Dernier jour de ce PPM Fest et une très bonne affiche encore, pour finir avec les mythiques SAXON ! Vu ce qu'on a vécu les deux jours précédents, je m'attends à passer une très bonne journée sachant que les vétérans anglais amèneront un public en masse.

EXISTANCE est le second vainqueur du Metal Battle Alliance. Dur de commencer la journée avec un groupe comme ça ! Ils développent tellement d'énergie que je crois que tout le monde n'a pas pu suivre de si bon matin et avec déjà deux jours de festival dans les pattes. On ne peut pas leur reprocher d'y aller à fond avec un chanteur visiblement très à l'aise avec le public. Des montées dans les aigus qui peuvent donner le vertige. Une très bonne surprise que ce groupe qui nous fais retourner en plein milieu des années 80 avec son heavy efficace. Par contre au-delà de l'énergie qu'ils déploient et des autres qualités, les Français manquent quand même d'une dose de mélodie et de puissance. Avec le temps ça devrait venir, en tout cas il faudra garder une oreille sur eux…

Les Grenoblois d'AMONSETHIS nous emmènent tout droit direction l'Egypte ! Dans un style beaucoup moins heavy et plus progressif savent se détacher de la concurrence, son mélange de soli, d'ambiance égyptienne tape dans le mille avec des musiciens de talent. Le chanteur Julien Tournoud arrive sur scène avec un masque lui donnant l'air de sortir tout droit de cette 7ème dynastie qu'ils affectionnent tant. Il est bien à l'aise avec nous, on apprend que le deuxième album du groupe "The Final Struggle" sort d'ici quelques jours, à voir ce que ça donne. Le dernier titre "Pharaoh's Army" nous laisse une bonne impression. Un groupe fort sympathique mais qui gagnerait à développer une ambiance vraiment égyptienne pour me convaincre totalement. Mais un bel univers et à revoir !

On enchaîne avec FIREFORCE, ces gars-là sont bien armés ! Ils sortent l'artillerie lourde avec des titres dans la pure tradition du heavy allemand comme l'a fait Accept pour ne citer que les maîtres. Un peu surfait c'est sûr mais ça colle bien à la musique du groupe qui se veut 100% testostérone. Le commando belge veut en découdre et montre bien sa motivation. Encore une belle révélation sur scène. On débute décidément très fort cette dernière journée du PPM Fest ! "Fire Fucking Force" plutôt bien résumé !

Setlist : 1."Coastal Battery", 2."The Only Way", 3."Words Of Hatred", 4."Thunder Will Roll", 5."1302 BFF", 6."Born To Play Metal".

Avec SUNBURST, on retrouve un côté plus lyrique du power, des solos endiablés, bref le cœur de ce festival. Ils nous proposent un set cohérent et puissant. Cependant on n'en profite pas pleinement car le son met trop en avant la batterie et la basse au détriment de la guitare. C'est d'autant plus dommage que de ce côté-là on n'a pas affaire à guitariste du dimanche. Mais c'est globalement très sympa comme groupe.

Setlist : 1.Intro, 2."Remedy Of My Heart", 3."Symbol Of Life", 4."Dementia", 5."Break The Core", 6."Beyond The Darkest Sun", 7."Forevermore", 8."Reincarnation", 9."Out Of The World".

Le groupe RAVENSCRY a l'avantage du chant féminin pour se démarquer du reste de l'affiche. Giulia Stefani amène un peu de fraîcheur. Il faut 3 ou 4 morceaux pour que ça prenne mais ça passe bien mais rien d'exceptionnel. Ce n'est pourtant pas les talents de musiciens qu'il faut remettre en cause parce que de ce côté-là il n'y a rien à redire c'est simplement que ça ne prend pas. Les interventions de Giulia ne font pas mouche, surtout celles pour la promo du groupe… Un temps mort pour moi mais rien de bien catastrophique non plus.

Des groupes originaires d'Andorre sont assez rares, PERSEFONE est pourtant des nôtres en ce dimanche. On fait un virage à 180° en direction du death, metalcore, enfin tout ce qui a priori s'éloigne de l'ensemble de l'affiche. Je me suis quand même bien poilé avec ce groupe. C'est un groupe surprenant qui prend bien aux tripes, ce n'est pas ma tasse de thé néanmoins j'avoue qu'ils en imposent autant dans le son que le visuellement. On a le droit à un medley Star Wars qui nous emmène jusqu'à la cantina de Mos Esley, impensable mais énorme ! Pour ce qui est de leur propre matériel, ils restent globalement dans les classiques du genre mais avec des touches progressives, ce qui fait que ça intéresse le public bien plus que si c'était un groupe lambda. Encore un groupe qui aura marqué des points !

Un nouveau demi-tour avec DRAGONLAND puisqu'on retourne au power pur souche. Et là quelle claque encore ! Du power / speed comme je l'aime, la force du dragon est sur scène ! Rien de surprenant lorsque l'on voit l'enthousiasme du public, le groupe se donne à fond et nous donne une bonne leçon avec des riffs survoltés, un chant excellent, j'aime vraiment beaucoup. Pendant "Contact", le chanteur Jonas Heidgert ira même dans le public pour chanter avant de revenir en se faisant porter par le public tout en chantant évidemment sinon ce n'est pas drôle. Par contre quand il parle suédois, on ne comprend évidemment rien… Le final est surpuissant et conclut avec brio ce concert qui aura ravi les nombreux fans présents !

On change une nouvelle fois de style en retournant du côté de la scène Alpha. VANDEN PLAS est clairement orienté prog. Quand je vois l'orgue Hammond, je me dis que les bases sont posées. Après l'habit ne fait pas le moine mais à voir la qualité des groupes de l'affiche, on se dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu et c'est le cas une nouvelle fois. Clairement c'est moins accessible que ce qu'on a pu écouter juste avant avec DRAGONLAND mais c'est de très bonne facture, "Vision Two – The Black Night" issu du prochain album en convaincra sûrement plus d'un, si l'album est à l'image de ce morceau ça promet ! Le dernier titre est une petite pépite, "Holes In The Sky" ! Mais bon encore faut-il aimer ce genre musical.

Setlist : 1."Postcard To God", 2."Frequency", 3."Vision Two – The Black Night", 4."Vision Three - Godmaker", 5."Far Off Grace", 6."Holes In The Sky".

MAYAN débarque sur la scène Oméga, avec neuf membres au sein du groupe si j'ai bien compté, ça commence à faire du monde, heureusement ils ne sont pas tous présents en même temps. Là on part du côté symphonique et cet ensemble de vocalistes apportent des tessitures plus qu'agréables. "We gonna play an happy song ! Human Sacrifice", c'est clair que ça va être gai ! C'est clairement un groupe qui vaut le détour et qui sera sûrement un des meilleurs de la journée, il y a de quoi s'y perdre quand on voit tout le monde mais c'est un groupe vraiment talentueux. Le son est propre et met bien en valeur leurs morceaux pour le moins sophistiqués. Henning Basse un des chanteurs officie aussi dans... Epysode, ils sont partout ! Une perle supplémentaire !

FATES WARNING arrive ensuite. Pour le côté vétéran du progressif, nous voilà servis ! Un groupe incontournable pour les fans du genre surtout qu'il se fait assez rare par chez nous. Une raison de plus d'en profiter même si je ne suis pas accro à ce groupe il faut bien reconnaître que la formation du Connecticut est au sommet et le prouve sans réelle difficulté. Visuellement, ce n'est pas époustouflant mais au niveau sonore ça envoie la sauce ! Et encore un groupe qui se fait visiblement plaisir sur scène. Plaisir partagé !

Setlist : 1."One Thousand Fires", 2."One", 3."Life In Still Water", 4."A Pleasant Shade Of Gray, Part III", 5."A Pleasant Shade Of Gray, Part VI", 6."Point Of View", 7."Firefly", 8."Through Different Eyes", 9."Monument".

On enchaîne avec FINNTROLL, c'est sûrement un des groupes les plus attendus du week-end à voir l'engouement du public ! Ce n'est pas moi qui vais dire le contraire, surtout après la grosse claque que j'avais pris à Lyon il y a quelques mois. Les Finlandais aux oreilles pointues savent y faire en matière de metal sombre, festif et folklorique. Comme si c'était nécessaire de le préciser, Mathias Lillmåns lâche "We really like mosh pit !" autant dire que ça part en vrille presque instantanément ! Du grand FINNTROLL et du grand n'importe quoi dans la fosse ! On ne compte plus les slams et les pogos. Certains dans le pit ne s'y attendaient visiblement pas et même dans les sécus ! La setlist rassemble tous leurs classiques sans réelle surprise mais on est là pour en prendre plein la poire et ça c'est totalement réussi. Quand on voit toute cette bande de trolls, on comprend bien qu'ils s'éclatent autant que nous tout en jouant hyper carré. On finit le set sur un putain de circle pit ! Des bénévoles qui slamment, qui pogottent, en voilà qui savent en profiter ! Un des meilleurs groupes de folk metal, assurément ! Et un des meilleurs moments du festival.

THERION doit difficilement prendre la relève, dans un style bien différent et quand même bien moins festif. On est plutôt dans le genre théâtral, chacune des chansons est comme un acte d'une pièce de théâtre. Mais du théâtre bourrin quand même, faut pas déconner ! Il manquerait juste le décor. Avec une troupe pareille, cependant, je ne me fais pas trop de souci pour qu'ils relèvent le défi, plutôt bien réussi d'ailleurs. C'est inhabituel, impressionnant et sans équivalent dans la sphère metal. C'est d'autant plus flagrant quant à la qualité des compositions interprétées avec brio. J'avais un peu peur du rendu live de ce groupe mais il ne déroge pas à sa réputation. La reprise "Poupée De Cire, Poupée De Son" est surprenante, encore plus que sur album. Le temps passe bien vite tant ce groupe sait être captivant.

Setlist : 1."The Rise Of Sodom And Gomorrah", 2."Invocation Of Naamah", 3."Overture", 4."End Of The Dynasty", 5."Who's Your God", 6."Onda Toner", 7."Sad End", 8."Ginnungagap", 9."Son Of The Sun", 10."Gothic Kabbalah", 11."Wine Of Aluqah", 12."Flesh Of The Gods", 13."Muspelheim", 14."Son Of The Staves of Time", 15."Poupée De Cire, Poupée De Son" (France Gall cover), 16."To Mega Therion", 17."The Khlysti Evangelist".

SAXON part en croisade sur ces terres belges, terrain conquis dès leur arrivée. Nous voilà déjà au dernier groupe de ce cru 2014 du PPM Fest ! Certains se diront sûrement que les Anglais feraient mieux de raccrocher, qu'on les a déjà assez vus. J'ai envie de dire NON ! C'est un des rares groupes qui sait nous en mettre plein la vue après autant d'années. Un peu comme l'a fait Rage hier soir. La preuve, avec "Sacrifice", titre éponyme de leur dernier album, on commence sur des chapeaux de roues. Un concert qui prouve la grande forme de groupe qui calmerait plus d'un groupe actuel. A voir la setlist qu'ils nous déroulent, que dire ? Que du très très lourd, du classique, du monumental, de l'incontournable ! Le titre "Broken Heroes" tombe à pic en ce centenaire de la première guerre Mondiale comme nous le fait remarquer le maître de cérémonie Biff Byford. Il blague même en nous demandant "Fast song ? Crazy guys !" avec le morceau "To Hell Back Again". Décidément ils ne font pas dans la demi-mesure ! Je ne pensais pas être autant impressionné par ce groupe, du très grand SAXON ! Quelle que soit la clé de leur longévité, c'est impressionnant. La bonne humeur des Anglais est débordante et est contagieuse ! Dans le public on peut voir que tout le monde a le sourire jusqu'aux oreilles et on ne perd pas une seule miette jusqu'au dernier instant. Il y a bien quelques pogos mais l'immense majorité écoute religieusement cette démonstration de musique. Grandiose !

Setlist : 1."Sacrifice", 2."Power And The Glory", 3."Heavy Metal Thunder", 4."Battalions Of Steel", 5."Broken Heroes", 6."Solid Ball Of Rock", 7."To Hell And Back Again", 8."Crusader", 9."Hammer Of The Gods", 10."20,000 Ft", 11."Night Of The Wolf", 12."Strong Arm Of The Law", 13."Wheels Of Steel".
Rappel : 14."Denim And Leather", 15."Princess Of The Night".

Toutes les bonnes choses ont une fin et cette quatrième édition du PPM Fest s'est très bien déroulée même si l'affluence n'était pas aussi importante que ce qu'on aurait pu espérer et qu'il y a quelques améliorations à apporter, on voit bien que c'est un festival qui a de l'avenir, à faire attention cependant à ne pas prendre trop de risques pour ne pas chuter. Je suis bien content de trouver un festival dans lequel la grande majorité des groupes correspond à ce que j'aime et où j'ai peu de chance de retrouver des groupes de styles trop "extrêmes". Vivement l'année prochaine !