La review

SIMPLYD4RK + THE VEIL + GAÏDJINN + LUST
Le Klub - Paris
22/11/2009


Review rédigée par Eniel-Obtide


THE VEIL est de retour à Paris, leur dernier passage aux côtés d’Ayin Aleph en Avril m’avait laissé de bons souvenirs et leur CD "Vestige" acheté à l’occasion a déjà largement tourné dans mon mp3. L’inconnu ce soir ce sera les trois autres groupes : LUST tout d’abord (indus metal) puis GAÏDJINN (visual metal) et enfin IMPLYD4RK (undead rockstrial -?-) dont je n’ai écouté qu’un titre à priori sympa mais où le chant clair ne m’a pas vraiment emballée. Verdict dans quelques minutes. Arrivée devant la salle, j’ai pris un coup de vieux. Le public est assez jeune et principalement féminin, quelques un(e)s sont très lookés. Un jeune homme juché sur une double hauteur de plateforme devient l’attraction du moment quand Dylan (le guitariste de THE VEIL), sorti fumer, se glisse derrière lui pour vérifier s’il est toujours le plus grand de tous. La file s’allonge petit à petit, le Klub va être rempli ce soir… Petite déception, THE VEIL est annoncé en deuxième dans l’ordre de passage là où le flyer laissait espérer la trosième place.



Les Parisiens de LUST ouvrent le bal. Leur indus metal influencé de visual kei prend plutôt bien sans pour autant réchauffer la salle. Le chant aurait peut-être gagné à avoir un volume plus fort, je l’ai trouvé assez en retrait derrière la musique. Point de batterie, les percus sont assurées par une boite à rythme. En revanche le guitariste est bien présent et ma foi ses solos rendent bien. Blagounette des amis du groupe sur l’androgynie du chanteur à voix haute et en plein blanc, la petite crasse quoi. Le set passe assez vite et LUST se retrouve devant un public qui ne sait pas vraiment si c’est la fin, puis applaudit timidement. Dommage pour le groupe qui méritait un morceau supplémentaire ainsi qu’un public plus vivant…



Changement d’ambiance, en une chanson THE VEIL a réveillé la salle. Le public commence à se secouer malgré la petitesse de la pièce. Le show énergique est mené par Jensara Swann (chant) qui a très bien développé son jeu de séduction venimeuse. Ben Notox est coincé derrière aux claviers, tout comme Julian Gray avec sa batterie. Un peu mieux loti, Chris Besson (guitare) a pourtant peu d’espace pour s’exprimer sur la petite scène, contrairement à Dylan Nation (guitare), qui lui ne tient pas en place et a décidé de descendre au contact du public (si tant est que l’on puisse parler de "descendre"). Ce garçon est un vrai comédien, il n’a de cesse de jouer avec le public. A mi-set Jensara nous invite à nous rapprocher, il est très amusant quand on repense aux concerts où tous les appels du groupes ne sont que très timidement suivis, de constater que spontanément tout le monde fait un pas en avant. J’ai bien tenté le headbang dès les premières notes de "The Undertow" mais j’ai vite senti que mes voisin(e)s étaient gêné(e)s, je suis compréhensive mais c’est dur de rester stoïque face à un bon groupe. A retenir de THE VEIL ce soir : une très bonne prestation, un tout petit couac dans les samples très vite effacé et une ambiance géniale comme on voudrait en voir plus souvent.
Setlist : "Labyrinth ", "Revelation", " Voodoom ", "Enlietenment", " TheUndertow", " The End".



GAÏDJINN... Bon, il va falloir revoir cette appellation de "visual metal"… Certes le côté visual est indéniable : le trio est maquillé, coiffé / décoiffé, costumé et androgyne. Ils pourraient sortir tout droit d’une soirée Tokio Decadance, mais pour le metal on repassera. La musique du groupe mélange des samples très "classique" (clavecin, violon, etc.) ainsi que les traditionnelles guitare / basse / boite à rythme mais jamais bien méchantes. Côté chant, la majorité est en voix claire tirant vers le théâtral avec quelques parties plus énervées que le reste. Le frontman tentera d’ailleurs d’haranguer le public en sortant de la force de ses poumons un "Paris vous êtes chaud ?" sans appel : ce garçon n’est pas fait pour crier, ou pas longtemps sous peine de se déchirer les cordes vocales. Pour ma part je n’ai pas été convaincue ; le concept visual kei, le chant en Japonais et ce jeu de scène (où je ne peux pas m’empêcher de trouver des touches emo) ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Vous me direz, moi métalleuse au milieu d’un concert plutôt goth / electro, c’est peut-être aussi que je ne m’y connais pas. Aussi… Sans doute les connaisseurs en parleront mieux que moi… Ah si, l’avant dernier morceau était bien sympathique, l’ouverture sur une valse donnait un certain entrain. C’est le seul moment où mon attention a été captée jusqu’au bout. Le reste du public est également resté très sage, il faut dire qu’à part les moments "les doigts dans la prise", le groupe invitait plus à se poser.

Avant la tête d’affiche, j’en profite pour passer au deuxième sous-sol et acheter la démo de THE VEIL : "Sleeping Among Serpents". Retour dans la salle de concert où le public n’a pas perdu de temps, je me retrouve sur un côté au fond. C’est ça où le pilier. Je peux ranger l’appareil photo, ça ne donnera rien d’ici.

SIMPLYD4RK arrive sous les cris du public, dont le look s’est accru proportionnellement à sa densification. Cette fois la formule est simple : chant / batterie / samples. Lancé en 2005 en solo, SIMPLYD4RK (chant) a été rejoint en 2008 par son batteur de zombie et nous arrive de Nantes. Les premières notes commencent, rappelant l’electro efficace de Combichrist. Visuellement le duo me fait penser à Banane Metalik (en moins sanglant) pour le batteur-zombie et il y a un petit quelque chose de Oomph ! chez le chanteur, certainement cette veste / camisole de force. Le chant arrive, bel et bien en voix tantôt claire tantôt hurlée. Ma première impression se confirme, j’aurais bien plus apprécié si tout avait été en cris. Le public est aux anges : ça danse, ça saute, ça secoue la tête, un garçon particulièrement remonté est même juché sur un des caissons de basse posé au sol. Au vu de l’enthousiasme de mes voisins, je me dis que ce n’est pas fait pour moi. Autant les parties rageuses sont intéressantes, autant quand la voix redevient claire quelque chose ne colle pas pour moi. Pour une fois je suis dans les rares à ne pas bouger, et ce n’est rien en comparaison de la scène, où le batteur vient de troquer ses sticks contre un micro et rejoint son collègue.

Conclusion : pas convaincue par les styles musicaux cette fois. Les connaisseurs du genre pourront toutefois aller voir LUST au Bigus à Paris le 12 Décembre ainsi que SIMPLYD4RK à la Scène Michelet à Nantes le 19 Décembre 2009. Quand à GAÏDJINN, un tour sur leur MySpace me fait reconnaître que "visual / rock" comme ils se définissent eux-mêmes leur convient bien mieux que "metal" (je pinaille là). THE VEIL a vraiment été le meilleur moment de la soirée. Leur prestation scénique s’est étoffée, on sent que le groupe a tourné. J’ai hâte de les voir un jour en tête d’affiche. Pour les chanceux, retenez donc que le groupe se produira le 6 Décembre à la Scène Michelet à Nantes. Autre info intéressante : un nouvel album est en préparation qui devrait voir le jour début 2010. Affaire à suivre !