La review

RAMMSTEIN + COMBICHRIST
Zénith - Strasbourg (67)
03/12/2009


Review rédigée par ePo


Il est 18h, et mes amis et moi prenons le tram direction le Zénith de Strasbourg. Une demi-heure de trajet, quelques minutes dans la queue des files pour rentrée, et nous voilà à l’intérieur de cette grosse boule orange (qui a dit moche ?). Et tout de suite, direction la fosse, forcément. Et dire que des gens sont venus faire la queue depuis 15h, ça me dépasse ! Je me retourne, le Zénith se remplit au fur à mesure, les gradins sont noirs de monde. On attend, en se demandant ce que peut bien nous cacher le ventre du zénith.

Il est 20h, et COMBICHRIST arrive. Alors à l’origine, j’étais quand même étonnée que ce soit COMBI qui fasse la première partie de RAMMSTEIN, puisque COMBICHRIST, c’est un peu le groupe phare de la scène EBM. Et donc, comme il se doit, je m’attendais à shaker mon booty comme une folle au son de ce doux groupe que mes oreilles (et mes hanches) apprécient particulièrement. Sur scène, deux batteurs, un à gauche et un à droite de la scène, le chanteur ANDYYYYY, et le claviériste, keybordiste, appelez-le comme vous voulez. Les sons electro se mettent à sortir, les batteurs à battre, et Andy à chanter, et là, c’est un peu le drame. Pour ma part en tout cas. Ce qui faisait que j’aimais bien COMBI, c’était le timbre particulier de la voix d’Andy, et là, en live, bah le timbre a complètement disparu. En outre, la voix était beaucoup trop forte par rapport à la musique. Bon, je dis pas, c’était quand même sympa de voir ce que ça donnait, je crois que j’écouterai les zics avec une once de déception à présent, mais bon, tant pis, c’est le jeu. Un show tout de même appréciable, un batteur (celui de gauche), dont l’un des fûts se cassaient toujours la gueule, à tel point qu’à la fin du set, il a fini par exploser sa batterie, et ça, ça fait super plaisir à voir quand on est fan de la destruction en tout genre. Puis de ce que j’ai pu voir, le quatuor norvégien a réussi à conquérir le public strasbourgeois, un pote néophyte en EBM me disant "Eh mais c’est pas mal ton truc". Oui, c’est pas mal, mais un goût amer dans la bouche, ou les oreilles. Du coup, j’ai pas du tout envie de voir Panzer AG en live. Au bout de 40 minutes de show, les Norvégiens se retirent afin de laisser la place aux Allemands qui me donneraient presque envie de ressortir mes cours de la langue de Goethe.

On attend, j’angoisse, vite, dépêchez-vous de venir ! Il est 21h, la lumière se baisse, les rideaux s’écartent. Mon cœur bat à 120 pulsations par minute. Vous savez, c’est comme quand on va au cinéma voir un film magnifique, dont on sait qu’il sera bon, mais qu’on a tout de même un tantinet peur d’être déçu. Bref, on entend un bruit de pioche, et là sur les deux côté de la scène, des membres de RAMMSTEIN (sûrement Flake et Paul Landers) sortent des débris. La foule est en délire. Puis c’est au tour de Till de sortir de son trou, juste devant la batterie. Il sort avec une sorte de collier rouge autour du cou. Le public acclame RAMMSTEIN. Puis nos Teutons préférés se mettent à jouer "Rammlied", titre ouvrant leur dernier opus. Les musiciens prennent place, Paul à gauche, richard à droite, Flake à la droite de Christoph, et Olli à sa gauche, en retrait. Ils enchaînent les chansons du dernier album, le public reste encore un peu mou. Rien à reprocher, on n’a pas encore eu le temps d’apprendre par cœur les paroles. Sinon, niveau visu, on voit un grand rideau noir, avec dessiné des grands traits, comme s’il avait été déchiré d’un peu partout. Puis, quatrième chanson, RAMMSTEIN retape dans le passé avec Kein Lust. Et dès les premiers accords, on sent le public qui se remet en jambe. Et on se met tous à chanter, à sauter. En même temps, au niveau de la scène, on admire, peut-être avec une légère gêne, les poupons attachés au plafond qui descendent sur scène. Une autre chanson, et c’est vraiment à partir de Feuer Frei que le show commence.

LE FEU. Parce que oui, RAMMSTEIN sans feu, c’est pas RAMMSTEIN. Sur scène, on avait déjà vu comme des petits brasiers rouges qui s’enflammaient, mais là, c’est vraiment le départ de la pyrotechnie. Des grandes flammes, puis Paul et Richard retourne dans les coulisses afin que les roadies leur mettent un masque cracheur de feu. Il fait chaud, mais l’extase d’être ici en fait oublier la chaleur, c’est impressionnant. Puis Till prend son arc et tire des feux d’artifice. Le public est rodé, et prêt à crier encore pendant un bon nombre de minutes encore. Les chansons passent, puis pour "Frûhling In Paris", moment intimiste. On voit Till avec un xylophone au milieu de la scène (et c’est à ce moment-là que je me dis qu’il faudrait peut-être que j’aille un peu plus au milieu, parce que ma petite taille ne me permet pas de tout voir à cause des chevelus devant moi). Puis Olli pose sa basse pour prendre une guitare sèche, se met au milieu à côté de Till, et commence à jouer la mélodie de "Früling". C’est touchant, on en verserait presque une petite larme. Et le public, nous, qui reprend "non, je ne regrette rien". Ca s’enchaîne, ça reste du RAMMSTEIN, des feux d’artifice, des flammes, un Till qui bouge son corps, on a l’impression qu’il est en train de défoncer des briques avec sa tête. Un Flake qui fait toujours n’importe quoi. D’ailleurs, on le voit avancer, dans le vide, et on comprend qu’il est debout sur un tapis roulant, entre ses deux claviers. Quelques temps après, il se fera courir après par Till, qui le mettra dans une baignoire (ou c’était avant, je sais plus, mes souvenirs se mélangent, même si mes émotions restent intactes, possible que ce soit sur "Wiener Blut"), chanson où Till se verra monter grâce à une plateforme, un pot au lait dans la main, qu’il déversera et dont des feux d’artifice tomberont.

"Du Hast". Le public est en alerte, Till nous laisse chanter. Semblant de pogo, au moins, on repartira intact ce soir. Puis Flake, comme lors de la tournée précédence, prend son canot pneumatique et va voguer au gré du public. Il revient, et allume les poteaux qui surplombaient ses claviers. On se retrouve en boîte de nuit. Normal, c’est "Pussy" qui va conclure ce set. Tout le monde chante, tout le monde bouge. Mais pas d’actrice porno à l’horizon, tristesse. Qu’est-ce que RAMMSTEIN peut donc nous réserver pour cette si sulfureuse chanson. On suit Till des yeux, et celui-ci se déplace vers la gauche de la scène et enjambe un canon. Canon duquel sort de la mousse. Comme a dit un de mes potes "j’ai pris ma première éjac faciale ce soir". Puis le canon vire vers la droite, et vers la gauche, la mousse jaillissant toujours autant, et c’est alors au tour de confettis noirs de tomber sur nos têtes. La foule est en délire. RAMMSTEIN, un final en beauté. Les Allemands se retirent.

Mais c’est pas assez pour nous, on les acclame, et PAF, ils reviennent et reprennent "Sonne", "Haisfich", and "Ich Will". Ils repartent, puis reviennent, et jouent Engel. A noter la présence de la chanteuse, et la même que sur l’album en plus ! Puis Till se pare d’une paire d’ailes d’où des flammes prendront naissance. Et à la fin de "Engel", c’est malheureusement déjà fini. Le groupe laisse tomber ses instruments, et ils viennent nous saluer, Till nous gratifiant de "Merci beaucoup Strasbourg". C’était beau, c’était un spectacle. Il est 23h. Et maintenant, des flammes dans les yeux, il faut sortir du parking, dans lequel on entend des chansons de RAMMSTEIN. Il est Samedi, et je voudrais tellement retourner deux jours en arrière.