La review

PVRIS + BONES + THE EARL GREY
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
12/04/2016


Review rédigée par Laura K.


Ce Mardi 12 Avril, rendez-vous à la Machine du Moulin Rouge pour voir le groupe PVRIS, de retour à la capitale. C'est avec plaisir que nous avons découvert ce soir-là deux premières parties franchement sympa. Dommage qu'on ne puisse pas en dire autant de la salle. C'était la première fois que je mettais les pieds à la Machine et j'ai été un peu déçue. Je m'explique : pas de fosse photographe et surtout, c'est quoi cette scène qui fait 1m60 de haut ? Avec un mur de retour (de plus de 30 cm chacun évidemment) qui courait tout le long, on se demande bien ce que voyait les fans collés à la scène dans la fosse… Enfin bon, revenons en à nos moutons. Le premier groupe à monter sur scène ce soir-là, c'est THE EARL GREY (oui oui, comme le thé).



Les membres du groupe débarquent sur scène et envoient direct le son, ça arrache. La prestation est tellement bonne qu'on en est même surpris lorsque le chanteur s'adresse au public pour la première fois, en français ! Attention, je ne dis pas que les groupes français de première partie sont nazes d'habitude mais là, franchement, l'anglais du chanteur est tellement impeccable (accent, prononciation…), qu’honnêtement j'ai cru que le groupe était anglais quoi. Je vous avoue que pour moi, ça rajoute encore un peu à l'intérêt que je porte pour ce groupe que je découvre pour la première fois ce soir-là. En termes de style musical, THE EARL GREY me fait beaucoup penser au groupe The Used à ses débuts (et personnellement j'adore ce groupe !). Il semblerait d'ailleurs que je sois une des seules personnes présentes dans la salle à ne pas encore connaître le groupe. En effet, à peu près au milieu de son set, le groupe a joué son single "We Are Young" déjà bien connu du public puisqu'une grande majorité en a chanter les paroles avec entrain. Côté scène, ça bouge pas mal. Le chanteur du groupe est une vraie pile électrique : il saute partout et se donne à fond, au point de finir dans la fosse avec le public (vous en avez déjà vu beaucoup vous des chanteurs de première partie qui finissent dans la fosse ? Moi pas en tout cas !). Je ne sais pas s'il est toujours comme ça sur scène mais, en tout cas, une chose est sûre : ce soir-là, il se sera bien dépensé ! Tellement en fait qu'à la fin de leur set, avant de remercier le public d'être venu, il nous avouera "Je suis mort, j'ai tout donné !". Il en a aussi profité pour nous signaler que le groupe serait au merch après le concert (même si, perso, je n'y ai trouvé que le guitariste).



Le deuxième groupe de la soirée était le duo anglais de BONES. Avec un style qui à première vue n'est franchement pas très élégant, les deux demoiselles montent sur scène accompagnées par leur batteur. Sur le coup, on se demande un peu dans quel traquenard on est tombé. Et puis la musique démarre et là, ça envoie du lourd en fait ! Sur un fond certes electro, les deux minettes nous en ont mis plein la gueule avec leurs guitares aux sons bien punk-rock. Avec des textes engagés, le plus souvent sur le sujet de la femme, comme dans le titre "Fat" ou encore "Girl Can't Play Guitar", les deux Anglaises n'ont eu aucun mal à conquérir le public présent, majoritairement composé d'adolescentes aux cheveux colorés (et de leurs pauvres parents qui ne voulaient pas laisser aller seules au concert !). Un peu plus tard dans la soirée, on retrouvera les deux demoiselles au merch avec leur batteur, visiblement prêt à tout pour vendre des EPs.



Vient alors l'heure du concert de PVRIS. Personnellement j'attendais ce concert avec impatience depuis quelques temps déjà. En bonne fan, je connaissais évidemment déjà tous les morceaux par cœur, en même temps, il faut dire c'est pas difficile : les paroles sont assez simples à retenir (et puis dans le genre, tous les titres de l'album sont des tubes parce qu'ils ont tous une proportion phénoménale à vous rester dans la tête, on fait pas mieux) et surtout elles sont audibles (pas besoin d'écouter 1000 fois les titres pour comprendre ce que dit la chanteuse, pas comme certains groupes dont, soyons honnêtes, on ne panera jamais plus deux mots à la suite, ce qui donne un beau yaourt lorsque l'on essaie de chantonner un de leurs titres). Et puis j'avais aussi envie de voir la jolie Lynn en vrai. Je me doutais bien que Lynn serait mise en avant pendant le concert puisque le groupe joue (presque) toute son image sur elle. Enfin, j'étais quand même loin du compte. Peu de lumière sur les autres membres, même le guitariste et le bassiste pourtant présents lors des interviews et sur les photos de comm', et le batteur, n'en parlons même pas, il était tellement loin sur scène que, depuis les quelques marches sur côté du bar, on ne le voyait même pas (et c'est bien dommage parce qu'après coup, j'ai vu une vidéo du concert dans laquelle il n'arrêtait pas de s'éclater à envoyer voler ses baguettes, ça devait être sympa à voir).
Sur le papier, on nous a vendu du rêve avec 1h30 de set annoncé pour PVRIS. Évidemment, le rêve et la réalité, ça fait deux en vrai (tout le monde le sait). En même temps, sachant que le groupe n'a que l'album "White Noise" à son actif et que celui-ci ne dure qu'une quarantaine de minutes, je vous avoue que dès le départ, j'avais trouvé l'annonce un peu louche mais bon, on y croît quand même, on se dit qu'il y aura peut-être du nouveau, de l'inédit. Que nenni. La seule différence avec l'album c'est le titre "You And I", extrait de la version deluxe (sortie bien après l’édition standard, merci pour ceux qui l'avait déjà achetée...) et déjà connue du public grâce au clip vidéo, et le morceau acoustique "Only Love". Donc forcément, les 1h30 de présence sur scène (même en leur accordant les 5 minutes avant le rappel), on en est quand même assez loin ! Côte son, faut dire ce qui est, "White Noise"comporte quand même pas mal de parties "electro" donc sur scène ça donne claviers et samples. Pour le coup, oui le son du concert est fidèle à celui de l'album. C'est pas compliqué en fait, on a l'impression d'entendre le CD passer en fond avec Lynn qui chante dessus. Je pense que ce qui contribue malheureusement à cette impression, c'est le fait qu'on ait si peu de visibilité sur les musiciens. Encore une fois, c'est dommage.



Niveau présence scénique, Lynn se défend pas mal, faut avouer. Elle bouge bien, échange avec les fans lorsqu'elle n'a pas sa guitare, allant même jusqu'à s'accroupir entre les retours pour toucher quelques mains. Ça se voit, Lynn aime le contact avec le public. Elle lui sourit, lui parle avec aisance, ponctuant ses chants de petits "hey", "hands up" ou encore "jump". Clairement, c'est elle qui dicte l'ambiance et le rythme du concert. Par exemple, sur le passage acoustique, à peu près en milieu de set, Lynn a demandé au public : "Light up the phones" pour créer une atmosphère douce et intimiste. Certes l'idée est cool mais perso, je trouve que c'est quand même mieux quand l’initiative vient directement du public (ce qui est le cas dans les ¾ des cas). Cependant, j'ai beaucoup apprécié ce qu'elle a fait sur "Holy", le morceau suivant dans la setlist, puisqu'après avoir demandé au public de sortir les téléphones et de les allumer, elle a demandé à ce que, le temps d'un morceau, tout le monde range son téléphone afin de partager un moment de communion unique et qui restera graver dans la mémoire des personnes présentes ce soir-là. Quelque part, j’espérais aussi que cette expérience montrerait aux plus jeunes que la meilleure façon d'apprécier un concert n'est pas le poing en l'air, téléphone à la main (surtout pour ceux qui sont derrière eux…). Manque de bol, à peine le titre fini, les téléphones font leur retour. Dommage.
Même si Lynn se donne sur scène, on sent malheureusement que le show est rodé et donc sans surprise. Peut-être serait-il temps pour le groupe de reprendre le chemin des studios ? C'est bête à dire car personnellement je n'ai découvert le groupe qu'après son premier passage à Paris, au O'Sullivans Backstage, et du coup j'étais contente qu'il revienne si vite en France. Je pense que le premier concert devait être bien meilleur, moins mécanique. Et je pense aussi que le concert de ce mardi aurait été meilleur à la Flèche d'Or, où il était initialement prévu. Je trouve cette salle plus sympa, la limite entre la scène et la fosse est vraiment infime et du coup les artistes sont vraiment super proches du public, tout de suite ça donne une autre ambiance. Enfin, j'ai un dernier regret. On n'a pas vraiment eu de salut de la part du groupe... Juste une rapide distribution de médiators et d'une unique setlist. J'aurais plus apprécié un vrai salut de la part de tout le groupe et voir les roadies filer ce qui traîne sur scène en fait, mais bon, c'est comme ça. Sinon c'était plutôt une bonne soirée dans l'ensemble.