La review

SOILWORK + HATESPHERE + T.A.N.K
CCO - Villeurbanne (69)
19/12/2015


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par CCO Jean Pierre Lachaize


Nous sommes samedi soir et c'est le premier week-end des vacances de Noël. Les enfants vont pouvoir rester devant la télé plus tard que prévu ou même, avec un peu de chance, aller visionner le nouveau Star Wars au cinéma. Mais moi, bon et loyal chroniqueur, je reprends pour vous la route du CCO. Ce soir encore, c'est l'asso Sounds Like Hell qui régale avec en accueillant dans nos contrées la tournée européenne entreprise par SOILWORK, HATESPHERE et T.A.N.K. Je vous informe tout de suite que je ne connais les trois groupes que de nom mais, d'après ce que j'en sais, ça devrait sévèrement déménager en live. Autre information importante, SOILWORK sera ce soir très attendu car le groupe ne joue que très rarement en France. Tous les ingrédients semblent donc réunis pour se foutre joyeusement sur la gueule histoire de finir l'année 2015 en beauté.



Ce sont les Français de T.A.N.K qui auront l'honneur de débuter les hostilités. Dès les premières secondes, on relève une grosse énergie et une belle cohésion scénique. Il faut dire que le concert de ce soir clôture trois semaines de tournée en compagnie de SOILWORK et de HATESPHERE. Cette dernière date en France va ainsi prendre un petit air de fête pour ces Parisiens. A plusieurs reprises, le chanteur, Raf, exhortera le public à honorer dignement cette fin de tournée. On aura même droit au premier wall of death de la soirée en milieu de set. Musicalement, le groupe propose un death mélo qui tire beaucoup vers le metalcore. Il y a de l'agressivité, quelques parties lead très accrocheuses, ainsi que de bons solos et duos de guitare. Comme souvent, je n'accroche pas trop aux parties chantées en voix clair, même si l'alternance avec le chant guttural est très bien maîtrisée. Une maîtrise technique qu'on retrouve d'ailleurs chez chacun des musiciens. Le groupe nous livre un set très carré et exécuté avec brio. Comme souvent au CCO, le son général est bon bien qu'une des guitares soit malheureusement un peu trop en retrait. Bref, on pourra dire que pour ce dernier show de la tournée, T.A.N.K aura assuré haut la main son rôle de première partie.



C'est maintenant au tour des Danois de HATESPHERE de prendre possession de la scène. Pendant une petite heure, le groupe va nous délivrer un thrashcore d'une efficacité redoutable. Ici, on ne cherche ni les mélodies chiadées, ni les signatures rythmiques compliquées. Le groupe mise avant tout sur les bons gros riffs dévastateurs et un sens du groove qui donnent envie de vous décrocher la nuque. On alterne ainsi entre parties lentes pachydermiques et accélérations thrash qui sentent bon la bagarre. Bref, je prends une bonne claque dans la gueule. Avec leurs bermudas et leurs t-shirts aux noms d'autres groupes, les musiciens ont l'air plutôt décontractés. Avec sa bedaine de buveur de bière, le vocaliste Esse joue les joyeux drilles entre les morceaux et se régale à nous servir en bon français des vulgarités apprises durant la tournée. Histoire de finir en beauté, le groupe nous offre le deuxième wall of death de la soirée lors du dernier morceau. Conclusion : on ne m'avait pas menti sur la marchandise. HATESPHERE fut pour moi une sacrée découverte !



Avant même que les stars de la soirée commencent à jouer, on sent déjà que le public est acquis à la cause du groupe. Si la salle était déjà confortablement remplie jusqu'ici, on commence vraiment à ce sentir serrés devant la scène. Je plains mes collègues photographes car la tâche risque de ne pas être facile pour eux ce soir.
Pour entamer les hostilités, SOILWORK n'hésitera pas à nous livrer d'entrée de jeu "The Ride Majestic", son dernier tube issu de l'album du même nom. Le groupe enchaînera ensuite avec le morceau "Nerve" dont le refrain sera repris avec ferveur par le public. Après cette mise en bouche, on passe aux choses sérieuses avec le redoutable "Bastard Chain" sur lequel je ne peux m'empêcher de me frayer un chemin jusqu'au pit. Et ensuite ? Les morceaux se succèdent et je commence à trouver le temps long... Pourtant, les musiciens se donnent à fond. Aux guitares, David Andersson et le charismatique Sylvain Coudret font preuve d'une superbe technicité et nous offre des soli bien sentis et assez impressionnants. Markus Wilborn à la basse semble complètement possédé et dégage une énergie de dingue, tout comme son partenaire Dirk Verbeuren à la batterie dont on regrettera qu'il soit si peu visible en fond de scène. De même, à la gauche de ce dernier, le claviériste Sven Kerlsson passe assez inaperçu autant sur le plan visuel que sonore. Au chant, Björn Strid invective la foule et va jusqu'à désigner un capitaine de soirée au sein des moshers pour l'aider à faire grossir les circle pits. Cependant, le public de ce soir semble plus disposé à donner de la voix qu'à jouer des coudes. En définitive, l'ambiance générale chez les spectateurs sera plus aux slams qu'aux pogos. Avant de sortir de scène, le groupe conclut par un "Stabbing The Drama" dont le refrain sera une fois de plus chanté en choeur par le public. Après un long moment d'attente sous les clameurs de la foule, le groupe réapparaît pour déguster une bouteille de champagne histoire de trinquer à cette tournée qui s’achève. Ce sera l'occasion pour Sylvain Coudret, le Français du groupe, de prendre la parole pour remercier le public ainsi que l'ensemble de l'équipe qui a contribué à la tournée. Le micro passe ensuite au Belge Dirk Verbeuren qui nous exprimera leur satisfaction d'avoir réussi à négocier ces huit dates en France après tant d'années d’absence. Les festivités reprennent sur "Let This River Flow". Le rappel se prolongera avec quatre autres morceaux dont "Spectrum Of Eternity" qui fera ce soir office de final. Même si je n'ai pas accroché au style du groupe, notamment à cause du chant clair que je trouve insupportable, force m'est d'admettre que SOILWORK aura fait le bonheur de ses fans qui ressortent comblés de ce concert.

Setlist : "Nerve", "The Ride Majestic", "The Crestfallen", "Death In General", "Alight In The Aftermath", "Tongue", "Follow The Hollow", "Petrichor By Sulphur", "This Momentary Bliss", "The Chainheart Machine", "Stabbing The Drama".
Rappel : "Let This River Flow", "Late For The Kill", "Early For The Slaughter", "Rejection Role", "Whirl Of Pain", "Spectrum Of Eternity".

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à tous de bonnes fêtes de fin d'année. J'en profite aussi pour remercier Sounds Like Hell ainsi que l'équipe de French Metal qui m'ont permis de vous livrer ces premiers comptes rendus de concert. Je vous donne rendez-vous en 2016 pour une année qui s'annonce d'ores et déjà bien chargée !

Photos tirées de : www.facebook.com/cco.jeanpierrelachaize