La review

MUMAKIL + AFGRUND + TERMINAL WAR + PEUR PANIQUE
Le Belushi's - Paris
03/03/2013


Review rédigée par Mat' Foucher


Ce n’était pas chose aisée de choisir entre deux concerts qui s’annonçaient bien brutaux, dans la même soirée : d’un côté PEUR PANIQUE, TOTAL WAR, AFGRUND et MUMAKIL au Belushi's, et de l’autre Pixeria, Beheaded, The Seven Gates, et Savage Annihilation au Glazart. Après un dur choix, ce sera donc MUMAKIL, dans une salle jusque là inconnue pour quelques uns.



Le premier groupe à passer sur la petite scène du Belushi's est PEUR PANIQUE, un groupe parisien. Le set a été extrêmement rapide (15 minutes) : le groupe nous a proposé des morceaux d’une durée moyenne largement inférieure à 1 minute. Le chanteur n’hésite pas à s’amuser de cette rapidité, en rappelant au public qu’on est déjà au milieu du set après de courtes minutes, etc.. Par la voix et la rapidité de leurs morceaux, PEUR PANIQUE m’a fait penser au groupe Bakounine, proche de la mouvance anarchiste (Ceci dit, avec le nom d’un des plus grands penseurs anarchistes..). On remarque, par le nom de leurs compositions, que le groupe aborde des thèmes clairement politisés : "Justice Sauvage", "Relation Prison", "Populace", "Dictateurs Morts", ce qui m’a beaucoup plu. La technique de chant de Manu reste toujours sur la même lignée : une voix torturée et très aiguë. Les apports graves se font par "FukushiMike", également à la batterie. Par ailleurs, PEUR PANIQUE nous propose des morceaux avec une guitare aux riffs faisant clairement penser à ceux du mouvement crust punk : des riffs simples et rapides. J’avoue avoir eu davantage un coup de cœur pour "Dictateurs Morts", une bombe auditive, une des plus courtes du set, avec l’alternance de la voix de Manu et de "FukushiMike". Le public n’était clairement pas présent. Je regrette que le groupe n’ait pas joué plus longtemps, car cela aurait sans doute permis au public de se laisser transpercer par la musique du groupe. Car il est dur d’être à fond dans un groupe qui passe en première partie, en une dizaine de minutes. Pour finir, il est tout de même bon de signaler que sur les 14 morceaux joués ce soir, 8 figurent sur leur démo "K7".

Setlist : "Justice Sauvage", "5 Minutes Seul", Nouvelle #2, "Face Au Vide", "Relation Prison", "Violence Totale", "Mort Violente", "Migraines Chroniques", "Gâchis Permanents", "Populace", "Veine Cave", "Terreurs Nocturnes", "Dictateurs Morts", "Echec Et Mort".



C’est devant un public passif qu’arrive sur scène TERMINAL WAR, un combo parisien. Le set a eu du mal à se lancer : le public n’était pas très présent, mais quand même plus que pour PEUR PANIQUE. La musique jouée par TERMINAL WAR est davantage assimilable à du brutal death qu’à du grind. Le set s’ouvre donc sur le morceau "Not Even A Glance", morceau qui installe indéniablement une atmosphère pesante avec les mélodies de guitares tournant dans les aigus. Après cette introduction, le morceau "Occido Ergo Sum" se caractérise par un jeu très brutal, malgré quelques passages où la tension du début se relâche légèrement. Quant à la voix, elle reste vraiment linéaire durant tout le morceau. TERMINAL WAR nous a ensuite interprété "Smoldering Anger", qui se compose de parties à la batterie qui sont remarquables. Sur ce morceau la voix se module peu, mais devant la brutalité et la qualité du morceau, ça nous paraît peu important. Comme le précise le chanteur, le morceau suivant, "Backlash" est davantage punk. Cette touche se remarque qu’au commencement du morceau, car la suite reste dans la lignée du death metal, avec des riffs très pesants. A partir de ce morceau, la suite des compos que nous a présenté TERMINAL WAR sont davantage dansantes. Le groupe n’hésite pas à agrémenter ses morceaux très bourrins de parties extrêmement dansantes. J’avoue voir été impressionnée devant "Aeon Crush" qui était vraiment un bon morceau : le jeu à la batterie était vraiment entraînant donnant ainsi davantage d’identité au morceau. A part "Der Einzige Und Sein Eigetum", "Aeon Crush" et "Backlash", les morceaux demeuraient assez linéaires malgré une brutalité indéniable. La fin du set a été vraiment délectable. Le batteur était vraiment bon, c’est dommage qu’on ne l’ait pas plus entendu. Par conséquent, TERMINAL WAR a le grand mérite d’avoir bien fait bouger le public à partir du milieu du set, léguant ainsi une foule surexcitée à AFGRUND. Ce fut une très belle découverte musicale !

Setlist : "Not Even A Glance", "Occido Ergo Sum", "Smoldering Anger", "Backlash", "I Despise", "Dystopia", "The Promised Bloodbath", "Ochlocracy", "Der Einzige Und Sein Eigetum", "Aeon Crush", "Torn appart".



C’est au tour des Suédois d’AFGRUND d’être accueilli sur la scène du Belushi's. Le premier morceau à nous être interprété est "Life And Death Of A Broiler", venant tout droit de leur dernier album "The Age Of Dumb". Ce morceau annonce parfaitement la brutalité à laquelle nous serons confrontés tout leur set durant. C’est un morceau cours, mais qui en envoie bien au public : une voix qui se module bien, une batterie qui blaste vraiment bien, et des riffs de guitares tranchants. Le prochain morceau "Living The Nightmare" est à rapprocher du précédent. Encore plus cours, le groupe nous offre une composition bourrine, du début jusqu’à la fin. Ces deux morceaux ont très bien été accueillis par le public.
Avec "The Might Of A Nation", AFGRUND nous propose une musique qui ne donne de repos à aucun tympan. Certains riffs du début du morceau m’ont fait penser à ceux que l’ont retrouvent dans certains morceaux de black metal. Le reste du morceau s’accompagne d’une voix qui reste la même pendant tout le morceau. Quant à l’instrumentale, elle ne peut laisser indifférente toute personne se délectant de riffs brutaux. Un autre morceau de leur dernier album, voici "H.A.A.R.P.Y.". Au début, il ne se distingue guère des autres, mais par la suite, ce qui lui donne son identité c’est l’intervention d’une voix davantage gutturale lors des refrains, et le passage de riffs plus lourds, moins rapides, qui permet à chacun de se laisser emporter. Ce morceau était vraiment délectable. "Noone Gives A Fuck Anymore" est, quant à lui, tiré de leur album de 2009 : "Vid Helvetets Grindar". Ce morceau est moins rapide par ses riffs que les précédents morceaux joués ce soir : vers la fin on retrouve une coupure avec le début. C’est le genre de coupure que l’on retrouve dans certains morceaux de HxC, et qui sont au demeurant vraiment transcendants. Comme le morceau joué précédemment, "A Burning Cross On Your Perfect Lawn", est tiré du même album. Les riffs sont vraiment différents des compositions jouées au début du set, et qui figurent sur leur derniers album : ils tous aussi brutaux mais on perçoit à travers ceux-ci une influences qui n’est pas la même que pour le dernier album. Mais c’est tout autant un plaisir à l’écoute.
Toujours sur le même album, AFGRUND nous a joué "The Empire", un morceau relativement linéaire, jusqu’à la fin. La fin, est transcendante, par l’osmose entre tous les instruments, qui nous proposent des riffs plus ralentis. Chaque morceau était accompagné par le public de grands pogos. "Hjärtslag Och Djupa Andetag", tiré d’un de leurs premiers albums, n’est pas sur la même optique que les compositions des deux autres album : les riffs sont relativement communs mais bien bourrins. AFGRUND nous a présenté ce soir une prestation scénique et sonore de haute qualité. Celle-ci a très bien été accueillie par le public parisien !

Setlist : "Life And Death Of A Broiler", "Living The Nightmare", "The Might Of A Nation", "H.A.A.R.P.Y.", "Noone Gives A Fuck Anymore", "A Burning Cross On Your Perfect Lawn", "The Empire""Hjärtslag Och Djupa Andetag".



L’atmosphère est étouffante, les gens surexcités : voici enfin la tête d’affiche, en tournée avec AFGRUND : MUMAKIL. Pour cette tournée et l’enregistrement de l’album, c’est Kevin Foley qui occupe la place de batteur. Il officie entre autres dans Benighted, ce qui nous donne une petite idée de son niveau. Le groupe est en pleine préparation de son troisième album, qui ne devrait pas tarder à sortir. Lors de cette soirée, le groupe a donc interprété plusieurs de leurs nouveaux morceaux. Le premier était une tuerie, un condensé de violence, fait de guitare saturée, d’une batterie ultra rapide, et d’une voix gutturale. Dès cette bombe, le public était déchaîné : Chaque morceau avait vraiment une identité, par ses riffs de guitares qui donnent envie de se laisser emporter, et par la modulation de voix de Thomas passant d’une voix allant vers les aigus, à une voix très gutturale. Je tiens à saluer l’extrême technicité vocale de Thomas : il arrive à passer en quelques secondes d’une voix aiguë, à une voix gutturale, et enfin à une voix qui growle. Le spectateur se trouvait devant un groupe qui arrivait à proposer en un peu plus d’une minute, une composition alliant de multiples chants, une guitare loin d’être redondante, et une batterie qui nous compressait les tympans. Pour finir, l’identité de MUMAKIL réside dans le fait d’allier technique et brutalité. Durant tout le show du groupe, les morceaux ont fait fureur, car en plus de se déchaîner dans une atmosphère suffocante, les gens se faisaient accompagner dans leur transcendance par la banane gonflante, et le maintenant célèbre singe gonflable. A travers tous les morceaux joués ce soir, MUMAKIL nous a en quelque sorte mis en garde de la sortie de son nouvel album, qui devrait tous nous achever. Suite au rappel du public, le groupe a par la suite interprété deux reprises.

Ce concert, qui a été possible grâce à l’association Play Loud, Play Fast, a été éprouvant et riche en émotion. Cependant, le son de la batterie et des guitares était de meilleure qualité (dans les réglages, pas dans la musique proposée par les musiciens) pour AFGRUND et MUMAKIL, que pour PEUR PANIQUE et TERMINAL WAR.