La review

NAPALM DEATH + NECROBLASPHEME
La Maroquinerie - Paris
04/03/2012


Review rédigée par Delph


Belle ambiance ce Dimanche soir à la Maroquinerie, le dernier jour, pour certains, d'une courte période de vacances bien méritées (ou pas). Le clou de la soirée : NAPALM DEATH, groupe phare de grindcore ayant révolutionné les années 80-90, avec pour première partie les Parisiens de NECROBLASPHEME. On s'en doute, la salle est déjà pleine à craquer, certains ont pour ainsi dire réservé leur mètre carré proche de la scène en arrivant une heure à l'avance, pour ne pas rater une miette de ce show exceptionnel proposé par les Anglais ce soir, quelque temps après la parution de leur dernier méfait, j'ai nommé "Utilitarian", véritable bombe de death-grind renouant avec les origines punk, avec une pincée d'indus mécanique et aseptisé, pour le bonheur de nos oreilles. Les fans armés de téléobjectifs hypertrophiés se comptent par dizaines : on n'est jamais trop équipé pour immortaliser une telle date, à l'heure où les premiers festivals Européens de l'année commencent à aimanter le public Français hors de nos contrées.

A sept heures pétantes, les Franciliens de NECROBLASPHEME font irruption sur scène ; un groupe, à mon sens pas vraiment inspiré, proposant un death plutôt goudronneux et manquant de structures, mais des gars animés d'un bel enthousiasme, chose rare chez pas mal de groupes cantonnés aux premières parties. Notons une reprise de "The Sound Of Silence" (de Simon & Garfunkel, pour ceux qui ne connaissent pas) dans un style toujours aussi boueux, mais je salue personnellement cette initiative malgré son manque d'efficacité, en imaginant Cannibal Corpse reprendre "Ziggy Stardust" de David Bowie, ou une autre invitation à se laisser choir dans son canapé avec un paquet de guimauves à la main.



L'entrée en scène de Danny Herrera, suivi de Mitch Harris, puis de Shane Embury et du légendaire Barney, s'accompagne d'une densification de la foule à la vitesse grand V, d'autant que les premiers accords de "Circumspect" (premier morceau d'"Utilitarian"), bien que "mélodiques", s'accompagnent d'une distribution générale de torgnoles, coups de coudes, de tête, de rangeos bien fumantes, et si les fans armés de leur appareil tentaculaire sont physiquement habitués à ce genre de sarabande, c'est au prix de nombreux efforts de contorsionnisme qu'ils tentent de protéger leur matériel. On assiste aux prestations d'un groupe mythique dans une forme olympique, avec un Barney monté sur ressorts, l'adrénaline lui sortant par les oreilles...
Les British nous gratifient d'un "Silence Is Deafening" bien féroce ainsi que d'une kyrielle de morceaux cultissimes dont "Suffer The Children", "Human Garbage", "Scum", sur lesquels les slammeurs ont joué à celui qui balancera des coups de panards dans le plus de têtes. Un show grind chimiquement pur, festif et bordélique, où les morceaux s'enchaînent dans un rythme effréné, presque sans pauses, avec une setlist plutôt astucieuse, amalgame d'hymnes cultes et de morceaux fraîchement tirés du dernier album, qui donnent envie de se procurer "Utilitarian" fissa. NAPALM DEATH, forts de leur statut de référence death-grind mondiale, ne prennent pas une ride et continuent à faire des merveilles en studio, aussi bien qu'ils sèment le chaos sur chaque scène où ils posent le pied.