La review

OBSCENE EXTREME
Battlefield - Trutnov (République Tchèque)
16-20/07/2014


Review rédigée par Fred / INHUMATE


Mon report de l’OEF 2004 publié sur VS commençait ainsi : "Vendredi 9 juillet 2004, 3 heures du matin c'est le grand départ pour ce qui est en passe de devenir un pèlerinage : l'Obscene Extreme Festival. (…)".

Une décennie plus tard, mercredi 16 juillet 2014, 10 heures du matin c’est le grand départ pour ce qui est définitivement devenu un pèlerinage : l’Obscene Extreme Festival.

Après 10 heures de route sans encombre, nous arrivons à Trutnov Battlefield pour cette seizième édition de l’OEF, huitième pour ma part après celles de 2003, 2004, 2005, 2007, 2008, 2010, 2011. Le festival se déroule sur 5 jours si on compte l’after fest du dimanche soir, auquel je n’assisterai malheureusement pas, la "vraie" vie reprenant le lundi. Mais ce n’est finalement pas si grave, les 6 groupes qui y joueront s’étant déjà produits pendant le festival, je ne raterai rien.



Donc, mercredi soir c’est la "italian hardcore night". Une espèce de tour de chauffe et de Préparation pour les 3 jours qui suivront, 3 groupes sont programmés à compter de 21h00 :

ED : J’avoue ne pas m’en souvenir…

E.U.’S ARSE : Une espèce de crust sympathique mais sans plus.

RAW POWER : Ils jouent depuis 1981 et méritent certainement la palme du plus ancien groupe actif à cette édition du fest. Je les ai malheureusement ratés et m’en veux parce que les échos que j’en ai eus étaient positifs ! Bon, tant pis pour ma pomme.

Minuit, fin des concerts, quelques bières et zou sous la tente. Un mot sur le camping : en 2004 il était sur le site même du fest, dans la forêt. On n’avait que quelques dizaines de mètres à marcher pour être dans l’amphithéâtre. Depuis quelques années il a été déplacé dans un champ jouxtant le site, du coup, pour rejoindre notre tente, c’est 10 bonnes minutes de marche. 10 minutes qui s’avèreront de plus en plus éprouvantes pour ma vieille carcasse à mesure que le fest avance ! Mais peu importe, si on sort pas un peu ruiné de l’OEF alors autant rester à la maison.


Jeudi, les concerts reprennent à 13h00.

IMPLORE (Allemagne) : Crust / grind / HC. Pas trop de souvenirs…

SPERM OF MANKIND (Slovaquie) : Goregrind bien gras de l’Est, sans plus.

SUFFER THE PAIN (Suède) : Un groupe suédois qui, comme beaucoup de groupes de là-haut, joue du crust / grind ou du grind / crust mâtiné de death, parfois de HC. Ce genre de groupe est légion à l’OEF et finalement s’ils ne m’intéressent pas plus que ça, au moins ont-ils un bon rôle de faire-valoir pour les quelques baffes que je me prendrais au long du week-end.

OJCIEC DYKTATOR (Pologne) : On franchit un cap dans la violence musicale, enfin ça se met à blaster sec. J’ai un CD d’eux, auquel je n’accroche pas trop, mais j’avais lu beaucoup de choses positives sur eux, et au final je reste sur mon impression d’origine. C’est sympa, mais il manque quelque chose.

CLITGORE (Roumanie) : Même remarque que SOM plus haut : goregrind, poum tac poum tac… Ok, c’est bon. Le pit se remplit un peu plus, petite intervention de Lugubrious d’Haemorrhage sur un titre. Ok.

LIVSTID (Norvège) : Crust mélodique… Pour moi c’est comme "death mélodique", on est dans l’oxymore. Mais bon, chacun fait ce qu’il veut. Qu’ils "mélodisent" si ça leur chante, moi je passe mon chemin. Ceci dit, tous les amateurs de ce genre m’ont dit que c’était un bon set ! Je leur fais confiance…

CHIENS (France) : Bon, ben là finies les mélodies ! Giboulée de blasts et hurlements pendant 20 minutes. A priori c’est cool ! Mais bon, pas pour moi non plus. Comment ça j’ai des goûts de merde et je n’aime rien ? Je n’entends pas les riffs, il n’y a pas de growl et surtout je ne comprends pas cette attitude égotiste qui consiste à réduire la communication avec le public au strict minimum. Après paraît que c’est le meilleur groupe de grind français d’après le batteur de PLF / Phobia. Bon, ok !

DARK HORSE (Australie) : Remeuleumeuleu le groupe de crust. Une vague impression de déjà entendu mille fois.

WHORESNATION (France) : Bon, ceux-là je les connais bien. Pour un tas de raisons qui dépassent l’aspect strictement musical (l’engagement dans et par la musique notamment), j’aurais tendance à dire que c’est pas ma came. Ce que j’en ai entendu m’avait aussi laissé une impression de "ok, c’est cool, mais pas trop ce qui me botte". Mais là, j’ai été fucking surpris ! Même si Pibe (chanteur) m’a avoué après le gig ne pas être dans son état normal (vu ses yeux, je ne pouvais que le croire), j’ai été impressionné par une mise en place et une clarté dans un jeu irréprochable qui apportaient une certaine puissance au tout ! Les tournées incessantes ont dû largement contribuer à atteindre ce niveau, bravo !

GUTALAX (Rep. Tchèque) : Les stars du moment en matière de gore grind ! Bon, après 3 notes le pit est plein de gens déjantés, les ballons de plage, les bouées volent dans tous les sens ! Poum tac poum tac reloaded mais en mieux par rapport aux précédents (SOM et CLITGORE). Pour certains c’est le summum de la beaufitude (idée que je tends à partager), pour d’autres c’est l’exutoire de toutes les pulsions les plus malsaines. Moi je regarde ça depuis les bancs, avec une bière à la main et ça me fait marrer. C’est grave docteur ? Non ? Bon, ben alors laissez les gens s’amuser comme ils l’entendent. Quand j’en entends certains vomir sur le goregrind, j’ai l’impression de me retrouver dans un monastère médiéval où le rire était proscrit, surtout s’il est gras.

ACxDC (USA) : Frémissement du moment dans le monde du power violence. Ca va vite, ça tabasse sévère, mais je n’accroche pas. Les amateurs du genre que je connais sont partagés sur ce set. La seule chose que je puisse ajouter (c’est purement subjectif) c’est que je trouve le nom absolument nullissime ! Après leur set, pendant que le groupe suivant se préparait, du AC/DC passait, contraste sympathique ! J’en profite pour noter ici un truc que j’ai trouvé lourdingue, c’est le nombre incalculable de fois qu’ils ont passé la danse des canards ou des yodles autrichiens ! Que les groupes de goregrind parodient ce genre de musique me semble dans la norme, par contre imposer cette merde au public entre les titres, je trouve ça effectivement beauf as foutre !

KATALEPSY (Russie) : Slamming death metal ! C’est pas violent, c’est pas puissant ; je comprends rien à ce genre de musique.

FINAL EXIT (Japon) : Ils sont deux : un guitariste / chanteur et un batteur. Ils font du noise / grind. Leur "musique" est un peu complexe à expliquer. Du bruit, des cris, quelques accords, des cris, du bruit. Tout ça entrecoupé de blancs et de beaucoup de bla bla. Je n’écouterais pas cela chez moi, mais 20 minutes tous les 3 ans ça ne me dérange pas, d’autant qu’ils étaient joyeux, et la bonne humeur est communicative ! Je pense que dans une semaine j’aurais tout oublié d’eux, peu importe, l’essentiel n’est pas là.

ZOMBIE INC (Autriche) : La seule chose dont je me souvienne est qu’ils étaient déguisés en zombies, la musique ? black out…

THE KILL (Australie) : Ah, ceux-là ! Avec ACxDC l’autre grande sensation du moment. Ils étaient au Play Fast O Don't Fest, et faisaient visiblement partie des groupes à voir ; donc je les ai vus. Mon avis est un peu le même que pour CHIENS. C’est hyper rapide, hyper brutal et ca tabasse as fuck. Mais au final j’ai l’impression que le dernier titre ressemble au premier et que c’est un peu vain tout ça. Toute cette violence est trop canalisée dans un seul sens et du coup je trouve que ça affaiblit le tout. Mais attention, loin de moi l’idée de dire que c’était nul, j’essaie juste de comprendre pourquoi ce genre de groupe n’a pas l’impact attendu sur moi. La réponse viendra peut-être avec CRIPPLE BASTARD

MASTER (USA / Rep. Tchèque) : Ça fait plus de 20 ans que je connais MASTER, depuis leur premier album. Je n’ai jamais été un grand fan, mais je respecte Speckmann pour ce qu’il est : un musicien intègre qui, à ma connaissance, ne s’est jamais prostitué pour réussir et qui, du coup, est toujours resté dans l’arrière-cour du death metal. Le show était à la hauteur de leur musique, sans originalité aucune, mais peu importe ! Si j’avais été moins défracté, je pense que je me serais octroyé une petite séance dans le pit.

INHUME (Pays-Bas) : Joost ne fait plus partie de la bande… Dommage on n’aura plus droit à ses célèbres high kicks ! Mais bon, peu importe ! C’est donc parti pour 50 minutes de blasting death metal ! INHUME sur scène c’est diablement efficace, même les titres ont tendance à se ressembler. En tout cas, c’était un bon choix pour achever cette première journée.

Minuit quinze c’est l’heure du Hell Core Show. Les années précédentes, sur ce créneau, on avait droit à des spectacles de suspensions, piercings et autres joyeusetés sur fond de blasphème. Cette année on a eu droit à un spectacle qualifié de SM. Je fais vite : une nana à poil se fait fouetter, se fait planter un feu d’artifice dans l’oignon et finit par se faire arroser par la pisse de son compère… Faut quand même être dans de bonnes disposition pour se livrer à ce genre de pratiques devant 3000 personnes… Je ne sais pas s’il y avait une suite, en tout cas c’était suffisant pour moi, bonne nuit !


Vendredi matin, il est 10h00, je suis sur les bancs, bière à la main pour une nouvelle journée de grind !

KRÜGER (Rep. Tchèque) : Crust / grind dit le programme…. Je ne m’en souviens pas. Oui, ce devait être ça, un de plus.

MURUROA (Rep. Tchèque) : Comme les précédents. J’ai beau chercher au fond de ma mémoire atomique, rien ne remonte, pas même un petit champignon… Je sais, c’est nul…

DEAF KIDS (Brésil) : Une espèce de crust / D-beat bien sale joué par des kids ? Je ne sais pas quel âge à la guitariste / chanteur, mais il ne paraît pas bien vieux malgré ses dreads et ses tatouages. En tout cas là j’accroche bien. La musique est assez basique et l’écho sur la voix donne un côté caverneux et intemporel au tout. Ca sonne un peu demo, à la (The true) Haveri. Pas trop le genre de truc que j’écoute en général, mais parfois la passion prend le dessus sur la raison ; j’ai vraiment apprécié ! Zou, on parlera de la première claque, même si c’est plutôt une claquette.

KALIYUGA (France / Tunisie) : Groupe de Nancy avec deux membres de Massive Charge. Je n’accroche pas du tout à leur musique et ne comprends pas ce qu’ils font sur l’affiche de l’OEF tant leur musique semble étrangère à la prog. Que dire de plus ? Rien, si ce n’est qu’ils sont sympa.

EPICARDIECTOMY (Rep. Tchèque) : Slamming brutal death, ouech ouech. Pas pour moi.

IDIOT IKON (Suède) : Suède + crust + punk, etc… du déjà vu, du déjà entendu, je ne m’en rappelle plus…

MASOCHIST (Thaïlande) : Oh foutreblast cette baffe ! Après deux titres dans les gradins je suis allé de taper une bonne séance de headbanging devant la scène. Comme si l’énergie du désespoir animait cette joyeuse bande de tchouns ! Comme s’ils jouaient leur premier (ou dernier) concert ! Brutal death grind, un truc comme ça… Peu importe, ce que j’ai entendu et surtout vu, c’était quatre bonhommes complètement au taquet qui avaient du plaisir à être là et qui donnaient tout ce qu’ils pouvaient. De ces groupes underground, qui traversent la planète pour jouer (et qu’on ne peut quasiment voir qu’à l’OEF), émane encore l’aura qui anime tous les jeunes musiciens la première fois qu’ils font une scène "mportante". Ce qui m’a vraiment plu chez eux, c’est qu’ils me semblaient avoir conscience de ce que représente le fait de jouer à l’OEF. Ils contrastaient tellement avec tous ces groupes de chez nous, blasés voire tristes, qui donnent souvent l’impression de travailler et de plus pas prendre de plaisir à être sur une scène. Il a fallu que je vois 25 groupes avant de tomber sur celui qui me rassure dans l’idée qu’il existe encore des groupes pour qui le fait de jouer surpasse celui d’être purement musicien, pour qui les sensations procurées par la scène font péter un plomb et procure une espèce d’état de transe. Le corollaire est que le jeu peut parfois sembler approximatif, mais là, franchement, moi je m’en contrefous !

NAZARENO EL VIOLENTO (Mexique) : Je voulais absolument les voir. Pour moi "Mexique "me rappelait Porno Infantil, qui ont joué il y a 3 ans. Ce groupe tant décrié, que personne dans mon entourage n’avait apprécié, sauf moi ! Ben du coup, ça ne devait pas être terrible, car comme pour MURURO, silence radio… Zéro souvenir…

GUTSLIT (Inde) : Encore une découverte exotique qu’on ne voit qu’à l’OEF ! Du fucking brutal death indien ! La curiosité m’a fait regarder une partie de leur show. Si j’avoue une faiblesse pour ces formations du bout du monde, ceux-ci n’ont guère eu d’impact sur moi. Une fois encore du brutal death enturbanné et parfaitement exécuté mais toujours sans âme, dommage car on sentait chez aussi un certain plaisir à être là, sur le Trutnov Battlefield.

BESTA (Portugal) : Euh… Pas de souvenir… Peut-être été aller manger ? Je ne sais pas.

RECTAL SMEGMA (Pays-Bas) : Goregrind emmené par notre ami Yannic ! J’ai un peu l’impression que le groupe aimerait sortir du cadre du poum tac poum tac, du coup les titres me semblaient plus rapides que ce que j’en connaissais. Ceci étant dit, le pit était bien blindé comme à chaque groupe de goregrind, mais la prestation ne m’a que moyennement convaincue.

ABORTION (Slovaquie) : J’ai le "Murdered Culture" d’eux. Vieux disque mais toujours sympa à écouter, donc j’attendais quelque chose de leur set. Au final c’était sans grand relief, dommage.

WARCOLLAPSE (Suède) : Suède + crust + punk, etc… Ok. S’ils sont si connus dans la scène c’est qu’il doit y avoir quelque chose. Ben au moins j’aurais cherché, mais j’ai pas trouvé.

BEHEADED (Malte) : Brutal death maltais. Ceux-là j’avoue ne pas être absolument certain d’avoir vu plus d’un titre…. Donc je préfère ne rien dire que dire n’imp… Suivant…

VITAMIN X (Pays-Bas) : Le hardcore je n’aime pas. C’est comme ça. Donc du coup je n’ai pas accroché.

NUNSLAUGHTER (USA) : Tiens, ils sont des USA ? Je les croyais scandinaves. Peu importe, leur vieux death a fait du bien. Beaucoup reprochent à Curby de programmer du death dans un festival grind, mais justement, je trouve que de temps à autre, un groupe de ce genre, permet d’anguler un peu l’énergie du fest. Je ne suis pas particulièrement fan de ce que font NUNSLAUGHTER mais là ils tombaient juste bien.

CATTLE DECAPITATION (USA) : Ils ont annulé pour des raisons qui m’échappent. Du coup l’orga a dû les remplacer quasi au pied levé, ce qui été fait par WEHRMACHT. Je n’étais pas un grand amateur de WEHRMACHT à l’époque du "Shark Attack", pas trop de raison que ça change. Leur thrash hardcore plein de mother fucker, bof. Idem pour la version reloaded du lendemain quand ils ont repris du Cryptic Slaughter.

BRUTAL TRUTH (USA) : BRUTAL TRUTH last tour ? Danny va prendre la retraite ? La foule des grands jours était là en masse pour l’adieu des grind gods ! Ayant décroché de ce qu’ils font depuis le premier album, mon avis n’a que peu d’intérêt. On notera quand même l’espèce d’intrusion bizarre au milieu du set d’une grande bannière dans le public annonçant un bon anniversaire à Danny, puis l’intrusion de Curby sur scène qui vient fêter ses 40 balais en soufflant sur un gâteau… M’ouaip, bizarre… Cet interlude achevé Danny tout blasé de dire dans le micro "and my birthday is in october actually" ah, ah, ah ! N’importe quoi.

POSSESSED (USA) : Déjà à l’époque où POSSESSED sortait des albums je n’étais pas un fan absolu. On a joué avec eux il y a quelques années, je n’en avais pas gardé un super souvenir. Leur prestation de ce vendredi m’a conforté dans cette idée. Ils tournent sur une carrière passée et si quelques titres comme "Exorcist" ou "Death Metal" passent encore bien, le reste apparaît quand même un peu poussif en 2014. Mais bon, le public de l’OEF est toujours au taquet pour les têtes d’affiche quelles qu’elles soient, c’était donc le gros bordel devant et sur la scène.

EYEHATEGOD (USA) : J’avais écouté un peu avant l’OEF ne connaissant que de nom. J’ai entendu les premières notes et suis parti me promener. Pour certains le goregrind est en trop, pour d’autres il y a trop de death à l’OEF, en revanche personne ne se plaint qu’il y ait beaucoup de crust suédois. Ok, tout ça me convient. Mais alors putain mais qu’est-ce qu’un groupe comme ça vient faire ici ? C’est mou, ça n’avance pas, musique de drogué ça (c’est ironique hein !). Etant away, je ne sais pas quelle a été la réception par le public. Bonne certainement, mais y a-t-il eu des slams ? Etait-ce l’habituel bordel du l’Obscene pit ? Bon, après tout, je m’en fous. IHATEEYEHATEGOD, tout le monde se hait, parfait !

DEMONICAL (Suède) : Suède + … Ah, ah ! Des suédois qui ne crustent pas ! Comme pour NUNSLAGHTER, un petit groupe de bon vieux death old school de temps à autres, c’est très bien ! Même si au final on a quand même la sensation que ca tourne un peu en rond.

WE ARE THE DAMNED (Portugal) : Damned, où étais-je encore ?

WARFECT (Suède) : Thrash de très bonne facture ! Rien de tel pour ne pas totalement piquer du nez en cet avant-dernier groupe de la journée. Bien sûr le pit s’est vidé, mais comme d’habitude à ces heures tardives, only the strong survive et il reste toujours une poignée de die hard pour headbanguer !

HUMAN CULL (Royaume Uni) : Aux confins du grind et du crust. Un set bien foutu mais sans grande originalité. En même temps qui peut encore l’être, ou alors peut-être l’étaient-ils et c’est moi qui n’était plus en état de juger quoi que ce soit… Ils terminaient à 3h00, je ne suis pas resté jusqu’à la fin du set, fatigue obligeant.


Samedi matin, 10h pétantes, je suis au rendez-vous pour cette dernière salve de 15 heures de blasts.

BEHIND THE CEMETERY WALL (Rep. Tchèque) : Il s’en passe des choses derrière le mur du cimetière, tellement que je sais avoir bien apprécié leur prestation. Mais certaines connexions neuronales font qu’aucune image ne me revient… Donc voilà je dirais juste que c’était bien.

UTANFÖRSKAPET  (Suède) : Suède + etc… Je ne vous la refais pas. Vous comprendrez de quoi il retourne.

DEHYDRATED (Russie) : Ah, voilà quelque chose de plus original. Groupe de slamming death emmené par une ravissante chanteuse. Alors si l’on passe sur la musique en elle-même, parfaitement exécutée mais pas ma came, un mot sur le jeu de scène. Les musiciens sont en costume, en cravate, en nœud papillon, la miss en chemise blanche et jupe rouge. Au-delà de ça, c’est le jeu de scène qui est intéressant. Sans arrière-pensée machiste, je trouve que très rares sont les filles capables d’assurer un jeu de scène en tant que frontwoman vocaliste. En l’occurrence, celle-ci remplit parfaitement son rôle, je l’ai trouvée même franchement impressionnante ! Si on ajoute à cela une voix à faire pâlir un bon tiers des apprentis testostéroneux qui se sont produits sur la même scène ces 4 jours durant, je dis juste, chapeau bas madame !

SKODA 120 (Rep. Tchèque) : Vroum, vroum, du bon grind bien énervé, mais trop influencé hardcore pour moi. Dommage car ça blastait bien dans tous les sens.

FORENSSICK (Colombie / Espagne) : Je me rappelle du drapeau de fond de scène mais pas du groupe…

FILTHY CHARITY (France) : Evidemment pour ces dinosaures de la scène grind française je ne pouvais être autre part que devant la scène. J’ai trouvé ça raw, sans finesse et globalement bien sympathique. Bizarrement les échos que j’en ai eu des gens qui étaient sur les gradins ont été totalement inverses. J’en ai même entendu me dire qu’ils avaient honte tant cela jouait mal, et qu’en plus ils étaient désaccordés ! Ben merde, que pasa ? Bah, peu importe, je garderai quand même un bon souvenir de leur prestation aussi hasardeuse qu’elle ait été.

NUCLEAR (Chili) : Oh putaing !!!! Là on rigole plus ! 5 bonhommes bien basanés (à part le chanteur), les tifs bien longs, bien frisés et bien noirs…. Pour un peu ils feraient peur. Et cà attaque dans un fucking registre de pur thrash des 80. Le chanteur à le même timbre de voix que Araya, putain la sauce prend et vas-y paie ta séance de headbanging !!!! Vraiment super moment ! Trosième bonne claque derrière les oreilles de ce festival ! Au final c’est ça qui me plait à l’OEF, la surprise vient toujours d’où je ne l’attends pas !

BOLESNO GRINJE (Croatie) : J’en avais beaucoup entendu parler, j’ai acheté des CDs et bof. Là je découvrais sur scène et… ben pareil. C’est bien ficelé, ca blaste bien, mais je n’accroche pas, il manque cet indicible quelque chose…

RADIOLOKÄTOR (Rep. Tchèque) : On m’avait prévenu que c’était du bon thrash. Certainement l’était-ce, mais j’ai suivi cela du haut des gradins et ne peut donc en donner une critique honnête…

ULTIMO MONDO CANNIBALE (Italie) : Si je dis goregrind, masques, déguisements, ballons et bouées… Voilà, tout est dit.

ACCION MUTANTE (Allemagne) : J’ai vu les premières minutes, et connaissant déjà le groupe, je me suis éclipsé vers je sais plus où. J’en ai eu de bons échos.

KADAVERFICKER (Germany) : On remplace le "i"» par un "u" et on obtient une bande de joyeux nécrophiles déguisés qui pimentent la sauce gore grind en distribuant des brosses à chiotte et des godes. Ceux qui ont les brosses à droite, ceux qui ont les godes à gauche et vlan un wall of fuck ! Toujours un spectacle amusant, même s’il est vrai qu’au bout de 4 ou 5 groupes de goregrind on a un peu la sensation que ça tourne en rond.

TURBOKRIEG (USA) : Je les ai vus j’en suis certain. Mais quand on m’en parle j’ai beaucoup de mal à reconstruire le puzzle de mes souvenirs. Je devais être là en pointillés… Les rares images que j’en garde sont celles d’un petit chanteur assez hautain. Mais non m’ont dit les autres, tout était à prendre au second degré ! Ah, ok… Au temps pour moi, on va donc dire que je suis passé à côté de ce très bon groupe de grind made in USA !

CONTRASTIC (Rep. Tchèque) : Tout le monde apprécie, et pas moi… Il y a des samples, des musiques enregistrées, les musiciens jouent sur des samples, c’est mi électronique mi musique… A cela on rajoute une dose de déstructuration et hop, je ne comprends rien à ce genre de délire. Comment faut-il considérer ça ? Comme de l’avant gardisme ? Comme une quête d’originalité ? J’en sais rien, en tout cas moi ça me fait fuir ! Beer tent here I am !!

PROPHECY (USA) : Ah, ah, je me souviens très bien de leurs débuts, j’avais échangé quelques lettres et fais quelques trades avec eux. Par contre je ne me souviens pas plus que ça du line check, je me suis endormi.

MACHETAZO (Espagne) : Annulation de dernière minute ! Merde alors ! On avait joué avec il y a 2 ou 3 ans, c’était vraiment pas mal et je me réjouissais de les revoir, dommage… Et là je viens de lire sur Fuckbook qu’ils auraient splitté ! Ben merde alors ! Mais bon, on peut toujours espérer un petit come back, ce ne seront pas les premiers ni les derniers ! Donc à la place on a eu droit à GUTALAX bis ! Ah là là les crusts partent en courant se saouler dans le camping pour éviter cette resucée de poum tac poum tac ! Et comme il fallait un peu égayer les choses par rapport à la prestation de la veille, sont apparus comme guests Lugubrious d’Haemorrhage, le chanteur de Spasm et encore l’un ou l’autre personnage bien en vue dans cette scène. Comme je disais before le goregrind à petite dose c’est rigolo, là faut avouer que ça commençait à faire un peu trop….

VALLENFYRE (Royaume Uni) : Pas mon truc. Un peu musique de coiffeur, du death trop propre.

CRIPPLE BATSARD (Italie) : Vingt diou de vingt diou ! Je les avais vus il y a quelques années à l’OEF, j’en avais pas gardé un super souvenir. Pourquoi ? Ben j’en sais rien… Trop bourré peut-être… Sur disque c’est pareil j’ai toujours estimé qu’ils étaient surévalués. Toujours est-il que là cette quatrième baffe s’est soldée en aller/retour. Dans le genre hyper brutal je crois que j’ai rarement vu mieux ! Ca blaste quand ça doit, ca mid-temporise quand ça doit, ça break quand ça doit. Le chanteur a un regard de tueur et surtout il n’y quasiment aucune pause. Les enchaînements sont juste parfaits pour qu’on n’ait pas l’impression que ça s’arrête. Il m’a fallu 3 ou 4 titres pour rentrer dedans mais ensuite j’ai vraiment été retourné comme une pauvre crêpe ! Le set le plus violent qu’il m’ait été donné de voir depuis bien longtemps je pense ! Une fois encore la surprise vient d’où on ne l’attend pas, et là c’est vraiment le cas ! Putain CRIPPLE BASTARD, jamais j’y aurais cru ! Pour revenir à ce que je disais avec The Kill, je crois que la réponse se trouve d’une dans la construction des titres et de deux dans les rapports avec le public !

MORGOTH (Allemagne) : Bon, eux c’était LE groupe que je voulais voir. On a partagé l’affiche du Deathfeast il y a quelques années, et j’avais réellement adoré ! Enfin un come back qui me paraissait réussi ! Et là ils n’ont pas démérité ! Ce putain de fucking death metal old school si particulier, excellentissime !!!! Les titres des deux premiers mini albums fonctionnent encore à merveille ! Le public était au taquet comme il se doit pour les têtes d’affiche, c’est toujours ainsi à l’OEF ! Maintenant seront-ils capables de transformer l’essai ? De composer quelque chose qui soit dans la même veine ? Je pense que la barre est haut, très haut ! Mais bon, laissons leurs une chance ! Parmi mes high lights du festival, mais je ne le considère pas comme une baffe, je l’attendais celle-là !

WEHMACHT / CRYPTIC SLAUGHTER (USA) : Voir la veille. Juste le titre "Money Talks" qui m’a rappelé ma jeunesse, sinon ça ne me plaît plus trop ce genre de machin.

IMMOLATION (USA) : Groupe culte paraît-il. Je les ai vus le 29 septembre 1991 à l’espace Ornano avec Loudblast, Massacre et MORGOTH. Je n’en avais retenu que la chevelure du bassiste. Je les revois le 19 juillet 2014, je n’en retiendrai que la chevelure du bassiste.

DOOM (Royaume Uni) : Je ne sais plus trop. J’ai juste un flash sur "Police Bastard". Ca devait être bien. Bon, après DOOM c’est DOOM, je les ai déjà vus et je connais la ritournelle.

CORRUPT MORAL ALTAR (Royaume Uni) : Comme le précédent mais sans flash… Je ne sais plus à quoi ça ressemblait…

KILLCHAIN (Slovaquie) : Avant-dernier groupe du festival. Et vlan, vas-y que je te mets un jeune groupe qui a encore tout à prouver et qui envoie le pâté ! Du bon grind death bien brutal. Pas novateur, mais intéressant. Dommage que ce soit si tard parce que fatalement les gradins et le pit commencent sérieusement à se vider.

TWISTED TRUTH (Rep. Tchèque) : Dernier groupe du fest. Ils commencent à 2h35, je regarde 3 titres. Là aussi, l’heure tardive n’est pas synonyme de groupes de qualité moindre. Ca blaste dans tous les sens comme les tchèques savent le faire ! Et c’est avec ces blasts dans les oreilles que je regagne ma tente les jambes brisées et le cul plein d’escarres pour une quatrième nuit au camping avant les 10 heures de route qui nous attendent le lendemain.

Ainsi s’achève ce report uniquement centré sur la musique. Oui, il y a eu quelques dôôôssiers, mais finalement ils n’ont pas / plus l’importance que je leur accordais auparavant.

Quelques mots sur le reste. La météo fut incroyablement clémente. Hormis une petite averse d’une demi-heure le vendredi, il a fait un soleil de plomb tout le temps. Et chose inouïe, il ne faisait même pas froid lors des derniers groupes ! Niveau bouffe, rien à redire, niveau toilettes, lavabos, rien à redire (de toute façon quand je vais à l’OEF c’est en mode hygiène minimum donc je m’en tape un peu), niveau le reste, rien à redire. Autre chose, j’ai remarqué une densité assez incroyable de francophones ! D’où venaient-ils ? Belgique, France, Suisse ? J’en sais rien, mais j’ai eu l’impression que ça causait français partout !!! En tout nettement plus qu’il y a quelques années ! Est-ce l’effet 2 Guys 1 TV ? Et parallèlement j’ai eu l’impression d’un renouvellement du public. Beaucoup de têtes que j’avais l’habitude d’y croiser n’y étaient pas. Bon, ensuite de multiples facteurs peuvent expliquer cela, et c’est peut-être pas très intéressant à développer ici.



Au final, que conclus-je de cette 16ème édition ?

D’abord que l’OEF reste LE festival de grind car il mixe tous les genres (du goregrind au fast power violence). Ce faisant il fait preuve d’une certaine ouverture d’esprit que ses contempteurs feraient bien d’analyser avant de jeter la pierre car opposant un type de musique à un autre ils deviennent ce qu’ils dénoncent, de pauvres cerveaux intégristes de merde. Ensuite que l’OEF reste un vrai festival underground, dans le sens noble du terme. On pourra bien sûr m’opposer que les tarifs augmentent d’année en année et qu’il fait jouer des têtes d’affiche dans le seul but d’attirer du public même si elles paraissent hors créneau (EYEHATEGOD par exemple). A ceux-là je répondrai simplement que tous les prix augmentent, alors pourquoi pas ceux d’un festival et que pour qu’un festival fonctionne il faut qu’il y ait du public, donc fatalement il faut des têtes d’affiche. La scène grind étant ce qu’elle est, des centaines de groupes ayant déjà joué à l’OEF, le renouvellement est difficile, donc Curby est bien obligé de "tricher" aux entournures en élargissant son champ de "recrutement", mais toujours dans la limite de ses moyens financiers. En outre, je répondrai aussi que derrière le terme "underground" il y a l’idée d’indépendance absolue : aucun sponsor. Si on excepte Gambrinus, qui est la bière locale (on ne va quand même pas boire de l’eau !), il n’y en a pas d’autres. Regardez le programme de présentation du fest (64 pages) distribué à l’entrée, il ne contient aucune publicité, oui, aucune ! Enfin, mon dernier argument et certainement celui qui a le plus d’importance à mes yeux : l’ouverture et le partage. Cette affiche, comme toutes les affiches de l’OEF, mêle des petits groupes des 4 coins du monde (27 nationalités issues des 5 continents pour cette édition). Avec cette vision mondialiste de la musique on revient à mon premier argument, l’ouverture plutôt que l’intolérance !

Voilà, j’espère pouvoir y retourner l’an prochain, même s’il me faut une semaine pour m’en remettre !