’affiche", ZUUL FX ! Il s’agit donc d’un line-up à la formule totalement remaniée que celui qui nous sera présenté ce soir, le groupe ayant récemment subi de plus que conséquents changements de structure, rajeunissant, du même coup, l’approche et l’univers qui était le sien. C’est ainsi que le nouvel ensemble nous sera amené, avec toujours la même brutalité que celle se dégageant des diverses parties de sa discographie ! Là encore, la carrure du frontman, doublée de son caisson lumineux, attirera tous les regards dès les premières percussions et plongera le parterre dans l’ambiance post-apocalyptique aux sonorités techniques faisant la force du combo.
Une courte introduction sur laquelle s’enchaîneront des titres comme "Here Is Pure Hatred" explosif au possible, "Beat The Crap Out" mais surtout le très remarqué "Under The Mask" qui fera rapidement état de la toute nouvelle dynamique trouvée par le groupe, malgré un son manquant de relief et un charisme tout relatif des membres souvent effacés par l’imposant "vétéran" Zuul et son fumant caisson... La suite des hostilités ne sera qu’enchaînement de titres tous aussi énergiques les uns que les autres, entre Death et metal plus moderne aux samples parfois proches d’un industriel sombre et puissant, comme sur le très entraînant "In The Light Of Darkness" ou "Battlefield", nous faisant regretter l’absence de Clément à la batterie mais apprécier la jeune et somme toute assez lourde frappe d’Arnaud ! Entrecoupée de courts monologues de Zuul improvisé MC et "porte-parole" de son nouvel ensemble pour l’occasion, la prestation se verra également émaillée de quelques pogos voire même de quelques expositions de chair prouvant que l’ambiance était malgré tout bel et bien remontée pour ce dernier groupe de la journée !
Une relève assurée et une solidité en passe d’être retrouvée pour cette nouvelle agréable surprise du Warm Up 2013 "The Maze" et enfin "I 8 U" clôtureront ainsi, pour le plus grand plaisir des fans de DevilDriver aussi bien que de ceux de T.A.N.K, l’affiche du jour !

Setlist : Intro "Here Is Pure Hatred", "Beat The Crap Out", "Under The Mask ", "In The Light Of Darkness", "I Never Forget", "The Torture Never Stops", "Battlefield", "Zombie Followers", "Behind The Light", "The Maze", "I 8 U".

Dernières bières, derniers burgers et dernières emplettes aux stands de l’entrée pour les audacieux présents aujourd’hui pour rendre ce premier jour aussi énergique que possible (malgré les rangs clairsemés et, parfois, un regrettable manque d’implication des fans) et voici que les portes de l’Amandier se referment sur ce début de festival. Retour prévu dès le lendemain pour un samedi qui réservera encore bien des surprises et bien des débauches d'énergies avec les très attendus Unscarred, The Milton Incident, Northland ou encore Banane Metalik...

Photos tirées de : www.elp-photo.fr