C’est un évènement que Base Prod nous offre ce soir, le grand retour de SUPURATION, vingt-quatre ans après leurs débuts et le démentiel "The Cube", des extra-terrestres dans le paysage métallique français, une formation à part précédé d’une réputation live élogieuse.
C’est donc les pures deatheux et non pas leur jumeau S.U.P, dont les productions metal avant-gardiste basé uniquement sur des concept-albums instantanément cultes, a longuement contribué à faire des Valenciennois un des fers de lance du genre dans l’hexagone. Quelques semaines après la sortie de "Cu3e", le dernier segment de leur trilogie et uniques productions, les Nordistes viennent défendre leur épilogue en live, avec pour beaucoup d’entre nous, le souhait ou plutôt le phantasme de voir ce groupe à part, jouer l’intégralité d’une œuvre qui s’étend sur vingt ans.

Comme hors d’œuvre, rien de mieux que GOROD et leur death technique ravageur. Cerise sur le gâteau, Barby le plus charismatique et sympathique bassiste français is back. En ce qui me concerne, c’est la troisième fois que je vois les Bordelais sur scène et une fois de plus c’est la claque ; puissant et sauvage, Julien nous offre un gobage de micro tout en growlant. Barby est survolté, Nico et Mathieu appliqués à envoyer leurs riffs à une cadence infernale pendant que Sam s’occupe de démonter ses fûts à grands coups de double. Du grand art, prouvant à juste titre que les Bordelais, n’ont justement plus rien à prouver.

Setlist : 1. "Birds Of Sulphur", 2. "Here Die Your Gods", 3. "The Axe Of God", 4. "Chronicle From The Stone Age", 5. "The Path", 5. "State of Secret", 6. "Carved In The Wind", 7. "Programmers Of Decline", 8. "Disavow Your God".

La fosse du Divan du Monde est pleine, le public mature et respectueux semblent habité comme jamais dans ce qui ressemble à une grand-messe. Intro synthétique et les Valenciennois prennent possession de la scène, tout en sobriété et carrure. L’assistance, fébrile à l’idée de découvrir la setlist, fut rassurée par la qualité de celle-ci ; jugez plutôt ; deux titres d’"Incubation" en guise d’ouverture, deux titre de "Cu3e" pour conclure, avant d’offrir en bonus trois compos de leurs premiers EPs, et au milieu, l’intégralité de "The Cube", leur chef d’œuvre joué dans l’ordre chronologique s’il vous plaît. De mémoire, je ne me rappelle pas avoir vu un public connaître autant les paroles d’une œuvre, aussi impliqué. Un show conçu pour les fans justement avec en première ligne, les inoxydables frères Loez. Le jeu de lumière toujours aussi recherché. Il est clair que pour les non-initiés, un concert de SUPURATION est une expérience, une initiation complexe qui ne parlera probablement pas à tout le monde mais dont le climax massif, l’univers ne peut laisser indifférent. On en sort vidé par leur death / doom lent et torturé, une marque de fabrique reconnue dans le milieu, que l’on n’adhère ou pas.

Setlist : 1. "The Old Mirror", 2. "Incubation", 3. "Prelude", 4. "The Elevation", 5. "Soul's Speculum", 6. "138.JP.08", 7. "The Cube", 8. "Through The Transparent Partitions", 9. "Spherical Inner-Sides", 10. "The Accomplishment", 11. "4TX.31B", 12. "The Dim Light", 13. "Synergy Awakes", 14. "The Flight", 15. "Reveries Of A Bloated Cadaver", 16. "Sultry Obsession", 17. "The Crack".