La review

STRATOVARIUS + AMARANTHE + SEVEN KINGDOMS
La Cigale - Paris
31/03/2013


Review rédigée par Byclown


Dernier jour du mois de Mai et déjà les grosses affiches sont là, malheureusement en même temps ! D’un coté, le gros metal qui pique du côté de la Machine du Moulin Rouge avec Testament et les petits Français d’As They Burn, concert complet bien évidemment ! De l’autre, à seulement quelques centaines de mètres, à la Cigale, l’ambiance est bien plus sage avec STRATOVARIUS, AMARANTHE et SEVEN KINGDOMS. Je choisi donc de me rendre à ce second concert, n’ayant encore jamais vu les prestations de ces groupes en live.



Une salle plus que correctement remplie, ce qui fait tout de même plaisir, pour accueillir les Américains de SEVEN KINGDOMS qui signent là leur tout premier concert en France. Groupe de metal à chanteuse à voix claire, le combo réussira tout de même à s’attirer l’attention de la foule en seulement une petite demi-heure. D’un jeu scénique pas trop mal pour un petit groupe de ce genre, je resterai tout de même un peu sur ma faim tant tous les efforts produits à ce sujet l’ont été par le guitariste soliste, dommage pour un quintette. Coté chanteuse à présent… Cette dynamique petite blonde, dont je ne doute pas quelle soit adorable une fois la tonne de make up enlevé et son corset trop serré qui ne dupe personne sur le fait qu'elle soit en début d’obésité, est une deception. Lors des balances pourtant tout allait bien, une voix claire clean, pas de fautes de vibrato… Une fois le moment de monter sur les planches venu, j’assiste à un festival de faussetés. Histoire de ne pas passer pour le "Monsieur Relou" de base, je décide donc d’aller côté backstage et d’écouter les retours de voix, me planquant comme je le peux à coté de la scène et de la console de retours, et là le verdict est sans appel : Candy a dû avaler sa sucette de travers car une fois les grosses guitares enlevées, nul ne peut douter que ce soir elle a bien du mal. Qu’importe, le public semble content, n’est ce pas tout ce qui importe ??



Place maintenant à la taille au dessus, au gros calibre, les Suédois d’AMARANTHE (bien que le batteur, ex-Hatesphere, soit danois) et leur trio vocal aussi surprenant que bon. Le groupe, qui vient juste de sortir son deuxième album, peut se vanter de jouir d’une côte de popularité monstrueuse auprès d’une certaine catégorie de fans, n’en témoigne les ruptures de stocks hebdomadaire du merchandising malgré un ravitaillement courant d’un label qui n’avait pas prévu que l’investissement serait si juteux. Dès l’arrivée sur scène de nos amis, je comprends tout de suite que le "co headline" de ce soir n’est pas qu’un terme pour satisfaire à l’égo du combo : l’accueil qui leur est réservé est clairement triomphal !! Une setlist juste et équitable entre les deux albums pour une grosse heure de set, il n’en faut pas plus pour déchaîner l’assemblée ! Chose dingue, les gens connaissent déjà les refrains du second album alors que celui-ci n’est sorti que depuis 2 semaines en Suède en sortie nationale, c’est dire le niveau d’engouement et de suivi des fans pour ce groupe (d’après le gars du merch’, il se vend à peu près 40 albums par date depuis le début de la tournée et les ventes en magasin et Internet ne cessent de croître). Il faut dire que, n’étant moi-même ni spécialiste ni fan de ce genre de musique, le résultat est vraiment plaisant à écouter, pas coulant de sucre comme la plupart des groupes de ce type dont le seul but est de faire pleurer les minettes en corsets.



Mis à part les éclairages dégueulasses (mais nous y reviendrons hélas), le son est vraiment excellent ainsi que le jeu de scène un peu trop accaparé par la chanteuse qui, par sa beauté et son jeu de hanche volontairement sexy (je ne vous parle meme pas de la tenue…), captive tous les regards et, dans un esprit de mauvaise foi je me dirige vers la console de retours en backstage pour contrôler que la voix de la sublime (et c’est peu de le dire) n’est pas trafiquée. Eh bien non, tout semble bien réel, bien en ordre, ce qui prouve bien que dans ce groupe, dont tous les musiciens sont issus de formations de très bons niveaux, le talent reste le maître-mot (pour avoir longuement discuté avec le très modeste batteur du groupe, celui-ci m’avouera qu’ils "ne jouent jamais ensemble, à part quand ils sont sur scène" car ils passent leur vie en tournée… Impressionnant ). Au-delà du trio de chant "chant clair féminin / chant clair masculin / scream", les autres musiciens ne sont pas en reste côté talent. Le guitariste, en retrait dans le groupe qui met volontairement l’accent sur le trio de chant, se débrouille comme un chef et enchaîne les solos de shred néo classiques sans aucune faute. Il faut dire que ce soir, avec STRATOVARIUS en tête d’affiche, le niveau technique est un peu relevé niveau gratte… Le set file à une allure folle et il est déjà l’heure de se dire au revoir, non sans oublier les deux titres de rappel "Automatic" et "Hunger", tous deux issus du premier album et repris bien évidemment par la foule toute conquise.

Setlist : "Afterlife", "1 000 000 Lightyears", "Serendipity", "Enter", "My Transition", "Infinity", solo de batterie, "Burn With Me", "Mechanical Illusion", "Rain", "The Nexus", "Leave Everything", "Invicible", "Amaranthine", "Call Out My Name", "Automatic", "Hunger".



Place au groupe de légende de la soirée avec les Finlandais pur jus de STRATOVARIUS et leur groupe vieux de deux décennies. La particularité de ce combo à l’histoire très riche est qu’il ne comporte, à l'heure actuelle, plus aucun membre du line-up original. Qu’importe, les changements de musiciens, et donc de style ont été fait pour le mieux n’en témoigne l’affluence ce soir et la joie évidente du public venu saluer la performance. Venus défendre leur nouvel opus "Nemesis", entièrement composé et enregistré et mixé par Mattias, leur nouveau petit génie de guitariste, le combo vient également, de manière générale, défendre les 3 derniers albums qui sont ceux qui ont vu le départ de Timo à la guitare pour Mattias, histoire de bien faire passer la pilule. A en voir les réactions du public sur les titres des trois derniers albums, on peut dire que le contrat est clairement rempli et que tout le monde dans la salle, sans pour autant cracher sur Timo, a bien intégré Mattias et son style si particulier. 13 titres dont au moins 3 du dernier album, je pense que l’objectif est clair pas besoin d’en rajouter… Sur scène, STRATOVARIUS nous offre ce qu’il sait faire de mieux, à savoir du grand spectacle, super technique et carré, si ce n’est la voix poussive de Timo (le chanteur cette fois-ci, pas le guitariste déchu), un peu pris à la gorge depuis la veille. Quand bien même, au milieu des instruments cela ne s’entend pas trop et là encore il faudra que je passe dans l’arrière boutique pour me rendre compte du petit souci du frontman. Là, grande surprise, grand éclat de rire : au moment de passer à la console de retours, je croise Timo, totalement paumé en backstage alors qu’il devrait être sur scène ! Celui-ci m’explique qu’il a voulu faire un tour de magie en sortant d’un côté de la scène et en arrivant d’un autre coté mais que du coup il s’est perdu dans les backstages… Ah sacré Timo, je le raccompagne tout de même à la bonne porte car il m’explique là encore qu’il doit commencer à chanter dans 20 secondes. Sont couillons ces vikings !



Même tarif que pour AMARANTHE mais en mieux, le niveau technique est juste hallucinant et j’ai beau me concentrer durant tout le show, je n’entends aucune fausse note de la part des musiciens. Peut-on en attendre moins des Finlandais quand on sait que Jens, le claviériste, si réservé et pince sans rire dans la vie et totalement délirant sur scène, a joué entre autre avec Malmsteen (qui, lui non plus, n’est pas réputé pour embaucher des branquignoles…). Le côté très réservé de Mattias en devient touchant tant, lorsque la foule applaudit ses solos, il se met à sourire puis se renferme dans son petit monde (je rappelle tout de même qu’il est l’auteur du dernier album, ainsi que l’ingé son et le mixeur..). Bien évidemment, outre toute action commerciale, les vieux titres mythiques sont joués et forcément acclamés par la foule, normal… 1h10 de show au total pour un set qui finira bien au-delà) de l’heure prévue à cause du retard accumulé, mais qu’importe, je crois sincèrement que ce soir, toute l’assemblée a été conquise !

Seul petit point négatif tout de même, car il en faut souvent un, le travail totalement bâclé de l’ingé éclairage, ou du moins du mec qui se prétend l’être. Sur SEVEN KINGDOMS et une bonne partie d'AMARANTHE, les éclairages ont été tout a tour soit inexistants soir criards au possible, rendant la prise de cliché tres difficile. Lors de la traditionnelle photo de fin de set, l’ingé ne trouve rien de mieux à faire que d’éteindre toutes les lumières (alors qu’évidemment, en tant que pro des concerts il sait bien que pour ce genre de photos il faut justement des éclairages puissants) alors qu’il a été prévenu des manœuvres en début de spectacle… En voila bien un qui, en plus de ne pas avoir mérité sa paye, n’a pas mérité non plus d’assister à un show de cette qualité.

Setlist  : "Abandon", "Speed Of Light", "Halcyon Days", "Eternity", "Dragons", solo de batterie, "Stand My Ground", "Eagleheart", "Fantasy", "Destiny", "Black Diamond", "Forever", "Unbreakable", "Hunting High And Low".

Photos tirées de : www.byclown.com