La review

SONISPHERE
Snowhall Parc - Amnéville (57)
09/07/2011


Review rédigée par Arch Gros Barbare


Comment débuter... c'est tellement difficile, il y a tant de choses à dire...

Un certain Martin Luther King a dit "I have a dream", nous aussi nous avions un rêve en allant au Sonisphere, un rêve d'un festival parfait, en se disant que ceux qui avaient raté le Hellfest cette année, se devaient d'être au Sonisphere... Mais il est indéniable d'avouer que les concerts étaient divinement fabuleux et qu'au contraire l'organisation était plutôt déplorable comme beaucoup l'ont constaté et comme nos corps en ont fait les frais... Et j'en conviens qu'une première édition en France essuie les plâtres comme l'a fait le Hellfest à ses débuts et dont on se rappellera l'édition du 2007 dans la boue. Mais ce n'était que la boue et la pluie qui nous gênait, alors que malgré tout, le fan de base a des droits de confort proposés par l'organisation...

Alors avant de parler des concerts eux-mêmes, il est de bon ton de sortir, peut-être pas notre venin mais plutôt notre mécontentement pour ce qui, même s'il s'agit d'une première édition en France, reste malgré tout un Festival "normalement" professionnel...

D'entrée j'irai tout de même à l'essentiel en vous disant, que je n'ai pas assisté à la première journée, tout simplement par goûts musicaux et tarifs d'entrée évidemment. Dans l'absolu, la plupart des gens, sont venus en masse pour cette deuxième journée, tant le Big Four était attendu. Et on pourra dire ce que l'on veut, mais c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, et la recette du Big Four, cette réunion de quatre mastodontes, est un véritable évènement à chaque concert, puisque malgré certains détracteurs, METALLICA - MEGADETH - SLAYER - ANTHRAX sont des monstres sacrés de la musique metal pour l'éternité...

Alors commençons par le commencement... du périple.

Pour arriver plus rapidement du Sud-Ouest, sans risquer quoique ce soit, le train restait encore la meilleure solution... Donc arrivée à 12h25 à la gare d'Hagondange, où on pouvait constater la présence dans les wagons, depuis Paris de quelques fans du Big Four, qui avaient choisi la même option. Bizarrement le sentiment de métalleux "extrême" musicalement parlant, que je suis, s'étonne du public présent dans le train puis sur le festival lui-même. En effet si pour le Hellfest, on sent qu'il s'agit d'un mélange familial où les fans de Bolt Thrower, Morbid Angel et consorts, côtoient ceux de Scorpions ou Judas Priest. En ce Samedi, il semble qu'il y ait pour la plupart, que des fans du Big Four ou en tous les cas des fans de metal pas trop brutal. Constat fait sans aucune animosité, mais intéressant à relever si l'on devait étudier le phénomène, donc moins de contraste que l'on aurait pu croire.

Et donc, une fois descendu du train, on trouve facilement de l'autre côté de la gare, une navette qui nous emmènera sur le festival, moyennant un ticket aller-retour pour la somme d'un Euro. Somme qui en soit, n'est pas exorbitante, mais qui malgré tout laisse apercevoir le côté lucratif de la chose, surtout vu l'amabilité du vendeur de ticket qui n'avait pas de monnaie d'ailleurs. Alors après un petit tour dans la campagne, un passage par le troisième camping à côté du Wallygator, comme il était prévu, avec des gros fans de LOUDBLAST qui nous lâchent jusqu'à l'arrivée sur site, dans le bus, "Loublast-Salami" en balançant d'ailleurs du salami un peu partout, tout le monde se chauffait pendant le trajet en criant collégialement "Libérez l'apéro". Pourquoi ? Je n'en sais foutrement rien...

Finalement à partir de ce moment, on pouvait se dire que l'organisation, avait remis la barre en place, car si beaucoup de gens avaient trop attendu les running order, les camping, la foire aux questions qui avait tardé à venir, on pensait que tout avait été rétabli et que les conditions pour passer un bon festival avaient été réunies... Mais par delà l'espoir, a surgi malgré tout la déception.

Le passage de sécurité à l'entrée s'est très bien passé, ceci étant un bon point,d'autant plus qu'on a même pas vraiment vérifié mon sac à dos, j'aurai dû apporter un mega reflex à la place de mon petit appareil, mais il ne valait mieux pas tenter le diable. Une fois dans le festival lui-même, certaines choses ont commencé à faire douter du bon temps qu'on devait passer. D'abord le fait de ne pas pouvoir acheter de quoi s'hydrater que ce soit bière ou eau ou soda, un peu partout avec le même principe, était quelque chose de très désagréable. En effet prendre une bière au pied du Snowhall ne permettait d'avoir des tickets qu'à cet endroit là, vu que ce n'était pas le même système que pour les autres points de vente du site... Etrange et presque anti-commercial...

Après, vu le montant de la nourriture, fournie que par un unique prestataire, il eut été de bon aloi d'avoir plus de choix dans les superbes "sandwiches au pain" qu'on nous a donné. Parce que on est ok pour payer, mais juste pour manger un morceau de pain, avec soit une saucisse, soit un steak haché, auquel on se rajoute juste du kechup ou de la mayo, c'est un peu limite... même si un peu plus loin il y avait morceau de pizza ou barquette de frites. Nourriture qui au vu de la structure du village, ne se trouvait au plus près, qu'à l'issue du rétrécissement toujours engorgé et en pente, loin des scènes, pour ne pas dire à des kilomètres en étant caricatural... Chose vraiment désagréable, car il fallait traverser toute la population du festival entassée comme pas possible, pour réussir après pas mal de queue à attraper un peu de nourriture, on se serait cru dans les "Misérables" de Victor Hugo, avec les Tenardier...

Bref, le village était mal pensé, mais si ce n'était que ça... Quand on est arrivé, il a fallu attendre longtemps justement au niveau des stands de bouffe, parce que le rétrécissement en début d'après midi était bloqué par la sécurité. Pourquoi on nous a fait attendre l'accès à la partie des scènes comme des bœufs américains, dirigés par des cow-boys viriles et sans concession ? On se le demande... On avait vraiment l'impression d'être considéré comme des animaux, à tel point , qu'après avoir été serré comme des bœufs, on se sentait comme des sardines en boîtes, pendant les concerts, tellement il y avait du monde, et que l'espace de vie du festival n'était pas suffisant, car trop petit, irrespirable et pas pratique du tout...

Finalement, comme tout arrive un jour, vers 14h20, ouverture de la seule issue pour monter vers les scènes, tout le monde se bouscule, tout le monde court, on ne sait pas trop pourquoi, comme s'il était vital d'arriver en premier... En fait, c'était un peu ça, vu que je n'avais pas assisté au premier jour, je ne pouvais pas le savoir... D'abord, il me fallait approcher de la scène Apollo, car j'avais la ferme intention de ne plus en bouger, et de ne pas m'approcher trop de la seconde scène, la scène Saturn... Donc virage sur la droite, et là pensant être au plus proche de la scène... Paf, on tombe sur une grosse limite de barrières, alors qu'on est encore loin de la scène... Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Plein de monde se dirige vers la sécurité sur les côtés, et alors je pose quelques questions par-ci par-là, et on me dit qu'en fait les 1000 premiers, de je ne sais ni où, ni quand, peut-être même les 1500 premiers on le droit de passer de ce côté des barrières pour être plus proches de la scène, ceux qui ont eu une fois le pass, peuvent donc être plus proches que les autres... Un truc de fou, tu payes comme tout le monde, mais encore une fois à l'intérieur, si t'es pas rapide, du genre t'es en fauteuil roulant, en béquilles, deux pieds gauches, trois jambes, ben, tant pis pour toi, tu restes derrière la seconde rangée de barrières comme un gros lépreux... A ce moment là, ça commençait vraiment à gonfler l'histoire... Et même si on ne doit pas comparer, ben on compare, et ce festoche perdait de plus en plus d'étoiles au fur et à mesure de l'après midi....

Du coup, je suis resté au plus près de ces barrières, et les concerts ont commencé...



MASS HYSTERIA ouvre le bal, et comme je vous ai dit tout ce qui s'est passé sur la Saturn, je laisserai le soin à notre ami Ced de vous en parler, parce que je ne m'en suis pas vraiment approché. MASS HYSTERIA, pour ceux qui aiment, et je n'en fais par spécialement partie, a envoyé sa grosse sauce , et de loin on pouvait voir que les aficionados étaient contents. Les titres phares, qui fonctionnent étaient bien là, "Word On Fire" a mis le feu. Mais pour ma part, ce n'est pas mon trip, je n'en aurai retenu que l'hommage à Patrick Roy, la préparation d'un braveheart en règle et en fin de concert un petit hommage à METALLICA... L'attente à ce moment là est longue, parce que seul le Big Four et LOUDBLAST ne sont que mes objectifs principaux, en cette journée sainte, et ce serait mentir que de ne pas dire que pour beaucoup, seul le Big Four les intéressaient.



Après MASS HYSTERIA, c'est au tour de DIAMOND HEAD de jouer à 15h25 sur la scène Apollo, et là aussi, ce n'est pas la chaleur de ce groupe qui m'a mis la fièvre... Me décidant à tenter une sortie vers la scène Saturn pour voir les préparatifs de LOUDBLAST et être au plus proche de cette scène qui ne dispose pas de double garde fou contrairement à l'autre, je me suis barré donc de l'autre côté non sans difficulté... Et finalement DIAMOND HEAD ne m'aura suscité comme intérêt que la reprise de "Am I Evil", eux aussi en hommage à METALLICA.



16h00, après une balance, tranquille, le vrai départ pour moi du festival sonne, comme un cor de chasse méchamment joussif. LOUDBLAST n'a que 35 minutes ou 40 pour nous faire vibrer... Et cela a suffi pour enflammer les fans, qui sont arrivés petit à petit. Stéphane Buriez était bien chaud, bien vivant sur scène, malgré un son qui au départ n'était pas hyper propre, et qui s'est amélioré lui aussi au fur et à mesure de la prestation... C'est un véritable moment de headbanging pur qui nous est arrivé en plein dans la face, à ce moment de l'après midi, Demarrage en force avec un morceau du dernier et majestueux album "Frozen Moments...", album mis à l'honneur encore avec le titre "Emptiness Crushes My Soul". Les louds, nous en mettent plein les oreilles en n'oubliant pas les vieux fans, puisque certains classiques comme "Cross The Threshold" n'ont pas été omis. Ce n'est qu'une fois le festival fini qu'on peut le dire, mais LOUDBLAST avec le Big Four a fait partie cet après midi là du quintet inoubliable de la journée... Le death metal était présent au Sonisphere, et le digne représentant Français ne pouvait être que Loudblast. On a pris une grosse claque encore une fois...



Après ça, les batteries se sont rechargées, il fallait retraverser la marée humaine, pour tenter de revenir au plus proche afin d'assister aux demi-dieux ANTHRAX. Un ANTHRAX qu'aux trois quarts puisque c'est sans Scott Ian, parti pouponner son nouveau né qu'il a fallu compter, mais en compagnie d'un Andreas Kisser bien compétent comme remplaçant, nous donnant un petit peu de Sepultura au Sonisphere malgré tout. Alors comme d'hab depuis un petit moment, c'est "Among The Living" qui est à l'honneur pour ANTHRAX, comme si tous les meilleurs titres étaient dans cet album. Peut-être surtout parce que ce sont les plus faciles à chanter pour Joe Belladonna maintenant. Un Joe Belladonna bien en forme, malgré le fait que je lui regrette Mr Bush, qui possède une voix nettement plus puissante aujourd'hui, Le ANTHRAX des années 80's a ressurgi du passé pour nous en mettre plein la vue.
Oui, Joe déchire sur scène, c'est un maestro, malgré l'âge, et malgré une balance horrible qui ne nous permet pas d'entendre clairement la voix du sieur sur une bonne partie du concert surtout quand Charlie Benante martelle comme un furieux... A côté de ça, Kisser et Franck Bello se bougent comme de vrais gorets, et ça fout le feu sur scène. On se fait donc plaisir sur les classiques comme "Caught In A Mosh", "Indians", "I Am The Law", tirés de "Among The Living", mais malgré tout ANTHRAX n'enlève plus de sa setlist l'éternel "Got The Time", ou la fureur d'un "Antisocial". Je pensais qu'ils changeraient un peu de morceaux chantés à la base par Bush, du style "Crush" ou "Refuse To Be Denied", mais non c'est encore "Only" que Joe Belladonna chantera, comme si seul ce morceau était à sa portée de voix... C'est ce que j'ai trouvé dommage, mais en contre partie, leur nouveau titre "Fight'em Till You Can't" qu'on a pu découvrir sur YouTube il y a peu, annonçant leur futur album, est une grosse tuerie... ANTHRAX a envoyé du bois, malgré un son de merde, c'est clair, et chose aussi un peu dommage, on aurait aimé ce coup-ci qu'ils jouent en entier "Refuse/Resist" de Sepultura, plutôt que de nous en filer juste un début histoire de nous donner l'eau à la bouche et de nous retirer le pain des dents... M'enfin ANTHRAX, c'est ANTHRAX, et leur concert était bon malgré tout...

A partir de là, les choses se sont encore plus compliquées, parce que l'heure approche, la soirée commence à arriver et les gens ne veulent plus trop bouger, de peur de se voir piquer sa place, et ne plus pouvoir profiter de la scène Apollo. Alors la plupart du public, vient attendre le début de SLAYER, quitte à ne plus bouger jusqu'à la fin de METALLICA. Et je peux vous garantir qu'il devenait de plus en plus difficile de respirer tellement on était collé "bite à cul" avec tout le monde, tellement ceux qui lâchaient des renards intempestifs nous ont aspergé de leur odeur pestilentielle pendant de de longues minutes... Quasi impossible d'aller chercher à boire, d'aller pisser, à manger j'en parle même pas, et s'asseoir c'était mourir... Platoon à côté, c'était de la merde...

Donc VOLBEAT, pas vu et ça tombe bien, parce que ce que j'en ai entendu au loin j'aime pas... Il y a même un morceau des années 60's ,nommée "I Only Want To Be With You" de Dusty Springfield repris maintes et maintes fois, dont au moins une par Richard Anthony... Et après d'interminables minutes... Le deuxième pachyderme entre en scène... SLAYER !!!



Il n'y a pas grand chose à dire sur SLAYER, c'est encore et toujours la grande machine de guerre. Efficace, puissant, quoique ce soir le son ne soit pas hyper propre ce coup-ci, avec peut-être des vocaux un chouilla trop bas, et une batterie quand elle est au taquet, un peu trop forte pour le reste... Un peu comme pour ANTHRAX, c'est une partie de SLAYER qu'on a puisque Jeff Hanneman est blessé au bras si je ne m'abuse et que c'est le merveilleux Gary Holt qui donne la répartie à Kerry King. Un Gary Holt qui joue comme s'il avait toujours fait partie de SLAYER, et non d'Exodus. Alors ici aussi c'est un peu d'Exodus qu'on avait avec nous !! La setlist reste relativement classique, avec des titres légendaires comme "Angel Of Death", "Dead Skin Mask", "Mandatory Suicide" et autres "Black Magic" ou "Raining Blood", "South Of Heaven". Vous l'aurez compris, après ANTHRAX, SLAYER nous envoie dans les dents leur gloire d'antan, même si celle-ci est encore d'actualité... Alors qu'on pensait se prendre d'entrée "World Painted Blood" en levée de rideau, c'est "Disciple" qui est venu , suivi d'un "War Ensemble" à l'ancienne, un truc sévère pas pour les petites filles... On sent aussi que SLAYER est content d'être là, parce que depuis quelques temps, les concerts du groupe sont surtout "on arrive, on joue, c'est carré et on se casse". Mais ce soir Tom Araya a envie de donner, il rigole pas mal de fois, parle un peu plus que d'habitude avec le public, c'est généreux et spontané, c'est ça qui fait du bien !! Tandis que Kerry King, reste un boucher , un tueur efficace, qui possède un charisme indéniable pour jouer les riffs de la mort... SLAYER arrache, SLAYER est grand, le public le sait, le public est content. Le sonisphere transpire à grande gouttes, parce qu'on est heureux, on a mal aux jambes, on a chaud, on a soif, on a faim... Mais on est heureux juste pour ça...



Juste après le set de SLAYER on se décide à faire la traversée du désert vers la bouffe, se rapprochant des gentils PAPA ROACH. Et le temps de manger un nouveau sandwich au pain, on s'aperçoit que le public n'a pas l'air de vouloir trop bouger de la scène Apollo vers la Saturn, moi non plus d'ailleurs. Je tente tant bien que mal, mais surtout mal, de reprendre la place que j'avais laissé, même si deux cents personnes y avaient élu domicile le temps que je revienne... Alors en attendant MEGADETH, on se rend compte que PAPA ROACH avait commencé en retard d'un bon quart d'heure peut-être et qu'ils ont fini un petit peu en avance sur l'heure. Moralité, même si je n'ai rien vu et rien écouté de ce groupe, il ne devait pas y avoir grand monde pour que le set soit raccourci...



Alors...déjà vu deux fois, mais pas grave, c'est toujours bon de revoir Dave Mustaine et les MEGADETH, surtout depuis que Ellefson est revenu !!! Avec le décor de leur dernier album en image de fond, c'est avec une agréable sensation qu'on découvre que le son de MEGADETH, est de loin le meilleur qu'il y ait eu depuis le début de la journée, un son clair, limpide, avec la voix de Dave Mustaine, pour une fois suffisamment audible pour savourer les lignes vocales... Un grand groupe, un grand monsieur, et MEGADETH n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts à ce moment là, puisque la totalité ou presque du public est devant la scène Apollo pour profiter du concert, on ne peut plus bouger du tout, il ne reste même pas un centimètre de libre autour de chacun, un truc de malade... Ca commence pour une fois avec "Trust", morceau que l'on n'entend pas souvent en live, et il fait son petit effet. D'ailleurs c'est cette setlist qui a bougé les habitudes ce soir. Des morceaux comme "In My Darkest Hour" ou encore "Wake Up Dead" sont des titres que l'on a pas l'occasion d'entendre souvent, et c'est appréciable, d'autant plus que Mustaine et Ellefson s'en donnent à cœur joie. Et ce son, ce son, messieurs dames, quelque chose de fabuleux !!! Alors entre titres inhabituels, et classiques intemporels que sont "Hangar 18", "Holy Wars...", "Peace Sells..." , "A Tout Le Monde" ou encore "Sweating Bullets", on a droit à quand même "Headcrusher" pour illustrer musicalement l'image de fond du dernier album en date. Ô surprise et cerise sur le gâteau, Vic Rattlehead est venu nous rendre visite en costard, sur scène, comme un certain Eddie qui appartient à Iron Maiden, en fin de show, c'était fabuleusement fabuleux, il ne fallait que se laisser transporter par le plaisir... Quand même, à l'instar d'ANTHRAX, c'est "Public Enemy N°1" qui fait office d'avant première pour donner un aperçu du prochain album de MEGADETH, qui n'est ni plus ni moins que du bon MEGADETH...



Bien....déjà qu'entre SLAYER et MEGADETH, fallait pas bouger ses fesses, pour ne pas perdre 100 mètres de plus de la scène Apollo, là ce n'était même plus la peine d'aller voir TARJA, à moins d'être ensuite coincé vers la scène Saturn et rater ce pourquoi on était vraiment venu, heureusement j'étais juste à côté d'une buvette. Donc TARJA de loin, des titres plutôt bof, sachant que pour moi, ils n'auraient jamais du la faire partir et que sa carrière solo n'est pas à la hauteur de Nightwish. J'ai juste souvenir de "Over The Hills And Far Away", chanson de Gary Moore, qu'elle nous a chanté ce soir, et qu'elle chantait déjà avec Nightwish... Je ne vous en dirai pas grand chose d'autres, je n'ai pas suivi... Trop mal au dos, trop mal au jambes, pour me concentrer...



Now it's SHOW TIME !!!!!

Comme d'hab, METALLICA nous envoie une vidéo du Bon, la Brute et le Truand avec "The Ecstasy Of Gold", devenu le grand classique d'introduction, et là c'est parti, la douleur est toujours là, mais on n'y fait moins gaffe pour profiter du concert et du "Hit The Lights" arrive comme une furie. Heureusement que les écrans géants sont là, parce que voir la scène devient le parcours du combattant, entre les géants de trois mètres qui headbanguent comme des tarés, les milliers de bras qui s'élèvent vers le ciel, les appareils photos, téléphones portables, iphone, tout y passe pour immortaliser ne serait-ce que 10 secondes, afin de pouvoir dire : "j'y étais bordel !!!!".

METALLICA joue devant nous, sur la dernière scène du Big Four en Europe, chez nous !!! Oui, chez nous !!! Pour ceux qui ne les ont jamais vus, comme moi d'ailleurs, après toutes ces années à les voir en vidéo, à écouter leur albums de "Kill'em All" jusqu'au petit dernier, c'est du pain béni, à se dire que ces mecs sont énormes, enfin ils sont devant nous en cher et en os... Ce n'est peut-être rien, mais comme le dit James Hetfield à un moment donné, cela fera 30 ans d'existence, un truc de fou, pour tous ceux qui ont connu les débuts du groupe, qui les ont suivis, et qui ce soir se disent que ces mecs jouent devant des milliers de personnes en osmose parfaite, avec générosité, en plus ils gagnent leur vie, nous donnent du plaisir, font ce qu'il aiment, c'est tout simplement magique. La magie METALLICA.

Alors après un "Hit The Lights" survitaminé, c'est l'implaccable "Master Of Puppets" qui met encore plus le feu qu'il ne pouvait déjà y avoir dans la foule. "The Shortest Straw" s'enchaiîe, avec "Seek And Destroy", "Welcome Home Sanitarium" et "Ride The Lightning". Encore plus fort que MEGADETH, le son de METALLICA est tout simplement énorme, mais il aurait été une hérésie qu'il n'en soit pas ainsi pour la tête d'affiche. Les vieux albums "Master Of Puppets", "Kill'em All", "Ride The Lightening", "And Justice For All" sont largement représentés en ce début de show, où le père Hetfield nous annonce que "Ride.." est un album qu'il aime particulièrement.

A la fin de "The Memory Remains", le public montre qu'il adore METALLICA plus que tout, en continuant les lignes vocales de Marianne Faithfull, qu'il reprenait déjà pendant les refrains, pendant plus d'une longue minute, mettant ainsi James aux anges, la main sur le cœur puis les bras étendus pour montrer son remerciement envers un public bien-aimé.... D'ailleurs pour parler des refrains, la foule connait les morceaux par cœur, mais qui ne les connait pas ? Et que ce soit couplets ou refrains tout sera chanté en entier par le public. Un peu comme à l'accoutumée, chacun des membres y va de son solo d'instrument à un moment donné, où Kirk Hammt nous offre un truc plutôt glamour à la guitare et Rob Trujillo se lâche comme un furieux, balançant sa basse partout, se mettant accroupi comme un troll des neiges enragé, pour balancer des rythmiques plus puissantes les unes que les autres...



Les chansons passent, METALLICA se vide les tripes, le public aussi, sur "All Nightmare Long", ou encore "Sad But True", ça monte sur la scène du haut, ça descend, ça joue face à face, on pleure on rite comme dans tous les pays... Et au beau milieu de ce champ de bataille survient le noir absolu, avec des tirs de mortiers, de mitrailleuses, des explosions, un feu d'artifice de fou, oui, c'est bien "One" qui se met en route, et pour une fois on y assiste !!! "One" la première chanson de METALLICA à avoir bénéficié d'une vidéo, tirée d'ailleurs d'un film nommé Johnny Got His Gun sorti en 1971 de Dalton Trumbo, un titre exceptionnel, inoubliable. Les Mets nous en mettent plein la vue, les flammes sortent, l'ambiance est mortelle, le morceau est en effervescence, le jeu des lumières et de la vidéo nous transportent quelques années en arrière et nous font rêver au maximum. On s'en fout des pains qu'il peut y avoir à la batterie ou sur certaines guitares, le live c'est fait pour ça, pour vouloir du carré comme sur CD, ben faut écouter les CDs alors et ne pas venir les voir, les Mets explosent tout, ils montrent leur domination depuis tant d'années !!! Encore vers la fin, on a droit à des tubes du bon vieux temps "For Whom The Bell Tolls", "Blackened", "Fade To Black" pour nous calmer un peu et enfin, enfin la terrible "Enter Sandman" pour une explosion de joie finale....

Le set se termine... enfin presque. Parce qu'en guise de premier rappel, on a droit à un petit jam avec seulement ANTHRAX malheureusement. Oui SLAYER et MEGADETH devant partir rapidement, et c'est dommage parce qu'on aurait tant aimé un jam complet ! Donc, on se contentera d'un jam avec les gars d'ANTHRAX, mais aussi Brian Tatler de DIAMOND HEAD pour la reprise "Helpless" de DIAMOND HEAD. Chanson assez moyenne en fait... Mais bon on voulait ce jam on l'a eu...

Alors que le public refuse catégoriquement que METALLICA ne parte, James Hetfield joue en enlevant sa sangle de guitare, l'enlevant, la remettant, l'enlevant, la remettant pour entendre du public soit des râles de plaisir, soit des "ouh" de mécontentement amicaux afin de continuer de jouer avec nous. Mais nous avons eu gain de cause, et le groupe en était bien content, c'est sur "Damage Inc" suivi de "Creeping Death" que le concert se termine, avec des lâchés de ballons énormissimes et noirs, un petit peu en bordel en fait, du feu, de la folie de l'amour, du metal...

Et voilà c'est fini, Rob Trujillo, James Hetfield attrapent le drapeau Français "Nîmes 2009" pour courir avec sur la scène, et Rob fait l'andouille après... Pendant ce temps Kirk Hammet envoie des médiators par poignées à tous les petits chanceux qui sont devant la scène, au delà de cette barrière de merde réservée aux lépreux... Après James envoie aussi ces médiators , et Lars Ulrich joue jusqu'au bout avec le public, faisant semblant de balancer ses baguettes à droite, à gauche, se faisant gentiment prier pour en balancer quand même un petit paquet... Cette complicité avec les fans, ce respect malgré les années, l'argent, la notoriété, ça fait du bien au cœur... A la toute fin, chacun y va de son petit discours de remerciements et Rob nous envoie un "Qu'est ce qu'il y a !!!" bien français !!

Les lumières s'éteignent, ils envoient une bande son et c'est l'heure de boire une dernière bière en se posant les fesses enfin par terre car pas mal de monde commence à partir... Mais pas trop longtemps car ce "festival" se termine comme il a commencé, on nous fout rapidement dehors de la zone de scènes, par les services de sécurité... Le problème c'est que pour rejoindre la gare de Hagondange à pied, c'est un peu le bordel, parce qu'on ne sait pas par où passer, et vu qu'il y avait eu déjà des problèmes la veille avec les navettes la nuit, on a préféré assurer le coup et partir à pattes... Malheureusement, les gens bossant pour le festoche ne savent rien des lieux, on est d'abord parti à travers un sentier de savane menant à un parking hyper loin, arrivés au beau milieu de tout ça, on nous a dit que c'était de l'autre côté, on est donc reparti dans l'autre sens... Et finalement à un moment donné, quelqu'un du coin nous indique la route... ça tombe bien, comme on avait passé plus de douze heures debout, on n'était plus à ça près...

Alors voilà, mis à part les merveilleux concerts du Big Four, et LOUDBLAST pour ma part, ce festival n'était pas celui dont on aurait pu rêver... problèmes de place, de bouffe, d'organisation, de camping, de sécurité et j'en passe, on est vraiment loin du Hellfest... et je pense que l'affluence qu'il y a eu cette année était aussi beaucoup dû au Big Four, et si la tendance ne s'inverse pas, la fréquentation ne risque pas d'être la même à long terme... En tous les cas, j'y étais cette année pour voir les dieux METALLICA, mais je doute y remettre les pieds....



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