La review

MISS MAY I + BATTLECROSS + FIGHT FOR ASHES + ALL THE SHELTERS
La Flèche d'Or - Paris
20/02/2014


Review rédigée par E.L.P


À l’heure ou les tournées américaines sont monnaie courante, l’une d’elle intrigue particulièrement les français amateurs de metalcore ancienne génération... Celle comprenant Trivium, Killswitch Engage, MISS MAY I et BATTLECROSS... Quelle ne fut pas, (alors), notre surprise, à l’annonce du "simple" passage de MISS MAY I et de BATTLECROSS, ce jour, à la Flèche d’Or ! Il semblerait que ce passage-là ait été boudé par les 2 têtes d’affiches, au nom de la préparation d’une date bien plus fracassante que cette-dernière !... Toujours est-il que nous voici arrivés, en ce soir de Février, aux portes de Paris, devant cette étonnante et peu usitée par les organisateurs franciliens, salle parisienne, attenante au Père Lachaise et à quelques encablures de la Maroquinerie.



Et ce soir, l’affiche s’annonce comme honteusement éclectique, puisque ce sont les Strasbourgeois de ALL THE SHALTERS ainsi que les Franciliens de FIGHT FOR ASHES (en release party ce soir-là) qui ouvriront le bal sur, respectivement "Girls Just Wanna Have Fun" et "This Is The Rythm Of The Night", mais avec, malheureusement, un style post-hardcore de la plus pure tradition "actuelle", tranchant vivement avec les groupes sensiblement plus metalcore old-school annoncés en tête d’affiche... Ainsi, la première heure et demie de la soirée sera donc quasi exclusivement consacrée à un déferlement de corde à vide, une profusion de breakdowns trop souvents génériques et soigneusement emballés dans des charismes et jeux de scène chancelants, le tout parfois rangé sous un dommage manque de maturité... Un clivage sera ainsi créé entre, d’une part, certains membres de la communauté metal (au sens strict) et, d’autre part, ceux de la communauté alternative / core.



Un malhabile "choc" musical semant parfois le doute dans certains esprits et laissant les groupes devant un parterre rempli à hauteur de la moitié de sa capacité, tant les différences et linéarités étaient marquées... Autre point qu’il apparaît important de souligner: les 2 groupes d’ouverture s’étant, il est vrai, potentiellement trompés d’état d’esprit, d’approche musicale et de prestation pour une telle affiche, il n’en demeurait pas moins observable que certaines lignes mélodiques et réflexions rythmiques (notamment pour ALL THE SHELTERS), restaient , significatives, intéressantes et recherchées, méritant, de ce fait, une seconde écoute. Un nouvel intérêt sur une scène peut-être dédiée, cette fois-ci, à ce style si discuté qu’est le post-hardcore / metalcore actuel aux douteux amalgames trop souvent prédominants et entachant ce style ! Une triste ombre au tableau, donc, en ce début de soirée, qui n’aura heureusement eu que peu d’impact sur la suite... Et.. Quelle suite !...



Voici que s’avance l’un des groupes avec lesquels la scène américaine compte plus activement que jamais : les Nord-Américains de BATTLECROSS ! Le combo mélangeant le plus habilement du monde entraînantes influences thrash / death et puissance heavy occupe le petit espace parisien. L’assaut commence avec le surpuissant "Force Fed Lies", aux vibrantes rythmiques thrashy, façon Angelus Apatrida, plongeant dès son introduction, le public restant dans un tout autre univers empreint d’un vive énergie que "The Vaccine" et "Beast" ne feront que confirmer !... Le public captivé par la solidité et la maturité de la performance du quintet en profitera ainsi pour s’adonner à quelques pogos en petit comité, sous les yeux enchantés des membres de la formation, heureux d’observer ce regain de motivation à mesure que leurs titres s’enchaînent pour le plus grand plaisir des présents ! Parler de puissance et d’igéniosité artistique quant aux compositions de BATTLECROSS reste un euphémisme que ce court set viendra clouer vigoureusement à la scène... Des morceaux à la brillance de "Flesh & Bones" ne feront que valider la thèse déjà présente sur bien des lèvres dès le début de la soirée : BATTLECROSS sait charmer ! Une introduction ô combien heavy, soutenue par un lourd martèlement rythmique, une déferlante de riffs acérés et un pilonnage vocal ferme et explosif parviendront à faire sortir de leur retranchements les quelques réfractaires au genre proposé par Battlecross, restés par curiosité. Le combo transatlantique redoublera ainsi d’efforts pour dérouler, sur la petite scène de la Flèche d’Or, charisme, puissance et solidité, irradiées par 5 musiciens portant fièrement, sous des lumières parfois trop déséquilibrées, un son mature et vivant ! Le diptyque "Kaleb" (hommage au fils du frontman) et "Push Pull Destroy" refermera ainsi cette bien efficace prestation du groupe signé chez Metal Blade que les hasards des déplacements dans la petite salle permettront de rencontrer au détour d’une table de merch’ !

Setlist : "Force Fed Lies", "My Vaccine", "Beast", "Flesh & Bone", "Get Over It", "Kaleb", "Push Pull Destroy".



Un court changement de plateau et c’est alors au tour du "main event" de la soirée de prendre place, les 5 fiers comparses de MISS MAY I, qui, comme dit précédemment, sont en pleine tournée de promotion pour la sortie de leur nouvel opus à venir : "Rise Of The Lion" (prévu pour fin Avril, auprès de Rise Records). Et c’est devant un public un rien plus serré mais surtout, survolté par la prestation précédente, que vont débuter les 5 musiciens. Les fans ayant répondu présent pour l’occasion auront droit à d’implacables titres tels que "Relentless Chaos". Basé sur certaines des mêmes fondations que les 2 groupes d’ouverture, ce groupe que certains pourraient cataloguer comme «générique» n’en est pourtant pas un !... Reposant essentiellement sur des compositions taillées à la serpe, et une énergie survoltée, ces figures emblématiques de la transition metalcore old school (d’As I Lay Dying / All That Remains) / metalcore moderne / post-hardcore (de Memphis May Fire ou The Devils Wears Prada) trouveront ainsi le chemin du coeur de fans de groupes tels que The Sorrow, pionniers du genre ! Entre légèreté (peut-être un rien trop pop) des voix claires et lourdeur de breakdowns et autres riffs monolithiques, la formation profitera de cet espace qui lui est désormais ouvert, pour proposer un set de qualité au travers de titres comme "Masses Of A Dying Breed" ou "Gone", lui, extrait de l’opus à venir !... Ponctuées de plus que corrects effets de lumière, les titres ainsi proposés se verront efficacement transportés par un son plus qu'honorable (ce petit espace jouissant d’une très bonne acoustique) et des personnalités habilement réparties sur les planches parisiennes ! ...C’est finalement sur leur célèbre "Hey Mister" que le groupe achèvera sa prestation devant un parterre de fans conquis par les 2 groupes principaux venant de leur assener de vigoureux sets aussi bien intenses que, malheureusement, trop courts !

Setlist : "Relentless Chaos", "Masses of a Dying Breed", "Our Kings", "Gone", "Day by Day", "Hey Mister".

Ainsi donc s’achève une nouvelle soirée parisienne... Une soirée qui, chemin faisant, aura eu bien du mal à se défaire de l'incompréhension concernant le clivage du aux bien tristes choix d’organisation et de programmation d’ouverture, mais aura également eue le mérite de proposer des sets efficaces pour les groupes internationaux d’escale dans la capitale... Garder en tête le temps fort que fut l’apparition du rouleau compresseur... de l’O.V.N.I BATTLECROSS paraît de mise, et nous leur souhaitons de revenir nous voir très prochainement, sur une scène à la mesure de leur énergie, et de leur talent ! Merci à l’équipe Only Talent Productions !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr