La review

THE AGONIST + BLEED THE MAN + OLVIDO
Estraperlo Club - Badalona (Espagne)
14/11/2010


Review rédigée par Marion


C’est super excités que nous autres, les quatre Toulousains, partons de Toulouse à 10h tapante, pour près de 4h de route direction Barcelone (enfin, Badalona, plus précisément) pour voir mon groupe préféré du moment, THE AGONIST. On arrive devant l’Estraperlo Club Del Ritme, qui se trouve à quelques pas de la mer seulement, dans une zone industrielle assez glauque. Trois Espagnoles attendent déjà devant la salle, mais il faudra attendre 17h/18h pour que leurs potes les rejoignent, et 19h/20h pour que le public commence vraiment à arriver. Via mail à la chanteuse de THE AGONIST, Alissa, on avait convenu d’un entretien avec le groupe, ce qui explique pourquoi on est parti si tôt… sauf que THE AGONIST n’est pas arrivé avant 18h. Alors même qu’Alissa (capuche sur la tête, regard par terre à chaque trajet du van à la salle) m’avait dit de la demander au club, pour faire l’interview, je l’interpelle devant la salle, pour lui en parler… et récolte le plus gros vent de ma vie.

Le temps de faire les balances, c’est vers 19h-19h30 qu’on nous laisse entrer dans la salle, que l’on passe devant la loge où Alissa se fait interviewer en privé par un photographe, et que l’on rencontre les musiciens. On essaye d’abord de voir ce qu’on peut faire niveau interview dans la salle du bas, qui dispose d’une grande scène très sympa… et qui malheureusement ne sera pas utilisée ce soir à cause du peu de préventes (en même temps, quand on met les billets en ligne 3 jours avant le concert…). C’est là que Danny, le guitariste, confirme nos craintes : quand je leur demande si ça ne les dérange pas de faire l’interview en français, Danny me répond "non pas du tout, mais c’est moi qui ait le plus de mal en Français et en général, quand Alissa ne fait pas les interviews, c’est moi qui parle le plus". Donc voilà, pas de chanteuse pour l’interview ! Et apparemment, c’est pas la première fois qu’elle ne répond pas aux questions avec le groupe… Avec les balances des premières parties qui se font dans la salle du dessus, on décide de se mettre dehors, sauf qu’il n’y a pas grand-chose comme lumière, et qu’il y’a pas mal de gens autour (heureusement très respectueux et qui ont bien fait attention à ne pas faire de bruit). Les musiciens se placent devant un van tout crade, mais c’est toujours mieux que devant les poubelles d’à côté. Entre le bruit des quelques voitures qui passent, les balances des groupes, la grille de la salle qui s’ouvre et se ferme, et les gens à côté qui papotent un peu, on entend pas grand-chose aux réponses des Canadiens ! J’ai du enlever quelques questions du fait de l’absence d’Alissa, mais sinon l’interview se passe super bien, les mecs répondent avec plaisir à nos questions !



Après avoir mangé un morceau, on entre dans la salle (en payant, parce que finalement, on a pas eu les invit’ qu’Alissa devait nous avoir) et OLVIDO se met à jouer. Le groupe semble avoir une trentaine d’année de retard question metal, et nous délivre un heavy metal faiblard dominé par la voix lyrique du chanteur au look complètement improbable (cf photos). Bref, même avec toute la volonté du monde, on a pas tenu jusqu’au bout, on s’est réfugié en bas.



BLEED THE MAN vient ensuite, et tout de suite, ça sonne beaucoup mieux ! Du metal beaucoup plus normal, et surtout bien meilleur. Les Majorquins ont aussi des sonorités un peu thrash, le chant clair tend parfois vers le lyrique, sauf que c’est bien mieux fait que le groupe précédent. Leur set est court, tout comme celui d’OLVIDO, et une trentaine de minutes plus tard, ils laissent place à THE AGONIST.



Malgré le peu de personne à être venues en avance, la salle est maintenant bien remplie (toute petite, mais bien remplie) si bien qu’une centaine de personnes s’entassent dedans, et que même au troisième rang, il ne m’est pas facile de voir la scène (pourquoi, mais pourquoi les mecs, plutôt grands, se mettent-ils toujours devant ??) vu que celle-ci est surélevée d’à peine une trentaine de centimètres. Les musiciens se frayent un chemin parmi le public jusqu’à la salle, et un type du management Espagnol dégage le chemin pour Alissa, parce que décidément, le public semble ne pas être sa tasse de thé. Le sample de "Swan Lake" est joué en entier, (ce qui semble un peu trop long) et c’est sur "The Tempest", première chanson de leur deuxième album, le plus récent, "Lullabies For The Dormant Mind", que démarre le set. Ils enchaînent avec "And Their Eulogies Sang Me To Sleep", qui met le feu au club. Les chansons du premier et du deuxième album sont jouées avec grand plaisir par tous les musiciens qui gèrent atrocement bien leur jeu !! Alissa a une voix sublime, elle gueule super bien, ses clairs sont ultra justes et semblent tout droit sorti du CD. Beaucoup de professionnalisme !



La frontwoman nous gratifie de temps en temps d’un "merci !" : pas "gracias", pas "thank you" mais bien en Français ! (Proximité géographique peut-être ?) Les tubes de "Once Only Imagined" sont joués ("Rise And Fall" puis, quelques morceaux plus tard, "Business Suits" and "Combat Boots"), les chansons bourrines à souhait mais aussi joliment mélodiques de "Lullabies For The Dormant Mind" font leur effet. Le bassiste, Chris, fait les backing vocals entre deux mimiques faciales qui montrent qu’il s’éclate et le guitariste live, Pascal n’hésite pas à balancer sa gratte dans le public quelques secondes ! Alissa fait sa prestation mais détourne le regard à chaque flash qui scintille, elle se cache les yeux comme en plein soleil, et nous dit gentiment "I can’t fucking see". Le batteur qui nous a avoué, pendant l’interview, avoir commencé la batterie il y a à peine 7 ans (on a toujours du mal à y croire !), déchire avec son jeu très bien fait. Au bout de tout juste 45 min, le groupe s’arrête de jouer, sans même un au revoir, et alors que le public commence à les rappeler, Alissa a déjà rangé son micro, il est donc trop tard…

Danny, Simon, Chris et Pascal se joignent ensuite au public pour signer des autographes et prendre des photos au stand merchandising, qui ne consiste qu’en la vente du dernier album, d’un t-shirt mec modèle unique et de petits posters vendus 3 Euros… mais gratuit pour moi, offert par Danny… Héhé ! Alissa était partie se réfugier dans la loge sans demander son reste, puis elle a fait une apparition d’une dizaine de minutes pour signer des autographes et prendre des photos… mais sans flash (Alors que la luminosité était très faible). Elle m’explique rapidement qu’elle a pas pu faire l’interview puisqu’elle était en train d’en faire une autre avant de me dédicacer un poster. Alors qu’on m’avait demandé de proposer mes cupcakes - préparés avec amour pour l’occasion - un peu plus tard, la chanteuse est déjà repartie après avoir fait comprendre gestuellement que ça faisait mal à la tête, de poser aux côtés des fans. Mais bon, nous, on voulait notre photo quand même ! Et donc après avoir vu ses genoux dépassés des loges, je me lance, avec la frousse de me faire jeter bien comme il faut… mais on vient de France et j’ai apporté des cupcakes, alors elle me laisse entrer, je dépose les gâteaux dans la loge et j’ose demander une photo, ce qu‘elle a accepté (par contre, dans la pénombre, sans flash, ça donne pas grand-chose)… Enfin, à défaut d’avoir été enthousiaste, elle a accepté de se prêter au jeu.

Le concert fut donc excellent, malgré les conditions pas franchement terribles et un son pas top, et même si l’attitude d’Alissa était franchement distante (c’était peut-être pas son jour, qui sait !) les musiciens étaient eux très proche du public en plus d’être super sympathiques !