L’association de Sélestat Zone 51 est de retour avec la troisième édition du Rock Your Brain Festival. Ne poursuivant pas la configuration des 3 soirées éclectiques (punk / metal / psyché) de 2014, l'édition 2015 du Rock Your Brain s’est tenue sur deux soirs en mode 100% metal avec respectivement ELUVEITIE et EPICA en têtes d’affiche.
Véritable rendez-vous des amateurs de jackets en jean à patchs, l’affiche de cette année met à l’honneur le thrash / death / black. Superbement bien organisé, le festival a accueilli de nombreux stands pouvant contenter les collectionneurs de vinyles / CDs, les fans avec du merchandising et des dédicaces, les gens soucieux du combat de Sea Sheperd, les sportifs avec France / Nouvelle-Zelande sur grand écran, les amateurs de Knacks, et autres. En somme un festival metal in-door de qualité ! Le public, quant à lui, est venu globalement nombreux. Loin de faire salle archi-comble pour autant, ce festival à taille humaine dégageait une ambiance chaleureuse et intimiste, où fans purs et durs et simples curieux déambulaient de salle en salle, la mine satisfaite. Vous voilà dans l’ambiance il est temps de passer aux lives !

HEBOÏDOPHRENIE - Radio Metal Stage
Tout droit venu de Bordeaux et de passage avec le Thrash Mercenaries Tour 2015,HEBOÏDOPHRENIE ouvre les portes du Rock Your Brain à gros coups de brutal deathcore. Etant en retard, nous n’avons malheureusement pas pu voir les Bordelais défendre leur premier album "Origin Of Madness" sorti en 2013... Enfin si, on a juste pu sentir les murs de la Radio Metal Stage trembler sous les breakdowns assourdissants du dernier titre du set. Bon, on se rattrape sur Bandcamp et YouTube, et en effet, ça envoie sévère !

NO RETURN - Radio Metal Stage
Pile poil à l’heure pour déverser du bruit dans les oreilles d’une assemblée encore clairsemée, les Parisiens de NO RETURN ne font pas dans la dentelle. NO RETURN, pionnier du thrash français depuis 1989, sèche le public avec un son écrasant et percutant. Jouissant d’un son impeccable et résolument moderne, c’est avec plaisir que nous nous délectons d’épiques solos et autres extraits de leur dernier album, "Fearless Walk To Rise" paru début 2015. Les spectateurs sont convaincus et ont bien rempli la salle pour le dernier morceau du set, "Submission Falls".

DESTRÖYER 666 - EMP Stage
Se pressant devant les planches des Australiens de DESTRÖYER 666, l’audience fait salle comble de la scène jusqu’au bar du fond. Comme son nom l’indique, DESTRÖYER 666 ne fait aucun détour et œuvre dans du death / thrash primaire teinté de black metal. C’est tout vêtu de cuir et de clous à l’ancienne que les membres de DESTRÖYER 666 vont littéralement détruire les oreilles du public tant le son est fort et brouillon durant plus de 45 minutes. Pour la petite actu, le groupe a signé mi-Juillet avec le label Season Of Mist pour la sortie à une date inconnue de leur album annoncé depuis déjà 5 ans, "Siege".

ANGELUS APATRIDA - Radio Metal Stage
Retour au thrash avec les Espagnols d’ANGELUS APATRIDA ! Rien de particulier à noter si ce n’est qu’ils défendent sur scène leur cinquième album "Hidden Evolution", paru chez Century Media. Dans la veine de leurs compères du Thrash Mercenaries Tour 2015, les fans du genre sont comblés.

SODOM - EMP Stage
Ayant fêté leur 30 ans de carrière il y a de cela 3 ans, les Allemands de SODOM sont loin d’en avoir fini ! Et pour cause, le dernier LP en date, "Epitome Of Torture", remonte à tout juste 2013. De plus, ce soir à Sélestat, les Teutons ont montré qu’ils étaient encore en forme pour le live et prouvé que je suis con d’en avoir douté. Les fans de thrash sont dans leur élément, en plein pétage de plombs dans la fosse.

DEW SCENTED - Radio Metal Stage
Leader du plateau Thrash Mercenaries Tour 2015 que l’on ne présente plus, DEW SCENTED prend place sur la scène de la Radio Metal Stage. Autre grande figure du thrash metal allemand, et aux titres d’albums commençant toujours par la lettre "I" (si, si, regardez sur Wikipedia), la formation est attendue par les fans de thrash ce soir. Contrairement à NO RETURN qui amène de la fraîcheur dans son jeu, je trouve les Allemands de DEW SCENTED un peu démodés dans leur son et donc ce live un peu ennuyeux. Désolé pour les fans. Le groupe propose sa toute dernière production "Intermediation" parue cette année.

ELUVEITIE - EMP Stage
Loin d’être H.S à cette heure tardive, les fans sont déjà amassés depuis 30 minutes devant les barrières de la grande scène, quitte à zapper les DEW-SCENTED. La fosse est pleine à craquer et scande sa motivation à tout va. Il faut dire qu’ELUVEITIE est en terre conquise. Ayant joué pour la dernière fois lors des Lez'Arts Scéniques de 2010, les Suisses ont laissé une trace à Sélestat et enfanté de nombreux adeptes. Une grosse ambiance s’annonce !
Aux 12 coups de minuit, l’intro "Origin" démarre sous les clameurs de la foule. La formation suisse débarque sur scène en grande forme pour lancer "King", extrait de son dernier album "Origins". Etant malade, le batteur Merlin Sutter manque à l'appel. Il est remplacé au pied levé par son homologue et compatriote Diego Rapacchietti, du groupe Coroner. Chrigel Glanzmann félicitera d’ailleurs ce dernier d’avoir pu travaillé les morceaux en moins de 24h et d'avoir assuré la date de Sélestat, une sacrée performance ! Après un speech en français de circonstance par Chrigel Glanzmann, le monsieur charisme d’ELUVEITIE, le set se poursuit avec des titres comme "Thousandfold", "Andro", "Britcom" ou encore "Omnos". Personnalité forte à la voix puissante et remarquable, Anna Murphy assure le show et surprend toute l’assemblée lors du titre phare "Call Of The Montains" chanté en français ! Au final, c’est un peu kitch mais terriblement efficace : "L’appel des montagnes, hého hého…, le crie de mon âme". Un autre temps fort fut très certainement le long interlude acoustique en milieu de set. Il est fort à parier que ce passage fut improvisé en dernière minute et intégré au set afin de soulager au maximum le batteur Diego Rapacchietti. Violon, flûte, luth, musique traditionnelle celtique et irlandaise, tout y passe. L’audience, majoritairement orientée metal extrême, est très réceptive au répertoire entraînant choisi par les Suisses. Anna interprètera entre autres un morceau irlandais au chant ("Hope"). A la fin de cette session spéciale, retour au metal avec "A Rose For Epona" et au flôt incessant de mosh / crowdsurfing. Il faut dire que la fosse est particulièrement motivée ce soir et fichera un joyeux foutoire durant "Vironus", le "Security Stress Test" de Chrigel Glanzmann.
Le show est tout proche de la fin, et les lumières se baissent une fois "Alesia" terminée. Le Rock Your Brain sera gratifié en rappel de l’incontournable "Inis Mona" que l’on ne présente plus. En conclusion de ce show et pour ponctuer cette première journée, ELUVEITIE a largement mérité sa place de tête d’affiche et ce malgré l’amputation de son batteur. En galère totale, avec pupitre et partition sous le nez, Diego Rapacchietti a littéralement sauvé la soirée ! De plus, les Suisses ont prouvé qu’ils sont façonnés pour le live et qu’ils savent se mettre le public dans la poche en toute circonstance.