La review

MOONSPELL + SEPTICFLESH + LACRIMAS PROFUNDERE
Kulturfabrik - Esch-sur-Alzette (Luxembourg)
01/04/2015


Review rédigée par Man Of Shadows
Photos prises par Béné Duval


C'est sous les couleurs sombres du metal gothique que nous débutons ce mois d'Avril. Le "Road To Extinction Tour 2015" réunissant les Portugais de MOONSPELL et les Grecs de SEPTICFLESH, accompagnés sur quelques dates par les Allemands de LACRIMAS PROFUNDERE, prend fin ce soir à la KuFa de Esch-sur-Alzette au Luxembourg.



Les rockeurs gothiques de LACRIMAS PROFUNDERE ont l'honneur d'ouvrir les jeux ce soir. Arrivant doucement sur scène, le groupe dégaine des titres simples et accrocheurs mais sombre comme l'ébène. Le son est fort et puissant même si les guitares ne sont pas très bien équilibrées. Les musiciens sont, pour la plupart, bien dans le coup ; le bassiste et le second guitariste (sosie de André Olbrich de Blind Guardian) se donnent à fond, le leader Oliver, plus sobre se lâche au fur et à mesure des titres. Le batteur est en revanche bien transparent mais exécute ses parties simplissimes avec brio. Si Rob Vitacca, au look détonnant par rapport aux canons gothiques, chante avec justesse, il ne fait pas preuve d'un charisme fou. Il se réveillera néanmoins sur le dernier morceau il tentera avec énergie de faire participer le public, encore peu fourni pour le moment mais répondant plutôt bien au rock / metal gothique des Teutons. Le groupe privilégie son dernier album "Antiadore" avec quatre extraits donc les très bons "Antiadore" et "A Sigh". Malgré la petite demi-heure de temps de jeu allouée, le groupe jouera la longue ballade "My Mescaline", excellent titre de "Filthy Notes For Frozen Hearts", qui aurait pu laisser place à deux autres chansons, mais aura au moins le mérite d'aérer ce concert, agréable entrée en matière avant un plat de résistance qui s'annonce épicé.

Setlist : "Dead To Me" "Remembrance Song" "A Sigh" "Antiadore" "My Release In Pain" "My Mescaline" "Ave End".



La salle est bien remplie désormais pour accueillir les dieux grecs. Et losque ces derniers jouent, c'est tout l'Olympe qui tremble. Le son est monstrueux de puissance et de précision, quasi parfait (si l'on devait chougner, nous dirions que les guitares manquent un poil de force lors des passages les plus chargés en orchestrations, elles sont un peu noyées ce qui réduit la force de frappe du groupe mais c'est là l'intention du groupe). Seth, leader charismatique, tient la foule dans une poigne de fer. Sa voix, d'une puissance inouïe, est toujours profonde et caverneuse. Si le Diable devait s'exprimer, c'est avec la voix de Seth qu'il le ferait. S'il est un excellent frontman, il est en revanche un piètre bassiste. Ne jouer que si pauvrement sur la corde de Si sur une basse 5 cordes, et jouant dans le vide à plusieurs reprises lorsqu'il positionne verticalement son instrument pour en imposer (une autre définition de l'expression "effet de manche" sans doute), nous trouvons ça pitoyable, pardon. Mais cela n'enlève rien à notre sympathie pour le chanteur. Le nouveau batteur Krimh, est phénoménal derrière son kit, pulvérisant tout sur son passage. C'est un crime de jouer aussi bien (oui, elle est facile...). Les mélodies de guitares si typiques du groupe font toujours autant frémir. SEPTICFLESH ne jouera ce soir que des morceaux extraits de ses trois albums post-reformation, les plus symphoniques de sa discographie. Nous aurions bien aimé entendre des morceaux d'"Esoptron", "Ophidian Wheel" ou "Mystic Places Of Dawn" ayant fait l'objet ces dernières années de réeditions, mais la qualité de ce show de 55 minutes et la puissance cyclopéenne du groupe en live suffit à nous donner la banane. Promettant de revenir très vite nous voir avec un nouvel album, le groupe prend congé. Après que les dieux grecs aient quittés la scène, Seth revient avec Krimh pour le présenter en bonne et due forme au public qui l'ovationne.

Setlist : "War In Heaven", "Communion", "Order Of Dracul", "A Great Mass Of Death", "Pyramid God", "Titan", "Prototype", "Lovecraft's Death", "The Vampire From Nazareth", "Anubis", "Prometheus".



MOONSPELL, tête d'affiche de cette tournée, investit à son tour les lieux avec une décoration assez cheap (un énorme crâne de bélier assez ridicule surmonte la batterie de Miguel Gaspar, les tubes de carton imitation cuivre du clavier). Heureusement, lorsque le groupe arrive, il ne sonne pas du tout ridicule. Débutant par "Breathe", premier morceau d'"Extinct", les Portugais montrent dès le début qu'ils sont les maîtres. Fernando arrive tel un vampire sorti de sa crypte et subjugue d'emblée la foule. S'exprimant en portugais, en anglais et parfois dans un français correct, ne lui en déplaise ("Mon français est mauvais mais le cœur est honnête"), le chanteur remercie le public à la fin de chaque morceau et échange avec lui avec un grand respect et une profonde reconnaissance. Une belle leçon d'humilité. Huit titres d'"Extinct", son dernier album tout juste sorti, seront joués ce soir sur les dix qu'il contient. Le morceau titre, hyper classe, à la rythmique entraînante et au superbe refrain, est une pépite en live. Les classiques "Opium" et "Awake!" suivent et ravissent les fans qui semblent plus que jamais aimer le noir en cette soirée. "The Last Of Us", mélodique à souhait, est parfait. "Medusalem" aux sonorités orientales et aux soli d'une rare beauté (Ricardo Amorim est l'homme de la soirée, toutes ses interventions en lead sont magistrales) est l'un des meilleurs moments du set. Ce titre squattera les futures setlists du groupe durant très longtemps si vous voulez notre avis. Les morceaux du dernier bébé passent superbement le test du live. Ciselés, mélodiques mais d'une noire beauté ("Domina"), ils montrent que MOONSPELL est le roi du metal gothique. Beaucoup de classiques manquent à l'appel mais vu la grande qualité de "Extinct", on ne s'en plaindra pas. "The Future Is Dark" et sa ligne de basse très 80's et son solo de guitare est un autre grand moment. Fernando y est habité sur ce titre. Le concert se déroule trop vite à nos yeux et touche peu à peu à sa fin. "Em Nome do Medo", extrait de "Alpha Noir", est ultra efficace. S'ensuivent le classique des classiques, "Vampiria", baigné dans des lumières rouges sang, le folklorique "Ataegina" (belle participation du public) et l'ultime "Alma Mater". Les rappels constitués de "Mephisto" et "Full Moon Madness", où Fernando s'arme de baguettes et vient martyriser les cymbales de Miguel, sont brefs et sans surprises mais achèvent le concert de la plus belle des manières. MOONSPELL tire sa révérence non sans remercier chaleureusement ses fans en descendant dans le pit aux photographes. Une excellente soirée placée sous le signe des Ténèbres.

Setlist : "Breathe (Until We Are No More)" "Extinct" "Opium" "Awake!" "The Last Of Us" "Medusalem " "...Of Dream And Drama (Midnight Ride)" "Funeral Bloom" "Domina" "Malignia" "The Future Is Dark" "Em Nome Do Medo" "Vampiria" "Ataegina " "Alma Mater".
Rappel : "Mephisto" "Full Moon Madness".

PS : Merci à la Kufa pour l'invitation et à Petebull, toujours prêt à aider, et à Béné Duval de Pavillon 666 pour les photos.

Photos tirées de : www.facebook.com/beneduvalphotosijopics