La review

TESTAMENT + ANNIHILATOR + DEATH ANGEL
Le Transbordeur - Villeurbanne (69)
07/12/17


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par Jérémy Girard


Après son passage au Transbordeur l'année dernière en première partie d'Amon Amarth, TESTAMENT revient ce soir, dans la même salle, mais cette fois-ci, en tête d'affiche. Pour l'occasion, ils sont accompagnés de deux autres grosses pointures : DEATH ANGEL et ANNIHILATOR. Un plateau d'anthologie que les amateurs de thrash ne sauraient manquer sous aucun prétexte !



On commence de bonne heure avec DEATH ANGEL. Après les avoir vus au Hellfest en 2012, je m'attends déjà à me prendre une bonne gifle ! Le concert débute par un extrait du nouvel album avec "Father Of Lies" qui alterne entre riffs purement thrash et passages heavy / mélodiques. Le son est très bon avec, notamment, des lignes de basse bien en avant et parfaitement audibles. Les Américains se montrent très souriants et assurent leur show avec une précision sans faille. Le concert gagne fortement en intensité lorsque le groupe fait entendre le thème d'introduction du morceau mythique "The Ultra-Violence" pour enchaîner sur un ravageur "Thrown To The Wolves". La foule commence alors à pogoter furieusement devant la scène. Très proche de son public, le chanteur Mark Osgueda prend la parole entre les morceaux pour nous inviter à célébrer la grande famille du metal. Avec seulement six chansons, la prestation du groupe nous a semblé semble bien trop courte mais il s’agit aussi de garder des forces pour la suite !

Setlist : "Father Of Lies", "The Dream Calls For Blood", "Claws In So Deep", "The Ultra-Violence" (intro), "Thrown To The Wolves", "Mistress Of Pain", "The Moth".



La soirée se poursuit avec ANNIHILATOR, un groupe que je n'ai encore jamais vu en concert et que je ne connais pas très bien malgré sa grande réputation. Alors que les hauts-parleurs diffusent l'introduction acoustique de leur tout premier album "Alice In Hell", les quatre musiciens entrent en scène devant un Transbordeur plein à craquer. Ils enchaînent alors sur le titre "One To Kill" de leur nouvel album "For The Demented". Le son est lourd et bien équilibré. Au centre de la scène, le patron Jeff Waters assure le show en faisant chanter son public sur tous les refrains. Il est soutenu efficacement par le guitariste et le bassiste Aaron Homma et Rich Hinks qui se partagent le reste de la scène. Derrière les fûts, le jeune italien Alessandrini fait parfaitement son boulot mais je trouve ses parties de batterie un peu trop linéaires sur les premiers titres. Heureusement, le groupe nous montre par la suite qu'il en a encore sous la semelle en balançant des morceaux plus incisifs comme le bon vieux "W.T.Y.D." ou le tout récent "Twisted Lobotomy" pour le plus grand bonheur des mosheurs de tous poils ! ANNIHILATOR se montre à la hauteur de sa réputation en nous offrant une très belle prestation. Après huit morceaux, le groupe quitte finalement la scène sans faire de cérémonie. Durant un court instant de flottement, on se demande s'il y aura un rappel... Mais non, ce sera tout pour ce soir.

Setlist : "One To Kill", "King Of The Kill", "No Way Out", "Set The World On Fire", "W.T.Y.D.", "Twisted Lobotomy", "Alison Hell", "Phantasmagoria".



Quand ils décident de se lancer dans une tournée en tête d'affiche, les Américains de TESTAMENT ne font pas les choses à moitié. En effet, la scénographie de ce soir est très imposante avec une batterie juchée tout en haut d'une impressionnante estrade aux couleurs du dernier album. Après plus d'une demi-heure d'attente, le show peut enfin commencer.
On commence par le titre éponyme du nouvel album "Brotherhood Of The Snake". Remontés à bloc après ces deux premières parties enthousiasmantes, les spectateurs lancent un furieux pogo dès les premières secondes du morceau. Le son est très fort et plutôt confus, à tel point que la voix de Chuck Billy est quasiment inaudible. Côté lumières, on manque aussi clairement de finesse avec des projecteurs motorisés qui clignotent en tous sens au risque de nous faire frôler la crise d’épilepsie. Le batteur Gene Hoglan a beau se trouver à trois mètres du sol, il est tellement mal éclairé qu'on le voit moins bien que les deux batteurs précédents... Bref, on a très vite l'impression de se trouver devant un show très imposant mais mal maîtrisé. Quel dommage pour un groupe au sommet de sa forme qui nous a sorti un très bon dernier album avec un line-up de rêve ! Heureusement, même si le son reste assez mauvais durant tout le concert et que les musiciens sont toujours assez mal éclairés, l'agression lumineuse se calme dès le second morceau. Dans la setlist du groupe, le nouvel opus est clairement mis à l'honneur avec une bonne moitié des morceaux qui en sont directement issus. Durant le concert, les deux guitaristes se voient offrir, chacun leur tour, un moment privilégié en tête à tête avec le public durant lequel ils nous montrent leur virtuosité et s'amusent à reprendre des airs bien connus. Pour ma part, même si j'admire ses deux musiciens, je trouve la démarche un peu surfaite, comme si le groupe essayait de faire du remplissage pour faire durer le concert. Dans l'ensemble, je trouve d'ailleurs que la prestation du groupe est plus molle que celle de l'année dernière. Heureusement, ces vieux patrons du thrash metal gardent quelques excellents titres en réserve tels que "The New Order" ou "Disciples Of The Watch" pour terminer leur concert en apothéose. Avec seulement douze morceaux joués, on reste tout de même frustré par cette prestation qui s'annonçait bien plus prometteuse.

Setlist : "Brotherhood Of The Snake", "Rise Up", "The Pale King", "More Than Meets The Eye", solo de guitare (Alex Skolnick), "Electric Crown", "Into The Pit", "Low", "Stronghold", solo de guitare (Eric Peterson), "Eyes Of Wrath", "Practice What You Preach", "The New Order", "Disciples Of The Watch".

C'est avec un sentiment mêlé d’excitation et de frustration que je ressors du Transbordeur. En effet, en une seule soirée nous avons eu le privilège de voir trois groupes légendaires du thrash américain, mais les deux premiers sur un set trop court et le dernier sur une prestation qui ne fut pas aussi maîtrisée qu'on l'aurait espéré. Ce fut tout de même une très belle soirée partagée avec tous les fans du genre. Merci à tous les organisateurs pour ce bel événement et longue vie au thrash metal !

Photos tirées de : www.jeregirard.wixsite.com/jeremygphotographe