La review

PAIN + CORRODED + SAWTHIS
Le Petit Bain - Paris
27/10/17


Review rédigée par Matthieu


Alors que le temps est gris, que le vent se fait discret et que la mer est calme, c’est encore une fois au Petit Bain que je me rends. L’an passé, PAIN avait manqué de faire chavirer le bateau, et ils vont retenter leur chance un an après, jour pour jour. Cette fois, ils sont accompagnés de leurs compatriotes de CORRODED et des Italiens de SAWTHIS. On retourne à la maison.



Après l’ouverture des portes, place à l’éternelle attente du début du concert. Rapidement, SAWTHIS prend possession de la scène et c’est sous un rideau bleu puis rouge (merci, ami aux lumières…) que le groupe va nous déverser son thrash / death énergique et plutôt efficace. Alors qu’Alessandro (chant) hurle autant qu’il peut, le contraste sera apporté par la voix claire de Marco (guitare, choeurs). Un effet plutôt réussi, quoiqu’un peu poussif parfois. La rythmique est carrée et les musiciens prennent plaisir à jouer devant nous, surtout Gaetano (basse) qui alternera sourires et grimaces pour amuser le premier rang. Les riffs s’enchaînent, et les frappes de Michele (batterie) accompagnent parfaitement les riffs de Janos (guitare) pendant que Marco débite quelques parties lead plutôt sympathiques. Malgré la bonne énergie du groupe et quelques headbangers qui sont déjà à fond dans le show, le public parisien est timide, et même si le groupe se fera chaudement applaudir après leur demi-heure de show, je pense que l’accueil aura été mitigé. Les musiciens se rendent par la suite au stand de merch, en discutant facilement avec les quelques fans qui passent les voir. Un groupe à suivre, toutefois !

Setlist : "The Burning Place", "Start A New Game", "Empty Wall", "This String Is For Your Neck", "Through Hell", "The Crowded Room", "Act Of Sorrow".



Alors que sur album, leur musique m’avait laissé sceptique, dès le premier titre les Suédois de CORRODED ont su nous convaincre moi et l’ensemble des personnes présentes dans la foule. Alors qu’un petit tas de fans inconditionnels se presse au devant de la scène, les néophytes se contentent de rentrer progressivement dans le set. Composé de morceaux récents et visiblement plus anciens, le set est d’ailleurs plutôt énergique et fédérateur. Alors que Per Soläng (batterie) s’amuse à sourire et grimacer en frappant ses toms, Jens Westin (chant / guitare) est charismatique au possible, et chacune de ses phrases est ponctuée d’une petite expression qui lui est propre. Devant moi, Tomas Andersson (guitare / choeurs) harangue le public, alors que de l’autre côté de la scène, Bjarne Elvsgård (basse) joue à fond le rôle du bad boy en se cachant parfois dans l’épais rideau de lumière. La voix puissante renforcée par les choeurs fait mouche et l’intégralité du public headbangue ou lève le poing en rythme avec les suédois dès le troisième morceau. Rivalisant d’ingéniosité pour nous faire participer encore un peu plus, deux des membres sortiront leur téléphone pour nous filmer, alors que Jens blaguera en lançant le morceau suivant. Leur temps de jeu touche à leur fin, et le groupe s’attelera au traditionnel lancer de médiators et poignées de mains tout en nous faisant comprendre que leur tournée débute sur les chapeaux de roue !

Setlist : "Carry Me My Bones", "Gun And A Bullet", "Vessels Of Hate", "Fall Of A Nation", "Age Of Rage", "Burn It To The Ground", "Retract And Disconnect", "I Am The God", "6 ft Of Anger".



Alors que la batterie est retirée au profit d’une scène plus grande et aérée, ce sont d’autres Suédois qui montent sur scène après le thème du film Requiem For A Dream. Pour cette tournée, PAIN a explicitement demandé aux fans quels titres ils souhaitaient voir, et le public a choisi intégralement la setlist. Une excellente initiative, qui leur permet par exemple d’ouvrir avec "Dancing With The Dead", qui mettra à peine quelques riffs à provoquer l’hystérie dans la fosse. Alors que les tenues de scène précédentes ont été abandonnées pour des costumes plus axés sur un style steampunk, Greger Andersson (guitare) a reçu une guitare gravée à l’effigie du groupe qui rend parfaitement bien dans la cale du bateau. Peter Tägtgren (chant / guitare), fraîchement sorti de sa camisole, arbore également un manteau marron qui lui permet de mener le navire à la baguette, ainsi que de s’offrir les services de Jonathan Olsson (basse). Les trois hommes tiennent une rythmique sans aucun accroc alors que c’est encore une fois Sebastian Tägtgren (batterie), aussi appelé “Mini-me” par son père, qui hérite du rôle de cogneur. Revisitant leur répertoire dans son intégralité, exception faite du premier opus, c’est un best-of d’anthologie que le groupe nous interprète ce soir-là. Entrecoupé de remerciements, le groupe enchaînera pendant près d’une heure avant de quitter la scène. Mais il était impossible d’envisager un concert de PAIN sans un rappel, avec comme final la divine "Shut Your Mouth", sur laquelle Peter tendra le micro en direction de la foule pour laisser les fans chanter à sa place, avant de reprendre la rythmique pour finir en beauté.

Setlist : "Dancing With The Dead", "Monkey Business", "Black Knight Satellite", "Suicide Machine", "Dirty Woman", "The Great Pretender", "Save Me", "Zombie Slam", "Call Me", "Same Old Song", "End Of The Line", "Nailed To The Ground", "Coming Home", "On And On".
Rappel : "You Only Live Twice", "Eleanor Rigby", "Shut Your Mouth".

Alors que la sécurité commence à nous demander de nous diriger vers le merchandising, c’est avec plaisir que nous discutons avec les membres des trois groupes, qui semblent visiblement impressionnés de notre énergie ce soir. Alors que les musiciens de SAWTHIS semblent un peu boudés par les fans, les CORRODED sont très appréciés et à la sortie du maître Peter Tägtgren, on évite de peu l’émeute alors que les signatures s’enchaînent. Il a fait chaud ce soir-là, et mes cervicales ne sont pas prêtes de s’en remettre.