La review

PARKWAY DRIVE + WE CAME AS ROMANS + MEMPHIS MAY FIRE + LIKE MOTHS TO FLAMES
Le Bataclan - Paris
17/11/2013


Review rédigée par Byclown


Soirée sold out, rien que ça, pour le retour des Australiens de PARKWAY DRIVE et leur musique pour "coreux à mèche", à l’occasion du "Vans Of The Wall Tour". Pour épauler ces braves au sourire bright, rien de moins que WE CAME AS ROMANS, qui vient défendre leur nouvel album, MEMPHIS MAY FIRE, bien connu dans le milieu, et enfin LIKE MOTHS TO FLAME, groupe totalement inconnu à mes oreilles. Ca va mosher sévère ce soir dans le pit de ce Bataclan offert aux gamins entre 16 et 20 ans, tout de tatouages, piercings et casquettes vintage vêtus. Evidemment, pas de crash barrière, pas de pit photographe, et je sais d’ores et déjà que je vais prendre cher pour vous ramener quelques beaux clichés. Première constatation en arrivant sur les lieux, avant même de pénétrer dans l’enceinte : le service de sécurité est d’une bêtise procédurière quasi bovine ! Pas d’accès rapide pour les gens de la presse, obligé de se faire refouler et de faire la queue "comme tout le monde" pour "contrôle des sacs obligatoires", ce qui me fait perdre 10 minutes puisque la queue s’étend sur une centaine de mètres. Evidemment, enfin arrivé devant les vigiles, on me laisse rentrer comme dans un moulin, sans aucun contrôle de sac ! En gros, ces chers gorilles à gros bras auront décidé de faire du délit de fasciés et de profiter de leur position privilégiée fort précaire en faisant preuve d’un manque de professionnalisme flagrant… Il faudra composer par la suite, avec ces mêmes braves, à une lenteur incroyable pour faire rentrer les gens par vague de 20 dans la salle de concert. Résultat des courses, à 19h30, à la fin de LIKE MOTHS TO FLAMES, des gens attendent encore pour rentrer ! Sympa pour les petits coreux qui ont cassé leur tirelire pour se payer le billet et qui se voient amputés de 30 minutes de concert et d’un groupe entier, le tout dans un froid glacial.

Bref, intéressons-nous un peu plus à la musique, dans l’espoir que celle-ci nous délivre une prestation un peu moins pathétique qu’à l’extérieur. On commence donc avec LIKE MOTHS TO FLAMES, dans un Bataclan pas encore rempli et qui se divise clairement en deux espaces : le pit, très chargé sur le devant avec des énervés au milieu, venus pour en découdre peu importe le groupe, et l’espace bar totalement saturé. Entre les deux, absolument rien ! Bizarre de voir que les gens, massés en fond de salle, attendent de se faire pousser par les nouveaux arrivants pour daigner prendre possession de la fosse (de toute façon, le concert étant sold out, le moment arrivera assez rapidement où tout le monde sera serré, peu importe l’endroit !). Il en faut plus pour décontenancer nos amis de LIKE MOTHS TO FLAMES, brave quintette de metalcore américain venu tout droit de l’Ohio, région chère au cœur de nos amis de Slipknot, qui viennent ce soir défendre leur dernier opus sorti cet année, "An Eye For An Eye".Totalement inconnu à mes oreilles, j’attends de voir avec impatience ce que ce groupe a dans les tripes et je dois dire qu’a part le jeu de scène correct et le son a peu près bon j’ai été fort déçu. Commençons par les éclairages, vraiment mauvais il faut le dire, et typique d’une génération de types qui relèguent au second l’art de l’éclairage au profit des singeries sur scène pour captiver l’auditoire. Peu de couleurs ou alors dominantes de vert ou de rouge (toujours de très mauvais goût, quelque soit la configuration), parfois faiblardes parfois aveuglantes, bref, rien n’est fait sur ce point pour servir la musique. Intéressons nous donc à la musique.
Je reconnais ne pas aimer du tout ce que j’entends, question de goût et d’expérience (à force de chroniquer des dizaines d’albums tous les ans, je finis par avoir l’oreille aussi aiguisée que mon sens critique et ré-entendre pour la énième fois un style déjà usé jusqu’a la corde ne m’enchante guère), tant la musique est pauvre, sans surprise ni saveur, avec des breakdown en palm mute déjà trop entendus avec des groupes comme Emmure, des passages trop estampillés metalcore "jeunes", bref, pas ma came, même si je reconnais volontiers que les garçons se donnent à fond sur scène et n’hésitent pas à demander à la foule de se rapprocher et de se bouger. En analysant un peu les réactions de la foule, je comprends que, pour eux aussi, la mayonnaise a eu du mal à prendre (sauf chez les plus énervés des coreux qui se mettraient bien volontiers sur la tronche entre eux dans le pit même sur du Annie Cordy), déjà car ce n’est pas ce groupe là qui est attendu (les 3 autres le sont davantage, ce n’est pas que le luxe de PARKWAY DRIVE), ensuite car le manque d originalité de leur musique n’aura pas réussi a séduire une population fan du genre et, forcement, un peu plus exigeante, un peu comme je le suis.

Setlist : "The Worst In Me", "I Solemnly Swear", "Learn Your Place", "GNF", "Lord Of Bones", "You Won’t Be Missed".



Dès l’arrivée de MEMPHIS MAY FIRE, on sent tout de suite que la foule est bien au fait des activités du combo. A en juger par les t-shirts de nos jeunes amis dans le pit, je comprends que ça risque de bastonner très fort !! Pour ceux qui n’auraient pas eu assez de metalcore avec les LIKE MOTHS TO FLAMES, le gavage va pouvoir continuer avec les 5 garçons lookés de Dallas TX (l’univers impitoyable je sais…) qui vont faire la part belle à "Challenger", leur nouvel album et, également, devoir prouver qu’ils sont toujours là malgré le départ de Ryan Bentley, guitariste et membre fondateur du groupe. La responsabilité incombe maintenant à Anthony Sepe, membre fondateur de Decoder, de manier avec talent la guitare du groupe aux côté de Kellen Mc Gregor, la tête pensante de la formation. Dès le premier morceau je constate avec satisfaction que le nouveau venu n’est pas mis en arrière comme un simple "employé au rabais" du groupe mais bien comme un membre à part entière à qui on laisse le chant libre pour faire son trou confortable. Au-delà de ça, la prestation, les éclairages et le son restent sensiblement les mêmes que le groupe d’avant, la qualité musicale en plus (bon, honnêtement je n’apprécie pas non plus ce groupe mais je constate que dans la foule, la réponse est plus positive). Sur la grosse demi-heure de jeu, et les 6 titres joués, seuls deux seront issus de leur premier album, la parité non respectée prouvant que le groupe plante le clou sur son nouveau style de jeu et son nouveau line-up. Au-delà du coté promo, je pense que le groupe fait le nécessaire pour tourner une page.  "Alive In The Light", titre d’ouverture du set et deuxième titre de "Challenger" vient enflammer le pit qui a eu le temps de s’échauffer sur le précédent groupe. Alors que la salle est clairement bien remplie, les timides du bar se sont mêlés au plus énervés du circle pit et tout le monde saute joyeusement sous le commandement du chanteur. La prestation est très pro, rien à redire là-dessus.

Setlist : "Alive In The Lights", "The Victim", "The Sinner", "Vices", "Legacy", "Prove Me Right".



Nouvelle sensation du moment, attendue ce soir par pas mal de monde, WE CAME AS ROMANS arrive sur une scène relativement épurée sans son chanteur "clean" pour gratifier ses fans de leur dernier album dont le titre "Tracking Back Roots" est aussi la chanson éponyme d’ouverture du set. Je précise, avant de me lancer dans une diatribe enflammée qui fera surement de moi un "hater" aux yeux des plus stupides coreux (oui car, dans ce milieu, celui qui ne lèche pas les pompes de tous les groupes en disant que c’est génial de s’habiller comme un mannequin de chez Yoji Yamamoto avec des tatoos jusqu’au front quand on a 20 piges est forcément un "hater", comprenez par là un rageux), que je n’apprécie absolument pas la musique de ce groupe. Là encore, je ne dis pas que c’est "mauvais", juste que je n’aime pas. Histoire de me faire une idée différente de la chose j’assiste tout de même à leur set, n’en déplaise à mes oreilles, pour juger des qualités scéniques dont le label Century Media fait grand bruit. Une déception de plus à mon actif les concernant : ce qui se passe sur scène est nul, affligeant, malgré l’évidente joie des musiciens de jouer sur scène. Je ne sais pas vraiment ce qui m’a le plus déplut : est ce l’inutilité du chanteur "clean" qui ne sert pas à grand-chose sachant que le "screamer" chante lui aussi en voix claire de temps en temps et qu’il se débrouille plutôt bien (donc pourquoi prendre un second chanteur si ce n’est pour remplir un peu plus le stage et faire oublier aux gens qu’on n‘a pas une once de charisme…) ? Sont-ce les interventions pathétiques des chanteurs pour faire bouger la foule, digne d’un club mec pour teenagers (demander de sauter, de taper dans les mains, de chanter, quasiment à chaque titre… c’est un cours de fitness, de confiance en soi, d’aqua poney ou c’est un concert de metal ?). Pour ajouter à ma douleur, les éclairages sont, comme pour les deux groupes précédents, vraiment insuffisants et j’ai grand peine à réaliser des clichés corrects. Bref, passons une fois de plus cet instant de peine qui alourdi mon cœur de trentenaire qui, en ce genre d’événement, se sent bien vieux…

Setlist : "Tracing Back Roots", "Ghosts", "Fade Away", "Mis/Understanding", "Glad You Came" (The Wanted cover), "Road That Don’t End And Views That Never Cease", "Present , Future And Past", "Hope", "To Plant A Seed".



Enorme changement de plateau pour PARKWAY DRIVE, arrivée massive de setlight, ce qui me fait sourire car je sens que, niveau photo, je vais me gaver, malgré le mosh pit et les slammeurs qui vont me déplacer quelques vertèbres (eh oui, pas de crash barrière). Arrivée sous une hystérie collective bien prévisible car déjà, à leur dernier passage parisien, nos beaux surfeurs avaient réuni les foules. Début de set sur "Dark Days" rien que ça !! Je vous laisse donc imaginer l’ambiance dans ce Bataclan plein à craquer en entendant les premières notes de ce hit du groupe ! Le combo dispose de tellement de chansons excellentes que ce n’est pour eux pas une grande perte que de commencer par ce titre phare pour se mettre la foule dans la poche de suite. Comme si cela ne suffisait, le combo enchaîne tout de suite avec "Sleepwalker", là encore un hit, et ensuite "Karma" ! L’ambiance est au top après ces 3 morceaux qui comptent parmi les tubes de PARKWAY DRIVE, le pit est en folie, les épaules se touchent, pleines de sueur, les crowsurfing s’enchaînent à un rythme effréné. Nul doute, tout le monde est bien dans le concert !! Comme je le pressentais, le setlight est monstrueux et balance de la couleur partout, le son lui aussi est aux petits oignons et chaque minute de jeu est un régal ! Winston, le chanteur, nous laisse quelques secondes pour récupérer de ce trio infernal en nous disant bonsoir et nous remet une petite couche avec "Home Is For The Heartless", "Idols And Anchors" et "Boneyard" qui remportent un succès un peu moindre mais qui font le job. Les interventions du groupe se font courtes car ce soir, le temps de jeu est à peine d’une heure donc pas le temps de raconter sa vie si on veut aller au bout du set dans les meilleures conditions (pour la petite histoire, quand même, le guitariste du groupe aime à passer ses vacances en Corse, où il était d’ailleurs cet été et où l’un de mes confrères l’a interviewé pour le compte de Corse Matin, ce qui est plutôt significatif).
Deuxième partie de set, toujours aussi bien éclairée, avec une scène envahie par les jeunes, sous le regard complice des musiciens, avec "The River" qui reçoit un excellent accueil, "Swing" et "Romance Is Dead" qui, même s’ils enjouent la foule, passent, à mon sens en tout cas, trop inaperçus par rapport au début de set incroyable. De manière quasi previsible, à l’annonce de la dernière chanson, à 50 minutes de jeu, "Deliver Me", là encore un titre extra, vient nous enflammer du premier au dernier rang (et même dans les gradins d’où certains ont failli tomber ! Les lumières s’éteignent, la musique s’arrête, le groupe part, mais les cris de la foule, eux, subsistent avec ardeur car tout le monde sait bien que PARKWAY DRIVE va revenir pour le rappel, le grand final et effectivement, après seulement 2 minutes, le combo retourne sur scène sous les vivas pour nous achever avec "Wild Eyes" enchainé avec "Carrion" ! Pfffff, énorme prestation de cette formation pionnière dans son style, référence depuis maintenant des années pour bon nombre de jeunes groupes à mèche, qui a su une fois de plus enflammer un public dans une salle sold out et qui, personnellement, m’a totalement fait oublier la débâcle du dernier Hellfest (due au fait que le groupe s’est fait voler son matériel l’avant-veille du show et qu’il a dû se faire prêter le dit matériel par un groupe de potes jouant le même jour). Vivement leur retour l’année prochaine !

Setlist : "Dark Days", "Sleepwalker""Karma", "Home Is For The Heartless", "Idols And Anchors", "Boneyard", "The River", "Swing""Romance Is Dead""Deliver Me", "Wild Eyes", "Carrion".

Photos tirées de : www.byclown.com