Encore relativement jeune (créé en 2013), Le Mennecy Metal Fest a cependant connu un parcours singulier au cours au cour de ses trois dernière éditions, suivant la logique inverse d’un festival habituel. Assez gros rassemblement de métalleux sur trois jours et multinationalité au départ (au point de réunir Kreator, Mass Hysteria, Moonspell et Dagoba sur la même affiche), au lieu de grandir et de proposer des noms toujours plus prestigieux, c’est le contraire qui finalement s’est produit : diminution du nombre de groupes, raccourcissement sur une journée seulement, et naissance d’une exclusivité cocorico. Seul élément stable : la bière bonne et pas chère et l’unique salle du festival.
Cependant, en 2016, le Mennecy Metal Fest s’enrichit de groupes plus connus que l’année précédente : c’est ainsi qu’Eths laisse sa place à AQME, Beyond Chronicles est remplacé par THE ARRS et que L’Esprit Du Clan prend la relève de Black Bomb Ä en guise de tête d’affiche. Nous voici donc parés pour un festival de Français un peu bourrins.

Jeans troués, cheveux longs et de la belle énergie, bienvenue dans le hard rock de WIZZÖ ! Des Franciliens étant parvenu à capter dans toute son essence le hard des années 80 pour le plus grand bonheur des nostalgiques, avec une once de glam traduite par le look androgyne du chanteur. Un groupe charismatique faisant déjà bouger quelques têtes dans le public et emportant sa totale approbation.

Les premiers pogos du concert se forment sur ce groupe de hardcore bien bourrin, ayant partagé il y a quelques mois l’affiche de Mass Hysteria au Trianon, rien que ça. Les chanteurs se chambrent à tout bout de champ, le gros Mugen qui promet de montrer son cul à un public bien pervers (et qui finit par vraiment le faire !), un bassiste qui finit par enlever son haut tant il fait chaud, des guitares bien mises en valeur, le show d’ARTWEG sut satisfaire le public de Mennecy, le tout dans une lumière assez aveuglante m’obligeant à vous prendre des photos en noir et blanc pour essayer d’obtenir plus de clarté.

Un groupe de musique assez jeune, que ce soit pour son âge (6 ans) ou pour ses membres ne manquant pas de charisme, si l’on en juge les réactions du public féminin au premier rang du public… pour un concert finalement moyen, entre une musique assez peu entraînante (quand une fosse est moins agitée qu’au concert précédent, surtout sur un concert de death assez rythmé, ça en dit beaucoup) et une technique très hésitante aux lumières écrasantes et un son erratique voire parfois un peu assourdissant, l’énergie de la jeunesse de SOUND OF MEMORIES passe mal.

THE ARRS, en très longue tournée depuis la sortie de son dernier album "Khronos" (et qui n’est pas près de s’arrêter), nous gratifie, après son passage de dernière minute au Hellfest, d’un set au plus petit Mennecy Metal Fest, l’un des plus violents de la journée. Le pit est en furie, Nico, à l’instar du chanteur précédent, descend régulièrement dans le public pour le faire chanter à sa place et les guitaristes s’agitent en chœur sur scène, pour bien montrer que le chanteur n’est pas seul à avoir son mot à dire. Une osmose parfaite entre chaque membre du groupe, qui en plus de nous offrir une prouesse de technique et d’ambiance, nous montre une bande bien solidaire.

A l’image de SOUND OF MEMORIES plus tôt dans la journée, MISANTHROPE nous offre à son tour un concert relativement moyen par rapport à ce qui précède. Sans les pauses entre chaque chanson, on aurait presque pu penser à un morceau unique et uniforme pendant les cinquante minutes de son set, et l’inévitable arrive alors : l’ennui nous berce doucement, et on se prend à aller s’asseoir quelque part dans la salle pour finir de regarder assis. Venant du groupe le plus vétéran de la scène du festival, c’est tout de même décevant, surtout après une entrée bien théâtrale. Mauvais choix de morceaux de la part du groupe ? C’est une possibilité.

AQME est sans aucun doute un groupe ayant l’un des chanteurs les plus charismatiques de la scène metal française. Surexcité, survolté, tout ce que vous voudrez pouvant se rapprocher d’une énergie débordante, Vincent occupe la scène de sa personne et de sa présence sans discontinuer et ce pendant toute l’heure du set ; on en viendrait presque à oublier qu’AQME est un groupe à quatre membres. Tout le public de Mennecy s’enivre d’une rythmique percutante et ultra efficace, parfois mélodique pour que chacun y trouve son compte, et ce dans une setlist hétérogène mêlant les plus gros succès du groupe à d’autres morceaux très convaincants.

Hélas pas d’Esprit Du Clan pour moi, empêché par des contraintes liées aux transports en commun. Voici bien le point noir foncé du Mennecy Metal Fest : il est difficilement accessible et a des relents de prison une fois la nuit venue ; le dernier RER passe (très) tôt, il y a peu de transports, et le festival lui-même finit très tard. A déconseiller aux non-détenteurs d’une voiture.