Le jeune label Sriracha Records ne perd pas de temps. A peine une année d'existence et la signature de groupes comme ETHS, NOXIOUS ENJOYMENT, EYELESS, BABYLON PRESSION, BODY FLUIDS et LOFOFORA qu'une tournée Française est organisée. L'occasion est d'autant plus belle que chacun des protagonistes a sorti son album ces derniers mois, voire dernières semaines. C'est donc par Montpellier que passait la tournée ce soir-là. Bien qu'étant du Sud, c'est pourtant la première fois que je me rends au Rockstore, salle bien connue pour ses nombreux concerts nationaux et internationaux.

Nous voilà donc arrivés à Montpellier après une bonne heure et demie de route. Grâce à notre plan, nous nous dirigeons rapidement dans les rues de la ville mais peinons tout de même à trouver la fameuse salle. C'est alors que nous croisons les ETHS partis casser la croûte chez le Chinois du coin, bingo la salle doit être dans les parages ! Un petit tour du pâté de maison et voilà que j'aperçois un grand car blanc garé devant un établissement où une voiture est incrustée dans le mur. D'après la description qui m'en avait été faite, il s'agit bel et bien du Rockstore. Le temps de rentrer et je découvre la grandeur de la salle, l'immensité de la scène et la foule déjà présente. Il est alors un peu plus de 19h et nous retrouvons des connaissances qui nous informent que le concert a déjà commencé, que BODY FLUIDS sont passés (mince !) mais qu'ils n'ont pas laissé une grande impression. Personnellement je me garderai de tout commentaire et je laisserai le public présent ce soir-là seul juge de la prestation des Beauvaisiens.

Les guitares retentissent et j'aperçois Daniel se mettre en place. Aucun doute, c'est NOXIOUS ENJOYMENT qui va arriver sous nos yeux. Le combo attaque d'entrée avec son nouvel album "Have A Nice Death..." et autant dire que le pit ne tarde pas à s'embraser. Les morceaux sont tous rapides et courts et font l'effet de petites bombes dans ta gueule, ajoutez à cela un K-Shoo des grands jours, nerveux à souhait, sourire en coin et mouvements de karatéka. Il n'hésite d'ailleurs pas à arranguer la foule... et invite tous les amateurs de KDS (comprenez "Karaté Dance Style") à louer le DVD d'Ong-Bak. Pour mon plaisir personnel, NOXIOUS ENJOYMENT reprendra le cultissime "Protest And Survive" de Discharge (tout comme sur son album) et foutra le feu à la salle, jouissif ! Du bon hardcore en veux-tu en voilà !

Une pause et arrivent les Marseillais de BABYLON PRESSION. Bien que n'étant pas spécialement fan de leur mixture metal / rap / ragga, je dois admettre que leur prestation est de qualité. Le (jeune) public se met en évidence et se dechaîne bien sur les morceaux que sont venus présenter le groupe, majoritairement issus de l'album "Négative Génération". Les Marseillais ont l'air de se faire plaisir sur scène et c'est peut-être l'essentiel à retenir car la totalité de la salle est loin d'être conquise. Les deux chanteurs font en tous cas l'essentiel du spectacle, les morceaux envoient bien et moi j'attends le groupe suivant.

Changement de décor, un grand drapeau floqué d'un EYELESS vient se hisser derrière la scène. Attention tous aux abris ! Les locaux de l'étape ne vont pas tarder à entrer sur la piste. Connaissant leur nouvel album "Path To The Unknown" et ayant déjà vu les Montpellierains en live les années passées, je m'attendais donc à une énorme prestation de leur part et à un tremblement de terre dans la salle. Les premiers morceaux ne tardent d'ailleurs pas à faire leur effet. C'est un metalcore teinté de passages death que nous nous prenons en pleine face, sans parler des coudes et des pieds des pogotteurs qui s'en donnent à coeur joie. C'est un public fou furieux qui se déchaîne sur les nouveaux morceaux d'EYELESS. Le groupe prend un malin plaisir à retourner la salle et restera sur scène quarante bonnes minutes. Leur bassiste semble impossible à maîtriser, son jeu de scène est tout simplement hallucinant. Une prestation toute en puissance, faite de sauvagerie et de maîtrise technique.

C'est donc après une petite pause bien méritée que je reprend mes esprits et me dirige vers les devants de la scène pour le groupe suivant. Je vois Musclor de Coriace en train d'orchestrer les derniers réglages, c'est donc ETHS qui se prépare en backstage. La lumière s'éteint et je me retrouve en quelques minutes entouré de minettes au look très "Candicien", tiens tiens la nouvelle mode à ce que je vois ! Le groupe arrive et attaque son nouvel album "Sôma", le public est ravi et il devient difficile pour moi de prendre des photos dans ce beau bordel. Ca pogotte et ça slamme à tout va. Les minettes en question s'époumonnent, essayant de reproduire les fameux cris de Candice, peine perdue... N'est pas Candice qui veut. Mais rapidement ce brouha devient limite comique. Le groupe est fidèle à lui-même, carré et puissant. Il alterne entre les morceaux de "Sôma et ceux de "Samantha". Petite surprise sur "Encore", exceptionnellement le featuring ne sera pas assuré par K-Lee de Tripod mais par Seb et Mathieu de BABYLON PRESSION. Dans l'ensemble Il reste encore quelques imperfections, comme les passages chuchotés de Candice mais ETHS est devenue une bête de scène, quoiqu'en diront les détracteurs...

Dernière pause de la soirée et le dernier groupe qui se présente, j'ai nommé LOFOFORA. Présenté comme la tête d'affiche du festival, le groupe ne me fera pourtant pas la meilleure impression. Décidés à jouer les morceaux de "Le Fond Et La Forme", Reuno et sa bande feront quasiment l'impasse sur les anciens morceaux, pourtant cultes dans leur carrière et que forcément, tout le public attendait. On aura tout juste droit à "Justice Pour Tous", "Weedo" et le sorti du grenier "Baise Ta Vie". Par ailleurs, LOFOFORA ne paraît pas dans une forme olympique, notamment Reuno qui manque singulièrement de puissance au micro, en revanche il ne manque pas de puissance pour faire ses discours habituels (et lassants) entre chaque titre. Malgré tout, le groupe fournit une bonne prestation et exécute ses derniers morceaux en date avec efficacité, mention spéciale à Daniel qui a véritablement redonné une âme aux compos depuis son arrivée. Et puisque visiblement LOFOFORA était décidé à me decevoir ce soir, c'est au bout de quelques quarante minutes je crois que les cinq s'eclipsent après un "aurevoir et à la prochaine". Tout le monde croit à l'habituel faux départ avant le rappel mais il faut se rendre à l'évidence, LOFOFORA ne reviendra pas et laisse toute la salle sur sa faim... voire en colère pour certains.

C'est au milieu d'un public qui n'a pas trop compris cette fin en queue de poisson que je me décide à suivre la masse et à quitter les lieux. Je reste moi aussi sur ma faim mais j'ai néanmoins passé une excellente soirée et je reviendrai à coup sûr dans cette salle du Rockstore. Merci aux groupes pour ces quelques heures de bruit et merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées pour cet évènement.

Un grand merci à Nathalie de Sriracha Records !