La review

MOONSPELL + SEPTICFLESH
Le Metronum - Toulouse (31)
30/03/2015


Review rédigée par Thomas
Photos prises par Mathilde


Décidément, la fin du mois de Mars fut riche en concerts. Alors que le Pavillon Sauvage proposait un live d'Hirax, nous nous dirigions en masse vers le Metronum pour assister à un duo d'exception : les Grecs de SEPTICFLESH suivis des portugais de MOONSPELL. Les pré-ventes annonçaient "sold-out" et il ne restait que très peu de places au guichet le jour même. Ainsi, quand la lumière a baissé, c'est devant une fausse comble que SEPTICFLESH a fait son entrée...



Le combo grec n'est plus a présenter maintenant qu'ils sont devenus les maîtres d'un mélange subtil entre death metal sombre et orchestrations fournies et travaillées. Forts d'un nouvel album plus que jamais réussi, ils nous ont prouvé ce soir que ce disque sonne aussi bien sur des baffles qu'en concert...
L'introduction s'est faite sur un des mouvements de la "Titan Symphony", "Dogma Of Prometheus" mais c'est sur "War In Heaven", premier titre de "Titan" que SEPTICFLESH a attaqué les hostilités. D'emblée, le groupe a posé cette ambiance noire, imposante, glaçante, qui lui est propre. Le public était subjugué par le charisme de Seth au chant et à la basse. Le son était impeccable, les samples étaient bien mis en avant mais sans prendre de l'espace sur ce qui était joué ; cela donnait un son très homogène. Musicalement, il n'y avait rien à redire, ça sonnait comme sur les disques. En plus écrasant peut-être... Chaque musicien était on ne peut plus en place et il y avait une cohésion entre tous qui faisait plaisir à voir. Les trois musiciens au devant de la scène sont habitués à jouer ensemble depuis tant d'années que ce n'est pas très étonnant, mais SEPTICFLESH a accueilli depuis peu un nouveau batteur et pas des moindres : Krimh... Un musicien absolument impressionnant. Il possède une frappe un peu plus rentre-dedans que son prédécesseur mais là où celui-ci était limité techniquement, Krimh ne l'est pas. Il a par exemple exécuté à la perfection le terrible blast à la fin de "The Great Mass of Death" (Foetis Bernardo ne le jouait pas en live). Sa précision et son endurance sont tout autant remarquables. D'un point de vue plus global et moins technique, l'ambiance était de taille aussi. Comme il est dit plus haut, chaque musicien savait tenir la scène mais plus particulièrement Seth qui a su mettre le feu au public du Metronum. Il a beau utiliser les mêmes phrases d'accroche à chaque concert, elles sont toujours autant efficaces. La setilst tournait autour des trois derniers albums du groupe ("Communion" de 2008, "The Great Mass" de 2011 et "Titan" sorti mi 2014). Malgré ce choix très sélectif, nous avons eu droit à certains morceaux peu joués comme "Lovecraft's Death". En bref, un excellent concert, impressionnant de puissance et de technique, aux ambiances travaillées et au jeu de scène soigné.

Setlist  : "War In Heaven", "Communion", "Order Of Dracul", "A Great Mass Of Death", "Pyramid God", "Titan", "Prototype", "The Vampire From Nazareth", "Lovecraft’s Death", "Anubis", "Prometheus".



Terrible jour que celui-ci pour les "Vieux Loups" (comme ils se nomment) de MOONSPELL. En effet, le guitariste, Ricardo Amorim venait de subir un coup dur : la mort de son père le matin-même. Malgré ce, il était là, droit et ne laissant rien paraître, aucun des cinq membres du groupe ne laissait rien paraître de leur souffrance. La scène était peu décorée. Il y avait juste l'immense wall-flag qui représentait la pochette d'"Extinct" en fond de scène et un énorme crâne de bouc entre les deux grosses caisses de Miguel. C'est sur "Breath (Until We Are No More)" que MOONSPELL a fait son entrée.
Cette entrée était un peu moins impressionnante que celle qu'ils nous avaient offerte au Bikini deux ans plus tôt lors de l'Alpha Noir / Omega White Tour. Fernando (chant) est arrivé sur scène sobrement. Il était vêtu de son long manteau de cuir et n'avait plus la tête couverte par le casque de gladiateur de l'autre fois. Malgré cette sobriété surprenante, il dégageait toujours ce charisme époustouflant cette espèce d'énergie hypnotique qui fait qu'il emporte le public avec lui dès ses premières notes de chant. Malgré un son irréprochable et un jeu de lumière où il n'y a rien à redire, MOONSPELL n'était pas dedans (ce qui est compréhensible mais tout le monde n'était pas censé être au courant de la tragédie). C'était froid, ils étaient un peu distants malgré les nombreux efforts que Fernando déployait pour parler français et pour être en contact avec la foule. Ce n'était pas tant dans leur attitude car celle-ci ne laissait rien paraître. C'était dans ce qu'ils dégageaient. On les sentait ailleurs, eux qui d'habitude sont si présents. Il est important d'insister sur le fait qu'ils n'avaient rien qui soit en leur faveur et les échos renvoyés des lives suivants en sont la preuve : MOONSPELL a par la suite retrouvé tout son panache. Le groupe a pourtant livré un concert sans faute où le professionnalisme et la qualité de jeu étaient on ne peut plus au rendez-vous. Techniquement, c'était impeccable, ça coulait de source, c'était limpide et évident. Malgré cette blessure visible chez tous, ils ont tenu bon la barre tout le long, même Ricardo pour qui c'était le plus dur, a fait preuve d'un courage sans faille. Fernando était un peu le seul lien entre eux et nous. Son charisme et sa facilité à se mettre le public dans la poche nous a quand même permis de passer un bon moment. Le véritable hic de ce concert n'était donc pas l'ambiance, c'était la setlist. Pas moins de huit morceaux du nouvel album, "Extinct", ont été joués. Il n'y avait pas assez de diversité, ni entre les disques choisis (ça a essentiellement tourné entre "Extinct", "Irreligious" et "Wolfheart") ni entre les diverses facettes musicales de MOONSPELL. Nous n'avons pas eu un seul morceau énervé (sauf "Alma Matter" bien sûr). Il aurai été bon d'entendre un ou deux titres de "Memorial", de "Night Eternal" ou d'"Alpha Noir"... Le set était donc clairement plat et c'est cela qui a desservi MOONSPELL ce soir. Vu les circonstances, le live ne pouvait pas être impeccable et c'est nettement compréhensible mais la setilist aurait pu être de bien meilleur choix.
Vous l'aurez compris, ce n'était pas le jour... Et pourtant MOONSPELL a livré un concert que même des groupes en forme ne livrent pas. Malgré un choix de morceaux assez fade, nous avions affaire à des musiciens professionnels au possible et le guitariste a fait preuve d'un immense courage. Il est donc important de le saluer bien bas pour cet effort. Espérons que la suite leur soit plus favorable.

Setlist : "Breath", "Extinct", "Opium", "Awake", "The Last Of Us", "Medusalem", "Nocturna", "Funeral Bloom", "Dominia", "Malignia", "Mephisto", "Future Is Dark", "Vampiria", "Ataegina", "Alma Matter", "Wolfshade", "Fullmoon Madness".

Merci à SPM et au Metronum pour cette belle soirée.



Bonus
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