La review

SOCIAL DISTORTION + JESSICA HERNANDEZ & THE DELTAS + JONNY TWO BAGS
Le Bataclan - Paris
29/04/2015


Review rédigée par AL1


Ce 29 Avril, c'est jour de pluie, un brin de mélancolie accueille donc nos californiens préférés. Jusque-là, on colle bien à l'ambiance.



En rentrant j’aperçois deux types sur le devant de la scène qui jouent devant une salle quasi vide. Les premiers rangs sembles scotchés, hypnotisés ou je ne sais quoi. Mais c'est qui ces gens au fait ? L'un deux est loin d'être inconnu puisqu'il s'agit de Johnny Two bags, le guitariste de SOCIAL DISTORTION. Nous avons donc droit à une présentation de son album solo "Salvation Town". La musique fleure bon le Sud des États-Unis, un style très country-rock. Autant le dire de suite, on est à des années-lumière du punk rock. Quitte à avoir un projet solo, autant qu'il soit réellement différent de son groupe principal, non ? S'il faut chercher le pont reliant à Social, il tient en un mot : mélancolie. Des titres comme "Hope Dies Hard" sont des petites perles du genre rock / blues / country et le rendu scénique est bon mais clairement on sent qu'il n'aura pas conquis tout le public. Johnny a beau donner toute son âme dans sa guitare folk, l'accueil sera poli mais assez timide. Dommage.



"Dark soul, gothic pop". WTF ?!? Des goths en première partie de Social ? En fait, pas vraiment, voire pas du tout. On s'interrogera toujours sur les styles proclamés par les groupes, si certains sont inventifs, d'autres sont réellement à côté de la plaque ! Mais qu'en est-il exactement ? Les racines et influences de Jessica et ses "Deltas" sont riches. A la fois rock'n'roll, soul et rythm'n'blues – le VRAI - (je n'utiliserai donc pas l’acronyme R&B qui nous mène aux pires heures de l'histoire musicale). On pense à Amy Winehouse, moins jazzy, plus rock mais tout aussi soul dans l'approche. La section rythmique est impeccable et la chaleur est apportée par les claviers et cuivres. Les titres et les ambiances sont très variés mais gardent globalement une touche très rétro. La prestation, quand à elle, est également à la hauteur. Jessica est un vrai leader, elle tient la scène avec force et naturel. Elle danse, "percussionne", et s'appuie sur des "Deltas" discrets mais d'une efficacité sans failles. Brillant de part en part. Une magnifique découverte.



Chroniquer une légende n'est jamais aisé. Et légende, c'est bien le mot qui les définit le mieux. En 2015, ils reviennent fêter avec nous les 25 ans de la sortie de leur album éponyme. Sympa, non ? Social, c'est plus de 30 ans de carrière au compteur mais assez peu d'albums, le groupe faisant toujours passer la qualité devant la quantité. Le frontman Mike Ness s'est également longtemps débattu avec ses problèmes personnels (drogue, prison...) puis avec des soucis de line-up, notamment avec le décès de l'autre co-fondateur Dennis Dannel. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, et cela se ressent fortement dans leur musique (le fameux côté mélancolique). Le public est à l'image du groupe : multi-générationnel, souvent looké, tatoué. Il y a de la gomina, du perf', bref c'est rock'n'roll... bien avant d'être punk ! Et ce soir-là ? Eh bien rien de spécial, serais-je tenté de dire. Je les avais vus en 2011 au Trianon, à l'occasion de leur superbe album "Hard Times and Nursery Rhymes", et j'avais franchement adoré. Quatre ans plus tard, ils reviennent, assurent un concert très similaire (à l'exception de la setlist, recentrée sur l'abum "anniversaire") et pourtant, la magie n’opère plus autant. Pourquoi ? NON, ils n'ont pas mal joué NON, ils n'ont pas démérité. NON, ils n'ont pas volé le public. Mais un concert de SD, il faut simplement reconnaître que c'est assez linéaire. La machine est parfaitement huilée et puissante mais est aussi monolithique. Aussi, la qualité du son n'est pas celle des albums, notamment le début du set où la voix de Mike était vraiment en retrait et le côté exceptionnel et émotionnel de sa voix n'était pas mis en valeur. On perd ainsi une bonne partie de l'intérêt à écouter une telle formation. Un groupe à écouter chez soi, avec une bonne sono, posé avec un bon verre de Jack Daniel's. A voir sur scène une fois et seulement plus... si affinités.