SUICIDE COMMANDO + CHEMICAL SWEET KID
Le Point Ephémère - Paris
06/01/18
Review rédigée par Matthieu
Alors que le matin-même je me retrouve cloué au lit par une grippe et qu’on nous a annoncé
la veille que le concert était déplacé du Petit Bain au Point Ephémère pour risque de crue, je
me lève tant bien que mal pour arpenter Paris et découvrir une file d’attente ridicule. En
effet, à dix minutes de l’ouverture des portes, nous ne sommes pas plus de dix à attendre
pour le concert des pionniers belges de l’EBM / electro-indus SUICIDE COMMANDO et des
Français annoncés au dernier moment, CHEMICAL SWEET KID. L’entrée se fait alors dans une
lenteur épouvantable pour moi qui suis courbaturé, et je découvre alors une pièce froide et
austère, qui me fait grandement regretter le Petit Bain, ma salle parisienne de prédilection.
Les lumières s’abaissent, et il devient presque difficile d’aller chercher un verre d’eau au bar
sans marcher sur quelqu’un. Des sons electro emplissent alors la salle pendant que trois
musiciens au look fortement inspiré de Combichrist se positionnent sur scène, et le concert
de CHEMICAL SWEET KID commence enfin. Les claviers de Kora-Li et les riffs lourds de Nico
(guitare) se superposent à la boîte à rythmes et c’est Julien (chant) qui se charge de motiver
le public qui, même s’il commence à devenir un peu plus nombreux, semble assez peu
réactif à l’indus des Français. Forts de quatre albums en dix ans, leurs rythmiques simples
mais efficaces s’enchaînent et les premiers rangs commencent alors à danser ou
headbanguer quelque peu, mais le rideau de lumière qui masque absolument toute la
scène, à l’exception faite des moments où Nico et Julien s’avancent sur les retours.
Amateurs du groupe ou non, la reprise de "Paint It Black" des Rolling Stones qu’ils entament
fait réagir tout le monde, et fédère un peu plus la fosse. Le public est d’ailleurs de plus en
plus réactif, mais le groupe approche de la fin de son set. En effet, un peu plus d’une
demi-heure seulement a été attribuée aux CHEMICAL SWEET KID pour réchauffer la fosse des
amateurs de musique indus, et c’est avec un de leurs premiers titres qu’ils terminent leur
set, qui sera applaudi comme il se doit.
Setlist : "Never Enough", "What The Fuck", "Paint It Black" (Rolling Stones cover), "My Apologies", "Ghosts & Shadows",
"Fuck The Rest", "Tears Of Blood", "That Smells Like The End".
L’équipe technique s’active pour débarrasser la scène du matériel précédent afin de faire
place au maître de cérémonie. Alors que je croyais que Johan Van Roy monterait seul sur
scène, une batterie et une platine de DJ restent en fond, ce qui laisse supposer que des
musiciens l’accompagnent. C’est en effet après quelques minutes de plus passées dans un
froid glacial qu’un batteur et un DJ (qui tenait d’ailleurs le stand de merch quelques minutes
auparavant) prennent place sur scène et lancent le premier titre. Johan déboule alors sur
scène, et il semble qu’on ne lui avait pas indiqué que son micro ne serait pas par terre mais
sur le pied de micro, qu’il dégage d’ailleurs rapidement sous les rires du DJ. Le set
commence, et fait évidemment la part belle à "Forest Of The Impaled", le nouvel album du
groupe. Une des fans du premier rang semble littéralement en transe, et prend
régulièrement la main du chanteur, qui se démène pour masquer l’absence à nos yeux du
batteur et du DJ : en effet les lumières sont toujours aussi mauvaises et nous cachent
littéralement la moitié de la scène, moitié où se trouvent les musiciens. Si musicalement le
set est bon, visuellement c’est une catastrophe, puisque Johan peine à occuper toute la
scène, pourtant minuscule. A peine le temps de respirer entre deux morceaux, le trio
enchaîne les morceaux, alternant entre nouveautés et indémodables du groupe. Le public
est cette fois-ci très motivé, mais le point culminant sera atteint par "Cause Of Death: Suicide",
suivi de près par un "Bind Torture Kill" devant une fosse déchaînée, qui chantera avec lui,
même lorsqu’il ne leur tend pas le micro. L’ambiance est visiblement à la danse, puisque
deux hommes torse-nu se dandinent sur les beats EBM du groupe belge, alors que Johan
joue avec le rideau sur le côté de la scène, puis présente les musiciens, malheureusement
sans retirer son effet du micro, avant de fendre la foule pour chanter au beau milieu de ses
fans. Le groupe part une première fois, mais le public en veut plus. Ils s’exécutent alors pour
un rappel de deux titres, dont le célèbre "See You In Hell", qui mettra presque tout le monde
d’accord sous une nuée d’applaudissements.
Setlist : "The Gates Of Oblivion", "My New Christ", "Too Far Gone", "The Pain That You Like",
"Schizotopia", "God Is In The Rain", "Cause Of Death: Suicide", "The Devil", "Unterwelt", "Bind
Torture Kill", "Love Breeds Suicide", "We Are Transitory", "Die Motherfucker Die".
Rappel : "Dein Herz Meine Gier", "See You In Hell".
Ce premier concert de 2018 sera donc une déception pour ma part. Comme je viens de le
dire, musicalement les groupes étaient présents, mais malgré leurs costumes et autres
arrangements, visuellement c’était un désastre. Ajoutez à celà ma grippe et un public des
plus détestables (la politesse ne semble pas être de mise dans le monde de la nuit), et j’ai
malheureusement passé une plutôt mauvaise soirée, qui m’a fait remettre en question mes
prochains concerts EBM / gothique. Merci tout de même aux groupes qui se sont donnés à
fond et qui ont vécu leur musique jusqu’au bout.