La review

METALORGIE FEST
Regarde Les Hommes Tomber + Plebeian Grandstand + Moonreich
Le Glazart - Paris
12/05/2017


Review rédigée par Matthieu


Quand l’association Metalorgie annonce un festival, c’est généralement bon signe ! Deux jours de festivités : une messe noire sous le signe du black metal le Vendredi 12 Mai, et une arène sur une bande-son death metal / grindcore pour le Samedi 13 Mai. Si l’annulation d’Arkhon Infaustus (prévus pour le premier jour) a fait jaser, à quelques jours de la date, le groupe est remplacé par MOONREICH au dernier moment.

Vide. C’est comme ça que je qualifierais la file d’attente, qui ne comptait même pas dix personnes à vingt minutes de l’ouverture des portes. Bon, c’est vendredi, il n’est même pas dix-huit heures, et il grêle, c’est peut être pour ça…! Lorsque les portes s’ouvrent, tout le monde court s’abriter, et les spectateurs arrivent au compte-goutte. Le premier rang est presque désert également, et le Glazart me paraît d’un coup immense.



MOONREICH entre en scène à l’heure prévue, dix-neuf heures pile. Ayant toujours entendu parler en des termes très élogieux du groupe français, il me tarde de voir si leur réputation n’est pas surfaite… Les musiciens entrent en scène encapuchonnés et avec un corpse paint qui les rend méconnaissables. Les lumières aveuglent la salle entière et le groupe commence à débiter son black metal martial. L nous observe avec l’impatience du loup qui va fondre sur un enclos, puis commence à hurler. Un chant puissant et agressif qui corrobore avec les lumières qui, projetées dans le dos des musiciens, les rend presque fantomatiques. Personne dans le public n’ose trop bouger, de peur que les musiciens froids et nous observent de haut ne nous remarquent, et le son que distille le groupe est d’une pureté insoupçonnée. Le set de MOONREICH passera à une vitesse incroyable, c’est un véritable enfer qui était ouvert juste devant nos yeux. Le groupe quitte alors la scène sans un mot, et les lumières se rallument.

Setlist : "Ad Nauseam", "Terribilis Est Locus Iste", "Le Réveil Du Pendu", "Pillar of Detest - World Shroud", "Slay The Prophet", "And A Star Fell At The Fifth Sound".



Changement d’ambiance dès l’arrivée des musiciens sur scène. Alors que MOONREICH nous avait habitués au cuir et au corpse paint, PLEBEIAN GRANDSTAND sort les débardeurs et shorts élimés. Bon. Dès le début de leur set hautement lumineux pour le plus grand malheur des photographes, Adrien (chant) se met en position de combat et ses compères débutent un mélange de powerviolence teinté de black metal avant-gardiste sur des structures rythmiques qui feraient pâlir n’importe quel professeur de musique. Pour être honnête, je n’ai pas entendu le chanteur, qui semblait pourtant se démener comme un diable pour nous faire profiter de toute la haine qui transparaît dans les titres du groupe. Deux personnes commencent à s’agiter, mais sont rapidement appréhendées par le reste du public qui les calmera. Un groupe à revoir avec du chant, car si le son des instruments était parfait, leur style passe avant tout par une voix qui n’était pas avec nous ce soir.



Nouveau changement radical avec l’installation de bougies et de l’encens sur la scène par Thomas, le chanteur du groupe propulsé au rang de tête d’affiche de la soirée, REGARDE LES HOMMES TOMBER. Il y avait un moment que l’on avait pas vu les Nantais sur Paris, et malgré les protestations face à l’annulation d’Arkhon Infaustus, ils sont attendus. Les lumières nous cachent une fois encore les musiciens qui investissent la scène vêtus d’une capuche, exception faite du frontman. Avec un accent clairement mis sur le dernier album, "Exile", c’est une heure de recueillement qui attend le Glazart. Le son est une fois de plus excellent et les musiciens n’hésitent pas à headbanguer au rythme de leurs sombres compositions pendant que Thomas tient le public entre ses doigts. En plus d’avoir une voix qui colle à merveille aux titres, il est capable de laisser transparaître l’émotion de par sa gestuelle, hautaine mais sincère, froide mais expressive. La réputation du groupe n’est plus à prouver, et si les titres s’enchaînent entre les acclamations du public, le groupe restera sur scène pour applaudir la fosse une fois son set fini. Accessible une fois le matériel rangé, c’est un groupe sensationnel qui ne cesse de monter que j’ai vu ce soir.

Setlist : "L’Exil", "Embrace The Flames", "A Sheep Among The Wolves", "Ov Flames, Flesh And Sins", "The Fall", "...To Take Us", "Thou Shall Lie Down", "The Incandescent March".