La review

ORIGIN + LENG TCH'E + ITE MISSA EST + DICTATED + HENKER
La Maroquinerie - Paris
25/02/2012


Review rédigée par Delph
Photos prises par Laura B.


M'attendant à une Maroquinerie pleine à craquer pour ce concert d'ORIGIN aux côtés de LENG TCH'E et Psycroptic ce Samedi 25 Février, c'est avec étonnement que je constate le peu de monde qui se tient devant la salle du numéro 23 de la Rue Boyer ; Il est 17h30 et après une canette de mousse tiède sirotée en vitesse sous la pluie, j'entre, curieuse d'entendre ce que les groupes qui jouent en première partie ont à offrir.

Le bal est ouvert par HENKER, formation Francilienne de brutal death. On apprécie l'efficacité de leur jeu et l'ardeur qu'ils conservent tout le long du set malgré un public quasiment léthargique.



Vient ensuite DICTATED, groupe Hollandais constitué de trois jeunes gaillards au micro, chant et basse, ainsi que de deux gentes dames aux grattes rythmique et lead : une belle torgnole, résultant d'un jeu précis, carré, efficace, de compos recherchées et d'une structure rythmique à la fois pachydermique et survoltée. Mention spéciale à la belle énergie dégagée sur scène par tout le groupe : ces musiciens connaissent déjà la recette pour faire frétiller un public de chevelus.



ITE MISSA EST constitue aussi une bonne découverte : un hardcore furibard qui donne envie de cabrioler dans tous les coins telle une puce dans un concours canin, un drummer particulièrement balaise, ces messieurs envoient le hachis sans hésiter à interagir avec le public : on monte sur la scène, on beugle dans le micro, on s'envoie des pains entre collègues... c'est la fête. On sent une vague d'enthousiasme submerger toute l'assistance : le hardcore, à part les mecs tatoués qui jouent sur scène en calsif de basketteur et qui se promènent avec des assiettes calées dans les oreilles, c'est aussi un message positif véhiculé à travers une musique sauvage et sans concession.

Le passage de LENG TCH'E m'a, quant à lui, laissée comme deux ronds de flan, tout comme l'immobilité cadavérique d'une grande partie du public devant un tel groupe (mais où suis-je ??). Les Gantois ont néanmoins fait se trémousser plusieurs dizaines de grindeux en goguette devant la scène, sur "A.men", "Totalitarian", "Don't Touch My Spandex", "The Fist Of The Leng Tch'e", "Glamourgirl Concubine", entre autres, dans une ambiance tellement déjantée que je me félicite d'avoir résisté à l'envie d'une pinte une demi-heure plus tôt.



22h : De retour pour ORIGIN, l'appel de la bière m'ayant dispensée de Psycroptic. La pression monte et ça se bouscule devant les retours. Le set démarre avec l'incroyable "Expulsion Of Fury", et ceux qui comme moi, l'ont écouté en avant-première à l'époque où "Entity" était sur le point de sortir, se rappellent sûrement le moment où ils ont dû ramasser leur mâchoire après avoir entendu cette section rythmique inhumaine et ce riffing à la précision nanométrique. "Evolution Of Extinction" nous confirme par la suite que ce set sent bon le pâté de nuque : les morceaux sont parfaitement exécutés, et on reconnaît que les ingés son de la Maroq' font un boulot remarquable compte tenu de l'intensité et de la qualité sonore du concert à l'intérieur de la salle. Le brutal death technique et acéré des ricains réveille illico les bêtes à pogo, et les slammeurs s'en donnent à coeur-joie, ce qui me vaut un coup de panard au menton gracieusement offert par Serge de LENG TCH'E. La bagarre... aussi bien sur "Saligia" que sur "Swarm", "Fornever", "Banishing Illusion", "Purgatory". Ces messieurs effectuent des performances à se taper le coco contre les murs, et on en redemande, même si Jason Keyser s'amuse à nous faire des rinçages capillaires avec son jus d'aisselles quand on s'approche de trop près.

Ce concert fait désormais partie de mon top 10 personnel, pour la qualité du son, de l'organisation, et surtout pour le choix des groupes : une mandale de derrière les fagots du début jusqu'à la fin, qui fait du bien aux oreilles et mal aux cervicales.