La review

ROCK YOUR BRAIN FEST - METAL DAY
Carcass + Coroner + Destruction + Vader + Arkona + Benighted + Blockheads + Hammercult + Absurdity + Deficiency + Blindness
Les Tanzmatten - Sélestat (67)
18/10/2014


Review rédigée par Maxime Phoenix Morton
Photos prises par Cédric


C’est sous un beau soleil d’Octobre qu’il est temps de prendre la route direction l’Alsace (yôh !) et son Rock Your Brain ! Après un petit passage par Strasbourg pour déposer une sympathique covoitureuse, il est temps de… déboucher des bières dans la voiture ?! Non merci Gilles, c’est gentil, mais je roule !
Bon, bref, revenons à nos moutons ! Après deux petites heures de route nous arrivons à Sélestat et aux Tanzmatten. Première fois pour moi que je me rends dans cette jolie ville ainsi que sur ce site et c’est un cadre simplement superbe. Une fois dans le hall d’accueil où sont répartis stands de merch des groupes, exposants, et partenaires, le site du festival a été configuré en plusieurs espaces : à droite la "petite salle" (Radio Metal Stage) où se produiront notamment VADER et BENIGHTED, en face la "grande salle" (EMP Stage) où se succèderont entre autres DESTRUCTION, CORONER et CARCASS, puis enfin sur la gauche une chouette zone de vie aménagée en plein air avec buvettes, stands de restauration et plusieurs rangées de tables et de bancs.



Après avoir franchi les portes à 17h j’ai malheureusement loupé BLINDNESS, et j’arrive tout juste pour le début du set de DEFICIENCY. Avec leur thrash rondement bien mené et qui prend son sens sur scène, les Alsaco-mosellans mettent tout le monde d’accord dès les premières notes. Une setlist de 30 minutes a suffi pour décoiffer le public, ultra réceptif, déjà présent en masse en cette fin d’après midi. A la sortie de la salle on peut en déduire que DEFICIENCY a plu, puisque plus d’une personne a pris la direction du stand de merchandising du groupe ! Hypothèse que nous confirmerons par la suite avec des t-shirts qui fleuriront à droite et à gauche. Pour les fans de thrash metal qui ne connaissent pas encore je vous conseille d’aller y jeter une oreille, voire même les deux !



Il est venu le temps de quitter cette première salle pour découvrir la "grande" de la soirée et sa EMP Stage. ABSURDITY a déjà commencé son set, et le premier ressenti est que le son n’est pas génial… (il en sera de même pour les autres groupes jouant dans cette salle, rien à voir avec leur prestation). Deathcore efficace de la première vague, qui bouge et qui envoie, un set réussi dans son ensemble à voir les réactions du public. Actif depuis quelques années maintenant avec une ribambelle de dates au compteur, le groupe a récemment sorti un nouvel album avec des titres plus efficaces les uns que les autres. Dessus on peut y retrouver deux featurings, l’un avec Shawter de Dagoba et un autre avec Julien de BENIGHTED. Et tiens, comme c’est l’occasion qui fait le larron, Julien Truchan, qui je le rappelle jouera un peu plus tard dans la soirée, se retrouve à monter sur scène en compagnie de ses compères alsaciens pour interpréter de ce fameux titre ! Allez, c’est l’occasion pour moi de regarder encore une ou deux zics et d’aller me chercher un truc à manger… A tout’ !



Je pense que ce groupe aura été pour moi LA belle découverte de la soirée. Aux sonorités très thrash, HAMMERCULT développe une énergie débordante sur scène qui permet de rentrer dans un bain de groove très rapidement. Les passages death en backing vocals bien efficaces eux aussi donnent une double sonorité au combo israélien. Les spectateurs ne cesseront de réitérer tout au long du set montées sur scène et slams sur le public (à la fin j’en aurais eu marre d’être devant, surtout que certains n’y allaient pas de main morte). Quand on s’amuse ça passe toujours très vite et ce sera sur une petite reprise de Motörhead que le quintette finira de piquer le cul des Rock Your Brainiens ! The aaaaace of spaaaades, the aaaaace of spaaaades !



Fiou, HAMMERCULT m’a donné chaud, direction la buvette pour se prendre un petit truc frais avant de continuer avec ARKONA. Deuxième fois pour moi que j’ai l’occasion de voir les Russes en concert, et visiblement le groupe est attendu par le public. Je ne suis pas trop fan de ce que propose la formation mais cela plaît et il y a du monde au rendez-vous. Avec un folk metal qui se mélange à une ambiance pagan omniprésente, ARKONA a un style qui lui est propre et reconnaissable des les premières notes. Avec sa frontwoman aux commandes qui pose les règles d’un show rondement bien mené, je pense que tout le monde peut sortir de la satisfait !



Le passage de BLOCKHEADS s’est traduit par une salle bondée, à tel point qu’il m’a été impossible de rentrer et d’assister au show. Coincé dans le sas j’ai tout de même pu voir que ça bougeait pas mal là-dedans. Du grand show comme a leur habitude avec un Xav qui saute partout et qui se fourre le micro au fond de la gorge plusieurs fois tout au long du set tout en continuant d’hurler ! Ce sera pour la prochaine fois !



Ayant donc dû écourter mon passage devant BLOCKHEADS, je retourne me chercher un truc à boire et me dirige tout doucement vers DESTRUCTION. Le show commence et le son n’est définitivement pas simple dans cette grande salle… mais rien à redire devant ce type de show. C’est carré, net et précis. Allemand, quoi ! Première fois pour moi que je les découvre en live et c’est un réel plaisir. Malgré la formation à trois membres l’espace scénique et sonore est bien occupé, Schmier et Mike bougent régulièrement voguant de micro en micro éparpillés sur scène. Un public à fond, des cheveux qui bougent dans tous les sens, un excellent show qui nous fait oublier le son pas génial. Après une heure de jeu et de nombreux "merci beaucoup" et autres interactions en français lancées par Schmier, il est temps pour les teutons de tirer leur révérence pour ce soir devant les applaudissements des spectateurs venus en nombre.



Ah, BENIGHTED ! Deuxième ou troisième fois pour moi que j’ai l’occasion de les voir en live et toujours la même chose à dire : ça déboîte. M’étant un peu dépêché de quitter la grande salle à la fin du set de DESTRUCTION, j’ai la chance de trouver une petite place côté jardin pour assister au set des Stéphanois. Une heure de set qui retracera l’ensemble de la discographie, en mettant bien évidemment l’accent sur leur dernier album "Carnivor Sublime". Un jeu rapide et précis, qui joue aussi dans les infrabasses, et qui dégage une fois de plus une énergie impressionnante. Cette fois ci nous avons affaire à deux petits nouveaux : Pierre Arnoux et Emmanuel Dalle, qui les ont rejoints pendant l’été respectivement à la basse et à la deuxième guitare. Le groupe est à fond, la batterie matraque, et le public leur rend bien avec les incessants circle pit pour le plus grand plaisir de tous ! On aura droit à un beau finish, le public sur scène portant Julien pendant plusieurs longues minutes avant que le quintette ne se retire et ne laisse sa place aux balances de VADER. Pour résumer ce set : branlée auditive, baffes dans ta tronche et hématomes sur les bras !



Il fait chaud mais on enchaine avec CORONER. Et sur qui on tombe en entrant dans la salle, ooooooh Jeff Walker ! Allez, petite photo, petit mot et c’est parti. CORONER est un groupe dont j’ai longtemps entendu parler mais sans jamais avoir l’occasion de les voir sur scène, j’attendais donc de voir les Suisses avec grande impatience. Après BENIGHTED, on change totalement de catégorie, là on réfléchit déjà un peu plus à ce qu’il se passe musicalement. Un thrash technique mené par son trio qui sonne de façon impressionnante et qui revient après 15 ans d’absence. Une basse qui groove, une guitare qui fait de travail de deux ou trois autres et un jeu de batterie au millimètre, je dis oui ! Ne connaissant pas je ne peux pas trop parler de la setlist vous m’en excuserez, je laisse la parole à Gilles pour cette partie :
Force est de constater que leur musique est toujours aussi "décalée" par rapport au reste de l'affiche (qui a dit comme il y a 15 ans !) et dès l'entame, les vrais fans s'amusent au devant de la scène, avec un "Divine Step" servi aux petits oignons. CORONER bénéficie d'un son parfait, et l'enchaînement avec "Internal Conflict" fait monter l'ambiance dans le pit. Un saut vers "Metal Vortex" avec le classique "Son Of Lilith" me vaut un mal de nuque, mais surtout une personne à côté de nous qui me dit "Bon, je vous laisse cette musique est trop intellectuelle pour moi !". Ron Royce est en bonne forme, souriant et posé, balance un "Semtex Revolution" plannant à souhait. La qualité de jeu de Tommy T Baron est vraiment impressionnante. Le jeu de light permet de mettre en scène leur ambiance planante, et on voit clairement le public séparé entre fans connaissant leur zic, et ceux qui découvrent et peuvent ne pas apprécier à sa juste valeur, surtout après plus de 7h de death en tout genre. Le désormais mythique "Reborn Through Hate" montrera également qu'ils sont toujours capables de balancer du thrash de haute volée, et le final avec "Grin" permet de satisfaire les derniers fans ! 15 ans d'absence, mais un retour de haut niveau, tous les albums ont été visités malgré leur set d'une heure seulement ! L'impression laissée est la même que la grande période du groupe, toujours ressenti décalé mais leur prestation technique a été parfaite !



Parti un peu plus tôt de CORONER pour être sûr d’avoir de la place pour VADER, je me dirige vers la Radio Metal Stage et je me retrouve au milieu, nickel. VADER s’apprête à monter sur scène pour un show d’une heure où j’espère figureront quelques titres de leur dernier opus "Tibi Et Igni" sorti un peu plus tôt cette année. Après une intro comme ils les aiment, les Polonais arrivent sur scène et c’est parti pour une déferlante de notes de soli ! Après 30 ans de carrière le quartet est toujours aussi efficace et aussi impressionnant à voir en live. Un jeu de guitare toujours aussi lourd et tranchant et un James qui assassine dernière les fûts est clairement la recette miracle de la formation. Après une heure de jeu retraçant tout la discographie dont deux ou trois morceaux tirés du nouvel album, après une heure de headbang et de pogo dans tous les sens, il est venu le temps de laisser la place à la tête d’affiche de la soirée, j’ai nommé CARCASS !



Comme pour CORONER, je n’ai jamais eu l’occasion de croiser CARCASS, cette légende vivante au détour d’un concert ou d’un festival et ce sera chose faite dans quelques minutes. Considérés comme les fondateurs du grindcore aux côtés de Napalm Death, les Anglais ont évolué au fil des années vers un death metal tirant parfois vers le mélodique. Le quartet mené par son leader de toujours Jeff Walker avoine mais le public reste tout de même assez discret, la fatigue commencerait-elle à se faire ressentir à 1h du mat’ ? Malgré quelques blagounettes lancées par le frontman rien n’y fait, VADER a définitivement épuisé nos métalleux ! Le set continue et traverse un peu toute la discographie du groupe tout en se focalisant sur ce qui a été fait après 1990, en passant notamment par "Necroticism", "Heartwork" et "Surgical Steel", leur dernier opus. Pour moi c’est un show bien réussi dans son ensemble, dommage que le public n’ait pas été plus présent pour rendre hommage à ce monument de la scène death. Un spectateur a tout de même essayé, à sa façon, je voudrais donc lancer un total respect au mec qui a hurlé "Carcass répare, Carcass remplace" entre deux titres… Celle là était mémorable !!

Après cette journée éprouvante avec près de 10h de metal dans les oreilles il est temps de se mettre en route direction Metz. Excellente journée, excellent programmation, de la qualité dans l’organisation et dans l’accueil, vraiment rien à redire. Merci à Zone51 de nous faire rêver depuis des années avec ce type d’affiches et merci au public qui se bouge et qui permet de faire perdurer ce type d’organisation ! Merci à Pete et French Metal pour l’accred' et la patience qu’il a eu d’attendre ce report pendant trois semaines… On fera plus court la prochaine fois. See you around and stay metal !