La review

THE MILTON INCIDENT + SONS OF SECRET + IAN WILL
La Péniche Antipode - Paris
10/09/2011


Review rédigée par Stanaron


Parfois, tout ce dont on a besoin pour passer une bonne soirée est d’y aller avec un bon à priori. Le concert dont nous parlerons aujourd’hui restera un très bon souvenir grâce à une organisatrice débordante d’énergie et de passion, qui parviendra à nous communiquer sa joie et l’amour de son travail au cours d’une date qui – il se trouve – coïncidait avec son anniversaire. Nous profitons donc de cette chronique pour souhaiter à Vanessa un joyeux anniversaire avec quelques jours de retard, avant d’entrer dans le vif du sujet. Le vif du sujet se trouve être un groupe prometteur de metal alternatif, managé par la demoiselle en question et nommé THE MILTON INCIDENT. Accompagnés d’IAN WILL et de SONS OF SECRET, le tout jeune combo Parisien nous dévoilera son répertoire avec assez d’énergie et de charisme pour convaincre n’importe quel amateur du genre. Ayant choisi volontairement la petite, chaleureuse et conviviale péniche Antipode pour l’occasion, le concert commencera légèrement en retard, comme la plupart des concerts ayant lieu dans des petites salles chaleureuses et conviviales.



Nous entamons donc la soirée avec IAN WILL, groupe Parisien de hardcore saupoudré subtilement de quelques touches presque black metal, notamment avec des blast beats bien maîtrisés et savamment placés. Leur premier morceau "You May Kill the Bride" se terminera sur une rythmique à vous décrocher les cervicales, non sans rappeler celle de la fin de "Remembrance" de Gojira. Plus loin dans leur set, "The Day That Will Never Be Remembered" ira plus loin dans les saveurs black / death avec la mélodie mineure de son refrain jouée en trémolo. Il vaut également la peine de mentionner la rapidité du bassiste qui parvient sans perdre de puissance à suivre au doigt la double pédale frénétique de son collègue derrière les fûts. La basse à six cordes ne manquera cependant pas l’occasion pour flancher, forçant son propriétaire à la réparer rapidement non sans déclarer "n’achetez-pas Ibanez". Si musicalement le combo envoie bien, ils ont cependant besoin de travailler au niveau scénique, car seulement l’un de guitaristes, aidé par son imposante carrure, parviendra à se camper devant son retour. A aucun moment ne ressent-il le besoin d’être particulièrement démonstratif, mais sa simple posture – ancré au sol, légèrement penché en avant – et son martellement énergique des cordes nous fait nous dire "lui, il est bien là". En revanche, le porte-parole de la troupe, lui, semble ne pas savoir où se mettre et fera sans cesse les cents pas sur scène, ne s’arrêtant pas plus de trois secondes et donnant plus l’impression de tourner en rond dans une salle de répétition que d’envoyer son énergie au public. Malgré tout, les quelques tentatives de crab-core du bassiste nous feront nous dire qu’IAN WILL est encore un jeune groupe qui a tout le temps pour progresser à ce niveau là : quand la musique va, le reste viendra.

Setlist : "You May Kill the Bride", "Something Worth Dying For", "The Day That Will Never Be Remembered", "Ian Will", "Fear Nothing, Expect The Worse", "Shooting Star", "Fortune Favors The Brave", "Lack Of Apprehension".



Après le court entracte habituel, THE MILTON INCIDENT entre sur scène et met une chose au clair : la maturité de composition de ce groupe n’est pas à revoir. Le refrain de "Deadset" (un véritable tube !) vous restera collé en mémoire pendant des heures, et tandis que les lignes de chant rappelleront les premiers albums de Disturbed, les instruments oscilleront entre des rythmiques lourdes à la Korn (comparaison peut-être influencée par la basse particulièrement forte ce soir) et des arpèges plus aériens pendant les couplets. Un bonheur.
Scéniquement, les musiciens semblent bien plus assurés pendant les morceaux que leurs compères d’IAN WILL, et malgré l’un des guitaristes légèrement plus timide que les autres, tout le monde sait ce qu’il a à faire pour mettre le feu à la scène. Entre les morceaux, cependant, le frontman laissera peut être trop souvent l’occasion à certains membres de public de hurler un "à poil !" typique. Ceux qui auront déjà tenté l’exercice de s’adresser à un public pendant un concert savent que c’est loin d’être une chose aisée et demande énormément de pratique avant d’en maitriser toutes les astuces. Si la musique facile d’accès de THE MILTON INCIDENT parvient réellement à nous accrocher à la première écoute, elle manque cependant peut-être un peu de diversité pour nous satisfaire tout au long d’un concert. En milieu de set, un solo de batterie permettra de changer un peu la dynamique avant d’attaquer de plus belle avec "Dearest Enemy". Malgré une basse couvrant une grosse partie des guitares, les morceaux restent dynamiques et efficaces jusqu’à la fin, se terminant par l’enragée « Pyromaniac » avant de saluer le public et de laisser la place à SONS OF SECRET.

Setlist : "Torn Down", "Deadset", "Split Second", "Shine", "Irukandji", solo de batterie, "Dearest Enemy", "The Clincher", "Conspiracy", "Pyromaniac".



Malheureusement, il commence à se faire tard, et la majorité du public ne restera pas pour écouter SONS OF SECRET, pourtant venus de loin et ayant visiblement eu des problèmes sur la route. Les bougres se sont mêmes habillés pour l’occasion et montent sur scène tout mignons (toussotement ironique) vêtus de leurs chemises blanches et cravates avant d’entamer leur set avec "13 Year Old". Rapidement, il devient évident que personne n’a envie de hurler "à poil" pendant le set de SONS OF SECRET. Premièrement parce que le frontman contrôle parfaitement la situation et ne te laissera pas le temps ni l’occasion de le placer, et deuxièmement, parce que tu tiens à ta vie ! C’est d’ailleurs un pari risqué de la part du chanteur : si les deux groupes précédents péchaient par leur excès de timidité entre les morceaux, ce frontman s’est peut être montré trop agressif dans l’espoir de réveiller le public diminué en nombre, qui a malheureusement été plus intimidé qu’autre chose. Malgré tout, l’atmosphère se réchauffera rapidement lorsqu’on comprendra qu’il ne nous voulait pas de mal, et les compos hardcore-fusion complètement barrées du groupe feront parfois mouche sans être aussi accrocheuses que celles de MILTON. Le groupe défend d’ailleurs un album portant le nom de "French Cuisine" qui, à en juger par la qualité de leur set, vaut probablement le détour. Malheureusement, le public décidément trop peu nombreux sur la fin ne permettra pas de rendre justice à ce groupe qui a pourtant de l’énergie à revendre.

Setlist : "13 Year Old", "Vendetta", "Egotrip", "French Lona", "Contagion", "Teckel", "Dead City", "Sun Of the Beach", solo de batterie, "El Lago", "Hebephrenia".