La review

NAPALM DEATH + HAMMERCULT + MOMENTUM
La Flèche d'Or - Paris
14/04/2014


Review rédigée par Boris


Voilà bien longtemps que je n'avais vu les Maîtres de l'extrême, toujours au top depuis... plus de 30 ans !!! 32 ans de carrière et toujours pas de jubilé au Stade de France ??? Non, c'est sûr que NAPALM DEATH n'aura pas eu les hommages qui se préparent actuellement pour Mylène Farmer, Jean Marie Bigard ou encore Segolène Royal. Et c'est tant mieux !! Qui aurait misé sur une telle longévité des Anglais ? Un engagement qui allait donner naissance à 15 albums, une flopée de splits et rester cette incroyable machine de guerre que l'on connaît ? Oui, il y en a, ce sont les fans ! Toujours fidèles, venus du punk, du death, du grind, du hardcore. Au fil des années, NAPALM DEATH est devenu une curiosité, puis une référence qu'il était même impossible de contourner au-delà de la sphère metal. Un peu les Maiden de l'extrème en quelque sorte, les Motörhead du XXIème siècle, respectés de tous et tout aussi respectueux de son public. On va donc oublier le Stade de France, et se rendre à la Flèche d'Or !!



Premier constat... peu de monde... Faut dire que personne je pense, n'attendait en ouverture un groupe de death prog / psyché. Une erreur de casting qui coûtera un peu à MOMENTUM... Pourtant, les Islandais livrent une très bonne prestation, entre rock progressif, planant, post rock parsemé de ci de là de death metal. Les titres s'enchaînent, à la fois complexes et techniques proche de Mastodon ou encore Neurosis. Et si le public s'est montré très discret tout au long du set, s'il a su reconnaître le talent et le courage du groupe, MOMENTUM aura tout de même vécu son quart d'heure de solitude. Un groupe pourtant intéressant surtout lorsqu'il s'exprime à quatre voix, rappelant Alice In Chains, et qui mériterait d'être vu dans de meilleures conditions.



La Flèche d'Or se remplit gentiment lorsqu'HAMMERCULT entre sur scène ! Ne connaissant le groupe ni d'Eve, ni d'Adam, je m'étais familiarisé assez tardivement avec le son des Israéliens. Deux albums à la clé que j'ai parcourus d'une oreille distraite m'ont fait penser à du Running Wild en plus agressif, presque black'n'roll... Sympa. Le groupe démarre avec le titre éponyme de leur second album "Steelcrusher", le public est beaucoup plus réceptif pour le coup ! Faut dire que le chanteur Yakir Shochat, sait motiver l'auditoire, invitant le public à se rapprocher et à se bouger enfin !!! Fini la contemplation, on passe à l'action !! "Stellcrusher" démarre donc au quart de tour avec une intro à la Anthrax, une basse très présente et des riffs à la fois menaçants et très punk. Maayan Henik à la batterie martèle sa caisse claire tandis que Yakir assure son chant en voix aiguë, presque black. Ça speede, ça thrashe, ça moshe et le public répond présent ! "Diabolic Overkill" second titre bien puissant alterne chant aigu et death avec la complicité du bassite Elad Manor, hyper agressif à la croisée d'Impaled Nazarene et d'Overkill. A la guitare, Guy Ben David, aux faux airs de Trey Azagthoth, joue la carte de l'efficacité enchaînant riffs bien sentis (plutôt classique dans le genre) mais fédérateurs comme sur "Metal Rules Tonight" et solos heavy jamais démonstratifs. Heureusement, quelques agités rendent hommage au groupe sur quelques pogos et autre circle pits. Peu importe qu'ils soient 4 ou 5 à se rentrer dedans, Yakir en redemande et sera ravi de voir son voeu se réaliser en wall of death sur "We Are Hammercult", hymme du groupe très percutant avec son coté hardcore. Rien de très Running Wild au final... plutôt un groupe qui passerait bien en première partie des Finlandais Nazaréens !!

Setlist : "Steelcrusher", "Diabolic Overkill", "Metal Rules Tonight", "Let The Angels Burn Play", "We Are Hammercult", "Into Hell", "Black Horseman", "Stealer Of Souls".



Il m'aura fallu au moins dix minutes pour capter que c'était bien Mitch Harris sur scène en train de s'accorder... Allure frêle d'adolescent, cheveux mi-long en bataille, le guitariste cache une grande sensibilité à l'image de son projet Menace. Également en train de se préparer, Shane Embury quant à lui, ne fait pas vraiment de mystère sur sa personne, imposant et... comment dire... bourru ? Extrait de l'album "The Code Is Red", NAPALM DEATH envoie le titre "Silence Is Deafening" qui met le feu aux poudres. Incontrôlable et désarticulé, Barney simule l'épilepsie pour notre plus grand bonheur tandis que Danny Herrera à la batterie, s'épuise sur des blasts à tout va. Shane, quant à lui, martèle sa basse avec bonhomie. Quelle entrée et quelle énergie !!! Le son est très bon et le public ne ménage pas sa joie face aux braillements du chanteur. Le fabuleux et ambitieux dernier album est à l'honneur avec "Everyday Pox" et le terrible "The Wolf I Feed" qui met en lumière Mitch, impressionnant par sa dextérité autant que par son attitude, les yeux exorbités vers le ciel vociférant comme un damné !!
La fosse s'emballe (stage-diving, pogos..). Le groove est là, une hargne et un engagement de chaque instant très contagieux à l'écoute des classiques "Suffer The Children", "When All Is Said And Done", "Scum", "Mass Appeal Madness", "The Kill" et bien sûr la reprise des Dead Kennedys "Nazi Punks Fuck Off". Entre les morceaux, Barney se révèle extrêmement sympathique, proche du public qu'il sait uni autour des mêmes valeurs de vie et de liberté qu'il défend. On le sait, les Britanniques condamnent l'aliénation, notre principal repaire aujourd'hui, en faisant du grindcore un sport de combat ! Voilà pourquoi on y revient à NAPALM et à ses concerts !! J'avais lu sur un forum un internaute écrivant : "Napalm Death, c'est la Vie" ! Pas mieux...
Le public espérait entendre au moins "Greed Killing" avant de quitter les lieux, et il eut "Siege Of Power" en plus !!! Les deux titres, et pas des moindres, achevaient 1h30 de concert... FURIEUX !!!

Setlist : "Silence Is Deafening", "Everyday Pox", "The Wolf I Feed", "Unchallenged Hate", "Suffer The Children", "When All Is Said And Done", "Errors In The Signals", "Breed To Breathe", "Human Garbage Success", "On The Brink Of Extinction", "Social Sterility", "Self Betrayal", "Protection Racket", "Taste The Poison", "Necessary Evil", "Mass Appeal Madness", "Scum", "Life?", "Deceiver", "The Kill", "You Suffer", "Nazi Punks Fuck Off" (Dead Kennedys cover), "Greed Killing", "Siege Of Power".