La review

NAPALM DEATH + HAMMERCULT + MOMENTUM
Le Ferrailleur - Nantes (44)
13/04/2014


Review rédigée par Phonta
Photos prises par Thrasher 44


Pour cette troisième date française de leur tournée avec HAMMERCULT, NAPALM DEATH se retrouve au Ferrailleur de Nantes en ce Dimanche 13 Avril, accompagné de MOMENTUM. Cette soirée s'annonce alléchante avec ces trois groupes internationaux qui excellent dans trois genres différents.



MOMENTUM (créé en 2003) est le premier groupe à chauffer les planches face à un public encore un peu parsemé. Il est encore tôt, mais les retardataires pourraient regretter de rater ce bon groupe de metal progressif, pour qui les adjectifs : doom, psychédélique (surtout avec leur titre "The Freak Is Alive") et ambiant, correspondraient aussi à définir leur musique. Leur style n'est pas totalement évident à définir et c'est aussi leur but de ne pas être catégorisé dans un seul genre. Ces Islandais (et ce n'est pas leur tête qui pourrait cacher leur nationalité ou du moins le fait qu'ils proviennent d'un pays nordique) commencent leur concert de façon très carrée, sans aucun excès, c'est un groupe qui est là pour se concentrer sur la musique et ils le font bien. Ils vont donc réussir durant 30 minutes à nous transporter dans leur univers. Avec un bassiste lead et un guitariste aux voix très graves, mais qui savent revenir sur une bonne voix claire à laquelle participe (seul ou non) quelque fois le claviste (dont la petite intervention vocale sur "Creator" a été impressionnante, et semble revenir en tête sur quelques passages de cette même musique). C'est ainsi que la soirée débute de belle manière avec ce groupe qui ne démérite pas et qui laissera une bonne impression.

Setlist : "The Conduits Lead" / "Undercover Imagination" / "Creator" / "The Freak Is Alive" / "Gauntlet" / "Holding Back".



La montée en puissance de cette soirée va continuer avec HAMMERCULT. Ce récent groupe (créé en 2010) israélien tend à s'exporter avec un thrash metal d'une vivacité remarquable, et remarquée puisque le groupe acquiert la récompense du Wacken Metal Battle un an après sa création. Le quintette est aussi présent pour promouvoir son dernier album de cette année : "Steelcrusher". Ils entament alors le concert sans pression, avec une énergie musicale représentée essentiellement par leur frontman qui a l'objectif de transmettre ce dynamisme au public. Pour cette "big metal party", il veut que ça bouge dans tous les sens et félicite donc régulièrement le pit qui pogote et également le public français au sens large. Ils vont jusqu'à inviter un stage diving avant "Diabolic Overkill", pour que le public puisse se lâcher et que d'autres stage divings, slams... suivent. Le public est largement convié à être acteur de cette soirée, le groupe aime se sentir pousser par le public avec des "Hey, hey..." à chaque musique (un peu trop souvent donc) et ils lèvent tous les bras en incitant le public à réagir automatiquement de la même manière à chaque fin de morceau. Ensuite, le chanteur vient à demander "de l'aide" sur "We Are Hammercult" pour gueuler "Hammercult" au refrain, une preuve à nouveau que HAMMERCULT aime la participation de l'audience. C'est d'ailleurs sur ce titre, qu'un wall of death (son absence avec ce groupe aurait été une surprise) sera organisé à la fin. HAMMERCULT veut marquer son passage en France avec ce thrash metal rapide et une voix du chanteur vacillant entre assez grave et assez aiguë qui tend à un peu rappeler du Vektor, avec en plus, une voix grave (celle du bassiste) qui intervient brièvement pour appuyer certains passages. La musique sera efficace tout le set avec un rythme soutenu tout le long et un chanteur qui se saura s'illustrer à plusieurs reprises : notamment lors de "Stealer Of Souls" où il effectue un long slam en continuant de chanter, j'ai aussi apprécier quand il lance le micro (fréquemment) pour le faire tourner au-dessus de sa main. Le groupe nous quitte sur un bon concert qui aura pu nous faire découvrir un bon groupe et ainsi réveiller un peu la salle pour accueillir la tête d'affiche...

Setlist : Into / "Steelcrusher" / "Diabolic Overkill" / "Metal Rules Tonight" / "Let The Angels Burn" / "We Are Hammercult" / "Into Hell" / "Black Horseman" / "Stealer Of Souls".



Avant de retrouver ce groupe mythique, le Ferrailleur nous propose de nous chauffer un peu sur du Slayer. C'est une fierté de voir un des groupes fondateurs du grindcore, death / grind en concert. Dès le début, on voit à qui on a affaire, un groupe qui a de la rage et de la puissance à faire partager. Barney, comme à son habitude, est dynamique et déambule sur la scène à sa manière, c'est-à-dire "en tremblant" de rage. Impressionnant de son professionnalisme, NAPALM DEATH a gardé son énergie tout le long du concert. Pour certains, ce concert est à tomber par terre, dans les 2 sens du terme quand j'ai aperçu un stage diving couler au milieu du pogo, mais comme il y a toujours quelqu'un en-dessous, le contact avec le sol n'est jamais immédiat et l'auteur de cette prise de risque s'en sort indemne. La musique donne une grosse impression de brutalité (alors qu'il existe des groupes plus trash). Même quand elle s'arrête, elle le fait brutalement et en live ça rend vraiment bien, ça donne envie de gueuler à chaque fois. Entre les musiques, Barney nous fait part (parfois avec humour) de ses points de vue en rapport avec la musique d'après, mais j'avoue qu'en concert j'ai beaucoup de mal à comprendre ce qui se dit. Les sujets que j'ai semble-t-il compris sont sur la liberté sexuelle pour je ne sais quelle musique (entre la 6ème et la 10ème, je laisse aux fans inconditionnels la liberté de trouver), sur l'industrie de la musique et la musique indépendante, là non plus je ne pourrais pas dire pour quel titre (entre 13 et 17). Il fait de plus en plus chaud dans la salle et ce n'est pas Barney qui va me contredire, d'après lui il fait "45 degrés". Mais c'est pas pour autant qu'il faut faiblir, et faiblir ne semble pas être dans son vocabulaire. Et à la suite de cette annonce température, les titres s’enchaînent d'une fulgurance remarquable à partir de "Scum" jusqu'à "Nazi Punks..." ... "Fuck Off" (crié par le public). Barney signale alors qu'il s'agit d'une reprise du groupe punk états-unien Dead Kennedys. La fin est annoncée avant "Siege Of Power" pour laquelle le bordel dans le pit va s'intensifier pour être plus remuant que sur "Suffer The Children" en début de concert.

Setlist : 1) "Multinational corporations" / 2) "Silence Is Deafening" / 3) "Everyday pox" / 4) "The Wolf I Feed" / 5) "Unchallenged Hate" / 6) "Suffer The children" / 7) "When All Is Said And Done" / 8) "Errors In The Signals" 9) "Breed To Breathe" / 10) "Human Garbage" / 11) "Success ?" / 12) "On The Brink Of Extinction" / 13) "Social Sterility" / 14) "Self Betrayal" / 15) "Protection Racket" / 16) "Taste The Poison" / 17) "Necessary Evil" / 18) "Mass Appeal Madness" / 19) "Scum" / 20) "Life ?" / 21) "Deceiver" / 22) "The Kill" / 23) "You Suffer" / 24) "Nazi Punks...Fuck Off" (Dead kennedys cover) / 25) "Greed Killing" / 26) "Siege Of Power".

Ce concert m'aura parfaitement rassasié pour un petit moment (1 jour ou 2). Cette soirée aura tenu ses promesses dans cette belle salle du Ferrailleur.

Photos tirées de : www.facebook.com/thrasher44photos