La review

SERENITY + VISIONS OF ATLANTIS + SOULDRINKER + EVENPATH
MJC Ô Totem - Rillieux-la-Pape (69)
29/03/2013


Review rédigée par Alexandra


Ce soir à la MJC O Totem de Rillieux-la-Pape, près de Lyon, la soirée s’annonce riche en metal power et symphonique, avec pas moins de quatre groupes à l’affiche, tous emmenés par une voix féminine au chant. Les Females Asso accueillent ainsi ce soir SERENITY pour leur première tournée européenne en tant que tête d‘affiche, accompagnés de VISIONS OF ATLANTIS et SOULDRINKER, et des Lyonnais d’EVENPATH pour la date de ce soir.



Premier groupe de la soirée dès 19h20 : EVENPATH, dont c’est à peine le deuxième concert ce soir. Le combo lyonnais, que l’on avait découvert lors de leur première scène il y a quelques mois à l’occasion du H’elles On Stage V, évolue dans un registre mélangeant sonorités à la fois issues du power metal et du symphonique, agrémenté de quelques touches electro. Après des débuts scéniques plus que corrects pour un premier live quelques mois auparavant, EVENPATH nous offre ce soir un set un peu en dessous de ses capacités. En effet, le son n’est pas des plus excellents en ce début de soirée, rendant le tout un peu brouillon. Les guitares et basse ne sont ainsi pas totalement en place, un léger décalage se faisant ressentir entre celles-ci. Dommage car le potentiel du groupe n’est pas mauvais du tout, leur technique non plus. Les morceaux sont plutôt bien fichus dans l’ensemble, on relèvera notamment un "Haven" accrocheur et entraînant. Sarah au chant, qui ne semble toutefois pas très à l’aise ce soir, et visiblement quelque peu stressée, parvient à entraîner le public avec elle, et le faire bouger. Le chant de la jeune femme est, quant à lui, juste. Au terme d’une petite demi-heure de set, on regrette ces petits aléas qui font de EVENPATH une première partie un peu en deçà de ce qu’on espérait, la faute à un son pas très avantageux pour eux ce soir, qui n‘a su mettre en valeur le potentiel du groupe. Une jeune formation qui mérite tout de même que l’on s’y intéresse de plus près.

Setlist : "Glory", "Mess’Anger", "My Ninth Life", "The Nightmare", "Haven".



On enchaîne avec les Allemands de SOULDRINKER. Le groupe qui pourrait presque faire office d’"Ovni" de la soirée, puisqu’il n’est en rien symphonique, contrairement aux trois autres. En effet, il officie dans un style à la fois heavy / power metal teinté de quelques passages thrash, emmené par Iris Boanta au chant, qui n’est pas sans rappeler Doro, aussi bien physiquement parlant, avec sa longue chevelure blonde et toute de cuir noir vêtue qu’elle est, qu’au niveau de la voix. Et parlons de sa voix justement. Son timbre rauque et sa voix grave se révèlent puissants, une chanteuse qui n’a rien à envier à ces voix masculines que l’on a tant l’habitude d’entendre dans ce style de groupe généralement. Le chant de la jeune femme est ici complété par les grunts du bassiste, Alex Gindu qui les assurent habituellement n’étant pas présent ce soir. Après un début de set un peu long sur le premier morceau, dont j’avoue avoir eu du mal à me mettre vraiment dedans, SOULDRINKER étant qui plus est inconnu dans nos contrées et devant faire ses preuves devant un public qui le découvre ce soir, j’ai finalement découvert un groupe qui a une sacré patate sur scène. Le bassiste et Iris se lancent des petites piques ici et là entre deux morceaux, celle-ci intervenant auprès du public dans un français plus que correct (et on apprécie fortement !!) que les autres musiciens peineront d’ailleurs à comprendre. La technique notamment à la guitare est vraiment bonne, le son a évolué depuis le début de la soirée, se révélant de très bonne qualité à présent. Un groupe très souriant et énergique, nous proposant un set puissant, et très communiquant avec le public, lequel semble vraiment apprécier. Pour une formation si récente (2012 à peine), et encore peu connue ici, on regretterait presque que les quarante minutes de set qui leur sont allouées soient déjà finies tant ce fut une découverte fort agréable. Un groupe à revoir très prochainement dès que l’occasion se présente.



On change à présent de registre, revenant vers un metal plus symphonique avec VISIONS OF ATLANTIS. Le combo autrichien, qui évolue dans un style heavy/ symphonique, voit son line up quasi entièrement remanié ce soir. En effet, seulement une guitare, pas de bassiste, remplacé ce soir par des samples au clavier, un batteur de session, et un Mario Plank au chant qui n’a pu être présent. C’est ainsi le grec Babis Nikou qui intervient au chant masculin accompagné de la chanteuse Maxi Nil. Ne connaissant le groupe que de nom, et n’ayant jusque là pas vraiment eu l’occasion de prêter une oreille à leur musique, je profite donc de ce concert pour m’intéresser d’un peu plus près à ce qu’ils font. Et j’avoue avoir un peu de mal à accrocher au VISIONS OF ATLANTIS version  "studio", le groupe a d’ailleurs sorti un nouvel album récemment, "Ethera", de qualité plutôt moyenne et n’ayant pas reçu les meilleures échos lors de sa sortie. De plus, la majorité de la setlist de ce soir est bien sûr centrée sur ce nouvel opus. Mais laissons les à priori de côté, et voyons plutôt ce que vaut vraiment le groupe en "live". Et je dois dire que VOA en concert, c’est tout autre chose. En effet, autant les morceaux en eux-mêmes et notamment sur "Ethera" sont assez "simplistes" dans leur ensemble et assez accessibles à un public averti, et la structure des morceaux pas très recherchée, autant en live cette aspérité du combo autrichien semble complètement disparaître, ou du moins presque. On pourrait certes regretter l’absence de la basse au profit de samples, mais peu importe, le guitariste se révèle très bon, et assure vraiment bien à lui tout seul. De plus, le duo formé par Maxi Nil et le chanteur "par intérim" de ce soir Babis Nikou fonctionne à merveille. La puissance vocale et la justesse de chant de Babis se marie parfaitement au chant féminin de Maxi, sa présence et son aisance scénique ainsi que sa communication au public, et la certaine complicité qui semble unir les deux interprètes sur scène laissent à penser que le chanteur grec a toujours fait partie du groupe, à aucun moment quiconque ne connaissait le groupe auparavant n’aurait présagé que celui-ci n’est là qu’en remplacement. Le son est quant à lui très bon, le clavier met bien en avant le côté symphonique de VOA, et le chant de Babis ajoute de la puissance au côté power metal. Bref, VOA ne m’a pas convaincue en version "studio" mais en live le groupe sait assurer le show, ça fonctionne plutôt bien, et j’aurais passé un bon moment en leur compagnie.

Setlist : "Intro", "The Ark", "New Dawn", "Memento", "Vicious Circle", "Avatara", "Seven Seas", "Hypnotized", "Burden Of Divinity", "Machinage", "Elegy Of Existence", "At The Back Of Beyond", "Passing Dead End".



Le temps passe, c’est à présent à SERENITY d’entrer en scène. C’est la première tournée du combo en tant que tête d’affiche en France, afin de promouvoir leur tout nouvel album "War Of Ages". Et après une date à Paris la veille, ils s’arrêtent ce soir à Lyon. L’occasion pour nous de découvrir Serenity avec leur nouvelle chanteuse, Clémentine Delaunay. En effet, après une tournée il y a environ deux ans avec le groupe en tant que guest, la jeune femme a finalement officiellement intégré le groupe en tant que chanteuse, figurant ainsi également sur "War Of Ages". Ne connaissant le groupe auparavant que de nom, je le découvre donc totalement ce soir et avec grande curiosité. SERENITY est un groupe de metal symphonique avec des influences tirées du power / heavy. Ses membres sont originaires de différents pays d’Europe, parmi lesquels l’Autriche principalement, la France pour Clémentine, originaire de Lyon, et l’Italie pour Fabio D’Amore (basse).
Le set démarre sur "Age Of Glory", qui figure sur leur dernier opus, et nous plonge tout de suite dans l’ambiance du groupe, le public se montre réceptif dès les premiers morceaux. La voix masculine de Georg Neuhauser a un timbre certes assez classique dans son genre, mais se révèle puissante et le chant des plus justes. Ce dernier intervient sur l’intégralité des morceaux, SERENITY étant à la base une formation au chant entièrement masculin, ponctué par le chant de Clémentine qui intervient en cours de set sur plusieurs morceaux. Et autant dire que la jeune femme possède une grande maîtrise vocale, le chant est juste ici aussi, elle passe aussi bien d’un chant lyrique à une voix plus grave, ponctué de quelques growls qui n’ont certainement pas dû laisser le public indifférent, en plus d’avoir une très bonne présence scénique. Le duo Georg / Clémentine semble parfaitement à l’aise ce soir, assez proche du public même, l’ambiance est bon enfant, la jeune femme n’hésitant pas à plaisanter avec ce dernier et faire monter l‘ambiance dans la salle, devant des autres membres assez dubitatifs quant aux mots échangés en français (et oui n’oublions pas que la chanteuse est lyonnaise d’origine, et joue donc ce soir à domicile, ceci aidant de voir des visages connus dans l’assemblée pour une communication efficace auprès de celle-ci). Le très charismatique Georg semble, quant à lui, également ravi d’être là ce soir, et de l’accueil que le public réserve à SERENITY. En effet, c’est le sourire toujours aux lèvres et avec une bonne humeur constante et communicative que ce dernier passera l’ensemble du set. Le son est d’excellente qualité, le niveau musical d’ensemble est très bon. A noter l’intervention de Christian Hermsdörfer (guitariste de VOA) en guest sur le titre "Reduced To Nothingness". Bref, un set puissant, efficace, énergique, aux titres punchy ponctués de quelques ballades dont "Fairy Tales" interprétée ici au piano, et au refrain repris en cœur par le public. Le set se termine sur l’excellent "Velatum" et "Serenade Of Flames" qui achèveront de mettre l’ambiance dans la salle, sur le coup des 23h30 après une bonne heure et demie de set. La découverte d’un groupe visiblement fort sympathique et agréable pour moi ce soir.

Setlist : "Age Of Glory", "Far From Home", "Coldness Kills", "The Matricide", "Heavenly Mission", "Rust Of The Coming Ages", "When Canvas Starts To Burn", "For Freedom’s Sake", "Reduced To Nothingness" (avec Christian Hermsdorfer), "Forever", "The Chevalier", "Fairy Tales" (version piano), "Wings Of Madness", "Engraved Within".
Rappel : "Velatum", "Serenade Of Flames".

Un grand merci aux Females Asso d’avoir organisé cette soirée et nous avoir offert une affiche de qualité ce soir, ainsi qu’à Mag des Femâles bien sûr pour m’avoir permis de couvrir cette date. On regrettera toutefois une audience assez peu élevée, à peine plus de 150 personnes présentes ce soir, dommage car l’ambiance était au rendez-vous tout au long de la soirée et le public semble avoir été conquis par l’ensemble des groupes, qui nous ont fait passer un très bon moment en leur compagnie.