Encore une fois, je suis arrivé en retard ! Les joies de finir le travail à 21h ! Et encore une fois, je débarque à un concert où je connais les groupes seulement pour leur réputation mais sans jamais avoir vraiment écouté leur musique, histoire de me faire une réelle impression de ce dont ils sont vraiment capables...

Le premier groupe ce soir c'est les Londoniens de ORANGE GOBLIN ! Créé en 1994 sous le nom de Our Haunted Kingdom, ils en changèrent à peine un an plus tard pour prendre le nom actuel. Le line-up étant resté assez stable tout le long de leur carrière, à part lors du départ d'un de leurs guitaristes en 2004. Côte discographie, les Anglais en sont à leur huitième album dont le dernier "Back From The Abyss" qui est tout juste sorti ce mois-ci. On me les avait présentés comme un groupe de doom et étant un fan absolu de ce genre musical, je me faisais une joie d'assister à leur concert, et je fus extrêmement déçu ! Loin d'être la faute du groupe mais plutôt de comment chacun définit tel groupe dans un tel style, et ça vient encore une fois, tout simplement, de mon attachement aux étiquettes des genres et sous-genres, et le petit sobriquet de stoner / doom change tout ! Sur les trois chansons (à peine) que j ai eu l'occasion d'entendre ce soir-là, ce groupe n'a rien de doom ! C'est beaucoup trop rythmé pour en être et la voix (putain, quelle voix !) bien rocailleuse éloigne définitivement le groupe de ce genre... On est plus proche d'un groupe à écouter en Harley sur la Route 66 et j'adore ! Le chanteur me semble gigantesque (et je suis au fond de la salle !) et tellement présent que j'en viens à oublier de regarder ce que font les musiciens. La salle est bien remplie et le public a l'air de bien suivre. Il y a un échange franc et sympathique entre la scène et la fosse, bien remplie pour l'occasion ! A peine le temps de me mettre dans l'ambiance qu'ils partent déjà... Tant pis pour moi.

Setlist : "Scorpionica", "Acid Trial", "Saruman’s Wish", "Sabbath Hex", "Heavy Lies The Crown", "Some You Win, Some You Lose", "Into the Arms Of Morpheus", "The Devil’s Whip", "They Come Back (Harvest Of Skulls)", "The Fog", "Quincy The Pigboy", "Red Tide Rising".

Un petit quart d'heure plus tard, je m'aperçois que SAINT VITUS a déjà commencé à jouer ! Un peu surpris de voir que la plupart des gens restent dehors pour le premier passage à Bordeaux des dinosaures du doom après 35 ans d'existence. Formé en 1978 sous le nom de Tyran, ils sont devenus SAINT VITUS en 1980 et tournèrent ainsi jusqu'en 1996 afin de splitter pour finalement se reformer en 2008. Avec 8 albums à leur actif, dont le dernier "Lillie:F-65" sorti en 2012, ils reviennent pour une tournée anniversaire en rejouant l'intégralite de leur album "Born Too Late" (1986) précédé par quelques autres titres. Cette fois, je me poste devant, au milieu, en face du chanteur pour bien pouvoir apprécier le tout.
Les débuts sont chaotiques, des problèmes de son côte guitare, venant d'on ne sait où, la pédale, le câble, l'ampli ? Va savoir ! Quoi qu'il en soit, ça gâche le spectacle et énerve un peu tout le monde, surtout le guitariste qui se montre nerveux et colérique (ce que je peux comprendre). Le chanteur reste assez figé sur son micro et n'aura que quelques contacts timides avec le public, il se lâchera petit à petit durant le concert. Le bassiste, lui, était une sorte de potiche sans présence et qu'on a pose là pour combler le vide ! On n'aurait pas été là, pour lui ça aurait été pareil ! Heureusement qu'il y a le batteur qui, lui, apporte une véritable énergie et bastonne ses fûts bien comme il faut. Il pétera quelques baguettes qu'il jettera dans le public pour le plus grand bonheur des fans présents ! Méfiant face à l'appellation "doom", je m'aperçois qu'encore une fois ce n'est pas comme ça que je définirais leur musique ! Oui, ok, des fois ça ralentit et on sent l'influence Black Sabbath dans la voix mais c'est tout. Ca me fait plus penser à du rock psyché hippy sous produits sauce Woodstock qu'à du metal ! Les branlettes de manche de guitare sous couvert de pédale wah-wah et autres effets superposés sont loin de me convaincre. Au point que je n'entends aucune différence sur les "solos" entre, avant, et après les problèmes de son... Peu importe, le public autour de moi a l'air de s'amuser et c'est tant mieux ! Cependant, comparé aux quelques minutes de concert du groupe d'avant, je n'ai ressenti aucune "chaleur" dans ce concert. Les chansons retombent à plat et il y a comme un froid entre les titres. Je m'attendais à un anniversaire plus "festif". Le groupe fera quand même un rappel grâce au batteur (le seul musicien "réveillé" du groupe) puis quittera tranquillement la scène après les remerciements d'usage.

Setlist : "Living Backwards", "I Bleed Black", "Blessed Night", "Let Them Fall", "White Stallions", "The Troll", "The War Starter", "The Lost Feeling", "H.A.A.G.", "Dying Inside", "Clear Windowpane", "Born Too Late".
Rappel : "Saint Vitus".

La salle se vide, je croise le guitariste et le chanteur dans la fosse qui se font prendre en photo et signe quelques autographes... Voilà un bon concert pour fan averti ! Merci au Krakatoa d'avoir accueilli cette tournée qui en a réjoui plus d'un ce soir-là !