La review

PACROCK 2009
Pont-à-Celles (Belgique)
02/05/2009


Review rédigée par Ichigo


Il faut une première fois à tout, dit-on. En l’occurrence, il s’agissait de la première édition du Pacrock à laquelle j’avais décidé d’assister, les précédentes programmations ne m’intéressant que moyennement. Cette année en effet, c’est du lourd qui débarque à Pont-à-Celles plage, avec pour ne citer qu’eux sur la scène metal (car rock, ska et 2lectro seront aussi de la fête, mais sur des scènes différentes) : CALIBAN et DAGOBA. Voici donc un compte-rendu de mes impressions quant à cette scène metal du jour (les autres ne me plaisant pas vraiment).

THE SETUP est le groupe qui a la lourde tâche d’ouvrir le bal en ce début d’après-midi, mais qui n’a certes, pas vraiment à se plaindre car le public est déjà plus que présent à cette heure qui peut sembler bien "matinale" pour des festivaliers ayant bien festoyé la veille lors du premier jour de l’évènement. Les Belges sont donc en pleine forme pour nous délivrer un hardcore aux (très) légères consonances punk et alternatives dans un son plutôt moyen malgré tout. Ne connaissant pas le groupe à la base, je fus assez convaincue par leurs morceaux plutôt bien en place, tirés de leurs différentes sorties depuis 2004 sans en oublier de leur petit dernier, "Torchbearer", qui sera dans les bacs dès le 12 Juin… Manifestement le reste du public aussi, à en juger des quelques pits qui se sont rapidement créés.



Les suivants sont les Hongrois d’EKTOMORF, à cette période là en première partie de DAGOBA sur plusieurs dates. Forts de tout ce dont un groupe a besoin pour marcher, à savoir un son qui accroche, de l’énergie à revendre sur scène, un contact non-stop avec le public et un frontman charismatique, la formation interpellera et convaincra bien du peuple en ce set de 40 minutes. Sans cesser de jumper, de haranguer le public pour qu’il agisse de même et à coup de "Let me see your middle fingers in the air", la bande à Zoltan nous interprétera une setlist assez axée sur son dernier album en date, "Outcast", avec entre autres l’éponyme et "I Choke". Alors même si bien évidemment, on pensera furieusement à Soulfly, Sepultura époque Cavalera et Machine Head époque "The Burning Red" / "Supercharger" et par la musique, et par l’attitude scénique, la foule elle n’en sera pas moins ravie pour autant !



On enchaîne avec les Zurichois de CATARACT, déjà attendus de pied ferme par les fans et prêts à accueillir comme il se doit le combo et son hardcore teinté de thrash bien senti. Malheureusement, le son n’étant que très moyen, rendant les compos assez brouillonnes et sans intérêt (alors que sur CD, ça envoie sec pourtant), c’est d’assez loin que je profiterai distraitement du concert. Une prochaine fois peut-être…



J’avais déjà vu MAROON en Mars dernier, lors du Maximum HxC & Metalfest en compagnie de Behemoth, Sepultura, Sworn Enemy et compagnie ; déjà là je m’étais rendue compte que si impossible n’est pas Français, original n’est pas MAROON. D’un metalcore s’alourdissant avec le temps et devenant toujours plus "brutal", les Allemands récoltent d’emblée de bonnes réactions de la part du public qui lui, semble plus sensible que moi aux breakdowns déjà vus et revus par tant de groupes et que MAROON intègre à sa musique. C’est donc dans un son plutôt bon que le set se déroulera extrêmement lentement à l’exception de "Reach The Sun" (en ce qui me concerne), pendant que le groupe se défendra un maximum (à succès je l’avoue) bien que scéniquement parlant…rien ne ressort : les musiciens bougent normalement mais aucun ne dégage quelque chose, le chanteur quant à lui s’applique de tout son être à hurler comme il convient dans son micro ; et quand il ne beugle pas fait preuve d’une attitude bien ridicule en jonglant avec l’ustensile… à la manière d’un chanteur de pop Suédoise ! Donc je suis d’accord, MAROON c’est bon musicalement, il y a ce qu’il faut là où il faut… mais un peu d’originalité n’a jamais tué personne et côté prestance scénique on trouve bien mieux.



Le dernier passage de DAGOBA dans nos contrées s’était déroulé dans des conditions un peu précaires, les Marseillais s’étant retrouvés à jouer dans un bar devant moins d’une trentaine de personnes, comme à leurs débuts. C’est donc au meilleur de leur forme qu’ils reviennent afin de montrer au pays ce que leur dernier album "Face The Colossus" a dans le ventre. Ne bénéficiant que de 40 minutes de jeu comme les groupes précédents, la setlist se répartit donc sur les morceaux forts du colosse ("Face The Colossus", "The Crash" et son wall of death ravageur, et le parfait "The Nightfall And All Its Mistakes") et de son prédécesseur "What Hell Is About" (les classiques "The Man You’re Not" et "It’s All About Time", sans oublier "The Fall Of Men" qui fera jumper la foule avec hargne). Les quatre gaillards nous semblent passablement heureux de retrouver un public nettement plus présent et motivé, il se donnera comme à son habitude à fond dans un très bon son. Et l’évolution de ces sic derniers mois se fait grandement sentir, les morceaux déjà bien en place dès le départ l’étant encore plus à présent, on sent qu’ils ont passé du temps sur les routes. Le public répondra donc plus que favorablement à DAGOBA pour son retour au pays et le montrera sauvagement, comme demandé : pits, wall of death, circles pits sur "The Crash" et "The White Guy, Suicide". Pas mal, comme retour !



C’est ainsi échauffés que les festivalier de Pont-à-Celles accueilleront la légende du hardcore belge, DEVIATE. Leur reformation en Janvier au Memento Mori Fest m’avait passablement plu, mais vu que je n’ai jamais réussi à véritablement accrocher sur CD, c’est de divers points de vue que j’ai regardé le groupe s’exécuter non sans motivation pour offrir au public le meilleur de tout ce qui a fait DEVIATE (une setlist best of donc). Tout le monde bouge bien, les réactions sont toujours aussi bonnes, les pits très nombreux et plus violents (HxC style oblige) mais il faut dire ce qui est : Danny a du mal à tenir le rythme, s’essoufflant vite et ne chantant pas la totalité des paroles. Pourtant on voit qu’il essaie, il invite à plusieurs reprises (ce qui sera l’une des seules interactions, la communication avec le public n’ayant jamais été le fort de DEVIATE) les fans à monter sur scène ce qui relève du suicide vu l’espace entre la scène et les barrières et slammera même à la fin du set. Un show meilleur que celui du Memento Mori en conclusion, mais pas le meilleur de la journée non plus.



Car le meilleur concert du festival fut incontestablement donné par les Teutons de CALIBAN. N’étant plus passés en Belgique depuis la dernière édition de feu Namrock (il y a plus d’un an donc), où leur concert fut un peu miné par le son et le chant clair cataclysmique de Denis, on peut dire qu’on les attendait au tournant. Le groupe débarque au compte goutte sur scène sur le début de "The Awakening" (la chanson), et nous offrira 50 minutes de pur metalcore puissant, destructeur comme on l’aime. Il y a un ou deux ans encore, la mode était au metalcore et on en trouvait des groupes à la pelle, mais en 2007 CALIBAN avait prouvé avec "The Awakening" que les vrais groupes pouvaient effectivement être copiés, mais jamais égalés. Nous en avons eu encore une fois la preuve ce soir-là par le biais d’un set tout bonnement excellent et à quelques points près, professionnel jusqu’au bout. Dotés d’un très bon son et d’un superbe jeu de lumière, le groupe s’est donné à 200%, mettant en avant une setlist variée proposant leurs titres phares : "I Will Never Let You Down" et "I Rape Myself", ou encore "100 Suns" et "I’ll Show No Fear" avec une prestance scénique sans défaut, les membres bougent avec aisance et motivent le public très nombreux et totalement fou furieux dans les pits (auront lieux les traditionnels wall of death si réputés chez CALIBAN, de même que des slams de manière presque permanente). Petite mention à Denis qui comme d’habitude, chantera faux, fera tout de même un effort de se côté-là lors de ses échanges vocaux avec Andy (qui n’aura pas à trop rattraper le coup). En bref, un excellent concert pour un excellent groupe, que demander de plus ?!

Cette septième édition du Pacrock fut donc une belle réussite en ce qui concerne la scène metal / HxC et c’est avec plaisir que j’y retournerai si l’affiche va dans le bon sens !



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