La review

M.O.D. + Thrashback + Unscarred
Le Klub - Paris
08/02/2014


Review rédigée par E.L.P


Rendez-vous était donc pris après la clôture des votes sur le forum VS-Webzine, pour découvrir, en la salle basse du Klub, les habiles formations d’UNSCARRED (vainqueur de la session de votes par domination incontestée) et THRASHBACK (retenue par le "jury" de la rédaction du média), triées sur le volet et sélectionnées afin d’officier en ouverture de M.O.D. (Method Of Destruction pour les moins réceptifs...).



Tout commençait donc comme une soirée somme toute assez classique au Châtelet, devant la petite salle s'apprêtant à accueillir la vibrante soirée thrash du passage parisien de M.O.D., vivement attendue par un Klub affichant complet ce soir !... Une fois n’est pas coutume, l’affiche compte 2 formations locales (cette fois-ci désignées par Internet), et c’est au combo montant de la scène thrash francilienne : UNSCARRED que seront confiées les clés du Klub !
L’honneur leur étant fait d’ouvrir cette date, voici que le quintette prend place, fidèle à son principe de solidité, la fière Nelly en tête !... Manifestement heureux d’être présents sur l’affiche de ce soir, le groupe arborera un sourire déterminé et chaleureux tandis qu’il égènera ses riches titres aussi puissants que "100 Lashes" ou encore le désormais incontournable "Tsar". Cependant, ce sourire et cette implacable motivation se trouveront quelque peu ternis par un léger manque d’énergie ainsi qu’un très étonnant (mais tout aussi discret) manque de vigueur et de rigueur musicale... Le groupe annonçant sa prochaine rentrée en studio gratifiera ainsi le parterre déjà compacté, de 2 nouveautés proposant la brillance de leur premier opus à venir, et ce malgré les quelques erreurs dont ces inédits figurant sur la setlist feront les frais ! Servi par l’efficace trio Brice (basse), Boris (guitare) et Nelly (voix), le thrash des talentueux Parisiens parviendra à réchauffer les coeurs des présents sans toutefois les passionner au point d’exploser en une effusion d’énergie coutumière de la scène metal underground parisienne... Rentrer dans leur univers, via leur set n’était, comme à leur habitude, guère chose compliquée mais en savourer les détours mélodiques et inclinaisons rythmiques s’est donc avéré étrangement plus difficile, le combo ayant subi les affres d’un manque d’assise scénique ce soir !
Des titres comme "Meet Your Fate" et "Fake Democracy" achèveront, quant à eux, de consolider l’emprise des compositions de la, malgré ces quelques accrocs et maladresse, charismatique et efficace formation, faisant voler en éclat ce maussade temps de Février à grands renforts de riffs accrocheurs, voix acérées et sourires ravageurs !

Setlist : "100 Lashes", "Tsar", "It’s Over", "Head Shot", "Rise", "Reborn", "Meet Your Fate", "Cross the Line", "Fake Democracy".



Viendra donc ensuite, après cette passionnante mais peu enivrante prestation d’UNSCARRED, le second groupe issu de la sélection Internet : THRASHBACK ! À peine la mise en place du trio effectuée, que les quelques vestes à patchs supplémentaires font leur entrée dans le caveau parisien. Manifestement venus soutenir une formation à la réputation certaine, de nombreux alcoolisés vociférant, timides sur la première partie, feront ici en sorte que la température monte d’un cran à mesure que la formation (particulièrement communicative ce soir), entamera son set... Un set sans réelle brillance mais aux ambiances vives et marquées, soutenues par un batteur / chanteur aux lignes simples mais, par moments, incroyablement percutantes ! Le public sensiblement plus âgé qu’à l’accoutumée en viendra à faire vibrer, au son du trio, le plancher de la salle. Entre crust / punk et thrash / hardcore, les riffs et lignes de l’ensemble déchaîneront les esprits qui commenceront ainsi à s’enivrer de virulents pogos et même de crowd surfing sous les voûtes parisiennes ! Ponctué de nombreuses interventions du frontman, ce show, en rien époustouflant de part sa simplicité et, parfois, sa linéarité, aura malgré tout eu le mérite de faire suer à grosses gouttes les nombreux présents remplissant le Klub et recevant vivement l’expression du trio bien en place ce soir... Notamment sur une solide reprise du groupe The Exploited, ponctuant ainsi le set des trois comparses.

Setlist : "Thrashback", "Bombers Of Death", "Box Of Power", "Unleash The Beast", "Leatherface", "Night Of The Sacrifice", "Wardance", "Possessed By Thrash", "Burning Of Atlanta" (Whiplash cover), "Dead Cities" (The Exploited cover).



Parler de la sudation massive et de la chaleur régnant des alcôves supérieures aux voûtes inférieures du petit espace parisien n’aurait en rien été complet et représentatif de l’esprit la soirée si nous avions passé sous silence le "main event" du jour, le passage des Américains de M.O.D. ! Comprimé sur la petite scène, le carré essentiellement composé de l’imposante carrure de Billy Milano (chant, ex-S.O.D.) et de l’immense format de Scott Sargeant (basse) nous arrivera donc après une quinzaine de minutes de changement de plateau, sous une salve d’ovations ainsi qu’une haie d’honneur érigée lors de sa traversée du parterre ! Commencera alors ce qui ressemblera à une véritable guerre civile, tant le public se montrera serré, amassé et virulent dès les premières mesures du quatuor sudiste à l’esprit parfois politisé et tendancieux (avec par exemple "Fuck The Middle East"...) ! S’en suivront de longues minutes de lutte et de survie dans la compacte fosse violente (parfois trop peut-être) et agitée de cet incroyable esprit thrash, empreint de sueur, de violence, de tabac froid et d’alcool frelaté (ainsi que de la folle batterie de Michael Arellano et de la riche guitare de Mike De Leon malheureusement perdue dans la saturation générale...) dont seul le groupe semble détenir les clés ce soir ! Beaucoup en viendront néanmoins, au détour des escaliers séparant l’antre de Dante du domaine des mortels, à échanger sur ce curieux choix de location qu’était celui des "grands espaces" du Klub pour accueillir une telle représentation.

Setlist : "Bubble Butt", "Aren't You Hungry?", "Get A Real Job", "Dead End", "Get Up And Dance", "Thrash Or Be Thrashed", "Step By Step", "Imported Society", "No Glove No Love", "True Colors", "Spandex Enormity", "I Love Livin' In The City" (Fear cover), "Hate Tank", "Kill Yourself" (S.O.D.), "Fuck The Middle East" (S.O.D.), "Milano Mosh" (S.O.D.), "Pussywhipped" (S.O.D.), "United Forces" (S.O.D.).

Et c’est donc après s’être fait éhontément thrasher par le carré respirant les espaces sudistes (mais aussi par les groupes ayant préchauffé l’atmosphère de la plus rustique façon qui soit), que les amateurs de ceintures en cartouchière et autres jeans patchés se verront relâchés suite à cette incroyablement puissante déflagration M.O.D. soutenant parfaitement son idée de méthodique destruction !...

Photos tirées de : www.elp-photo.fr