La review

TAGADA JONES + BRASSEN'S NOT DEAD + LES SALES MAJESTES + LEGITIME DEFONCE
Le Bikini - Ramonville (31)
09/10/2015


Review rédigée par JU


Comme je n'avais pas eu ma dose de punk au cours de l'Xtrem Fest, il fallait bien que je compense cette carence avec le festival "La France Dort #8". Festival 100 % punk avec chant en français (c'est peut-être ça qui me manquait excepté pour la grosse claque de L'Opium Du Peuple à l'Xtrem Fest), l'ambiance était déjà là avant de pouvoir rentrer au Bikini. Entre les punks qui faisaient la queue, ceux qui cherchaient à avoir un peu d'argent pour pouvoir payer leur billet et ceux qui avait pas mal de grammes d'alcool dans le sang, je repensais au concert des Sheriffs où la bière dans la salle avait rendu le sol tellement collant qu'il fallait bien lever le pied en marchant. Pour résumer, ce qui se voyait à l'extérieur se ressentait à l'intérieur. De plus, je n'avais jamais vu un public faire autant d'aller-retours durant un concert pour aller chercher sa cervoise préférée. Et le meilleur moment fut à la fin du concert où 90% des gens se sont rués vers le bar. Si l'on voulait réserver sa place au milieu troisième rang par exemple, c'était chose aisée. Surtout si l'on a un dos, des bras et des jambes qui ne craignent pas les pogos et les slams.



Malheureusement à cause des bouchons sur le périphérique toulousain, je ne suis arrivé que vers 20h00 au lieu des 19h00 prévues. Du coup, j'ai raté le premier groupe, Atomic Rotors. Après avoir regardé quelques vidéos, c'est du punk'n'roll avec batteur, guitariste et violoncelliste pas mal mais pas vraiment transcendant. Pas de regrets du coup. C'est avec le groupe suivant, LEGITIME DEFONCE (j'adore leur nom) que je vais pouvoir débuter ce festival. Originaire des années 90's, le groupe ne nous a pas caché sa joie de revenir sur scène après presque 20 ans de silence. Et ils semblaient être bien attendus les gars car ça pogotait déjà dès la première chanson. Ce qui est vraiment terrible, c'est leur chant en français compréhensible accompagné d'une musique punk bien rodée mélangeant la simplicité et l'efficacité. Et le son du Bikini leur a vraiment beaucoup apporté. En effet, pour avoir écouté la version studio de leur chanson "Des Bombes Sur Disneyland", elle se fait carrément écraser par la version live. Quand je dis que certains groupes de punk sont vraiment taillés pour le live, LEGITIME DEFONCE en est le parfait exemple. Même si je ne connaissais pas le groupe à ses débuts, son comeback est une vraie réussite et il faut que ça continue !



On enchaîne avec un roupe ayant pas mal de bouteille également. Il s'agit des SALES MAJESTES qui joueront en troisième position (moi qui m'attendais plutôt à ce qu'ils passent juste avant la tête d'affiche). Là aussi, c'est du punk avec chant en français que je continue toujours à apprécier aussi bien au niveau studio qu'en live. Et tout comme LEGITIME DEFONCE, c'était vraiment la grosse ambiance avec un public qui n'hésitait pas à monter sur scène pour y danser et slammer. Et là où c'est vraiment parti dans tous les sens avec une scène régulièrement envahie, c'est quand LES SALES MAJESTES ont balancé la chanson "Petit Papa Noël", 100% ambiance ! Évidemment, les titres cultes n'ont pas été oubliés, "Sois Pauvre Et Tais-toi", "Je Suis Fier", "Marine", "Les Patrons"... Ce qui est vraiment terrible de la part des musiciens, c'est que malgré l'affluence du public venant sur scène pour taper un délire avec le groupe, les guitariste / chanteur et deuxième guitariste sont arrivés à garder leur sérieux durant tout le show. Un grand bravo ! Et en hommage à leur guitariste décédé, a été jouée la chanson "Kepon Toujours". Et pour clore le show, une grande partie des fous furieux du public sont montés sur scène pour les accompagner sur la chanson "Camarade". Super concert à refaire sans hésiter.



Depuis le temps que l'on en parle, je vais enfin pouvoir assister au concert du groupe de punk BRASSEN'S NOT DEAD. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un groupe qui reprend en version punk le répertoire de Georges Brassens. Et connaissant plutôt bien son répertoire, ma curiosité de le redécouvrir en version punk était vraiment très forte. Le show commence bien avec la blague potache disant que si Hitler était mexicain, on le saluerait en faisant "Aïe Pepito" et phénomène rare dans un concert, on verra une interprète traduire les textes avec le langage des signes. Et c'est bien dommage que je ne connaisse pas ce langage car durant tout le concert, le chant était totalement incompréhensible avec les deux guitares. Et pour un groupe qui utilise des textes aussi bien développés, n'en comprendre qu'une très faible partie (c'est-à-dire quand on entendait le chant sans les guitares), ça s'appelle du vrai gâchis. Heureusement que l'animation était là avec un intervenant déguisé en gorille (devinez la chanson), des punks qui faisaient leur ballade sur scène ou pratiquaient l'art du slam (même si un s'est raté et a percuté la crash barrière au niveau du plexus). "Brave Margot" ne se reconnaissait qu'à l'enchaînement du refrain, "La Chanson Pour L'Auvergnat" a quand même été plutôt bien réussie, "La Mauvaise Réputation" a été jouée en hommage à un proche du groupe (heureusement que le groupe nous avait précisé le titre). Et quand une grosse partie du public est montée sur scène, nous avons eu droit à du délire digne du grand n'importe quoi, c'était sans compter un des deux guitaristes qui a gagné deux sous-vêtements féminins. Au final, l'ambiance festive et punk a sauvé le concert même si je me suis très vite ennuyé. Le seul truc qui m'a vraiment gêné, c'est le chant incompréhensible dû à un mauvais son (qui devait être largement mieux dans les retours). BRASSEN'S NOT DEAD a été la grosse déception de cette soirée.



Et pour la clôture de ce festival, ce sont les TAGADA JONES qui vont envahir la scène. Les ayant déjà vus en première partie de Sick Of It All il y a quelques mois au Metronum, c'est avec grand plaisir que je vais les revoir sur les planches et cette fois-ci mieux armés. En effet, après leur concert au Metronum, je me suis procuré leur dernier album "Dissident" et connaissant maintenant l'ensemble des paroles, j'espère m'attendre à un concert aussi bon que la dernière fois... Arrivés sur scène, ça enchaîne direct avec "De L'Amour Et Du Sang". Déjà, il y a la grosse ambiance dans le public : pogos, rentre-dedans et slams. Il fallait vraiment ne pas être au milieu. Et ça continue avec "Instinct Sauvage", "Vendetta", "Dissident" dont les choeurs sont repris par le public. Sur scène, on sent bien que le groupe prend vraiment son pied, d'autant plus que la scène du Bikini leur permet de se balader. Je ne sais pas si c'était à cause de l'heure tardive mais il y avait moins de public qui osait arpenter la scène pour quelques slams. La bibine devait avoir bien agi sur certains fans. La chanson "Je Ssuis Démocratie", en hommage aux journalistes assassinés de Charlie Hebdo, est toujours d'actualité pour le groupe, annonçant qu'il était heureux qu'il y ait eu une telle solidarité après cet attentat. Puis un autre hommage, cette fois pour Schultz du groupe Parabellum avec la chanson "Osmose 99". Et pour finir, deux dernières chansons, "Superpunk" et "Karim Et Juliette", toujours tirées de l'album "Dissident". Décidément, cet album a vraiment été mis en valeur en live. En même temps, vu que c'est un super album, je ne vois pas pourquoi ils s'en priveraient. Quand au dernier morceau, le public est enfin monté sur scène (personnellement, je n'y croyais plus) avec un refrain repris par tous et que TAGADA JONES a repris plusieurs fois, débordant sur le temps classique de la chanson. Au final, un concert encore meilleur qu'au Metronum, il faut dire que l'ambiance 100% punk était bien là. Dans l'ensemble, un superbe festival qui s'est quand même terminé à deux heures du matin. Merci à l'organisation pour cette soirée, en attendant le prochain "La France Dort #9" !