La review

VITAL REMAINS + WHISPER OF DEATH + DEHUMAN
Le Ferrailleur - Nantes
17/07/2015


Review rédigée par Braindead


Le Summer Sucks a pour habitude de programmer depuis 4 ans des groupes orientés core, punk et autres joyeusetés dédiés au mosh, c’est dire si cette soirée brutal death était aussi inattendue qu’indispensable. Un des piliers du brutal od school nous fait l’honneur de fouler le sol nantais et autant dire que les Américains de VITAL REMAINS étaient attendus, d’autant que les deux premières parties avaient de quoi faire saliver.



A commencer par WHISPER OF DEATH que j’avais découvert il y a quelques années au Headbang Contest. A l’époque, le combo de Rambouillet n’avait pas gagné, la cause à un style réellement à part qui mixe brutal groovy et lyrics humoristiques growlées en français, une spécificité peut-être un peu trop directe pour un tremplin qui célébrait déjà le revival d’un glam rock de mauvais goût et d’un psyché hard pas toujours abouti. Qu’importe, ces proches de PITN (ce qui explique des compos plus recherchées que la moyenne) ont su imposer leur style au fil du temps, en témoigne l’accueil médiatique très chaleureux obtenu par leur premier skeud "Noise Of Obstinacy". En live, c’est du lourd, beaucoup plus rapide que le traditionnel mid cadencé, les Franciliens envoient sans se poser de question. Ça blaste à tout-va (le batteur et sa bouille de Teletubby s’avère être un techniciens d’une rare efficacité quand il s’agit de martyriser les fûts), les deux gratteux se complètent à merveille et distillent des soli de riffs qui invitent aux pogos, ce qui se produit dans la fosse dès le troisième titre, chose plutôt rare pour une première partie. C’est carré, aucunement prétentieux dans la présentation, mais terriblement ambitieux sur le fond, le frontman maîtrise totalement son growl, le son est excellent, la jouissance proche de l’éjaculation. Une performeuse investit la scène à trois reprises, représentant à chaque fois un tableau illustrant la compo (là, pour le coup, l’éjaculation est totale…). Plus qu’une simple entrée en matière, c’est un coup de maître, d’autant que j’ai rarement fréquenté des zicos aussi sympathiques et disponibles. WHISPER OF DEATH, c’est l’amour d’un genre qui mériterait une plus large médiatisation que les clones sans personnalité qui pullulent sur les réseaux sociaux.



Soundcheck de rigueur et les bouchers de DEHUMAN, rentrent en scène avec déflagration. Les Bruxellois envoient un metal massif et c’est peut dire. Assommant la fosse dès les premiers riffs, il n’y a pas grand-chose à dire tant le set est carré, les growls teintés de réverb sont surpuissants, le batteur est certainement né dans une cuve de redbull, quant au deux gratteux ils s'entretuent à coup de riffs assassins. Les amateurs de Morbid Angel et de Suffocation sont aux anges à tel point que l’assistance, fascinée par autant de violence, reste subjuguée. Le pit se permettra tout de même quelques pogos, circle pit et un braveheart qui ne laisseront pas ma cheville indifférente. On sent toute la maîtrise d’un groupe qui en a peine 9 ans, a déjà partagé la scène avec Belphegor, Death TA ou encore leurs compatriotes Aborted. Le seul reproche pouvant être une certaine redondance dans les morceaux.



Place à la tête d’affiche, une légende du death old school, le pit est plein à craquer, VITAL REMAINS investit la scène dans un jeu de lights apocalyptique. La puissance est certes là et bien là, le frontman demande régulièrement l’énergie d’une fosse qui le lui rend bien et dans laquelle il se catapultera plusieurs fois. Certes les nombreux changements de line-up sont visibles vu l’écart d’âge entre les deux gratteux mais l’efficacité est au rendez-vous, Vital c’est comme un œuf Kinder, on ne sait jamais quelle sera la surprise mais on sait quelle sera bonne. Le set comprend 9 titres et ouvre sur un indispensable "Where Is Your God Now" pour conclure sur un traditionnel "Dechristianize". Werner fait le job et on sent l’entreprise bien rodée malgré le fait que les messages et autres laïus anti-religion très premier degré peuvent sembler primaires et finalement assez immatures (l’ombre de Benton flotte encore).

Au final un bon concert, plein de sueur et de rage, ça change du core habituel et vu l’engouement, l’expérience est à renouveler.