La review

SOILWORK + HATESPHERE + ARCANIA
Les Trinitaires - Metz (57)
12/12/2015


Review rédigée par Flo


Annoncé depuis de longs mois, ce concert était attendu de pied ferme par tous les amateurs de death mélodique et de thrash. C'est seulement le deuxième concert de SOILWORK en Lorraine, le premier remonte déjà à presque 10 ans (Metal Therapy Festival 3 en Avril 2006), cette prestation reste encore aujourd'hui la meilleure que j'ai pu voir des Suédois. Je suis également content de revoir HATESPHERE cette année, qui semble revenir doucement mais sûrement au premier plan de la scène metal européenne. En tout cas leur présence sur cette affiche est nettement plus cohérente qu'en Mars dernier avec Finntroll, espérons que cette tournée permettra au groupe de gagner de nouveaux fans. Enfin, ce soir ce n'est pas T.A.N.K., le groupe d'ouverture habituel de cette tournée qui est présent mais les Angevins d'ARCANIA, qui bénéficient d'une superbe occasion de terminer leur année en beauté. Une année marquée notamment par une tournée européenne en ouverture d'Exodus et une apparition au Motocultor Open Air.
Le concert est sold out avant l'ouverture des portes, encore une belle réussite pour l'association Damage Done qui termine l'année avec un quatrième concert complet ! Un beau retour de la fréquentation des concerts à Metz et environs ! Qui l'eût cru il y a encore quelques années lorsque les concerts metal étaient quasiment portés disparus en Moselle...



ARCANIA attaque son set à 20 heures pétantes devant une salle assez vide mais qui se remplit très vite durant le premier morceau. Le groupe commence logiquement avec la puissante "Watch Us Dying" issue de leur excellent dernier album "The Dreams Are Dead". Leur set est essentiellement axé sur ce dernier opus et surtout sur les compos les plus efficaces de celui-ci. Néanmoins, ARCANIA n'oublie pas son premier disque en jouant la redoutable "No End". Techniquement, c'est impeccable (mention spéciale au break de "Rise And Never Fall" avec ses guitares harmonisées), le groupe délivre une puissance non négligeable et l'efficacité des titres passe très bien l’épreuve du live. Malheureusement, la qualité du son n'est pas au rendez-vous. Même si on distingue les guitares, la basse-batterie est beaucoup trop en avant et gâche donc la prestation du groupe. ARCANIA quitte la salle sous des applaudissements nourris et a sans doute gagné de nouveaux fans ce soir.



A peine 20 minutes plus tard, HATESPHERE investit la scène des Trinitaires. Cela fait bien longtemps que les Danois sont un des mes combos de thrash préférés, l'album "The Sickness Within" m'ayant mis une claque monumentale il y a une dizaine d'années. Je garde un souvenir incroyable du concert donné en tête d'affiche à Nancy en 2006, le groupe avait littéralement retourné la salle, mené par un Jacob Bredahl impressionnant. Pour l'anecdote, un petit groupe danois nommé Volbeat ouvrait la soirée devant même pas 50 personnes, avant d'exploser quelques mois plus tard !
Il aura fallu également pas loin de 10 ans pour revoir les Scandinaves sur scène, en Mars dernier en ouverture de Finntroll. Un concert de bonne facture mais qui m'avait assez déçu au niveau de la setlist, avec 4 titres de "Serpents Smiles And Killer Eyes", un album surestimé à mon goût surtout en comparaison des tueries que sont "Bloodred Hatred", "To The Nines" ou "The Great Bludgeoning" ! Cette fois-ci, le groupe a la bonne idée d'attaquer avec l’énorme "Reaper Of Life" et d’enchaîner avec "The Coming Of Chaos" qui enflamme la fosse des Trinitaires. Cette fois-ci le son est bien meilleur et donne toute la puissance et la clarté dont le groupe a besoin pour tout fracasser. Décidément, le groupe commence très très fort car le morceau suivant est "Vermin", un des meilleurs titres de l'album "Ballet Of The Brute" ! Esse montre d'ailleurs une aisance remarquable sur le refrain semi-hurlé de ce morceau. J'aurais adoré voir HATESPHERE avec Joller au chant mais il est désormais clair qu'Esse a fait oublier Jacob Bredahl. Ensuite, la setlist est plus classique : "Floating", "Resurrect With A Vengeance", le titre "Lines Crossed Lives Lost" qui est le seul extrait du nouvel album, auquel je n'accroche pas vraiment dans sa globalité pour l'instant. Quoiqu'il en soit c'est plutôt intelligent de la part du groupe d'avoir joué un seul nouveau morceau d'un album étant sorti depuis seulement quelques semaines. "Murderlust" et "Iconoclast" suivent, sur ce dernier Esse nous refait le coup plutôt marrant du gimmick scénique de Trevor Strnad (The Black Dahlia Murder), un geste difficile à décrire par écrit, mais Internet saura vous trouver ça facilement. D'ailleurs, avec ce gimmick la ressemblance entre Trevor et Esse est encore plus évidente !
Le concert se termine par la moyenne "Drinking With The King Of The Dead" et par le tube "Sickness Within". Ce concert ne m'a pas fait oublier le cataclysme scénique de 2006 mais m'a bien plus accroché qu'il y a 6 mois. De plus, cette fois le public était vraiment au rendez-vous !



Une petite demi-heure plus tard, SOILWORK fait son apparition devant une chapelle pleine à craquer et acclamant d'ores et déjà les suédois. L'ambiance est garantie avant même que le groupe joue une seule note ! Ayant été assez déçu par les concerts que j'ai vu du groupe en festival il y a deux ans (Metal Days et Summer Breeze), j'espérais être réconcilié avec SOILWORK en live ce soir.
Le set commence assez logiquement par "The Ride Majestic", l'excellent morceau d'ouverture du dernier disque du même nom. Efficacité garantie, le groupe paraît en pleine forme et ravi de jouer dans une salle bondée ! La suite est plus surprenante car c'est "Nerve" qui est joué, un morceau habituellement réservé aux rappels du groupe, voire à la conclusion des concerts. Sorti du pit photo après ce morceau, je peine à reconnaître le morceau suivant. Je crois et j'espère reconnaître "King Of The Threshold" mais c'est le classique "Bastard Chain" qui est interprété. Connaissant bien la discographie du groupe, je suis surpris de ne pas avoir percuté immédiatement sur ce morceau et je me rends compte une fois dans la fosse que la qualité sonore est loin d’être au rendez-vous. Ce sera malheureusement le point faible de ce concert… L'énormissime "The Crestfallen" suit, ceci étant une très bonne surprise car ce morceau groovy et brise-nuque au possible était trop souvent absent des setlists du groupe. Ensuite, le groupe fait logiquement honneur à ses deux derniers albums tout en revenant plus tard sur deux titres plus anciens et finissant la première partie du concert par le tube "Stabbing The Drama", reprise en chœur par tout le public. Au niveau de l'interprétation, comme prévu c'est du très haut niveau. Dirk tape toujours aussi vite et fort à tel point qu'il a fallu changer la caisse claire en plein milieu du set, quasiment du jamais vu pour ma part ! Les guitaristes nous offrent un véritable show et apparemment, chez SOILWORK, il doit y avoir des critères uniques d'admission en tant que bassiste. Au départ, je me souvenais même plus qu'un nouveau bassiste était présent, la ressemblance (tant physique que scénique) entre Markus Wibom et son prédécesseur Ola Flink est frappante : une vraie pile électrique sur les planches, SOILWORK a conservé cette singularité qui fait plaisir à voir. J'appréhendais surtout la prestation de Speed, qui m'avait particulièrement déçu en 2013 : pas assez de patate sur le chant hurlé, lignes rarement justes en chant clair... Eh bien sa prestation aux Trinitaires m'a agréablement surpris et a été bien meilleure qu'il y a deux ans. Au niveau de sa voix claire, il a alterné le très bon ("Let This River Flow", "Enemies In Fidelity", "Alight In The Aftermath") et le moins bon ("Tongue", "Follow The Hollow"), mais sur l'ensemble du concert sa prestation est satisfaisante. Ses hurlements étaient également bien exécutés. Il est également toujours aussi charismatique dans sa communication, notamment en nommant un capitaine de la fosse... Qui se sera barré quelques morceaux plus tard !
Donc en résumé un excellent concert ? Pas vraiment car là où le bât blesse, c'est la qualité sonore qui était très variable tout au long des 12 premiers morceaux. Les guitares étaient noyées dans un tourbillon de basse-batterie et j'ai eu beaucoup de mal à entendre les parties de claviers. Quelle dommage également que le morceau le plus inaudible était "The Chainheart Machine", plus vieux morceau du set que j'attendais depuis de longues années... Le plus frustrant dans tout cela est que le long rappel (5 morceaux) a été bien meilleur d'un point de vue sonore ! Après être tranquillement revenu sur scène avec "Let this River Flow", la fantastique "Late For The Kill, Early For The Slaughter" écrase tout sur son passage. J'avais peur que le groupe oublie l'album "Figure Number Five", mais heureusement "Rejection Role" retentit dans la chapelle des Trinitaires ! Le set se termine par "Whirl Of Pain" et le désormais classique "Spectrum Of Eternity".
Malgré un concert de très bonne facture par moments, mon souvenir d'Avril 2006 n'est pas totalement effacé. D'un point de vue beaucoup plus subjectif, la setlist me convenait moyennement, notamment sur le choix des morceaux pour les deux derniers albums (des morceaux comme "The Phantom" ou "Rise Above The Sentiment" ont été zappés). Aussi, je regretterai toujours le fait d'avoir loupé la tournée de l'album "The Panic Broadcast" en 2010/2011 (aucune date française ou à proximité...), de très loin mon album préféré du groupe. Il est assez peu probable que le groupe rejoue des brûlots comme "Deliverance Is Mine", "Two Lives Worth Of Reckogning" ou "Epitome"mais, ceci dit, je comprends le choix de morceaux que SOILWORK fait concernant ce disque.

En tout cas, je suis heureux d'avoir revu une bonne prestation de tout le groupe, qui plus est dans ma ville natale et dans une salle bondée ! Encore une belle soirée réalisée par Damage Done, qui annonce une année 2016 tout aussi chargée que 2015 !