La review

MENNECY METAL FEST
Dagoba + Xandria + Bukowski + Dirty Window + T.A.N.K + Aphrodite's Baby + Oraz
Parc Villeroy - Mennecy (91)
22/09/2013


Review rédigée par E.L.P


Dimanche 22/09/2013, 9h34 : réveil la nuque encore engourdie par les incroyables prestations d’UNSCARRED et THE MILTON INCIDENT de la veille, la tête résonnant de leurs titres si bien posés sur cette aussi large que haute scène, il est temps d’engloutir café(s) et croissant(s) avant d’entamer cette nouvelle journée de fest’ comme il se doit !...
Le programme s’annonce tout aussi riche que la veille, puisque nous seront gratifiés des sets d’ORAZ, APHRODITE'S BABY, T.A.N.K., BUKOWSKI et enfin DAGOBA ! Arrivé sur le parc, le constat d’une ambiance toujours aussi bon enfant reste la chose la plus marquante et ce malgré la grisaille de ce dimanche matin...



Que les festivaliers se rassurent, le groupe d’ouverture prend place sur la scène, à l’heure et de bonne humeur pour chasser les nuages, ce groupe répond au nom d’ORAZ. Et c’est Alain, croisé la veille près du stand de Slo (illustrateur métalleux de renom avec, entre autre : Metal Maniax) mais également dans le photopit, que l’on pourra, entre autre, retrouver sur scène ce "matin", oeuvrant à la basse ! Leurs premiers titres : "Break Out" puis "Still Pretending" seront des plus énergiques pour débuter cette nouvelle journée. N’apportant véritablement pas de réelle originalité ou d’exclusivité, les morceaux parviendront malgré tout à nous ravir et ce même si ils mettront le doigt sur quelques petits points de détails pouvant être optimisés comme le charisme de Laurent (guitare), que l’on sent incroyablement concentré, enfermé dans sa bulle et ses riffs, mais aussi les réglages voix peut-être un peu trop doux pour coller pleinement au travail de Lenny (chant)... S’en suivra une setlist proche du cheminement de leur CD sorti en 2009 avec "Khronos" et "Never Welcome". Gros point positif lui aussi rapidement mis en valeur par le carré: Alain (basse) et Fred (batterie) défendent avec ferveur, pour notre plus grand plaisir, des rythmiques heavy/thrashy classiques parfois proches de celles de Black Label Society !... Consolidant ainsi les fondations du groupe comme sur "Genesis" ces lignes confirmeront cette tendance "90‘s roots", tendance qui se rapprochera, notamment grâce à la voix de Lenny, du style d’un petit combo ayant pris ses marques dans les années 80 : Metallica !... Ces quelques éloges prendront pleinement leur mesure lorsque les 2 derniers morceaux du carré se feront entendre, entre 2 promenades sur les amplis du photopit, "The Tables Have Turned" terminant de labourer le terrain sur lequel viendra se poser impérialement "The Only Thing Left" terminant ainsi la prestation de ce qui sera la première bonne découverte de ce fest’ !

Setlist : "Break Out", "Still Pretending", "Khronos", "Never Welcome", "Genesis", "The Tables Have Turned", "The Only Thing Left".



Laissons à quelques minutes le temps de s’écouler et c’est au tour d’APHRODITE'S BABY de monter sur scène. La formation signée chez Hell Vice I Vicious Records et poulain de l’omniprésent Army Of One nous arrive avec, en poche, son dernier EP sorti fin Juin dernier : "90" et la très nette envie de réveiller, de secouer le parterre ! Le combo post-hardcore aux accents tantôt punk / rock, tantôt indie / groove vient nous présenter tout en sourires et en débauche d’énergie ses quelques morceaux que les amateurs de poids lourds du genre type The Chariot ou Everytime I Die n’auront aucun mal à apprécier en ce dernier jour de festival ! Ouverture des hostilités avec le premier titre de leur nouvel EP : "Larry Kubiac" sur lequel le quatuor laissera éclater toute sa folie, folie que les spectateurs sentiront allègrement planer tout au long du set pour leur plus grand bonheur ! Le constat d’un univers déjanté à l’énergie survoltée se fera ressentir dès le premier refrain, et des morceaux comme "Fulguro Poing" ou "Danny Madigan" (initialement enregistré avec Mathieu Dottel de BUKOWSKI) ne feront que nous conforter dans cette idée à mesure que leur set va s’engager dans la voie d’un rock’n’roll anarchique / maîtrisé !... La voix indie / rock d’Anthony n’est pas en reste puisqu’elle pourra parfois y rappeler celle de Robert Bartlett (Dear Devil)... Ajoutons à cela la nervosité de Youcef (basse) et Rudy (guitare) qui ne cesseront de se croiser et de se recroiser en arrière plan, sautants, courants, virevoltants et dansants, soutenus par la délicate frappe de Fabien (batterie). C’est notamment sur "Hocus Locust", "Team Backward" et "Axel Stone", que le public prendra la pleine mesure de ce rock précis et vibrant, le tout aboutissant sur l’un de leur morceau les plus groovy (surtout sur la basse de Youcef !...), il s’agit d’"Elvis Rebirth" ! Le morceau bien que court (malheureusement au même titre que les autres...) arrivera à point nommé pour terminer leur explosive prestation à la suite de laquelle le public aura été plus que débourré et préparé à l’arrivée de la première officieuse tête d’affiche du dimanche !...

Setlist : "Larry Kubiac", "Fulguro Poing", "After The Party", "Danny Madigan", "Jo The Duck", "Hocus Locust", "Team Backward ", "Axel Stone", "Alien's Gangbang", "Pervert", "Elvis Rebirth".



Petit changement de plateau, installation du backdrop et la scène revêt les couleurs du graphique travail de Rusalka Design. Oui, vous l’aurez aisément deviné, la place est faite à l’un des gros morceaux montant de la scène francilienne : T.A.N.K ! Les Think Of A New Kind que l’on retrouve après leur rentrée à la Scène Bastille mais surtout après une date qui aura manifestement comblée les présents, la veille, lors du festival "Du Metal à la Campagne" (59) ! La formation étant malheureusement tombée dans l’une des failles du festival le groupe se voit monter sur scène à 15h45... Qu’à cela ne tienne, le rouleau compresseur T.A.N.K est bel et bien là, les fans aussi ! Le set sera de courte durée, la setlist "habituelle" actuelle sera réduite à 6 morceaux, mais quels morceaux !! Une ouverture tout aussi efficace qu’à l’accoutumée avec "The Raven’s Cry" déchaînera d’entrée de jeu le public (et la sécurité avec)...le son puissant et racé du quintet a la mécanique bien huilé va éveiller les oreilles des festivaliers qui vont, attirés par la puissance et le charisme d’un Raf (chant, que l’on avait déjà vu en tant que guitariste / backing avec K.A.) et d’un Olivier (basse) à l’épreuve des balles, se rapprocher pour offrir à la formation le public qu’ils méritent sur ce festvial... ! S’en suivront leurs incontournables titres «Inhaled» et bien entendu l’hymne "T.A.N.K 09" impétueusement posé entre explosions de crash et martelage de toms de Clément (batterie). Le tout sera délicatement emballé entre les cordes de Nils et Symhéris (guitares / backing) au meilleur de leur forme comme sur le majestueux "Beautiful Agony" pour lequel le son sera incroyablement maîtrisé grâce à un Cedric (ingé’ son de la formation), comme toujours impérial... Le groupe qui ne cesse de repousser ses limites sur scène, tant en termes de présence scénique, que de charisme, prestance et maturité en arrivera rapidement à la fin de sa prestation au grand damne de la fosse et c’est sur "Unleash The Craving" puis l’immortel "Brothers In Arms", titres roulant littéralement sur les métalleux encore debout que le set va s’achever, les dernières effusions, pogos et autres headbangs cessent, la poussière retombe et Alain Lemaire, MC improvisé mais passionné et fier (à raison) de son "bébé" s’avance pour annoncer le groupe suivant qui sera... DIRTY WINDOW...

Setlist : "Intro", "The Raven’s Cry", "Inhaled", "T.A.N.K’09", "Beautiful Agony", "Unleash The Craving", "Brother In Arms ".



N’ayant pas réellement apprécié ce que le groupe intercalé entre, d’un côté, T.A.N.K, et de l’autre, BUKOWSKI aura su / pu nous fournir, je ne vais guère m’épancher sur cette prestation si ce n’est sur quelques points de détails m’ayant marqués durant le set... Le premier concernera une bonne partie de leur live, puisque le groupe s’avancera avec, à sa tête, 2 chanteurs... l’idée aurait pu être séduisante (on pense notamment à la formule Black Bomb Ä par exemple) mais ce ne fut pas le cas. Les voix n’étaient malheureusement pas harmonisées et l’ensemble des 25 premières minutes apparaitra brouillon au possible. La basse ne relèvera, pour ma part, pas le niveau puisqu’elle sera quasi inexistante, les voix enveloppent très largement (et tristement) l’ensemble... Le mélange de thrash / death supposé efficace et entraînant ne prendra malheureusement pas, le groupe à la popularité somme toute très sommaire (du moins beaucoup moins que les groupes l’encadrant) rameutera 2 fois moins de monde que, par exemple, T.A.N.K, et pour cause... La fin de leur prestation verra une nouvelle reprise retentir dans le Parc Villeroy, celle de "Beat It" du célèbre King Of Pop qui ne relèvera malheureusement pas le niveau. Ce nouveau groupe local aura tenté de s’imposer en vain et de susciter un intérêt qui n’aura pas été réellement partagé (du moins pas autant que celui porté aux Hot-Dogs...) à la vue des échos se propageant autour des stands...



C’est donc après cette petite "erreur" de programmation que le changement de plateau sera réalisé pour faire place à ce qui deviendra pour moi LE coup de coeur de ce fest’ : BUKOWSKI ! Raté au Motocultor pour cause de Lamb Of God à Paris le même jour, j’attends avec impatience ce groupe que beaucoup de critiques encensent notamment avec leur dernier album "Hazardous Creatures" (Verycords) raflant manifestement les mises. Les voici justement qui montent, il est temps de voir si les critiques à leur égard sont justifiées...
L’ouverture fera grand bruit puisque c’est avec 2 morceaux issus de leur précédente pépite le grandiose et ô combien efficace "Downtown Revenge" ainsi que leur "Carnivorous" de génie que la formation des 2 frères Dottel (chant / basse / guitare) entame sa minutieuse conquête d’un public bien présent en cette fin de journée ! Le public se prendra très rapidement à savourer la voix rauque de Mathieu impeccablement posée sur les lignes mélodiques de Fred’ (guitare) assurant fermement sur son manche ESP comme sur "Hardtimes" où la communion entre les membres et la fosse se fera puissamment ressentir ! La sève BUKOWSKI commence à s’insinuer jusqu’au coeur de public qui, entre poigne façon Megadeth et son rock saturé façon Papa Roach ne s’y trompera pas et se laissera porter par la pureté de ce "power" / hard rock que les fans de Red Fang sauront apprécier ! Le son de cette prestation est sans l’ombre d’un doute le plus équilibré tandis que l’éclairage, ainsi harmonisé avec l’ensemble, dont Fred’ et Julien jouent allègrement ne fera que surligner un set jusqu’à présent de haute tenue ! Arrive le tour d’un morceau plutôt orienté pop / rock sur lequel le groupe démontrera l’étendue de son registre et de son talent, le titre issu de l’album éponyme de 2011 "The Midnight Sons" mais qui en profitera pour assurer un contraste des plus explosif puisque suivront "Hazardous Creatures" (qui ne sera pas sans faire vibrer la corde des amateurs de Stone Sour...), "Brothers Forever" et enfin "Pillbox" permettant à Thibaut (batterie) d’exploser comme il se doit derrière ses fûts !... Que les volontaires pour 3 derniers morceaux s’avancent, car vient le tour de "Keep Your Head On" et de ses ardents roulements de guitare introductifs qui rempliront de vie et feront résonner tout le punch du quatuor décidé à ne pas s’économiser et à ne rien nous épargner ! "Mysanthropia" de leur premier et très remarqué opus "Amazing Grace" arrivera à point nommé pour amorcer la fin de cette setlist piochant le plus équitablement du monde dans leur 3 bijoux et glissera vers "Car Crasher" (également synonyme d’ultimes effusions de dynamisme de la part des metalleux survoltés et éblouis par la qualité, la maturité de la performance) pour ainsi clôturer en beauté ce concert...

Setlist : "Intro", "Downtown Revenge", "Carnivorous", "My Name Is Kozanowski", "Hardtimes", "Fever", "The Midnight Sons", "Hazardous Creatures", "Brothers Forever", "Pillbox", "Keep Your Hand On", "Mysanthropia", "Car Crasher", "Hit The Ground Again".



Les 4 troubadours s’éclipsent pour laisser un tout autre univers s’emparer de la scène, il s’agit de l’univers symphonique certes manquant jusqu’à présent à l’affiche, en la personne des Allemands de XANDRIA, venus de Bielefeld (non loin de cette contrée reculée de laquelle nous est parvenu KREATOR la veille). N’ayant qu’une résistance très limitée quant aux vocalises lyriques de ce style, et ce malgré les beaux yeux de la charmante cantatrice, je me suis vu contraint de rapidement faire l’impasse sur ce groupe faisant pour moi figure d’outsider sur cette édition 2013. Les échos portés par le Parc Villeroy nous diffusent quelques chants hauts perchés globalement bien assurés et maîtrisés par Manuella Kraller (chant), l’ensemble est cohérent et le groupe semble apprécier son passage hexagonal, le tout dans une lumière accentuant parfaitement le charisme des guitaristes et de la chanteuse déjà étonnement présents sur scène... ! L’ambiance générale est à la détente, XANDRIA fera pour beaucoup office de fond sonore et certains en profiteront pour rendre une dernière petite visite à la buvette histoire de prendre des forces et de se préparer à DAGOBA tandis que d’autres entameront une partie de "foot-cochon" derrière l’école de musique.



Il est maintenant temps d’aborder la dernière ligne droite de ce MMF’13, l’estrade est rehaussée, l’imposant drumset de sieur Constanza est monté, les lumière vacillent, place à l’ultime tête d’affiche, place à DAGOBA ! Après quelques dates estivales comme celle du Triel Open Air, le carré dont le très réussi "Post Mortem Nihil Est" nous est parvenu fin Mai fait enfin son apparition. À l’instar de MASS HYSTERIA la veille, DAGOBA bénéficiera d’un public malgré tout assez généreux pour un dimanche soir, ce dernier ne sera d’ailleurs pas déçu quand les premières mesures de "I, Reptile" retentiront, annonçant du même coup une dernière folie de masse, les derniers pogos, slams et autres wall of death !
Le single de leur dernier CD une fois achevé, la foule s’en trouve chauffée à blanc pour poursuivre cette "aventure" en compagnie de nos vigoureux amis de la Canebière... Les stupéfiants "The Man You’re Not" (provenant du non moins génial "What Hell Is About") suivi de près par "The Nightfall And All Its Mistakes" ainsi qu’un nouveau titre terriblement catchy de "Post Mortem’" : "When Winter"initieront une nouvelle fois la sécurité (à notre grand regret...) aux joies des concerts de musique alternative au son amplifié !... L’arrivée de "Black Smokers" plongera le public dans une transe toute particulière, Shawter s’emparant de la scène tel un fauve à la voix lourde et puissante, Werther l’encadrant avec tout autant d’ardeur, martelant sa basse pour le plaisir des yeux et des oreilles... Zed, caché sous sa capuche se baladant avec force et caractère sur le manche de son ESP E-II et Franky... Monsieur Constanza et son panache de Serial Drummer prêt à nous décoller les tympans au moindre blast, débordant d'énergie et de joie une fois placé derrière ses toms... Pas le temps de souffler puisque vont s’enchaîner dans la froideur de cette lumière bleue qui les enveloppe, 2 nouveaux titres de leur opus de 2006, "The Fall Of Men" et bien entendu "It’s All About Time" ! Le son lui aussi d’une très bonne qualité, quoiqu’un rien faiblard sur les échos de guitare laissera parfois entendre de petits accrocs sur les clairs de Shawter... La suite, tout aussi prometteuse verra le public se trouver aux prises avec le mythique géant des profondeurs sur "Kiss Me Kraken". C’est un parterre délirant que le carré doit désormais affronter pour franchir la ligne d’arrivée 2 morceaux plus tard avec "The White Guy (And The Black Ceremony)" à l’occasion duquel un circle pit se formera pour témoigner à DAGOBA la chaleur qu’ils suscitent lors de chacun de leurs passages.

Setlist : "I, Reptile", "The Man You’re Not", "The Nightfall And All Its Mistakes", "When Winter", "Black Smokers", "The Fall Of Men", "It’s All About Time", "The Great Wonder", "Degree Zero", "Kiss Me Kraken", "Maniak", "The Things Within", "The White Guy (And The Black Ceremony)".

Et c’est donc sur ce nouveau carton plein de la part de DAGOBA que va s’achever cette nouvelle édition du Mennecy Metal Fest qui aura malgré tous les petits ratés, qu’ils soient d’organisation, de gestion ou de programmation, su fédérer les métalleux franciliens autour d’une même scène et d’une même passion le temps d’un week-end ! Nous retiendrons bien entendu certaines prestations comme celle de Moonspell, mais également celles de certaines de nos forces les plus vives comme K.A, Hell Of A Ride, APHRODITE'S BABY, UNSCARRED, T.A.N.K, BUKOWSKI, DAGOBA et Loudblast soigneusement emballés dans une solide installation posée au coeur du Parc Villeroy !
Un grand, que dis-je un grand, un énorme merci à la ville de Mennecy, à Alain Lemaire pour sa passion, aux groupes croisés pour leurs vibrations, aux rencontres faites, pour leurs sourires (enfin, pas que...) et à tous les furieux pour rendre ce genre d’événement aussi important pour les scènes locales et nationales ! En priant Thor pour que l’édition de l’année prochaine nous apporte elle aussi son lot de merveilles...

Photos tirées de : www.elp-photo.fr