La review

PAGAN FEST 2010
Finntroll + Eluveitie + Equilibrium + Alestorm + Dornenreich + Arkona + Varg
Hof Ter Lo - Anvers (Belgique)
14/03/2010


Review rédigée par Eniel-Obtide


Pendant que certains étaient à l’Elysée Montmartre pour l’édition Parisienne du Paganfest, j’étais en plein cours du soir… Alors les copains ont été gentils, ils m’ont envoyé des MMS des groupes sur scène. Juste de quoi un peu plus ronger mon frein avant d’embarquer pour la Belgique et la dernière date du Paganfest à Hof Ter Lo (Anvers), avec en bonus pour la patience, un extended show avec ALESTORM et EQUILIBIRUM. Pour ceux qui n’ont jamais été à Hof Ter Lo, une première salle d’une taille respectable accueille le bar (2€ la bière) et les stands merchandising des groupes, puis on arrive dans la salle de concert : vous êtes surélevés par rapport à la scène et devez descendre une série de quelques marches bien larges en pente douce pour finir dans la fosse. C’est ça que j’adore ici : il y a toujours moyen de bien voir et de circuler !



Les hostilités commencent avec ARKONA et, premier bon signe, le public est tout de suite super réactif et festif ! Les copains à Paris, eux, m’avaient parlé d’un public presque froid dans son accueil… Ici c’est la fête en quelques minutes, il faut dire que la musique balance bien et puis quoi, on est venu pour s’amuser ou pas ? Comme au Cernunnos en Décembre, la chanteuse assure le gros du show et il faut reconnaître qu’elle se défend très bien. Pourtant bien couverte avec de la fourrure sur le dos, Masha n’hésite pas à danser, sautiller partout et headbanguer comme un beau diable. Elle m’a même réconciliée avec le tambourin (rapport à un déboire en fest). Le groupe enchaine les titres sans mollir, Goi Rode Goi convainc les derniers tièdes de la fosse et Yarilo la transforme en un joyeux bazard. Seul regret dans ce début en fanfare : le p’tit jeune qui assurait les flûtes la dernière fois n’est pas là.



Au tour du seul groupe que je ne connais pas encore ce soir : VARG. Les musiciens arrivent couverts de rouge sang et les visages striés de noir. Avant même que la musique commence je m’attendais à un genre de pagan aux influences black metal et j’avais un peu peur que cela fasse comme pour Primordial au Heidenfest 2008. En fait j’ai été surprise, il n’y a pas eu de "cassure" d’ambiance, j’ai même beaucoup aimé le set de VARG. Bonnes compos, bon son, les musiciens et le frontman assurent. Venus pour présenter leur nouvel album "Blutaar", les Allemands lancent le premier wall of death de la soirée. De mon côté je sens que je vais faire chauffer le budget merchandising, d’autant que le groupe offre l’album avec le t-shirt.

Setlist  : "Viel Feind Viel Ehr" / "Skal" / "Blutaar" / "Blutdienst" / "Wolfzeit".



Pas de pause bière, surtout pas maintenant. Les techniciens hissent le drapeau de DORNENREICH, d’énormes pics sont vissés sur les cymbales, ah j’ai hâte ! La lumière se baisse enfin et je file dans la fosse photo pile devant le siège destiné à Eviga, guitariste et chanteur du groupe. L’ouverture est parfaite : Freitanz en simple accoustique guitare / violon est absolument magnifique et Jagd avec ses sursauts d’intensité en a surpris quelques uns dans le public, moi j’en ai la chair de poule. Le batteur n’est même pas encore rentré. Le show a continué à la guitare électrique et, comme il y a un an au Glazart (Paris), Eviga et Valnes ont été magistraux. Chacun à sa façon : le premier jouant de façon viscèrale, donnant l’impression de devenir fou, le deuxième tout en douceur, se balançant en suivant les mélodies de son violon. La salle a eu du mal à rentrer dans l’univers qui se dégage de la musique des Autrichiens, mélange d’influences black / folk / dark ambiant. Pour moi pas d’ambiguïté : revoir DORNENREICH a simplement été jouissif ; à peine le temps imparti dans le photo pit terminé, j’ai filé au milieu de la fosse. Et quel final avec "Wer Hat Angst Vor Einsamkeit" ! Un grand moment que ce set.

Setlist  : "Freitanz" / "Jagd" / "Schwarz" / "Der Hexe flammend’ Blick" / "Flammentriebe" / "Trauerbrandung" / "Wer Hat Angst Vor Einsamkeit ?".



Après avoir constaté que DORNENREICH était un peu l’alien de la soirée pour plusieurs personnes, impossible de ne pas voir que la salle s’est subitement remplie : même les derniers des piliers de bar se sont décollés pour venir voir nos pirates préférés, les bien nommés ALESTORM ! Le groupe est accueilli sous un tonnerre de cris, le chanteur Chris en tête avec ses énormes lunettes de mouche. L’engouement du public pour ce groupe est à la mesure de sa personnalité, chaque set est un gros délire et malgrès le fait qu’ALESTORM ait pas mal tourné ces derniers temps, on ne s’en lasse pas. "That Famous Ol' Spiced", "Keelhauled", "Captain Morgan’s Revenge" ou encore "Wenches & Mead" sont devenus des incontournables et c’est un vrai plaisir que de voir (et rejoindre !) les gens autour de soi qui chantent à tue-tête. Sur scène on s’amuse tout autant : Chris est fin bourré, il se marre entre les chansons avec le public à ne plus arriver à parler ou va emmerder par jeu son bassiste. Le meilleur pour moi a été entre deux chansons quand, remonté à bloc et inspiré par la vodka, Chris s’est mis à hurler "Everybody get naked" : j’ai été prise d’un fou rire et j’en ris encore en revoyant sa tête. La fosse était vraiment le meilleur endroit pour s’amuser, en atteste le wall of death sur "Captain Morgan’s Revenge". Certains sont venus avec des tricornes, mais globalement il y a eu moins de costumés par rapport au Paganfest 2009 à Paris.

Setlist : "The Quest" / "Wenches & Heat" / "The Famous Old Spiced" / "Nancy The Tavern Wench" / "Black Sail At Midnight" / "Over The Sea" / "Keelhauled" / "Captain Morgan's Revenge" / "Wolves Of The Sea".



C’est maintenant au tour du deuxième groupe "bonus" de la soirée : les Allemands d’EQUILIBRIUM qui, malheureusement, ont annoncé récemment que leur chanteur et leur batteur s’en allaient. Je n’ai pas de chance avec ce groupe, impossible jusque là de voir un set en entier et/ou dans de bonnes conditions… Les musiciens s’avancent, l’intro se finit et alors que les premières notes retentissent voilà que débaroule le nouveau chanteur. Ah mes amis, voilà ce que c’est que d’être un(e) fan : les changements de frontman(woman), on adhère ou ça bloque… Je suis déçue, ce grand brun a beau être bardé de muscles (bof) et s’époumoner, il n’a pas le charisme de son prédécesseur… Outre ce détail le show lui-même a été bon. Rien à redire sur les musiciens, d’ailleurs soit dit en passant le nouveau batteur a très bien assuré. L’ambiance dans le public n’est pas retombée pour deux sous ; ça et la musique d’EQUILIBRIUM qui est toujours aussi bonne, je dois reconnaître que ce nouveau line-up est tout-de-même arrivé à m’emmener dans la fosse. EQUILIBRIUM nous a offert un bon set, je reste encore dubitative quant au choix du nouveau chanteur mais il n’est pas juste de juger en définitive juste sur cette fois. A refaire.

Setlist  : "Wurzelbert" / "Der Storm" / "Blut Im Auge" / "Snüffel" / "Unter Der Eiche" / "Met" / "Ruf In Den Wind" / "Unbesiegt" / "Nordheim".



EQUILIBRIUM quitte la scène pour laisser la place aux techniciens qui préparent l’arrivée des suivants. En voici encore qui vont brasser les foules, j’imagine que, comme moi, pas mal de monde attend les Suisses d’ELUVEITIE au tournant. Après "Evocation I: The Arcane Dominion", un album folk acoustique, le nouvel "Everything Remains As It Never Was" a été présenté comme plus proche de "Slania" : ça promet d’être épique. Le set commence effectivement devant une salle blindée, dans un nuage de fumigène assez épais (merci les photos). Nous n’avons que 2-3 chansons pour prendre le plus de clichés possibles. J’ai ensuite voulu aller m’amuser au centre de la salle mais passé la magnifique "Slanias Song" j’ai dû rebrousser chemin, dégoutée par toutes les cigarettes allumées, un ami accroché à mon bras et au bord de la gerbe lui aussi. C’est rangeant, impossible de respirer sauf à sortir carrément de la salle. J’ai donc passé le reste du set d’ELUVEITIE dehors en me disant que c’est le monde à l’envers : moi devant les portes et les autres s’en grillant plusieurs allègrement sous les panneaux et logos "interdit de fumer".



Il fallait vraiment un groupe que j’aime pour me faire retourner dans cet aquarium… Mais pas question de rater FINNTROLL ! Je me faufile de nouveau jusqu’aux barrières, les fumigènes ont encore été mis plein gaz, désolée pour la qualité des photos. Fin de tournée oblige, FINNTROLL nous a réservés quelques surprises : des membres d’ELUVEITIE, le visage peint, montent sur scène pour "Slaget Vid Blodsalv". Nous devons maintenant sortir du photo pit, une fois l’appareil laissé en sécurité et malgrès ma gorge en feu et je vais droit dans le centre de la fosse. On peut facilement bouger et headbanger sans crainte, les pogos sont assez dispersés et au final pas bien méchants. Peu avant les rappels tous les musiciens sont montés sur scène, sympa comme cloture de fest. Belle fin de soirée, FINNTROLL a été parfait dans son mélange de pagan et humpa metal : les morceaux du nouvel album "Nifelvind" sont bien sortis en live et les classiques sont toujours aussi bons, les trolls m’ont scotchée à la fosse jusqu’au bout. Histoire de bien terminer et de déconner, le groupe a fini le show en sous-vêtement tandis que les filles d’ELUVEITIE couraient et dansaient autour de la batterie au rythme de Jaktens Tid.

Setlist : "Blodmarsch" / "Dråp" / "Skogens Hämnd" / "Slaget Vid Blodsälv" / "Den Frusna Munnen" / "Nedgång" / "Korpens Saga" / "Nattfödd" / "Blodnatt" / "Trollhammaren" / "Under Bergets Rot" / "Fiskarens Fiende" / "Solsagan" /
Rappel : "Jaktens Tid" / "Segersång".

Conclusion : excellent concert, je suis heureuse comme tout d’être revenue à Hof Ter Lo ! Vraiment j’adore cette salle, la disposition est la meilleure que je connaisse à ce jour. Le public était motivé et bien festif, ALESTORM a notamment battu le reccord de la soirée quant au remplissage de la salle. En comparaison il y avait plus de place pour circuler pendant FINNTROLL, il faut dire que l’enchainement ALESTORM / ELUVEITIE a fait des étincelles. Mon seul regret reste de m’être faite enfumer d’un bout à l’autre de la soirée, mais ça a aussi fait des heureux, à chacun son point de vue. Voilà, j’ai été vengée d’avoir raté le passage du fest à Paris, un partout les amis ! Maintenant vivement les prochaines occasions de revoir chacun des groupes, et aussi n’oubliez pas que le Heidenfest pointe déjà le bout de son nez pour cet automne.