La review

STICKY BOYS + THE REBEL ASSHOLES + CHATEAU BRUTAL
Le Petit Bain - Paris
28/03/2017


Review rédigée par Candice


Après la soirée 100% thrash metal qui s’était tenue la veille, le Petit Bain fera dans le punk / rock aujourd’hui, en nous concoctant un plateau artistique aux petits oignons, composé de CHATEAU BRUTAL, THE REBEL ASSHOLES et en tête d’affiche les Parisiens de STICKY BOYS.



C’est parti pour CHATEAU BRUTAL, groupe lillois, composé de "Cusmar Brutal" à la guitare et au chant, et "Chateau Brutal" à la batterie. Leur set se déroulera hélas en très petit comité, c’est à peine si nous sommes une cinquantaine… Pas évident donc pour le groupe, qui démarre tout de même dans la joie et la bonne humeur, en nous jouant du punk crade comme on l’aime. Chateau Brutal derrière sa batterie tape comme un fou, et son acolyte Cusmar, caché derrière ses lunettes de soleil, fait le reste avec un flegme presque comique. A le voir, on dirait plus un bluesman qu’un punk rocker ! En parlant de blues, nous aurons également droit à un morceau de ce genre, qui n’est pas sans rappeler Jimi Hendrix. C’est une agréable surprise ! CHATEAU BRUTAL est un vrai bonheur à voir sur scène. Pleins d’autodérision, ils ne se prennent pas du tout au sérieux, enchaînent les blagues et interagissent constamment avec le public. Ils interrompent même presque chaque titre pour déconner et inciter les spectateurs à se déchaîner, chose qui n’a pas l’air facile ! Malgré le côté un peu "plaisantin" du groupe, celui-ci délivre des titres de très bonne qualité aux influences et structures variées, qui font que l’on ne s’ennuie pas une seconde. On passe des morceaux punk rentre-dedans et agressifs à des titres lents et groovy, joués d’ailleurs par une guitare en mousse – oui, c’est possible !-. Même si CHATEAU BRUTAL a peiné à rameuter le public, celui-ci saluera sa prestation avec le sourire. Effectivement, celle-ci était très plaisante, bien qu’un tout petit peu plus de sérieux aurait été apprécié. Les constantes interruptions empêchaient d’apprécier pleinement les morceaux, coupés en plein élan… Toujours est-il que ce serait avec un grand plaisir que je les reverrai sur scène !



C’est maintenant au tour des REBEL ASSHOLES de mettre le feu sur scène. Les Franc-Comtois, aujourd’hui composé de Jean Loose (guitare, voix), Vava (basse), Koune 2000 (batterie) et depuis peu Mathieu (guitare) étaient passés pour la dernière fois à Paris en 2015. Le public est très varié ce soir, on trouve de tous les âges et de tous les styles, ça fait plaisir à voir ! Le groupe déboule sur scène, dans toute cette énergie punk qui les définit. Faisant fi des bonnes manières, il nous délivre du punk / rock totalement survolté, aux riffs simples mais largement suffisants pour faire secouer les têtes de tous. Le groupe nous fera ce soir une petite compilation de sa discographie, en interprétant quelques titres de leur dernier album en date, dont le virulent "TV News", le plus lent et mélodique "Follow The Line", ou encore "Blind Followers", morceau très efficace qui fait l’unanimité. Les membres sont peu communicatifs et enchaînent les titres, mais cela n’enlève en rien leur engouement, tous courent partout et sont impossibles à suivre ! Malgré leur frénésie, on sent que les REBEL ASSHOLES sont des habitués de la scène, chacun sait parfaitement ce qu’il a à faire, tout est bien travaillé. De plus, ils bénéficient d’un jeu de lumière adéquat, ce qui donne un petit plus à leur prestation. Assez blablaté ! On poursuit avec "Escaped From Love" et "Wait", qui lui se démarque par la lourdeur des guitares et de la batterie. Ce morceau d’une minute entre en tête immédiatement, il est d’une efficacité imparable. Globalement, tout leur concert déborde d’énergie et se déroule sans temps mort, à peine un morceau se termine que l’on poursuit sur un autre, toujours dans l’efficacité. Le set se termine avec une reprise des Burning Heads, "Hey You", sympathique note qui ne fait que renforcer notre bonne opinion sur le groupe !



Le Petit Bain est désormais bien rempli, le public trépigne ! Les STICKY BOYS arrivent sur scène, et ça envoie ! Nous avons droit ce soir à un set varié, qui rassemble toute leur discographie. On passe par "Girls In The City", titre qui allie des riffs bien hard à la californienne à une voix plus punk. Le refrain fait mouche, et pour les rares qui ne le connaissaient pas, il restera gravé très longtemps. "Bad Reputation" n’est pas en reste, et quel morceau ! C’est un cocktail explosif, à mi-chemin entre le punk crade des 70’s et Motörhead, tant dans la rythmique à la basse que la voix. Il est incisif et lui aussi terriblement efficace. Je l’avoue, ne m’étant jamais penchée plus que ça sur la musique des STICKY BOYS – honte à moi ! -, c’est une véritable claque que je me prends ce soir, et bien méritée ! Le groupe semble avoir le pouvoir de conquérir tous les styles de public, des vieux hard rockers ou punks sur le retour, comme des jeunes filles aimant se déchaîner après leur journée de cours. Et pour ça, je leur tire mon chapeau. De plus, bien qu’ils ne soient que trois, Tom Bullot à la batterie, J.-B. Chesnot à la basse et Alex Kourelis au chant / guitare, ils investissent la scène dans la décontraction la plus totale. J’évoque des titres de leurs précédents albums, alors que c’est "Calling The Devil" (Janvier 2017) le roi de la fête ce soir. "Better Days", un des premiers à être joué, est largement à la hauteur de nos espérances. Le contraste entre les couplets aux riffs courts, très punk et le refrain mélodique bien plus rock est fort, sans pour autant être choquant ou même disgracieux. On continue avec "The Lonely Tree", qui se place parmi les meilleurs selon moi. Les compères se partagent le micro, ce qui rend ce morceau encore plus fou et énergique. Tom aux fûts est infatigable, en plus de nous délivrer un jeu de batterie irréprochable, il fait les chœurs. Super boulot !

La soirée continue et s’achève comme elle avait commencé, dans la bonne humeur et la satisfaction. On ressort du Petit Bain en nage, et comment peut-il en être autrement ? Impossible de rester insensible face au talent des STICKY BOYS, et à celui de toutes les formations présentes ce soir !