La review

MYRATH + AMONSETHIS + NIGHTMARES &ND COMEDY
MJC Ô Totem - Rillieux-la-Pape (69)
16/11/2016


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par Emilie Garcin et Chart


Ce mercredi soir, le chouette salle de la MJC Ô Totem accueille les Tunisiens de MYRATH accompagnés par les Grenoblois d'AMONSETHIS et des Roannais de NIGHTMARES &ND COMEDY. Une affiche concoctée, encore une fois, par les filles de Sounds Like Hell.



Ce soir, ce sont les Roannais de NIGHTMARES &ND COMEDY qui se sont vu confier la mission d'ouvrir le concert. Une date importante pour le groupe qui inaugure son retour sur scène après le départ de deux de ses membres fondateurs. La chanteuse / claviériste Lydia s'est vu remplacer par la chanteuse Carole du groupe Bel O Kan, tandis que Nico a laissé la place de bassiste à Alexis. Autre nouveauté depuis la dernière fois que j'ai eu l'occasion de voir le groupe sur scène, l'intégration officielle de Charly en tant qu'accordéoniste.
Comme le laisse présager la typographie de leur logo, le groupe s'inspire clairement de l'univers sombre et fantastique développé par Tim Burton dans le film d'animation L’Étrange Noël de Mr Jack. Une référence qu'on retrouve immédiatement dans leur riche univers scénique. Sur la musique d'introduction, chaque musicien, costumé et maquillé, prend une pose figée en attendant d'être "actionné" par deux figurantes espiègles équipées d'une molette géante. Puis, le show est lancé. Entre mélodies glauques et cavalcades furieuses, NIGHTMARES &ND COMEDY nous livrera six titres issus du double album "The Opening / Tales Of Obscura". Avec deux guitares, une basse, un accordéon, des samples de clavier, une batterie et un duo vocal chant féminin / chant extrême, le son sera malheureusement très fluctuant durant toute la prestation. D'autant plus que le musique des Roannais est assez complexe et joue beaucoup sur les ruptures. Pour ceux qui connaissent, on pourrait facilement les rapprocher des Québecois d'Unexpect en moins technique et bordélique. Avec six musiciens plus deux figurantes, l'espace scénique est, lui aussi, bien chargé ! Même si tout est encore loin d'être parfaitement maîtrisé, on sent vraiment la volonté du groupe de proposer, en une demi-heure, un spectacle complet qui change de ce qu'on est habitué à voir. Je note, au passage, que la nouvelle chanteuse a parfaitement su trouver sa place dans cet univers, aussi bien sur le plan vocal que théâtral avec son personnage mi-fillette, mi-sorcière.
Si le public ne se montre pas très expansif durant le show, les NIGHTMARES &ND COMEDY auront cependant indéniablement créé la surprise et attisé la curiosité des spectateurs qui se montreront de plus en plus nombreux dans la salle. Un retour sur scène prometteur donc pour ce groupe atypique qui n'a plus qu'à se perfectionner pour nous offrir un show à la hauteur de ses ambitions.

Setlist : "The Sad Sandman", "End Of Comedy", "The Tricky Fairy", "Last Memory", "Heart's Bone", "The Gaze Of The So Cold Righteous Man".



Changement d'univers avec les Grenoblois d'AMONSETHIS qui nous font prendre la direction des pyramides égyptiennes. En effet, le groupe est basé sur un concept narratif traitant de la septième lignée des Pharaons. Là encore, le groupe propose une entrée en scène théâtrale. Sur une musique mystique de violons et de darbouka, les musiciens entrent sur scène dans la pénombre tandis que le chanteur, qui porte une sorte de masque de fer, enflamme les trois côtés d'un triangle de feu.
A priori, AMONSETHIS est un groupe qui a tout pour me plaire : un concept original et bien travaillé, des sonorités orientales et légèrement prog, un chanteur très habité sur scène et des musiciens qui montrent une belle maîtrise de leurs instruments. Or, disons-le tout de go, je n'ai pas réussi à apprécié leur prestation. Premièrement, je n'ai pas du tout aimé la voix de leur chanteur. Bien que puissante et maîtrisée, je ne peux m'empêcher de la qualifier de nasillarde et chevrotante. De plus, bien que le frontman déploie une belle énergie sur scène, je trouve son attitude généralement trop maniérée à mon goût. Peut-être est-ce, en partie, dû aux épaulettes ridiculement bouffantes de son manteau en cuir... Les seuls moments où je le trouve vraiment convaincant sont quand il déclame ses textes en arabe ou en anglais comme s'il était traversé par d'anciennes forces mystiques. Deuxièmement, je trouve que les morceaux manquent cruellement d'efficacité. Le côté prog ne joue pas vraiment en la faveur du groupe qui s'aventure parfois dans des passages tortueux assez déroutants. Je déplore aussi l'utilisation très kitch du clavier dont je trouve les sonorités beaucoup trop convenues dans ce genre de musique. Malgré tout, on tentera de se prêter au jeu lorsque le vocaliste nous proposera de chanter sur les refrains. Mais, en dépit de tous ces efforts, la sauce aura du mal à prendre. Le groupe ne se dégonflera pas pour autant et nous offrira même un rappel... sans que celui-ci ait vraiment été réclamé !
Vous l'aurez remarqué, contrairement au premier groupe, les défauts des Grenoblois m'auront, ce soir, beaucoup plus marqué que leurs qualités. Dommage !

Setlist (approximative) : intro, "Aissem Tenemra", "Far Beyond Death", "Hope", "Land Of Slaves", "Horus", "Amonsethis", "Pyramidion", "Pyramid's Book".
Rappel : "Pharaoh's Army".



Passons maintenant aux vedettes de la soirée. J'ai découvert les Tunisiens de MYRATH avec leur album "Tales Of The Sand", paru en 2011, que j'avais beaucoup aimé... En tous cas plus que le dernier en date qui, à ce que j'en avais entendu, semblait davantage tirer vers une sorte de pop metal assez kitch. Je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre en venant écouter le groupe en concert.
Alors que la musique d'introduction se fait entendre, le rideau se lève sur une ravissante danseuse orientale. Décidément, les groupes auront soigné leur prestation scénique ce soir ! Un a un, les musiciens font leur entrée en scène sous les vivats de la foule. La bonne humeur commence tranquillement à s'installer dans la MJC alors que le groupe entame le joyeux tube "Believer". Malgré le côté kitch, on se laisse volontiers gagner par la chaleur communicative que dégage le groupe. Mais, dès le deuxième titre, les choses se corsent et je prends une première tarte dans la figure (ou, plutôt, dans les oreilles) avec le gros riff d'intro de "Get Your Freedom Back". Il faut dire que, si le guitariste semble avoir des problèmes avec le réglage dans son retour, le rendu en façade est vraiment excellent. Le groupe jouit ce soir d'un son plus massif et puissant que sur les albums, ce qui donne une toute autre dimension à la musique des Tunisiens. Je m'attendais à ce que le groupe se repose essentiellement sur son talentueux chanteur qui s'est rendu célèbre dans son pays en participant à un télé-crochet type La Nouvelle Star. Mais je me rends rapidement compte ce soir que MYRATH est bien un groupe à part entière dans lequel chacun des musicien occupe une place déterminante, aussi bien musicalement que scéniquement. Aussi, quand il s'agit d'envoyer des gros riffs et des solos virtuoses, ces garçons ont de quoi rivaliser avec les plus grands noms du prog, du thrash ou du heavy ! Morgan, le batteur, nous offre un jeu aussi subtile que puissant. Elyes, le claviériste, est plus en retrait mais nous propose des sons originaux et quelques soli bien envoyés tout en secondant Zaher au chant à de multiples reprises. Enfin, le bassiste Anis, n'est pas en reste même si on regrettera de ne pas pouvoir mieux l'entendre de notre côté de la salle. Vous l'aurez compris, les cinq musiciens nous offrent une sacrée leçon de musique et je ne m'attendais vraiment pas à recevoir une telle claque ce soir ! Pour couronner le tout, le chanteur s'avère être extrêmement sympathique. Il s'adressera à nous dans un français très bien maîtrisé et lance régulièrement des blagues sur notre culture (exemple : "Vous connaissez notre album Tales Of The Sand ? Je crois que c'est sorti après Camping 3") tout en sirotant un verre de rhum qu'il finira par avaler "cul-sec" à la demande du public. Loin de se prendre pour des stars, les Tunisiens nous donnent plutôt l'impression de jouer pour la famille ce soir. D'ailleurs, les parents du batteur, originaire de la région, sont bel et bien présents dans la salle !
Sur la fin du set, le groupe proposera des titres plus posés. Le frontman prendra même le temps de jouer le conteur en venant chanter au milieu de la salle après avoir fait asseoir le public par terre. Un bon son, un super chanteur, des supers musiciens, de chouettes morceaux, de la bonne humeur et une ravissante danseuse qui illumine le tout ; voilà les ingrédients réunis ce soir par MYRATH pour nous offrir un excellent concert ! Après un rappel bien mérité, on ressort de la salle avec du soleil plein la tête... à la différence du chanteur qui semble plutôt plein de rhum. En témoigne la jolie gamelle qu'il nous offre au moment de saluer le public !

Setlist : "Jasmin" (intro), "Believer", "Get Your Freedom Back", "Storm Of Lies", "Wide Shut", "The Unburt", "Madness", "Forever And A Day", "The Needle", "Under Siege", "Endure The Silence", "Nobody's Lives", "Tales Of The Sands", "Duat". Rappel : intro, "Your Sigh", "Merciless Times", "Beyond The Stars".

On pourra dire, encore une fois, que les filles de Sounds Like Hell nous auront régalés ce soir. Je ne m'attendais vraiment pas à une telle performance de la part de MYRATH et j'ai bien apprécié le fait de pouvoir entendre deux formations régionales en ouverture (même si je n'ai pas forcement tout aimé). Merci, en tous cas, à tous les organisateurs de cette soirée. On se donne rendez-vous très rapidement pour un prochain concert !

Photos tirées de :
www.facebook.com/egarcin.photo / www.facebook.com/chartlivephotography / www.pavillon666.fr