La review

SYBREED + BEYOND THE DUST + T.A.N.K + MAGOA + SOUL BETRAYED
Le Glazart - Paris
17/04/2011


Review rédigée par Stanaron


Oragerock, promoteur Lyonnais, commence à se démarquer en France en proposant des plateaux de plus en plus ambitieux, notamment une date "sold out" de Periphery à la Scène Bastille en Février dernier. Ce soir, nous porterons un regard rétrospectif (en raison d’un lourd retard de la part de votre serviteur qui vous présente platement ses excuses) sur une date signée Oragerock, se tenant au Glazart (Paris) le 17 Avril. S’inscrivant dans le cadre d’une tournée pour les groupes SYBREED, BEYOND THE DUST et MAGOA, la date Parisienne accueillera en support les groupes SOUL BETRAYED et, plus connus, T.A.N.K. Un plateau entièrement francophone méritant donc amplement sa couverture par French Metal.



Mais ce plateau ne se limite pas à être simplement francophone puisque chaque groupe comporte des musiciens talentueux avec déjà une certaine expérience de scène. Nous entamons la soirée avec SOUL BETRAYED, groupe Parisien formé en 2006 très influencé par la scène Suédoise, notamment par des groupes comme In Flames, Arch Enemy ou encore Soilwork. Ces influences très notables et facilement discernables dans la musique du groupe n’ont cependant pas encore été tout à fait digérées, nous menant à une impression de déjà vu en moins subtil. Cependant, en concert l’énergie est bien présente et le groupe est content d’être là, parvenant à faire headbanger le petit public déjà présent, notamment avec des passages comme le pont de "No More Tears", et jouant des solos tout à fait défendables : les musiciens ne manquent pas de technique pour jouer ce qu’ils ont à jouer, mais n’ont pas encore su réellement poser leur patte sur leur musique. Un set agréable en somme, mais rapidement oublié.

Setlist :  "Search Of Purity", "No More Tears", "Burning Hate", "In Your Veins", "Apocalypse Theater".



Suite à la surprise initiale de voir arriver MAGOA sur scène si tôt dans la soirée, le groupe étant l’un des trois groupes principaux de la tournée, nous constatons par la même occasion que la salle se remplit déjà bien pour ces jeunes banlieusards défendant leur premier album "Swallow The Earth". Le groupe n’ayant pas été à son avantage lors d’un concert au Star Café que nous avions vu quelques semaines plus tôt, nous sommes contents de voir la formation sur une scène plus adéquate à l’énergie qu’ils dégagent. Car attaquant d’emblée avec "Pure", il n’y a pas de doute sur le fait que ce groupe sait comment vous déboîter les cervicales. Que ce soit les monstrueuses frappes de Martin nous faisant craindre pour la batterie, ou les hurlements enragés de Cyd, le groupe a clairement quelque chose dans le ventre qu’ils sont contents de faire sortir sur scène. Bien que les guitaristes et le bassiste fassent cracher par leurs amplis du gros riff à son massif, ceux-ci ne cherchent pas trop à se mettre en avant sur scène, laissant beaucoup de place à un frontman tout à fait qualifié. Notons que cette date étant l’une des premières de la tournée, nous pouvons supposer que le groupe a beaucoup appris pendant les semaines qui ont suivi. Avec des influences plus hardcore et des passages bien lourds à la Meshuggah, le groupe sait pour le coup ce qui fait un morceau de MAGOA et l’exploite bien. Ils jouent leurs tubes "Swallow The Earth" et "W.A.G.T.P.A.G" parvenant à faire timidement chanter une partie du public, et bien que ces morceaux soient à la fois mélodiques, efficaces et facilement mémorable, il serait difficile de taxer le groupe de néo-metal à une corde. Le public a indéniablement apprécié ce trop plein d’énergie et est désormais pleinement réveillé pour la suite.

Setlist : "Pure", "Face Your Lies", "Swallow The Earth", "No More Pride", "W.A.G.T.P.A.G", "Skinthetic Sin".



Et la suite n’est pas des moindres, T.A.N.K ayant déjà une réputation non négligeable dans la région Parisienne comme étant parmi les groupes Français montant. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de les voir en concert, ni ne m’étais réellement penché sur leur musique bien qu’on m’en ait dit beaucoup de bonnes choses. J’attends alors avec une curiosité non feinte de voir ce que donne la prestation de ce groupe. A leur arrivée sur scène, ouvrant avec "Disturbia", il n’y a aucun doute sur le fait qu’ils savent composer du riff qui tache, voire tout simplement du tube. Cependant, bien que leur maîtrise instrumentale, vocale, scénique, et plus globalement musicale soit indéniable, j’ai malheureusement trouvé leurs compositions quelque peu génériques et manquant parfois de relief. Malgré cela, ils savent clairement tenir une scène, offrant une prestation pro, nette, carrée et énergique bien que légèrement froide : on voit un groupe qui à l’habitude de jouer devant son public et qui est conscient de son potentiel, ce qui est un très bon point en leur faveur. Ils nous proposeront un nouveau titre "The Raven’s Cry" avant de conclure avec un dernier morceau et de quitter la scène pour laisser place à BEYOND THE DUST.

Setlist : "Disturbia", "Brother In Arms", "T.A.N.K", "Beautiful Agony", "The Raven’s Cry", "It Bleeds Inside".



Nous arrivons bientôt à la tête d’affiche, ayant avant tout le plaisir de découvrir une des bonnes surprises de la soirée. BEYOND THE DUST nous propose du gros lourd sur des guitares à huit cordes, de la polyrythmie à la Meshuggah et surtout un gros chant partagé par deux frontmen plutôt charismatiques. Je vous l’avoue, je ne suis pas le plus gros fan de groupes à deux chanteurs, j’ai cependant été agréablement surpris par la maîtrise avec laquelle le deux compères de BEYOND THE DUST maîtrisaient leur partage de l’espace vocal, sans jouer aux questions réponses entre méchant gueulard et gentil lover, les deux se partagent des lignes de chant tantôt agressives, tantôt mélodiques mais toujours couillues sur un fond de grosses rythmiques toujours subtiles avec souvent une petite mélodie en arpèges jouée par une des guitares pour ajouter de la profondeur aux titres très variés. Monsieur Anthony T. mérite une mention toute particulière pour son jeu de batterie très puissant et varié, sachant où en mettre et quand pour obtenir un résultat efficace. Un set qui n’aura pas duré assez longtemps à mon goût, mais nous enchainons tout de même sur les Suisses de SYBREED, donc ne nous en plaignons pas !



Car si SYBREED avait ouvert de façon tout à fait agréable un concert d’In Flames au Bataclan il y a quelques années de cela, ils n’étaient pas encore passés à Paris depuis, c’est donc avec une certaine impatience que nous attendons de redécouvrir sur scène le cyber metal de SYBREED. La première chose notable avec leur entrée en matière "Aeon" est que nous avons clairement affaire à un groupe qui a de la bouteille, et nous avons ici l’occasion d’observer la vaste différence entre de bons groupes locaux de petites envergures bien qu’ayant de l’expérience, et un groupe ayant des années de tournées derrière lui. Que ce soit l’éblouissant Kevin à la batterie, le monstrueux Steph à la basse, les lignes de chant très bien maîtrisées par Ben ou encore (et surtout !) les riffs de Drop : oh la vache, que ça envoie ! J’aimerais d’ailleurs prendre un moment pour applaudir de façon particulièrement forte le travail de Drop, car trop souvent la qualité d’un guitariste se mesure à ses solos, et les guitaristes essentiellement rythmiques sont rarement salués pour leur travail. Peut-être est-ce parce qu’il est rare de voir un guitariste rythmique se démarquer. Quoi qu’il en soit, c’est le cas de Drop qui combine rapidité, précision, puissance et technique dans son jeu, sans avoir l’air d’éprouver la moindre difficulté. Si certains n’apprécient pas les refrains souvent mielleux du groupe, celui-ci assume tout à fait cette direction musicale "catchy" ("Doomsday Party" en étant un bon exemple) et la défend sur scène avec brio et charisme, jouant des titres de l’ensemble de leur carrière dont un nouveau morceau "Challenger" qui est désormais sorti sur iTunes depuis un certain temps. Pour le rappel, SYBREED reviendra nous proposer "Take The Red Pill" et "Bioactive", concluant une soirée d’enfer bien que j’ai été pour ma part déçu de ne pas y voir "ReEvolution".

Setlist : "Aeon", "Decoy", "Emma-0", "Doomsday Party", "I Am Ultraviolence", "Electronegative", "Ego Bypass Generator", "Challenger".

Rappel : "Take The Red Pill", "Bioactive".