La review

THY ART IS MURDER + AVERSIONS CROWN + FEED HER TO THE SHARKS + EARTH ROT
Le Glazart - Paris
19/05/2015


Review rédigée par Herizo
Photos prises par Julie Bastianelli


Afin de remplacer la tournée du Mosh Lives qui devait se passer avec Emmure, Caliban et Sworn In (ces groupes ont dû malheureusement annuler leur présence), THY ART IS MURDER a donc pris en main la tournée en proposant une affiche 100% australienne, ce Mardi 19 Mai, c’était l’Australian Takeover Tour au Glazart !

J’arrive à la salle à 19h15 et je vois déjà qu’on n’est même pas une trentaine de spectateurs pour le tour d’EARTH ROT. Alors avec ce groupe, on n'est pas du tout dans le même délire que les autres groupes de l’affiche en voyant la tenue des musiciens (cheveux longs, vestes à patchs de groupes en partie black metal). Avec EARTH ROT, on a devant nous un groupe de black-death moderne avec certains passages thrash vraiment sympa qui pourrait plaire aux fanatiques de Toxic Holocaust ; et c’est ça le problème avec EARTH ROT, c’est que ce groupe n’avait un peu rien à faire sur cette tournée étant donné l’affiche très axée metalcore / deathcore, ce qui fait que le public a regardé de loin la presta – tout le monde était 5 mètres de la scène au moins. Mais les gars sur scène ne se sont pas laissés abattre et ont joué leurs morceaux de manière plutôt propre franchement, le son était correct, les musiciens jouaient très bien et le frontman bougeait un peu sur scène accompagné de ses musiciens qui headbanguaient furieusement. A chaque fin de morceau, les rares spectateurs applaudissaient, même si ce groupe n’était pas vraiment approprié pour le public du Glazart ce soir. Le show était bien sympa, le quintette est sorti de la scène la tête haute, en dépit d’un public qui est en parti resté de marbre.

Setlist : "Frostitude", "A Dark Ill", "Stares Of Sempiternity", "Power In Blood", "Hunger", "Wyrms", "Black Tears".



Pour le deuxième groupe, on a un changement d’ambiance radicale, on passe du "evil" black / death d’EARTH ROT au metalcore festif de FEED HER TO THE SHARKS. Changement de tenue aussi, les gars sont tous habillés de la même façon (jean noir, t-shirt blanc avec le logo du groupe) et les lumières ont des tons bleu turquoise et mauve. Au début du set, le public est toujours éloigné des musiciens dès le premier morceau, Andrew, le chanteur, va demander aux gens de se rapprocher pour que tout le monde soit plus à l’aise, ce n’est qu’au deuxième morceau que les gens vont vraiment se coller à la scène. Les musiciens bougent bien sur scène notamment Andrew qui ne fait que sauter, incitant le public à faire de même, ce qui échouera à de nombreuses reprises. Sinon, au niveau du son, ce n’est pas super propre, surtout pour le chant clair, mais les gars bougent sur scène et veulent faire la fête à tout prix. Le deuxième morceau, "Misery", va nous le rappeler avec un gros drop de basse sorti de nulle part, tous les spectateurs ont halluciné, les samples contribuent à l’ambiance festive mais ils sont plus fort que le son de tous les autres instruments. A part deux personnes au premier rang qui bougent car elles aiment bien le set de FHTTS, le reste du public est super statique, on aura quand même un petit wall of death d’une dizaine de personnes sur "Burn The Traitor", mais les gars de Melbourne ont en grande partie été déçus du manque de réaction du public parisien qui été constitué d’une cinquantaine de personnes environ (j’ai entendu le petit "awful" balancé par le vocaliste à la fin du morceau "Extinction"). Ils remercieront tout de même à la fin du set le public pour être venu r les voir sur scène, mais vu leurs têtes à la fin, je ne pense pas qu’ils voudront revenir à Paris de sitôt. Le metalcore à Paris (à part Parkway Drive), c’est foutu.

Setlist : ""The World Is Yours", "Misery", "Buried Alive", "Burn The Traitor", "Extinction", "Fuck Melbourne".



Troisième groupe de la soirée et là on passe aux choses sérieuses avec AVERSIONS CROWN. Les ayant manqués lors de leur passage avec Within The Ruins et I Declare War en Janvier, j’étais vraiment excité de voir les "Austr-Aliens" sur scène, de plus, Colin, le vocaliste originel, est parti de la formation après la sortie du dernier album "Tyrant", donc voir son remplaçant m’intriguait encore plus !
Une fois les aliens sur scène, on remarque déjà un gros changement dans le line-up, pas de troisième guitare et le bassiste qui a été remplacé (apparemment à cause de problemes personnels), mais qu’importe, on débute avec "Overseer" et Mark, le nouveau vocaliste, fait bien son taff. On n’a pas la voix gutturale profonde de Colin mais la voix est proche des tons du death classique et est bien puissante. Le public est plus réactif au son d’AVERSIONS CROWN mais Mark a bien compris que pour faire vraiment bouger les Parisiens, il ne faut pas rester sur scène mais aller directement vers eux et sur "Vectors", il va se mettre au même niveau que le public et va demander à tous ceux qui connaissent les paroles de lui faire un high-five ou de le serrer dans ses bras, ce que le public va immédiatement faire. Mark est un frontman bien marrant car pour détendre l’atmosphère, il va essayer de faire des trucs farfelus pendant les morceaux comme faire une pyramide humaine devant la scène au début de "Conqueror" ou encore faire un "wall of high-five", même principe qu’un braveheart mais au lieu de se foncer dessus pour se bousculer, on se tape tous dans les mains en l’air et ça marche ! Le public est devenu chaud, certains prennent même le micro pour gueuler les paroles, Mark a vraiment mis l'ambiance au Glazart, comme il faut, en plus sur scène les musiciens se débrouillent très bien sans rester statiques, le tout avec un son plutôt propre. En bref, AVERSIONS CROWN a fait un des sets les plus drôles auxquels j’ai assistés et ont joué de manière exemplaire, Mark montrant qu’il est un frontman de choc digne d’être le remplaçant de Colin.

Setlist : "Overseer", "Vectors", "Conqueror", "No Salvation", "Avalanche", "The Glass Sentient", "Hollow Planet".



Enfin, THY ART IS MURDER prend place sur les planches du Glazart devant une foule constituée de moins d’une centaine de personnes. Apparemment, les mecs ont compris que le Glazart n’était pas le meilleur des coins pour jouer – car des mecs ont essayé de rentrer dans leur tour bus – ce qui pourrait être l’une des causes du peu de personnes dans la salle mais passons. TAIM est connu en live pour son chanteur CJ qui ne fait que du yaourt pendant tout le set (on se rappelle du set en Juillet 2014 avec Suicide Silence qui était laborieux à cause de sa voix…) donc est-ce qu’on pouvait craindre ça de nouveau ? Eh bien oui et non. CJ faisait du yaourt à certains moments, malheureusement, mais quelques secondes plus tard il articulait enfin en balançant plus de puissance et ça, c’était bien agréable. Le groupe enchaîne les titres de manière fluide et entre deux morceaux, CJ discute, comme ça, comme par exemple pour souhaiter l’anniversaire du joyeux guitariste sans expression Marsh (qui tire une de ses têtes habituelles quand il est heureux...) ou encore pour parler du PSG (il déclare une certaine admiration pour Zlatan), ou encore pour parler de la tournée (il pensait qu’à chaque date les groupes n’allaient être accueillis par personne compte-tenu de l’organisation de dernière minute et du line-up). Mais de manière général, le passage de TAIM ce soir était vraiment cool, certains sautaient, démarraient des pogos, les plus vénères faisaient du mosh en comité restreint, d’autres prenaient le micro pour gueuler et les gang shouts étaient repris par absolument tout le monde comme sur "Whore To A Chainsaw" ou sur "Infinite Death". Seul bémol, la setlist qui ne change pas des masses et pas de titres en exclusivité de leur album à venir, "Holy War", mais TAIM nous a foutu une belle claque, je considère leur prestation comme leur meilleure dans notre capitale.

Setlist : "Defective Breed", "Shadow Of Eternal Sin", "Infinite Death", "Engineering The Antichrist", "The Purest Strain Of Hate", "Dead Sun", "Whore To A Chainsaw", "Cowards Throne", "Doomed From Birth", "Reign of Darkness".

Au final, l’Australain Takeover Tour était une date vraiment sympa qui était une bonne initiative de la part de TAIM mais qui n’a pas ramené suffisamment de gens, ce qui s’expliquer par le fait que le groupe passe trop souvent, depuis la sortie de "Hate", TAIM est déjà passé 3 fois en région parisienne. Peut-être que les gens sont déjà lassés de voir ce groupe tourner sans apporter quelque chose de nouveau dans sa setlist et dans ses productions, et ce ne sont pas les premières parties qui vont faire ramener les gens - CJ a même dit que cette date était celle avec le moins de personnes de toute la tournée. Mais cela n’empêche pas les gars de s’être éclatés et d’avoir fait bouger un public qui est reparti en sueur. Je remercie Century Media pour l’accréditation, Hibooking et le Glazart pour la soirée et spéciale dédicace à toutes les personnes présents pour avoir soutenu ces groupes !

Photos tirées de : www.facebook.com/jbastianelliphotographier