La review

THE EXPLOITED + OPIUM DU PEUPLE + MAID OF ACE
Le Métaphone - Oignies (62)
22/11/2015


Review rédigée par Pharaelle


Pour beaucoup d’entre nous, il est important de continuer à vivre, boire des verres en terrasse, et aller à des concerts comme avant. Presque comme si de rien n’était. Et il serait mentir que de dire que nous n’avons pas besoin de nous amuser et de rire après les terribles évènements du 13 Novembre, même si on en a gros, et même si on sursaute au moindre claquement dans notre dos.
En extirpant mes chaussures de la boue en sortant de la voiture, je comprends qu’on ne risque pas grand-chose ici, à Oignies. J’ai déjà eu des difficultés à situer la ville sur la carte, alors que ce n’est qu’à une vingtaine de minutes de Lille. Il fait froid, c’est dimanche soir. Si ma chaudière n’était pas en panne j’aurais très probablement été lâchement tentée de rester bien au chaud. Heureusement une affiche de qualité est là pour nous réchauffer : MAID OF ACE, l’OPIUM DU PEUPLE et THE EXPLOITED. Ca va guincher, c’est sûr !

Début des festivités à 18h, malheureusement et comme souvent, j’arrive en retard, et j’arrive pour le dernier morceau du premier groupe MAID OF ACE. Tant pis, ça sera pour une autre fois. On en profite pour visiter la salle, le Métaphone. La salle est vraiment intéressante puisqu’elle est aussi un instrument de musique urbain, dont les façades produisent et diffusent les sons à l’extérieur. Un concept unique au monde. C’était la minute culture locale. On se balade, il y a déjà pas mal de monde, et certains sont confortablement installés dans les sièges du balcon, avec une vue imprenable sur la scène.



Le temps de prendre une bière et OPIUM DU PEUPLE prend place prêt à nous en mettre plein les mirettes avec son spectacle "La révolte des clones". Pour ceux qui auraient vécu dans une grotte ces dernières années, OPIUM DU PEUPLE est un groupe d'Albi, qui reprend des standards de la variété française version punk. Les connaissant depuis quelques années, c’est la première fois que j’ai l’occasion de les voir évoluer sur scène. Je suis donc bien curieuse et plutôt excitée à l'idée de voir leur show. Et on n’est effectivement pas au bout de nos surprises.
Tout commence avec "Ce Rêve Bleu", des jeux de lumière dignes d'un spectacle Disney, et des décors en forme de nuage. C'est à ce moment-là que je commence à réaliser qu’on a affaire à de sacrés énergumènes. Puis, "Il Est 5 Heures, Paris S'éveille", le public s'échauffe, et ça commence à partir dans tous les sens. La chanson "Les Corons" est reprise par toute la salle qui n'en rate pas une miette. Ils ont réussi à rendre fou le public en un rien de temps grâce à leur humour décalé et à leur énergie. La mise en scène est originale et énergique, et les Opiumettes assurent ! Slobodan nous demande si on leur fait "un solo de guitare pourri à ces enculés" faisant bien sûr référence aux monstres du vendredi 13. Il se lance alors dans un solo qui casse un peu le rythme, mais permet de souffler un instant. Il est tellement chaud qu'il ne tarde pas à finir en caleçon sur scène.Il commence à faire chaud à Oignies, les Opiumettes sont elles aussi en petite tenue. Les pogos n'en finissent pas, Slobodan nous réclame même un circle pit, qu'il aura d'ailleurs sans grande peine. Les titres s'enchaînent avec des zicos en grande forme : "Le Temps Des Cerises", "Le Chanteur De Mexico", "Laisse Béton", "Dominique" etc. On a même droit à une chanson de Francis, qui permet à tout le monde de se reposer un peu. Puis ça repart avec une jolie reprise de "Le Lion Est Mort Ce Soir", avec la cornemuse jouée par Joey l'opiumette résonnant dans toute la salle. 
Le spectacle se termine en beauté avec un medley hard rock, reprenant notamment "Seek And Destroy" de Metallica et Ace Of Spades de Motörhead. Je suis conquise. Un concert qui fait du bien en cette sombre période, qui donne la patate et rend le sourire le temps d'un set. Merci pour votre humour et votre énergie les ODP, c'est toujours bon à prendre et ça réchauffe le cœur. 



Malheureusement, mon enthousiasme n'ira pas beaucoup plus loin ce soir là. J'attends impatiemment THE EXPLOITED, et pourtant je me sens obligée de faire une pause dès les premiers morceaux. J'ai une impression de brouillon que je ne saurais expliquer objectivement. Les riffs sont énergiques, ça c’est certain ; mais j'ai l'impression que ça manque de groove et de cohésion. La communication n'est vraiment pas leur fort ce soir, et mis à part le bassiste qui semble s'amuser, je me demande presque si le groupe est vraiment ravi d'être là. Les musiciens ne communiquent pas beaucoup entre eux, ils sont là sans être là. Ca n’empêche pas les fans de s’amuser en tout cas, enchaînant les slams et les pogos. Je retrouve l’envie et le sourire lors de "Fuck The USA", et je ne suis pas la seule ravie. Malheureusement je me rends vite compte que l'état de santé de Wattie n'est pas bon, on le voit souvent grimacer, il force. On a l’impression que sa mâchoire va se décrocher. Ceci expliquerait donc peut-être cette atmosphère bizarre que je vois planer sur scène. Il s'est malgré tout donné à fond, et c'est ça le punk. Puis le public prend possession de la scène sur "Sex And Violence", et Arno (ex-No-Flag et chanteur de Black Bomb Ä) vient en support chant, ce qui fait plutôt plaisir. Cela faisait déjà quelques morceaux qu’on le voyait sur le côté de la scène, on se demandait à quel moment il allait prendre le micro. Les fans chantent et dansent sur scène, tout le monde semble heureux. Cette image de la musique est celle que j'aime : fédératrice, énergique, pleine de bonnes vibes. L'ambiance était parfaite pendant ce concert, les gens heureux, à part quelques éternels râleurs insatisfaits adeptes du "C'était mieux avant".

Mauvaise nouvelle pour Wattie qui a été hospitalisé ce lundi et n'a pas pu assurer le concert à la Flèche d'Or à Paris, en espérant que tout aille pour le mieux pour lui, et qu'on pourra le revoir jouer dans de meilleures conditions une prochaine fois. On ne l’a certes pas vu en grande forme, mais on a eu de la chance de le voir sur scène, n’oublions pas cela.