Après une date plutôt difficile la veille à La Nef d'Angoulême (la veille de jour férié ayant sans doute plus attiré le public à Biarritz), les Californiens de TOUCHE AMORE continuent leur tournée avec les Français de BIRDS IN ROW et NO OMEGA et cette fois ils sont également accompagnés de THE RODEO IDIOT ENGINE.

NO OMEGA ouvre donc le bal avec un set toujours aussi entraînant et prenant aux tripes. Malheureusement, les gens ne sont pas encore très présents dans la salle et restent un peu en arrière. Pour les quelques présents, ce moment est tout de même une claque assurée et rien dans leur musique et dans leur jeu de scène ne manque à l'appel pour rendre le concert particulier dès les premiers titres. Cependant, la scène rétrécie pour l'occasion (sans connaître la salle dans d'autres conditions pour ma part) n'a pas vraiment mise en avant les premières parties, appuyée par les lights rouges envahissant un peu trop l'espace visuel et empêchant de vraiment voir les musiciens. Paramètres n'aidant pas à se fondre avec la musique mais n'empêchant pas d'apprécier l'entièreté de leurs morceaux pour autant.

La chaleur commençant déjà à se faire ressentir sous les effluves houblonnées de la salle, THE RODEO IDIOT ENGINE, le groupe local de la soirée qui avait déjà fait la première partie de Suicidal Tendencies par exemple, prend place et nous offre une musique directe et percutante. Leur style se basant beaucoup sur contre-temps et décalages rythmiques fait un peu perdre la notion du temps et continue à nous amener dans un univers à part tout comme chaque groupe de cette soirée. Côté public, pas de grand changement : peu de gens déjà là mais ceux qui le sont semblent être là à 200%. Côté salle par contre, toujours ces jeux de lumière très minimalistes et bien crispants quand il s'agit de prendre des photos. Les fans, quant à eux, n'ont pas été déçus des prestations précédant le duo plus attendu de BIRDS IN ROW en premier, suivi bien entendu des TOUCHE AMORE.

L'horaire plus tardif et l'annonce de BIRDS IN ROW commençant leur set ont donc rempli la salle en un rien de temps et ça jusqu'à la fin du concert en lui-même. Quelques slams par ci par là pendant le set des Français et des alternances de lights commençant à être bien appréciables. La prestance scénique du groupe n'est plus à rappeler tant ils ont l'air de vivre leur musique durant leur set (un peu trop peut-être pour le bassiste dont peu ont pu voir son visage tant il se tournait vers la sono...). Une sorte d'attraction se fait entre le public et la scène dès le milieu du set. La foule quoiqu'un peu lente à réagir au début du concert commence à vraiment être dans l'ambiance plus le set avance, on sent une bouffée positive prendre le dessus et ça, ajouté à la violence de leur musique, donne une intensité remarquable à ce moment.

Arrive alors le tour des TOUCHE AMORE, de leur sourire et du public se massant contre la scène (tout comme les groupes de première partie qui assistent au set à côté de la scène, d'un regard fraternel. L'échange entre le public et les groupes est bien sûr là mais pas que, les groupes aussi vivent un véritable moment à chaque concert et ça se voit). Dès les premiers accords, les slams commencent et ne désempliront pas tout au long du set, c'est assez fou de voir à quel point ce groupe émane à la fois une véritable violence émotionnelle et envoie en même temps une claque de bonheur à toute une foule en délire. L'entrain est commun et une seule idée est importante : profiter du concert. Sur scène, les TOUCHE AMORE aussi semblent apprécier ce moment. Aucun doute possible sur le fait qu'ils vivent leur musique ! Véritable surprise que le batteur Elliot Babin, qui déjà sur les albums enregistrés nous avait habitué à du très bon boulot mais qui en live est une véritable boule d'énergie à l'allure adolescente. Bien entendu dans ce milieu musical bien particulier, on a rarement à faire à des musiciens statiques sur scène, inexpressifs mais ici, ça relève presque du rite, d'une sorte de transe hardcore entre le public et le groupe. Un échange vraiment appréciable dans cette salle qui nous avait paru bien froide à notre arrivée. Et c'est avec une vingtaine de morceaux principalement issus de leurs derniers albums "Is Survived By" et "Parting The Sea Between Brightness and Me" qu'ils ont su réchauffer l'ambiance de la salle et la rendre suffocante. Après une intro nous plongeant dans leur univers si particulier, on a droit à "Anyone/Anything", morceau court (pour leur dernier opus) mais empli de sensibilité et tenant en haleine le public pour la suite des événements ! Ainsi, le groupe nous offre bien volontiers une pléiade de ses meilleurs morceaux, passant des plus connus tels que "Harbor" à de plus anciens comme "Uppers/Downers" qui n'ont pas perdu de leur charme pour autant. Mais pas question pour eux de partir sans un retour et nous avons donc droit à un titre de "...To the Beat of a Dead Horse" : "Honest Sleep" et le final sur "Condolences" restera gravé dans les têtes pendant les heures suivants le concert !

Si les groupes ont tout donné, le public semble bien avoir fait de même en sortant de la salle ! Peu de choses à dire à part que c'était beau ! Beau et rare ! Merci au manager des TOUCHE AMORE pour l'accréditation et à la salle pour l'accueil des artistes et du public.