Ce soir, Access Live nous fait le plaisir d'accueillir les Suédois de PAIN OF SALVATION au Ninkasi Kao dans le cadre de la tournée pour leur nouvel album, "In The Passing Light of Day". Ils seront, pour l'occasion, accompagnés par leurs compatriotes de PORT NOIR.

Suite à un petit contre-temps, j'arrive au concert avec un peu de retard. Si bien que je ne pourrai voir que les trois derniers morceaux de PORT NOIR. J'avais eu l'occasion de chroniquer le dernier album du groupe qui, malgré ses qualités évidentes, avait fini par m'agacer en raison d'un chant trop répétitivement plaintif. Visuellement, le format trio basse / guitare / batterie s'adapte très bien au petit espace scénique dont le groupe dispose. En effet, le matériel de PAIN OF SALVATION encombre presque la moitié du plateau. Musicalement, le post-metal sombre et mélancolique des Suédois fonctionne bien. On aimerait presque que le son soit plus fort pour être encore mieux happé par leur musique. Moins en avant que dans l'album, la voix claire du bassiste chanteur Love Andersson n'est pas du tout dérangeante et se marie très bien avec celle du guitariste Andreas Hollstrand qui assure les chœurs. Au centre de la scène, le batteur Andreas Wiberg attire particulièrement l'attention par sa frappe ample et musclée. On aurait presque l'impression de le voir manipuler des matraques plutôt que des baguettes ! Certes, je n'ai pas vu grand-chose de leur prestation mais le public semble avoir bien apprécié le show et j'espère avoir l'occasion de me rattraper lors de leur prochain passage.

C'est devant une salle bien remplie que PAIN OF SALVATION fait son entrée en scène. Suite aux graves soucis de santé qui ont menacé la vie du leader du groupe Daniel Gildenlöw, on sent les spectateurs ravis et impatients de revoir le groupe sur scène. Le début du concert sera consacré aux nouveaux morceaux avec trois longs titre de l'album "In The Passing Light Of Day" qui parle justement des épreuves traversées par le chanteur sur son lit d'hôpital. Le son est très bon et le groupe parfaitement en place. On appréciera tout particulièrement le fait que chaque musicien dispose d'un micro et participe aux chœurs. Le deuxième guitariste, le très androgyne Ragnar Zolberg, assurera même certaines parties de chant principal, faisant ainsi office de second frontman. Entre les morceaux, ce sera tout de même Daniel Gildenlöw qui assurera la communication avec le public, faisant preuve d'une grande sympathie et de pas mal d'humour. Ses adresses au public seront d'ailleurs ponctuées par les interventions du français de la bande, le batteur Léo Margarit.

Outre le nouvel opus, le groupe mettra tout particulièrement à l'honneur l'album "Remedy Lane" avec trois longs morceaux joués en milieu de set. On aura aussi droit à deux classiques avec le très rock'n'roll "Linoleum" et le magnifique "Ashes" qui m'aura fait dressé le poil. Il faut dire que la musique de ces Suédois ne manque pas d'émotion et, en entendant les morceaux en live, je me rends compte à quel point j'aurais dû me pencher davantage sur les textes du groupes. Je relèverai cependant chez eux un travers commun à pas mal de groupe de prog qui consiste à proposer des morceaux à rallonge avec des parties parfois inutilement sinueuses et complexes d'un point de vue rythmique et mélodique. Certes, ces passages plus techniques permettent d'apporter du relief par rapport aux passages plus dépouillés et centrés sur l'émotion, mais ils sont aussi parfois déstabilisants et manquent d'égarer l'auditeur. Après être revenu sur le nouvel album, on aura droit au morceau "The Physics Of Gridlock" qui se termine par un long couplet en français. Le concert s'achève finalement sur le long titre éponyme du dernier opus "The Passing Light Of Day" qui clôture la prestation des Suédois tout en émotion. Au final, on pourra vraiment dire que Daniel Gildenlöw et sa bande nous auront offert un très beau spectacle ce soir.

Setlist : "Full Throttle Tribe", "Reasons", "Meaningless", "Linoleum", "A Trace Of Blood", "Rope Ends", "Beyond The Pale", "Ashes", "Silent Gold", "On A Tuesday", "The Physics Of Gridlock", "The Passing Light Of Day".

Un concert qui se termine vraiment de bonne heure pour un vendredi soir, si bien qu'on se demande pourquoi la première partie a été aussi courte. On pourra cependant dire que la soirée a vraiment été une réussite et on ressortira de la salle en ayant fait le plein d'émotions. Merci aux groupes, aux techniciens et à Access Live pour ce très beau concert !

Photos tirées de : www.jeregirard.wixsite.com/jeremygphotographe