La review

THE GAZETTE
Le Bataclan - Paris
14/06/2019


Review rédigée par Matthieu


Vous connaissez mon goût pour les groupes japonais ainsi que pour les expériences musicales, alors vous ne serez pas surpris de m’avoir vu dans la file d’attente pour THE GAZETTE. Trois ans après leur dernier passage en France… Eh bien le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe est attendu ! Je ne suis pas certain que le Bataclan soit sold-out, mais en tout cas les spectateurs sont présents. Et le public est varié, ce qui promet. Je ne serais pas dans le pit photo, chose assez habituelle avec les groupes de visual kei, mais peu importe, la fosse m’ira très bien !



Une heure après l’ouverture des portes, les lumières s’éteignent pendant qu’une voix nous informe que THE GAZETTE va monter sur scène, nous incitant à hurler pour qu’ils nous entendent. Et dès que le groupe monte sur scène, les hurlements stridents sont de mise ! Il n’a pas fallu dix secondes de son pour déclencher un mosh pit, principalement peuplé de metalheads plus que de gothic lolitas. Mais oubliez les préjugés, car les musiciens massacrent littéralement leurs instruments pour une rythmique à la fois entraînante et lourde. Et la réponse du public parisien est sans appel : ça sautille, ça hurle et ça bouge pour le plus grand plaisir des Japonais qui sourient. Au centre, Ruki (chant) nous gratifie de ses meilleurs hurlements avec une puissance incroyable, comme d’un chant clair poignant, alors que Kai (batterie) assure des frappes précises en haranguant la foule. Un peu plus en retrait, Reita (basse), toujours masqué par son traditionnel bandeau, headbangue tout en jouant. "Bonsoir, nous sommes The Gazette ! Je ne vous entend pas !" hurle le frontman dans un français parfait, ce qui provoque immédiatement une réaction de la foule. Et la musique repart, ancrée dans la violence, surtout lors des breaks massifs que les Japonais nous jouent, ponctués des harmoniques d’Aoi et Uruha (guitares), qui attirent autant les regards que le chanteur. Pendant que ce dernier se penche sur les premiers rangs pour des growls caverneux, Aoi en profite pour tournoyer sur lui-même, alors que les autres membres du groupe alignent des riffs motivants. Et si les titres s’enchaînent avec une fluidité déconcertante, ils ne se ressemblent pas ! Le tempo ralentit, le son devient plus intense, puis repart sur un son lourd avant de redevenir calme… "Ca va bien Paris ?" demande le frontman à un public totalement acquis à sa cause qui vient juste de sauter sur le précédent refrain. Et le show repart encore, avec des breaks aussi lourds pour les mosheurs que motivants pour les fans de visual kei, annoncés par un "Come on ! Are you ready ?". Et l’ambiance suit également cette thématique, passant par des moments à la limite du dérangeant à une puissance furieuse comme sur "Dogma" ou "The Suicide Circus" à des moments plus calmes, où certains fans chantent en choeur avec le frontman. Vous pensiez que l’intensité allait redescendre ? Bien sûr que non ! Même si le groupe s’accorde quelques secondes de pause, les spectateurs en redemandent, harangués par un groupe sur-motivé ! Et les Japonais osent absolument tout, même une guitare au son clair qui contraste avec la lourdeur précédente, mais les fans accueillent tout aussi bien toutes les périodes de la formation. Et c’est également là où les préjugés sont brisés à propos des groupes japonais, puisque Ruki n’hésite pas à s’asseoir sur les retours en saluant les premiers rangs, montrant une réelle proximité avec les fans.



Mais soudainement, le groupe quitte la scène après une interprétation absolument parfaite de "Filth In The Beauty". Et c’est l’occasion pour les fans de hurler à pleins poumons pour donner envie aux musiciens de revenir, ce qu’ils feront après quelques minutes. "Thank you so much !" nous dit le chanteur, "You guys amazing ! Make fucking noise !". Il n’en fallait pas plus à la fosse pour se remettre à hurler alors que le prochain titre démarre. Et toute la fosse du Bataclan saute à l’unisson pour "Inside Beast", très entraînant, mais également pour les derniers titres de la setlist. "We love you Paris, merci ! This song is called "Tomorrow Never Dies" !" hurle le chanteur, annonçant le dernier morceau de la soirée. Mais le public n’est pas au bout de ses surprises, puisque Reita descend littéralement dans le pit photo pour jouer devant les fans, qui donnent leurs dernières forces pour prouver aux Japonais que s’ils aiment jouer pour nous, c’est plus que réciproque. Et c’est avec un "Merci Paris !" suivi du traditionnel lancer de médiators que le concert s’achève.

Setlist : "99.999", "Falling", "Ninth Odd Smell", "Gush", "Vortex", "Bizarre", "The Mortal", "Sono Koe Wa Moroku", "Dogma", "The Suicide Circus", "Two Of A Kind", "Ugly", "Abhor God", "Filth In The Beauty".
Rappel : "Inside Beast", "Shiver", "Tomorrow Never Dies".

Que retenir de cette soirée ? Eh bien tout simplement que les groupes japonais sont excellents ! THE GAZETTE est une référence dans le visual kei, et le show de ce soir a mis tout le monde d’accord, avec une setlist diversifiée, une énergie palpable et un son absolument incroyable. Le public est ravi, j’en ai pris plein la tronche, et c’est tout ce que je demandais. Merci à B7Klan pour le concert, et bien évidemment Ellie Promotion pour l’invitation !