La review

PERIPHERY + THE CONTORTIONIST + DESTRAGE
Le Trabendo - Paris
21/05/17


Review rédigée par Laura K.


Ce Dimanche 21 Mai, c'est le groupe américain PERIPHERY qui nous donnait rendez-vous au Trabendo. Ce sont les membres de DESTRAGE qui ont ouvert la soirée et ils ont parfaitement rempli leur rôle de première partie.



Le groupe italien tout en entier est animé d'une énergie contagieuse portée à merveille par leur metalcore. La fosse commence à gentiment s'agiter et acclame DESTRAGE après chaque morceau et c'est mérité. La musique du groupe est vraiment sympa, le chanteur, Paolo Colavolpe, se donne du mal pour assurer un contact quasi permanent avec le public et malgré le fait que la scène du Trabendo, réduite de moitié pendant le passage des premières parties, soit de fait assez étroite, les membres du groupe parviennent tout de même à fournir un jeu de scène dynamique. Surtout le guitariste, Matteo Di Gioia, qui ne tient pas en place et qui fait des petits bons de cabris à peu près tout le temps et pas que sur la scène d'ailleurs puisqu'il n'aura pas manqué d'envahir également le caisson de basse qui se trouvait juste devant lui. Le concert se termine après une petite demi-heure de set et Paolo et Matteo en profitent pour venir serrer quelques mains avant de quitter la scène. Personnellement j'aurais apprécié que DESTRAGE joue plus longtemps et en deuxième position sur le running order, et vu la clameur qu'a reçue le groupe je ne pense sérieusement pas être la seule.



Les suivants à investir la scène furent les Américains de THE CONTORTIONIST. Je vais être cash avec vous, je n'ai pas aimé leur prestation et je n'ai visiblement pas été la seule. Le groupe a passé tout son set à jouer à contre-jour et n'a fait part d'aucune volonté à donner vie à un quelconque jeu de scène, offrant au public la vision de simples ombres quasi immobiles. Déjà sur le plan visuel, c'est raté. Ça l'est encore plus quand il ne semble y a aucune sorte de communication, y compris entre les musiciens du groupe, un peu à l'image du chanteur qui reste seul dans sa bulle : pas d'échanges verbeux avec le public, presque pas de regards. Forcément, aucune complicité ne se noue avec le public. Il n'y aurait eu personne dans la salle durant leur set que cela aurait été pareil. Il n'y a plus d'ambiance dans la fosse. On attend simplement que ça se termine. C'est après une bonne demi-heure qui nous a paru bien longue que le groupe quitte enfin la scène.



Le moment que nous attendions tous arrive enfin, il est l'heure pour PERIPHERY de prendre pleinement possession de la scène du Trabendo qui a retrouvé toute son amplitude. J'ai été un peu surprise au début de ne voir que cinq des six musiciens qui composent le groupe monter sur scène. Ce concert étant la première prestation de PERIPHERY à laquelle j'assistais, j'ignorais encore à l'époque que le bassiste, Adam "Nolly" Getgood, ne prenait (presque) jamais part aux tournées du groupe. Les autres membres de PERIPHERY ont fait le choix de ne pas engager de musicien de session pour ne pas risquer de briser l'alchimie que le groupe expérimente en studio. C'est un choix qui se respecte. Durant les tournées, c'est donc une bande son pré-enregistrée qui tourne, ce qui impose aux musiciens du groupe de jouer avec une rigueur sans failles. Mais, on n'en doute pas, c'est un défi largement à la hauteur du talent de ces professionnels du metal progressif.
S'il y a bien autre chose que j'ai repéré dès le début du show, ce sont les spots qui sont maintenant disposés un peu partout sur la scène. Le groupe se déplace avec son propre jeu de lumières et ça donne tout de suite un spectacle travaillé et visuellement au top. Ça colle bien à l'idée très technique et maîtrisée que l'on se fait du groupe. Ce qui en revanche fait un peu tâche dans le paysage ce soir-là, c'est la tenue du chanteur, Spencer Sotelo : bonnet jersey, t-shirt décontracté, jogging bermuda et espadrilles. Il est passé où l'esprit metal dans tout ça ? On n'est pas à la plage, hein. Je peux comprendre que les mecs aient envie de s'habiller léger pendant la journée mais bon, certaines personnes font le déplacement d'assez loin pour assister au concert alors la moindre des choses serait quand même d'avoir une tenue de scène en adéquation avec la musique que l'on propose quoi ! Bon après, on lui pardonne quand même un peu son écart vestimentaire en se disant que de toute façon, PERIPHERY ne fait pas partie de ces groupes qui jouent toute leur image sur leur chanteur (et pourtant la voix de Spencer fait partie de celles que l'on retient lorsqu'on les entend). Il est clair que l'attraction principale du groupe c'est son atypique trio de guitaristes et cette particularité sert bien le groupe en live puisque chacun des guitaristes a son propre style et ses attitudes, ce qui donne un spectacle vraiment intéressant. Dans la fosse, ça pogote, ça slamme et ça chante. L'ambiance est revenue, plus chaude encore que pendant le passage sur scène de DESTRAGE. Une grande partie des morceaux joués ce soir-là a été reprise en choeur par les fans venus en nombre au Trabendo. Il faut dire aussi que niveau compositions, le set qu'a interprété le groupe bénéficiait d'une bonne alternance entre les titres qui envoient et les morceaux plus techniques, ce qui a permis de contenter tout le monde. Le moment le plus marquant du concert aura sûrement été le solo (ou devrais-je dire trio ?) de guitares pour deux raisons. La première, c'est évidemment que Misha, Jake et Mark nous en ont mis plein la vue. La seconde nous vient du public qui a essayé de taper dans ses mains en rythme pour accompagner le trio mais qui a clairement échoué, ce qui nous a valu un amusant commentaire de la part de Jake : "I'm the boss of the tempo".
C'est après une heure de set seulement que le groupe a tiré sa révérence, de manière un peu rude. Les trois guitaristes ont bien lancé leurs médiators au public avant de partir mais le batteur, Matt Halpern, et plus choquant encore le chanteur, ont carrément filé à l'anglaise ! À peine le dernier morceau terminé, ils se sont éclipsé en douce. Pas de salut et donc encore moins de photos avec le public. Rien ! C'est pas super respectueux des fans à mon sens mais bon. J'ai quand même eu la bonne surprise de voir Jake revenir pendant que l'équipe de la salle et les roadies démontaient la scène. Il a pris le temps de faire quelques photos et d'échanger un peu avec les fans, c'était cool de sa part. Je regrette seulement que les autres membres du groupe ne se soient pas un peu plus inspirés de son attitude. Dans l'ensemble, c'était une bonne soirée.

Setlist : "Black Minute", "Stranger Things", "The News", "Marigold", "Remain Indoors", "Prayer", "Bad Thing", "Flatline", "Memento", "Psychosphere", "Price Is Wrong", "Masamune", "Lune".