Ce concert restera dans les mémoires pour plus d’une raison, déjà rien que l’affiche SICK OF IT ALL et BLACK BOMB Ä, je crois qu'on pourrait déjà s’arrêter là ! Mais en plus, il s’agissait de la dernière date de la tournée des SOIA et qui dit 18 Novembre 2018 dit gilets jaunes ! Et il fallait les passer pour accéder au Graal ! Mais pour ce genre de concert, les gens sont toujours motivés, la preuve il devait avoir lieu dans le club, la petite salle du Tetris et au final le concert a été décalé dans la grande salle de 900 places. Preuve qu’on allait passer une bonne soirée hardcore.

Les SICK OF IT ALL se sont entourés des BLACK BOMB Ä, ils ont eu bien raison car on ne se trouve plus sur une simple première partie, on est se trouve là face à un des poids lourds français. Une fois n’est pas coutume, le groupe n’aura pas failli à sa réputation et il aura chauffé à blanc le Tetris. Un groupe toujours en forme mené par l’emblématique duo Poun – Arno. Un duo qui va chercher le public, avec eux si tu n’es pas un minimum en forme t’es mal barré. La soirée s’annonce comme un marathon du pogo et du slam. Pour sûr il n’y a pas de déçus, le public est déjà à bloc et ne se fait pas prier. La setlist est de toute façon taillée pour la scène et le craquage de cervicales. Tu dois tout donner tout en sachant que tu dois en garder encore un peu pour la suite. Toujours la blague facile mais on est quand même pas là pour enfiler des perles... Pour ce qui est de s’enfiler des riffs, growls et autres coups de double pédale là il y a du monde ! Le temps de jeu étant de toute manière assez court, ça ne laisse pas vraiment le temps de faire de longs discours, 98% du temps est alloué à la musique. Et pour ça, le dernier album simplement intitulé "Black Bomb A" est un bon prétexte, et quelques nouveaux morceaux sont joués. Ils ne perdent pas la main, les gars ! Encore un groupe qui continue de sortir de la bonne came malgré les années qui passent, c’est toujours plaisant un groupe qui ne tourne pas en rond. Le public est chaud, au point de booster le groupe pour qu’il enchaîne plus vite les morceaux. Il y aura la même chose pour les New-Yorkais. Le temps, c’est de l’argent, ok mais quand même... Il faut bien leur laisser le temps de souffler un peu. Mais je comprends bien le problème, quand tu passes une si bonne soirée tu en veux toujours une plus grosse dose. Le point culminant étant bien évidemment quand on parle de cette bonne vieille marie-jeanne ! Tout le public reprend en chœur ce refrain emblématique que l’on a tous chanté un certain nombre de fois et qui nous renvoie directement en 2004 quand on a découvert cette grosse claque. Ce groupe est intouchable, à l’épreuve des balles. Tu cherches un combo qui marque les esprits ? Tu en as un juste là, BLACK BOMB Ä !

A peine un quart d’heure plus tard, c’est au tour des New-Yorkais de continuer de retourner la salle. SICK OF IT ALL, comment expliquer ? Si vous les avez déjà vus, vous savez déjà ce que c’est. Si vous ne les avez encore jamais vus… Vous vivez sur quelle planète ? SICK OF IT ALL, c’est du poutrage massif (l’expression n’existe pas mais vous comprenez bien le sens). C’est le genre de groupe qui ne joue pas pour une masse de personnes mais pour une somme d’individus. Vous ne saisissez pas la différence ? C’est un groupe qui vient chercher les personnes dans le public, au sens figuré bien sûr mais il vient vraiment t’intégrer au concert, il ne joue pas pour un seul public. Au-delà de la sémantique, l’approche est différente de celle de beaucoup de groupes. Le moment où Lou Koller se met à chanter au milieu d’un circle pit, ça reste mémorable. Même si c’est récurrent, c'est toujours aussi impressionnant, et l’autre Koller, Pete de son prénom, est toujours aussi survolté. Le bassiste, Craig Setari, déboîte toujours avec sa basse et nous donne une belle leçon, en plus il porte un t-shirt Tagada Jones, la classe ! Le groupe demande également d’applaudir cet excellent groupe qu’est BLACK BOMB Ä. Un qui se fait discret visuellement mais qui n’en est pas moins efficace, c’est Armand Majidi, derrière ses fûts il donne le rythme. On le croirait tout tranquille mais on en est très loin. C’est comme pour Craig Setari, il est relativement calme comparé aux frères Koller mais la puissance est bien au rendez-vous, pas de souci à se faire. Le public est bien là lui aussi, toujours aussi motivé pour en découdre, répondant toujours présent y compris pour un bon wall of death en bonne et due forme. A ce moment-là, tu as même un gars qui fait la roue, chacun son délire après tout. Ce n’est peut-être pas leur meilleur morceau mais "Road Less Traveled" résume tellement bien ce groupe, rien que le clip témoigne de leur état d’esprit, simple, efficace et bien barré. Avec un groupe comme SICK OF IT ALL, il y a de quoi piocher un peu partout pour se faire une bonne setlist, c’est chose faite une nouvelle fois. Dans les albums, on en prend un peu dans toutes les époques, de "Blood, Sweat, And No Tears" à "Wake The Sleeping Dragon !", en passant par "Death To Tyrants" et l’EP "When The Smoke Clears". Au final 7 des 12 albums seront couverts, il y en a pour tout le monde et d’ailleurs il y aura dans le public des fans de la première heure comme des ados. Encore un groupe qui rassemble les générations. Un dimanche en famille donc, c’est toujours sympa !

Setlist  : 1. "Inner Vision", 2. "Clobberin’ Time", 3. "Take The Night Off", 4. "Injustice System", 5. "My Life", 6. "Road Less Traveled", 7. "Call To Arms", 8. "That Crazy White Boy Shit", 9. "Sanctuary", 10. "Wake The Sleeping Dragon", 11. "Let Go", 12. "Good Lookin’ Out", 13. "Us Vs. Them", 14. "The Snake (Break Free)", 15. "Machete", 16. "Uprising Nation", 17. "DNC", 18. "World Full Of Hate", 19. "Black Venom", 20. "Busted", 21. "Scratch The Surface", 22. "Step Down"

Des dimanche soirs comme celui-là, j’en veux bien tout le temps ! Si on veut se défouler, je pense que c’est un des meilleurs moyens possibles, un concert, du metal, du hardcore, de la bonne humeur et de l’énergie à foison. Voilà un bon résumé !