La review

THE OPPRESSED + STAGE BOTTLES + THE SARAH CONNORS + ENRAGED MINORITY + CONTINGENT ANONYME
Le Glazart - Paris
28/02/2015


Review rédigée par AL1


Coincé entre le periph' et un poste de police, le Glazart est un îlot culturel atypique. A l'intérieur, pergola, canapés, un petit bar et même ce soir-là un food truck (!), ça sent la soirée sympa. Au vu de l'affluence - 350 personnes environ - on peut se dire qu'Arak et l'inénarrable asso-alcoolo SMD (Sick My Duck) ont bien travaillé leur promo. La soirée, sous la bannière "antifa" (pour antifasciste) rassemble punks, skinheads (la version très très à gauche et quelques apolitiques) et autres peuplades alternatives. Au détour d'un stand de merch' je croise même un chevelu avec son plus beau t-shirt Entombed...

CONTINGENT ANONYME vient de terminer sa prestation au moment où je rentre dans la salle. Il est vraiment tôt et on peut imaginer que le groupe n'a pas dû avoir beaucoup de temps pour donner de la voix. Les concerts finissent de plus en plus tôt sur Paris. Bientôt ce sera goûter-concert et papy Brossard en lieu et place de notre saint breuvage de houblon ! Dommage.



ENRAGED MINORITY c'est un punk / oi! engagé et enragé, à l'image de leur dernier et excellent album, "Antitude". Quelques petites influences HxC old school saupoudrent le tout. Sans fioriture mais diablement efficace. Depuis 2007, le groupe a eu tout le temps de roder son show. Pas grand-chose à ajouter, les pogos remplacent les mots dans de pareilles circonstances. Le quartet allemand a eu d'ailleurs droit, à mon sens, aux meilleurs pogos de la soirée !



"Funk & roll from outerspace" ? non mais sérieusement les gars ? Si tous les groupes affectionnent particulièrement de s'affubler d'une étiquette musicale unique, ce groupe au nom déjà improbable, THE SARAH CONNORS, touche les limites dans l'exercice de style. Attardons-nous plutôt sur la musique. Nos "Frenchies" de la soirée passent aisément du reggae au rock. On sent bien les influences ska "roots" et rocksteady. Aucun souci de cohérence puisque tout est parfaitement digéré et lorsque les 5 membres du groupes démarrent leur set, on constate immédiatement que ça joue terriblement bien. Pas de démonstration technique mais une qualité d’exécution et un feeling vraiment au top. Olivier, le guitariste-chanteur, est un vrai rudeboy modèle "spirit of sixty-nine"(avec les petits tattoos qui vont bien) et lorsqu'il a envoyé TOUS les extrêmes dos à dos, on a senti comme un gros froid dans la salle. Osé au vu du contexte de la soirée mais tellement vrai... A quand l'album les gars sinon ?



Un saxophone ?! De la mélodie partout ?! STAGE BOTTLES n'est pas un groupe oi! comme les autres. Peut-être est-ce simplement du GROS rock mélodique façon crâne tondu ? Des influences ska viennent apporter une variété à l'ensemble et même si la musique reste simple, les arrangements sont toujours très bien sentis. Pas forcément connu de tous en France, le quatuor distille pourtant son militantisme idéologique à travers de d'une succession d'albums, splits et autres supports... depuis 1993 ! Dans le style musical, autant dire qu'on est plutôt dans la moyenne haute en terme de longévité. Ce soir-là, STAGE BOTTLES disposa, peu ou prou, du même temps que la tête d'affiche pour faire vibrer le public. Mission accomplie... à grands coups de chœurs énergiques ! Un groupe à découvrir.



Back to the days... 1981 ! Nombre d'entre vous n'étiez pas nés à la création du groupe (ou alors tétine Motörhead greffée au bec). 100% oi! SHARP (SkinHead Against Racial Prejudice) from england ! Derrière cet acronyme se cache un mouvement souhaitant recentrer le style musical débarrassé de la politique, à l'époque où certains groupes de la scène oi! basculaient du patriotisme vers des idéologies bien plus radicales. THE OPPRESSED est un - sinon LE - pionnier du genre qui a inspiré des centaines de groupes (dont très certainement une bonne partie des protagonistes partageant la scène ce soir-là). Musicalement, c'est tout droit. La route 66 du rock'n'roll. Amateurs de polyrythmies et autres acrobaties sonores s'abstenir. Roddy Moreno et ses acolytes ne sont pas là pour multiplier les tappings à 2 mains mais pour perpétuer l'idéal SHARP en musique. Qui a dit qu'on ne pouvait pas être skin à 50 ans ? Les classiques s’enchaînent sans relâche ainsi que quelques reprises au goût du public. Le contrat est rempli. Ni plus, ni moins.

Petit bémol pour l'ambiance fin de concert et les incontournables embrouilles qui vont avec. Mais sans cela, parlerait on toujours d'un concert de oi! ?